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C HAPITRE 2 – H ISTOIRE DES SCIENCES DU CLIMAT : VERS UNE MULTIDISCIPLINARITE

IV. Vers une multidisciplinarité assumée

3. Multi ou pluridisciplinarité

La multidisciplinarité, ou pluridisciplinarité, renvoie quant à elle à une « association de disciplines qui concourent à une réalisation commune, mais sans que chaque discipline ait à modifier sensiblement sa propre vision des choses et ses propres méthodes » (Encyclopédie en ligne Agora). D’un point de vue étymologique, la multidisciplinarité pourrait être la démarche scientifique qui conviendrait davantage à une science-carrefour telle que définie en amont. Sa finalité est la compréhension du monde présent, dont un des impératifs est l’unité de la connaissance, par une forme de globalisation, une forme de mosaïque qui laisserait la liberté à

chaque discipline de suivre sa voie, tout en s’alimentant auprès des disciplines voisines. Elle concerne l’étude d’un objet de recherche par plusieurs disciplines à la fois.

Bon nombre de travaux, en l’occurrence sur le changement climatique et les questions environnementales, témoignent de la mise en compréhension commune des savoirs pour une visée commune. Nous assistons à une conjugaison de différents discours ou points de vue sur ces problématiques. L’ouvrage dirigé ente autres par Marc Galochet, intitulé L’environnement-

Discours et pratiques interdisciplinaires (2008), croise ainsi les regards de différentes disciplines

aussi bien des Sciences Humaines et Sociales que des Sciences de la Vie et de la Terre en passant par l’économie. Bien que les auteurs parle d’interdisciplinarité, nous considérons pour notre part que ce livre est davantage représentatif d’une démarche pluridisciplinaire. Dans cette méthodologie pluridisciplinaire, la géographie, le droit et l’économie entre autres, développent une visée commune autour de la thématique de l’environnement. Le « défi scientifique » qu’est la multidisciplinarité peut alors se concevoir comme « la capacité d’attention réciproque que les scientifiques peuvent porter entre eux, et (…) leur volonté de progresser vers un langage commun, vers une reformulation commune de certain concepts fondamentaux » (Meilliz in Galochet, 2008 : 173). Cette reformulation dont parle Meilliez ne concerne que les concepts fondamentaux à la science-carrefour, comme, par exemple, la définition de ce qu’est un climat, question encore ouverte en 1925, et que la multidisciplinarité inhérente aux sciences du climat est parvenue à combler. Cette attention réciproque peut également se comprendre comme une forme rétroactive des recherches de disciplines différentes.

Ainsi, un tel ouvrage s’adresse-t-il avant tout aux scientifiques travaillant sur l’objet climat. Il cherche à mettre au jour « les aspects cognitifs et évolutifs des avancées disciplinaires dans le domaine de l'environnement » (Veyret in Galochet, 2008 : 37). Il s’agit précisément des recherches sur l’environnement en sciences humaines et sociales. La géographie peut ainsi être considérée comme un cadre scientifique privilégié aux questions environnementales. A cet effet, Yvette Veyret dresse dans son article un aperçu historique pour expliquer la manière dont l’environnement, avant d’être un sujet social, a occupé une large place en géographie grâce aux rapports entre la nature et les sociétés. Cette thèse est appuyée par le livre d’Alain Godard et de Martine Tabeaud intitulé Les climats : Mécanismes, variabilités, répartition, (2009), dans lequel les questions climatiques constituent le cœur des préoccupations des géographes.

