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Mod` ele de d´ egradation du sol

5.3 Mod` ele structurel

δcon : S ×Xb → S est la fonction de conflit, appel´ee lorsqu’une goutte de pluie arrive

`a ∆t, c’est-`a-dire au moment o`u doit ˆetre activ´e la transition interne. Cette fonction a le comportement standard des mod`elesp-devs :

δconint◦δext

ce qui signifie dans notre cas que la phase de l’espace cellulaire passe de passive `a active, et que la fonction de splash Sp est appel´ee avant l’infiltration I (autrement dit, la goutte de pluie est trait´ee en priorit´e) :

δcon(“passive”, s, e, xb) =

“active”,I ◦ Sp(s, xb)

λ:S →Y est la fonction de sortie, appel´ee juste avant la fonction de transition interne, et qui transmet simplement l’´etat du terrain (le contenu des cellules), quand la phase est passive, et ne fait rien sinon :

λ(“passive”, s) =s λ(“active”, s) =∅

ta : S → R+ est la fonction d’avance du temps, qui dans la phase passive, renvoie le pas de temps, constante ind´ependante de l’´etat de l’espace cellulaire, et dans la phase active, retourne 0 quel que soit l’´etat de l’espace cellulaire (il s’agit d’une phase transitoire) :

ta(“passive”, s) = ∆t ta(“active”, s) = 0

Maintenant que nous avons d´ecrit formellement le mod`ele fonctionnel de notre terrain virtuel, avec les trois processus hydrauliques que nous avons besoin de simuler pour reproduire un ´ev`enement pluvieux, nous allons nous attacher `a en d´ecrire la structure, c’est-`a-dire la mani`ere dont sont repr´esent´ees les informations d´efinissant l’´etatsdu sol.

5.3 Mod` ele structurel

Dans le ph´enom`ene que nous cherchons `a simuler, la structure spatiale de l’´etat de surface du sol joue un rˆole fondamental en d´eterminant les connexions entre diff´erentes zones de production de ruissellement ainsi que leur connexion `a l’exutoire de la parcelle. La topographie en interaction avec la nature et la localisation des croˆutes d´etermine cette structure spatiale.

Il est donc crucial de g´erer des informations sur la topographie mais aussi sur l’´epaisseur, la localisation, la nature des croˆutes de surface, ce dernier point impliquant de consid´erer la granulom´etrie des s´ediments d´etach´es, transport´es, d´epos´es par la pluie ou le ruissellement et son ´evolution au cours des ph´enom`enes de mobilisation, transport et d´epˆot. Par cons´equent l’espace cellulaire que nous devons manipuler doit ˆetre tridimensionnel et permettre de g´erer de fa¸con explicite la granulom´etrie des s´ediments. Comme la croˆute est un volume qui va ˆetre cr´e´e et ´evoluer durant la simulation, nous avons choisi un d´ecoupage r´egulier de tout l’espace consid´er´e en parall´el´epip`edes rectangles. En surface, ce d´ecoupage nous permet d’´etablir une

88 Chapitre 5. Mod`ele de d´egradation du sol bijection entre l’espace cellulaire et la carte de hauteur du terrain qui en d´efinit les altitudes selon un ´echantillonnage r´egulier (voir la section 5.4.1). En ce qui concerne la repr´esentation conceptuelle de l’espace cellulaire, et le type des cellules qui le composent, nous avons travaill´e successivement avec deux mod`eles diff´erents, qui vont ˆetre d´etaill´es dans les deux sections suivantes.

5.3.1 Premier mod`ele de sol

Le premier mod`ele que nous avons utilis´e correspond `a un ensemble de cellules cubiques de 2 mm de cˆot´e. La figure 5.3(a) montre comment l’espace cellulaire peut se repr´esenter. Il comprend trois sortes de cellules :

– les cellules hors sol, qui ne repr´esentent pas une partie du volume physique mais contiennent uniquement des informations locales de surface (altitude, hauteur d’eau, particules contenues dans l’´ecoulement) ;

– les cellules d’atmosph`ere, qui ne contiennent aucune information ;

– les cellules de sol, qui contiennent les diff´erentes variables quantitatives d´ecrivant le sol, ou, pour reprendre le vocabulaire des automates cellulaires ´etendus, les diff´erents sous-´etats (´enum´er´es ci-apr`es).

(a) Repr´esentation conceptuelle. (b) Cellules visualis´ees.

Figure 5.3 – Illustration du premier mod`ele structurel du sol sur un volume de 8×8×7 cellules.