D'autre part, les auteurs de L’environnement- Discours et pratiques interdisciplinaires indiquent « la nécessité de faire dialoguer les disciplines entre elles sur une thématique se situant au carrefour des relations nature-société ». Dans cette logique multidisciplinaire, la partie épistémologique, notamment avec l’article de Bernard Kalaora, plonge le lecteur dans

l’hétérogénéité des méthodes, c’est-à-dire la façon dont chaque discipline aborde les questions environnementales. Les termes qui composent le titre sont d’emblée évocateurs de l’union des différentes méthodologies mobilisées. La thématique spécifique du changement climatique se voit dès lors comme un point d’intersection, ou même un point de convergence entre les Sciences Humaines et Sociales, les Sciences de la Vie et de la Terre, et les Sciences Exactes. Les champs disciplinaires s’interpénètrent, s’entrecroisent, dans le but de permettre de construire une base de connaissances scientifiques solide sur laquelle puissent s’appuyer les sociétés pour débattre, étudier et répondre aux changements planétaires dans la perspective d’un développement durable de la planète (Mégie, 2003). Le social transparait en toile de fond dans le cadre d’une démarche multidisciplinaire.

Cependant, il semble compromis qu’un physicien appréhende comme il se doit les résultats d’un géologue, car on ne peut être expert en tout. Il va sans dire que le physicien aura les capacités intellectuelles pour comprendre le chemin emprunté par le géologue, et le géologue mettra ses travaux au service du physicien. Mais ni l’un ni l’autre ne feront d’effort métalinguistique pour être compris, ils ne changeront pas leur méthodologie pour en adopter une commune, afin de n’appauvrir ni leurs méthodes, ni leurs résultats, ainsi que l’objectait Nicolescu. Dans ces conditions, la question centrale est la suivante : comment rendre commun à tous des résultats qui ne doivent pas être appauvris ? Prenons un exemple concret, développé par Krieg-Planque. Il n’est pas ici question de climat, mais de politique. Krieg-Planque met l’accent sur les spécificités de l’analyse du discours par rapport à l’objet de recherche politique, qui peut également être considéré comme une science-carrefour. Elle montre l’intérêt d’une démarche discursive scientifique à part entière, et les raisons pour lesquelles l’analyse du discours ne peut être considérée comme une simple boîte à outils par rapport aux sciences politiques, les raisons pour lesquelles l’analyse du discours doit conserver son statut scientifique. « Nous cherchons à faire apparaître ce que ces faits de discours – qui s’appuient nécessairement sur des faits de langue – peuvent nous dire des discours en tant que systèmes d’explication politique et sociale » (Krieg-Planque, 2007 : 68). Elle expose au travers d’exemples les différentes façons dont son travail peut contribuer à la compréhension l’objet politique.

Ainsi Krieg-Planque met-elle les résultats obtenus à partir de l’analyse du discours au service des sciences politiques. Son objet de recherche reste le discours, qu’elle met au service d’autres recherches. Elle évoque une « pluridisciplinarité stratifiée, entendant par là qu’une collaboration entre disciplines ainsi envisagée serait une relation dans laquelle le chercheur demande à une approche d’apporter son point de vue sur des résultats dégagés par une discipline autre » (Krieg-Planque, 2007 : 64). Cependant, Krieg-Planque se positionne du côté du créateur

de connaissances, et non du récepteur, qui doit interpréter ces connaissances sans en perdre la

substantifique moelle. De cet exemple précis, nous posons de nouveau la question du 3ème

homme. En effet, la vulgarisation scientifique suppose la médiation d’une personne capable d’expliquer clairement les résultats scientifiques obtenus. Mais qu’en est-il de ce 3ème homme lorsqu’il ne s’agit pas tout à fait de vulgarisation, mais d’une mise en commun, sans déperdition ni de précision, ni d’information ?

Le travail multidisciplinaire suppose alors une sorte d’« interdéfinition » de la notion de changement climatique, et des champs notionnels qui lui sont assignés. Nous entendons par là un regroupement d’éléments pluridisciplinaires constituant le point d’intersection ou de convergence sur la thématique du climat. Une telle approche se voit confrontée à une difficulté non seulement méthodologique mais aussi disciplinaire : comment et dans quelle(s) mesure(s) les termes de la problématique sur le changement climatique interpellent-ils ou motivent-ils les spécialistes de disciplines diverses non seulement des sciences de la nature, des sciences exactes, mais également des sciences humaines et sociales, des sciences juridiques, etc. Et dans quelle condition « faut-il voir dans l’appréhension de l’objet environnement un (fourre-) tout dans lequel se trouvent entremêlés différents éléments dont l’appréhension relèverait tantôt des sciences humaines, tantôt des sciences de la nature ? […] comme un système au sein duquel on pourrait distinguer et appréhender la société à partir d’outils conceptuels propres à certaines disciplines ? » (Galochet, Longuépée, Morel, Petit, 2008 : 27).

La multidisciplinarité constitue selon nous un processus de recherches qui commence par cette « interdéfinition ». Ensuite, elle opère non pas au moment de la recherche disciplinaire en tant que telle, mais en aval, lorsque cette recherche est évaluée par les pairs, démarche qui permet de valider les résultats scientifiques. Ainsi les résultats ne sont-ils plus validés par l’expérimentation, ainsi que le préconisait Popper, mais par l’évaluation des pairs, ce qui était déjà le cas aux époques scientifiques antérieures. C’est l’échange entre chercheurs qui valide un résultat et l’intègre aux connaissances acquises. La nuance serait que la démonstration soit fondée en partie sur des éléments numériques, « virtuels »10, eux-mêmes développés par des éléments issus de notre réalité.

Dans le cadre d’une démarche multidisciplinaire, une nouvelle étape scientifique apparaît à la suite de l’évaluation par les pairs, il s’agit de cette mise en commun des connaissances, mise en commun rétroactive en cela qu’elle doit agir sur les futures recherches. Sur la base des remarques formulées en amont, un détail du processus d’acquisition des connaissances

10 La virtualité reste un concept discutable, car elle concerne également des éléments mathématiques

comme les chiffres ou les formes, qui restent une abstraction construite, une représentation, ou une façon parmi d’autres de comprendre le monde qui nous entoure.

scientifiques attire l’attention lorsqu’elle a lieu dans le champ scientifique. Le seul moment d’acquisition est envisagé lors de l’évaluation par les pairs, alors qu’elle peut également prendre place lors de la mise en commun des productions scientifiques. Elle pourrait s’apparenter à une forme de médiation scientifique entre des disciplines et sciences différentes, voire opposées. Tout comme les pairs se nourrissent des recherches qu’ils valident, l’ensemble du corps de chercheurs s’alimente de cette forme de médiation de l’ensemble des recherches sur le sujet. La validation par les pairs revêt pour nous une forme de hiérarchisation pyramidale en constante évolution, considérée à un moment donné. En un temps T de la recherche, certains scientifiques se font juges, qui eux-mêmes ont été et seront jugés à leur tour.

La médiation scientifique telle que définie en amont se caractérise quant à elle par une forme non plus pyramidale, mais en réseaux : l’ensemble des résultats de recherches est considéré au même niveau, chacun ayant déjà été évalué par sa propre discipline, l’agent médiateur sert de « passeur » de sciences. Reste à trouver le meilleur équilibre possible entre ces deux tendances : la spécialisation ou la compréhension globale. La question se pose de définir la nature de l’instance censée prendre en charge cette mise en commun des connaissances, qu’il s’agisse de sciences climatiques, ou de toute autre science-carrefour. Avant d’avancer une possible réponse, tentons de voir ce que la multidisciplinarité implique lorsqu’il s’agit des sciences du climat.

B. L’Hypothèse Gaïa, vers une forme de complexité

Nous retrouvons cette idée de multidisciplinarité dans la théorie scientifique de Gaïa, développée tout d’abord par James Lovelock (Lovelock, 1986) à partir de 1974, puis étayée et appuyée par d’autres scientifiques, dont notamment Lynn Margulis (Lovelock, Margulis, 2006). Spécialisé dans les sciences de l’atmosphère, Jales Lovelock est un scientifique indépendant et un environnementaliste. Son hypothèse Gaïa se fonde sur l’idée que l’atmosphère serait régulée par des êtres vivants : les bactéries.