Lors de la visualisation, la place d’une cellule de sol correspond exactement `a celle d’un voxel.

Les cellules d’atmosph`ere ont un double rˆole : d’une part, elles permettent d’avoir une bijection parfaite entre la repr´esentation en m´emoire des cellules du sol et la visualisation du volume comme le montre la figure 5.3(b), chaque cellule pouvant ˆetre consid´er´ee comme un voxel au mˆeme emplacement, et d’autre part, elles constituent une r´eserve de cellules au dessus de la surface pouvant ˆetre transform´ees en cellules de sol (puisque l’altitude du terrain peut changer par accumulation de particules – et inversement, une cellule de sol peut disparaˆıtre par ´erosion et devenir une cellule d’atmosph`ere).

Les cellules de sol contiennent les variables quantitatives d´ecrivant le sol. Le sol peut ˆetre consid´er´e comme un complexe dynamique `a trois phases qui s’interp´en`etrent et s’influencent r´eciproquement (Musy et Soutter, 1991) : la phase solide (mati`ere, fragments, agr´egats, par-ticules,...), la phase liquide (l’eau), la phase gazeuse (l’air). Ces phases peuvent ˆetre addition-n´ees, en consid´erant leurs volumes. Ainsi, le volume total d’un ´echantillon de sol Vcell peut

5.3. Mod`ele structurel 89 s’´ecrire :

Vcell =Vs+Vl+Vg (5.1)

avec Vs le volume de sol, Vl le volume d’eau et Vg le volume d’air. Comme nous op´erons sur une grille r´eguli`ere, c’est-`a-dire que toutes les cellules ont une section d’aire identique, la hauteur d’une phase est ´equivalente `a son volume, nous pourrons donc calculer directement sur les hauteurs :

Hcell =Hs+Hl+Hg (5.2)

avecHs la hauteur de sol,Hlla hauteur d’eau etHg la hauteur d’air. Comme dans ce mod`ele Hcell est une constante,Hg peut facilement se d´eduire deHsetHl, qui sont donc les premiers sous-´etats d’une cellule de sol.

Comme nous l’avons d´ej`a indiqu´e, l’une des particularit´es les plus originales de notre simulateur est la prise en compte d’une information granulom´etrique variable dans l’espace et le temps. Il est important de pr´eciser que le sol en d´ebut de simulation ne contient aucune particule : celles-ci sont uniquement le produit du d´etachement op´er´e par les gouttes de pluie, et donc n’existent pas avant le d´ebut d’un ´episode pluvieux. Nous ajoutons aux hauteurs de mati`ere et d’eau stock´ees dans une cellule, les nombres entiers de particules de certaines tailles (figure 5.4). Le volume total d’une cellule de sol s’´ecrit `a pr´esent :

Vcell =Acell(Hs+Hl+Hg) + N

c

X

i=1

NiVi (5.3)

avecAcelll’aire de la cellule (c.-`a-d. 4 mm2),Ncle nombre de classes de particules consid´er´ees, Vi le volume d’une particule de la classe i, Ni ∈ N le nombre de particules de cette classe contenues dans la cellule. Comme auparavant, il est inutile de conserver la valeur deHg qui peut toujours ˆetre obtenue par diff´erence avec le volume constant de la cellule. Ce premier mod`ele de sol prenait en compte cinq classes de particules, consid´er´ees comme des cubes, avec une dimension correspondant `a des tailles de tamis standard, `a savoir 50µm, 100µm, 250µm, 500µm et 1000µm. Dans une cellule, nous consid´erons comme de la mati`ere continue le volume solide qui n’est pas constitu´e de particules correspondant `a ces tailles.

Figure 5.4 – Les sous-´etats d’une cellule de sol.

Les agr´egats peuvent ˆetre d´efinis comme des agglom´erations de particules ´el´ementaires du sol, formant des unit´es distinctes. Les agr´egats peuvent avoir des diam`etres vari´es, allant

90 Chapitre 5. Mod`ele de d´egradation du sol de la fine poussi`ere `a la motte. La pr´esence d’agr´egats, leur position, leur taille et leur forme sont d’importantes caract´eristiques de la structure d’un sol, car elles sont r´ev´elatrices de son

´etat et permettent d’´etablir un lien avec les op´erations agricoles. La distribution des tailles d’agr´egats est parfois utilis´ee comme indicateur de l’´etat d’un sol (Shepherd, 2000, figure 5.5).

(a) (b) (c)

Figure 5.5 – Classification des sols en trois ´etats caract´eris´es notamment par la taille et la qualit´e des agr´egats (Shepherd, 2000).