Cette hypothèse considère que la planète Terre forme un grand organisme vivant autorégulé qui réagit de façon à maintenir des conditions optimales pour le vivant. Cette entité a été appelée "Gaïa" par Lovelock, qui explique également que : « Nous avons depuis lors défini Gaïa comme une entité complexe comprenant la Biosphère terrestre, les océans, l'atmosphère, et la terre, l'ensemble constituant un système de feedback ou cybernétique qui recherche un environnement physique et chimique optimal pour la vie sur cette planète. La préservation de conditions relativement constantes par un contrôle actif pourrait être décrit par le terme homéostasie » (Lovelock, 1986). L'homéostasie évoquée par le scientifique est la capacité que peut avoir un système quelconque à conserver son équilibre de fonctionnement en dépit des contraintes qui lui sont extérieures. La notion est apparue en biologie, relativement à l'équilibre chimique des

organismes vivants, mais s'est révélée utile à la définition de toutes formes d'organismes en sociologie, en politique et plus généralement dans les sciences des systèmes. Cette notion d’homéostasie peut s’apparenter à un maintien constant de l’équilibre entre l’ensemble des sciences et disciplines présentes dans les sciences humaines et sociales. En tant qu’Objet d’étude, Gaïa peut donc se comprendre grâce à la « transcendantalisation » des connaissances et disciplines déjà connues, qui peut aussi s’accomplir par un travail pluridisciplinaire. Seule une mise en commun de l’ensemble des connaissances déjà acquises sur le système Terre et sur ses outils de régulations guident à la compréhension de son fonctionnement dans sa globalité.

La théorie de Gaïa a soulevé de nombreuses controverses, une part importante de scientifiques considérant qu’il s’agissait plus d’un mythe fondé sur des croyances, plutôt que d’une théorie développée scientifiquement et basée sur des connaissances. Malgré les preuves scientifiques avancées par Lovelock et Margulis, cette hypothèse théorique n’a pas connu de répercussions importantes. L’hypothèse Gaïa tente de lier différents points de vue d’un objet, considérant la matière comme vivante, réagissant à l’image d’une société animale, pour sa propre survie.

Le développement de l’hypothèse Gaïa concernant les changements climatiques en cours tend donc à nous faire considérer que les éléments en interaction qui constituent le climat de la Terre11 devraient être capables de s’autoréguler afin de maintenir la vie sur Terre. Ce n’est pourtant pas ce que Lovelock défend. Il considère en effet que l’homéostasie du système « vivant » climatique n’est pas maintenue, du fait d’une rapidité trop importante de l’évolution que connaît le système aujourd’hui. L’équilibre entre les cinq éléments internes et les deux éléments externes au système ne serait plus maintenu car certains éléments seraient en surabondance, accélérant ainsi un processus beaucoup plus lent, qui laisse normalement le temps aux espèces et aux écosystèmes de s’adapter à de nouvelles situations climatiques.

Deux remarques relatives au développement de cette hypothèse Gaïa émergent. Pour commencer, les forçages extérieurs subis par l’atmosphère sont de nature anthropique. La nature ne peut être considérée comme ni mauvaise, ni bonne, car elle ne connaît ni le bien ni le mal, seulement l’équilibre et le déséquilibre. Le point de vue des “anthropiques”, des humains, est, d’après ce que nous avons pu étudier, anthropocentré et culturellement “instruit”. Les hommes classent donc les éléments naturels comme bons ou mauvais pour eux, selon leur propre point de vue. L’Humain s’est très longtemps situé comme au centre de la nature, et devant la posséder, afin de la comprendre. C’est du moins le point de vue que Descartes défend, afin de justifier son

11 Les éléments en relation qui constituent le climat sont l’atmosphère, la biosphère, la lithosphère, la

approche scientifique. Pour Lovelock, le rapport de l’Humain à la nature doit être rééquilibré selon un grand ensemble dont il est indissociable, au même titre, ni plus ni moins, que les autres éléments qui composent le système Terre. Dans cette optique, l’humanité ne devrait pas avoir la préséance sur le reste. D’un rapport cartésien de domination de l’homme sur la nature, nous devrions passer à un rapport inverse.