De mani`ere `a pouvoir repr´esenter les agr´egats dans notre espace cellulaire, nous ajoutons trois sous-´etats binaires `a chaque cellule de sol, ´etats correspondant chacun `a un lien possible avec une cellule pr´ecise du voisinage, ce lien existant si cette cellule appartient `a un mˆeme agr´egat5 (ces liens sont repr´esent´es par des fl`eches dans la figure 5.4). En consid´erant toutes les cellules voisines ayant une face commune, il y a en fait six liens possibles. Ces liens ´etant bi-directionnels, il est possible de supprimer les informations redondantes en n’en consid´erant que la moiti´e : lorsque deux cellules sont li´ees, une seule conserve cette information.

Bits Nombre Sous-´etat Dimension (mm)

1 – 6 6 hauteur de mati`ere 31.25×10−3

7 – 12 6 hauteur d’eau 31.25×103

13 – 15 3 ] particules de classe 5 1

16 – 21 6 ] particules de classe 4 0.5

22 – 30 9 ] particules de classe 3 0.25

31 – 32 2 non utilis´es –

33 – 45 13 ] particules de classe 2 0.1 46 – 61 16 ] particules de classe 1 0.05

62 – 64 3 X-lien, Y-lien and Z-lien –

Tableau 5.2 – Distribution des 64 bits d’une cellule de sol.

Dans un souci d’´economie de m´emoire, nous avons pour ce premier mod`ele d´ecid´e de limiter la taille d’une cellule `a 64 bits, et stock´e les sous-´etats sous trois formes :

– un nombre de«couches unitaires»pour l’humidit´e et la mati`ere continue, – une quantit´e enti`ere pour les particules de chaque classe de taille.

– un bit pour chaque lien.

5. Dans notre mod`ele, nous appelons donc agr´egat tout assemblage d’au moins deux cellules (ce qui impose de fait une limite de taille minimale).

5.3. Mod`ele structurel 91 Le tableau 5.2 donne la composition pr´ecise d’une cellule. La hauteur d’une couche est contrainte par le nombre maximal qu’une cellule peut en contenir. Comme nous r´eservons 6 bits pour les hauteurs de mati`ere et d’eau, ce nombre ne peut d´epasser 63. Consid´erant qu’une cellule de sol ne peut pas n’ˆetre compos´ee enti`erement que de mati`ere continue ou d’eau, nous d´efinissons la hauteur d’une couche `a 1/64=31.25µm, ce qui correspond au volume d’une particule de classe 4.

Ce mod`ele a servi aux premiers essais de simulation et a fait l’objet de deux publications (Valette et coll., 2005, 2006b), mais a rapidement pr´esent´e des limitations et diff´erents incon-v´enients. Le fait de n’utiliser qu’un seul mod`ele de cellule pour le sol est une perte de m´emoire importante, puisqu’il peut exister des cellules sans particule, donc avec 47 bits inutiles. De mˆeme les cellules d’atmosph`ere, hormis leur rˆole de cellules de sol potentielles, ne servent

`a rien sinon `a simplifier l’´etape de visualisation du volume, voire de possibles traitements impliquant un voisinage 3D (comme la gestion des agr´egats par exemple). Le comptage des particules en nombres entiers a pos´e un probl`eme r´ecurrent dans toutes les op´erations concer-nant des quantit´es de particules (cr´eation, transport), `a savoir la d´efinition du passage en valeur enti`ere des quantit´es calcul´ees en valeur r´eelle, probl`eme crucial pour les plus grosses particules, o`u le choix entre 0 et 1, compte tenu de la taille de la cellule relativement proche de la taille des particules consid´er´ees, a des cons´equences tr`es diff´erentes sur la simulation.

La discr´etisation des volumes de mati`ere et d’eau en couches pr´esente ´egalement deux in-conv´enients. Le premier inconv´enient, lors du d´etachement, est que le minimum de mati`ere

`a d´etacher est une couche de mati`ere, `a transformer en un nombre ´equivalent de particules (soit, par exemple, 1000 pour les particules les plus fines), qu’il n’est pas toujours ´evident de faire correspondre `a la quantit´e calcul´ee. Le second inconv´enient, lors de l’infiltration, est que la quantit´e d’eau infiltr´ee dans une cellule doit ˆetre ´egalement un nombre entier de couches, ce qui risque d’introduire un biais dans les calculs. Pour toutes ces raisons, nous avons abandonn´e ce premier mod`ele et con¸cu un second mod`ele de sol, d´ecrit dans la section suivante.

5.3.2 Second mod`ele de sol

Dans le second mod`ele structurel de sol, nous avons d´ecid´e d’abandonner la gestion de nombres entiers de particules, puisque cette gestion n’offrait au final que peu de compensation aux probl`emes soulev´es (le fait d’avoir un nombre entier est insuffisant en soi par exemple pour pouvoir tracer certaines particules, ce qui aurait ´et´e int´eressant). Nous avons de fait privil´egi´e la pr´ecision des r´esultats et la souplesse d’utilisation `a l’occupation en m´emoire, qui devient tr`es importante pour une cellule, `a cause de l’emploi de nombres `a virgule flottante pour toutes les quantit´es. La figure 5.4 reste valide pour le contenu des cellules de sol, except´e que les particules sont consid´er´ees maintenant comme des sph`eres, que toutes les quantit´es sont r´eelles (plus de prise en compte d’un nombre de couches de mati`ere ou d’eau) et que nous ajoutons `a ces quantit´es l’´energie cin´etique cumul´ee, provenant de l’impact des gouttes de pluie et propag´ee verticalement dans le sol (section 6.2.3). Les ´equations (5.2) et (5.3) restent n´eanmoins valides, avec pour cette derni`ere `a pr´esent la prise en compte d’un nombre r´eel de particules :Ni ∈R+.

De mani`ere `a supprimer certains d´efauts du premier mod`ele, nous avons chang´e la concep-tion de l’espace cellulaire (figure 5.6(a)), en supprimant les cellules d’atmosph`ere et en

in-92 Chapitre 5. Mod`ele de d´egradation du sol

(a) Repr´esentation conceptuelle. (b) Cellules visualis´ees, avec un ecalage des colonnes.

Figure 5.6 – Illustration du second mod`ele structurel du sol sur un volume de 8×8×5 cellules.

Lors de la visualisation, un d´ecalage des colonnes de voxels est n´ecessaire pour reproduire le relief.

troduisant une distinction dans les cellules de sol, ce qui nous donne au final trois sortes de cellules :

– les cellules hors sol, qui ne repr´esentent pas une partie du volume physique mais contiennent uniquement des informations locales de surface (altitude, hauteur d’eau, particules contenues dans l’´ecoulement) ;

– les cellules de sol qui ne comportent pas de particules ; elles sont alors nomm´ees «non fragment´ees»et elles ne conservent que les quantit´es d’eau et de mati`ere continue ainsi que l’´energie cin´etique cumul´ee et les liens d’agr´egat ;

– les cellules de sol qui comportent des particules (soit cr´e´ees localement par le d´etache-ment, soit transport´ees par splash ou ruissellement), elles sont nomm´ees«fragment´ees» et contiennent bien ´evidemment les mˆemes informations que les cellules non fragmen-t´ees, plus l’information sur les quantit´es de particules (non enti`eres) de chaque classe.

La nouvelle cat´egorie de cellules de sol permet une relative ´economie de m´emoire : pour un codage des r´eels enfloat (respectivement endouble), les cellules non fragment´ees occupent 16 octets (respectivement 28), et les cellules fragment´ees 44 octets (respectivement 84). Nous ajoutons `a ces types de cellules quatre exutoires lat´eraux, cellules adimensionnelles destin´ees `a recueillir les quantit´es d’eau ou de particules sortant d’un cˆot´e du terrain, et un exutoire d’in-filtration, destin´e `a recueillir l’eau infiltr´ee sortant de la derni`ere couche de cellules disponible (si le mod`ele d’infiltration g´en`ere cette information).

Bien ´evidemment, la suppression des cellules d’atmosph`ere a enlev´e le b´en´efice de la bijection entre les cellules et les voxels qu’offrait le premier mod`ele. Les colonnes de cellules comportant `a pr´esent toutes un mˆeme nombre de cellules, au moment de la visualisation il est n´ecessaire, pour reconstituer le relief, d’op´erer un d´ecalage de chaque colonne tenant compte de la hauteur du terrain `a son sommet, comme le montre la figure 5.6(b). La visualisation avec ce mod`ele offre donc un volume moindre que celle possible avec le premier mod`ele, le terrain ´etant d’´epaisseur constante en tout point (figure 5.7). Cela est compens´e par un avantage cons´equent : quelles que soient les diff´erences d’altitude du terrain initial, l’´epaisseur de l’espace cellulaire peut rester arbitrairement fix´ee sans perte d’information, alors que ces diff´erences d’altitude imposaient au premier mod`ele une ´epaisseur minimale pour ne pas avoir des zones sans aucune cellule de sol. Il est `a noter que dans ce mod`ele, le voisinage d’une cellule de sol en m´emoire n’est plus le voisinage r´eel de la cellule dans le sol : il faut tenir

5.4. Initialisation 93 compte du d´ecalage d’altitude d´ej`a utilis´e pour la visualisation. Cela doit ˆetre pris en compte pour tout processus 3D mais ´egalement pour la d´efinition des agr´egats, bas´ee sur trois liens avec des cellules voisines.