La seconde remarque que nous pouvons avancer suite à cette première observation liée à l’anthropocentrisme, serait que l’hypothèse Gaïa ne va pas à l’encontre des résultats trouvés à propos des changements climatiques. En effet, il se pourrait tout à fait que l’atmosphère s’autorégule afin de maintenir une forme de vie sur terre, même en un temps record. Mais la forme de vie qui parviendra à se maintenir sur Terre ne sera peut-être pas la vie humaine. Etant donné que les parties du système ne peuvent être bien comprises que les unes par rapport aux autres et par rapport au tout qu’elles forment, la Terre pourrait être considérée non plus comme un endroit mort où des organismes vivent, mais comme un endroit vivant, un “tissu” d’interrelations, dont chaque organisme serait un fil. L’Humain n’est qu’un élément de ce vaste écosystème, dont Lovelock avance qu’il a déjà subi bien d’autres “attaques”. La civilisation humaine est une attaque supplémentaire, et si la vie humaine disparaitrait, la vie renaîtra sur Terre malgré l’extinction d’une de ses espèces. Selon lui, ce n’est pas la nature qui est en danger, mais notre civilisation, hypothèse tout à fait envisageable selon nous.

A l’instar du développement du nouveau paradigme de la climatologie actuelle, Lovelock se fonde sur la théorie des systèmes pour développer l’hypothèse Gaïa. Il explique par ailleurs qu’une des raisons pour laquelle la société ne reconnaît que très tardivement la réalité des changements climatiques, voire même pas encore, serait la division de la science en des spécialités quasiment non connectées entre elles. C’est selon Lovelock le point faible de la science en générale, et en particulier lorsqu’il s’agit d’une science carrefour telle que la climatologie, qui emprunte de nombreuses voies disciplinaires. Ainsi, l’hypothèse Gaïa correspondrait-elle à une mise en commun disciplinaire qui équivaudrait à une forme de multidisciplinarité. Cependant, Lovelock ne comprend toujours pas pourquoi, encore en 2007, les scientifiques continuent de travailler et de sectoriser les différentes sciences, qui contribuent pourtant toutes à la compréhension d’un même objet, le climat, selon le point de vue de ces changements trop rapides pour être considérés comme naturels. « We need it [to proper understanding to Earth system] to understand the consequences of adding greenhouse gases to the air and equally, the consequences of removing natural forests for farmland ; each if these acts disable the Earth system’s capacity to regulate itself » (Lovelock, 2007), « Nous avons besoin [afin de comprendre davantage le système Terre] de comprendre les conséquences engendrées

par l’addition des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et, de façon égale, les conséquences de la transformation des forêts en terres agricoles : chacun de ces actes altérant un peu plus les capacités du système Terre à s’autoréguler » en français. Cette remarque nous semble révélatrice du fait que la Terre, en tant que système, n’a pas le temps d’intégrer la totalité des gaz à effets de serre pour deux raisons : la quantité trop importante de gaz, et la destruction des forêts pour y installer des terres cultivables à la place.

La principale critique portée à l’approche Gaïa pourrait se fonder sur le fait qu’un seul homme ne peut être expert en tout. A l’instar de la multidisciplinarité, l’hypothèse Gaïa propose une manière de faire, une mise en commun des résultats scientifiques mais, tout comme Krieg- Planque, en se plaçant du côté du scientifique-créateur, et non du côté du scientifique-récepteur ou du scientifique-médiateur. Ces bénéfices d’une mise en commun sont pris en comte, mais la mise en pratique semble manquer à l’appel, tout comme l’agent principal qui en serait chargé.

Même si l’hypothèse Gaïa propose une vue physiologiste du système terre, Lovelock termine sa démonstration en expliquant que « perhaps Earth science and economics have more in common than we used to think » (Lovelock, 2007), « peut-être les sciences de la Terre et l’économie ont plus en commun que ce que nous avons l’habitude de penser ». Il considère les approches possibles du système terre comme fondées sur les sciences du vivant et les sciences de la Nature, mais n’exclut pas les possibles liens à faire entre les sciences dites exactes et les