(a) Premier mod`ele. (b) Second mod`ele.

Figure 5.7 –Illustration de la diff´erence dans le nombre de cellules visualis´ees en profondeur entre le premier (a) et le second (b) mod`ele de sol, sur un volume de 279×279×50 cellules pour le premier mod`ele, et 279×279×20 cellules pour le second.

Les cellules d’atmosph`ere permettaient de pouvoir cr´eer de nouvelles cellules de sol, d`es que n´ecessaire. Cela n’est plus possible avec le second mod`ele : pour conserver le mˆeme nombre de cellules dans chaque colonne, un ajout de cellule en haut d’une colonne provoque la disparition de la cellule du bas de cette colonne (et inversement, la disparition de la premi`ere cellule par ´erosion provoque l’apparition d’une nouvelle cellule en bas de la colonne). Pour ne pas perdre d’information sur l’´evolution de la granulom´etrie, il faut donc pr´evoir un nombre suffisant de couches de cellules, c’est-`a-dire un nombre qui ne sera jamais inf´erieur au nombre de cellules fragment´ees dans une colonne (ce qui doit correspondre en th´eorie `a une ´epaisseur maximale de croˆute).

5.4 Initialisation

L’initialisation du simulateur peut se partager en deux parties : l’initialisation du mod`ele structurel, et l’initialisation du mod`ele fonctionnel. La partie fonctionnelle de l’initialisation sera trait´ee dans le prochain chapitre : `a chaque description de la mod´elisation d’un processus, les param`etres d’initialisation correspondants seront pr´ecis´es. Nous nous int´eressons dans cette section `a la partie structurelle de l’initialisation et d´eveloppons les points suivants : la d´efinition du volume de sol, l’´etat initial des cellules, la g´en´eration d’agr´egats.

5.4.1 D´efinition du volume de sol

5.4.1.1 G´en´eration de la carte de hauteur

La g´eom´etrie de l’espace cellulaire est bas´ee sur une carte de hauteur repr´esentant la topographie du terrain. Les techniques pouvant g´en´erer des terrains virtuels peuvent se r´e-partir en trois cat´egories : le dessin direct par l’utilisateur, la g´en´eration al´eatoire, ou encore l’utilisation d’un mod`ele num´erique de terrain (mnt). Dans la premi`ere cat´egorie, outre la possibilit´e de fournir une carte de hauteur sous forme d’une image en niveaux de gris, nous

94 Chapitre 5. Mod`ele de d´egradation du sol offrons `a l’utilisateur un moyen de d´efinir une succession de pentes r´eguli`eres, de mˆeme largeur param´etrable et de longueurs diff´erentes. Le terrain le plus simple ainsi g´en´er´e est un carr´e plan. Cette g´en´eration de cartes de hauteur nous est utile pour reproduire des exp´eriences simples de laboratoire (goutti`ere, plan inclin´e, voir par exemple la section 6.3.2.3) ou pour cr´eer des exp´eriences virtuelles avec un terrain de caract´eristiques donn´ees (comme celui pr´e-sent´e section 7.4.4.2). Nous n’avons pas utilis´e de g´en´eration al´eatoire de terrain (`a l’exception de son emploi conjointement avec la g´en´eration d’agr´egats, pr´esent´ee ci-apr`es, section 5.4.4).

La seconde source de carte de hauteur a ´et´e les mod`eles num´eriques de terrain, r´ealis´es par rugosim´etrie laser `a l’unit´e inra de Laon. La figure 5.8 pr´esente un ´echantillon de lit de semence reconstitu´e dans un bac, et la visualisation volumique produite par le simulateur `a partir dumnt obtenu de cet ´echantillon.

(a) (b)

Figure 5.8 – Un ´echantillon de sol cultiv´e reconstitu´e au laboratoire, et sa visualisation volumique dans le simulateur obtenue `a partir du mntcorrespondant. Les emplacements de trois agr´egats sont

Figure 5.8 – Un ´echantillon de sol cultiv´e reconstitu´e au laboratoire, et sa visualisation volumique dans le simulateur obtenue `a partir du mntcorrespondant. Les emplacements de trois agr´egats sont