• Aucun résultat trouvé

Syst` emes, mod` eles et simulation

1.3 Aspects m´ ethodologiques

1.3.1 Nouveau discours de la m´ethode

Puisque nous abordons les aspects m´ethodologiques de la mod´elisation, il nous semble int´eressant de rappeler ici les pr´eceptes ´enonc´es par Le Moigne (1977) en ´echo au c´el`ebre

«Discours de la m´ethode»de Ren´e Descartes (1637).

1. Le pr´ecepte de pertinence : convenir que tout objet que nous consid´ererons se d´efinit par rapport aux intentions implicites ou explicites du mod´elisateur. Ne jamais s’interdire de mettre en doute cette d´efinition si, nos intentions se modifiant, la perception que nous avions de cet objet se modifie.

2. Le pr´ecepte du globalisme : consid´erer toujours l’objet `a connaˆıtre par notre intelligence comme une partie immerg´ee et active au sein d’un plus grand tout. Le percevoir d’abord globalement, dans sa relation fonctionnelle avec son environnement, sans se soucier outre mesure d’´etablir une image fid`ele de sa structure interne, dont l’existence et l’unicit´e ne seront jamais tenues pour acquises.

3. Le pr´ecepte t´el´eologique : interpr´eter l’objet non pas en lui-mˆeme, mais par son compor-tement, sans chercher `a expliquer a priori ce comportement par quelque loi impliqu´ee dans une ´eventuelle structure. Comprendre en revanche ce comportement et les res-sources qu’il mobilise par rapport aux projets que, librement, le mod´elisateur attribue

11. Le m´erite dedevsqui sera pr´esent´e dans le chapitre 3 est justement de proposer un formalisme unique et unificateur des syst`emes `a ´ev`enements discrets (et au-del`a).

1.3. Aspects m´ethodologiques 23

`a l’objet. Tenir l’identification de ces hypoth´etiques projets pour un acte rationnel de l’intelligence et convenir que leur d´emonstration sera bien rarement possible.

4. Le pr´ecepte de l’agr´egativit´e : convenir que toute repr´esentation est partisane, non pas par oubli du mod´elisateur, mais d´elib´er´ement. Chercher en cons´equence quelques recettes susceptibles de guider la s´election d’agr´egats tenus pour pertinents et exclure l’illusoire objectivit´e d’un recensement exhaustif des ´el´ements `a consid´erer.

Aux quatre pr´eceptes ´enonc´es par Descartes, Le Moigne oppose donc quatre nouveaux pr´eceptes«syst´emiques». Au pr´ecepte de l’´evidence12, il oppose celui de pertinence ; au r´e-ductionnisme13, le globalisme ; au causalisme14, le t´el´eologisme, et `a l’exhaustivit´e15, l’agr´e-gativit´e. Ces pr´eceptes constituent des r`egles sur une nouvelle fa¸con de concevoir la r´ealit´e et de lui attribuer certaines propri´et´es, r`egles qu’il nous semble important de garder `a l’esprit et qui sont mˆeme, pour la plupart, directement applicables lors d’une mod´elisation. Ainsi, le premier pr´ecepte nous dit qu’il n’y a pas de connaissances indiscutables, il n’y a que des connaissances relatives aux intentions du mod´elisateur, et que mˆeme la perception du r´eel, loin de pouvoir pr´etendre `a l’objectivit´e, d´epend de ces intentions. Le deuxi`eme pr´ecepte reprend l’id´ee que le r´eductionnisme m`ene `a une impasse, qu’il faut comprendre le syst`eme dans sa relation avec son environnement, sans faire de sa d´ecomposition (qui n’est pas for-c´ement unique) une priorit´e. Le troisi`eme pr´ecepte oppose une explication cause-effet `a une interpr´etation (ou une compr´ehension) comportement-finalit´e. Enfin le dernier pr´ecepte re-jette le principe de l’inventaire, d’ailleurs souvent impossible `a mettre en pratique, pour lui substituer une s´election, explicitement revendiqu´ee par le mod´elisateur, d’ensembles qu’il ne cherche pas `a d´enombrer, sans plus pr´etendre tout expliquer de l’objet consid´er´e, mais seulement interpr´eter ce `a quoi il s’int´eresse.

1.3.2 Etapes de mod´´ elisation

Pav´e (1994) ´enum`ere sept ´etapes de mod´elisation d’un syst`eme :

1. analyse de la situation et du probl`eme : il faut ´elaborer une vue synth´etique de la situation, comprenant les donn´ees disponibles et les objectifs de la mod´elisation ; 2. caract´erisation et analyse du syst`eme : il faut choisir entre un syst`eme ferm´e ou un

syst`eme ouvert, classer les variables en variables d’´etat, variables d’action, variables d’observation, entr´ees et sorties du syst`eme, et enfin d´efinir les relations entre ces va-riables ;

3. choix ou construction du mod`ele ;

4. ´etude des propri´et´es du mod`ele : cette ´etape consiste `a v´erifier que les propri´et´es qua-litatives du mod`ele sont en accord avec ce que l’exp´erience permet d’observer, afin d’aboutir `a une validation qualitative ;

5. identification (ou calibrage) : il faut attribuer des valeurs num´eriques aux param`etres du mod`ele `a partir de donn´ees exp´erimentales ;

12. «(...) ce qui se pr´esenterait si clairement et si distinctement `a mon esprit, que je n’eusse aucune occasion de le mettre en doute.»

13. «(...) de diviser chacune des difficult´es que j’examinerais, en autant de parcelles qu’il se pourrait (...)» 14. «(...) en commen¸cant par les objets les plus simples et les plus ais´es `a connaˆıtre, pour monter peu `a peu comme par degr´es jusques `a la connaissance des plus compos´es (...)»

15. «(...) faire partout des d´enombrements si entiers et des revues si g´en´erales, que je fusse assur´e de ne rien omettre.»

24 Chapitre 1. Syst`emes, mod`eles et simulation 6. validation : il s’agit cette fois d’une validation quantitative bas´ee sur des tests et des

comparaisons avec des donn´ees exp´erimentales ; 7. utilisation du mod`ele.

Comme le souligne Pav´e, ces ´etapes ne sont pas obligatoirement parcourues, et il peut y avoir des allers-retours : un ´echec de validation peut demander `a revenir sur la construction du mod`ele, l’utilisation du mod`ele peut amener `a reformuler les objectifs initiaux, etc. Nous apportons maintenant des pr´ecisions sur certains points de cette liste.

1.3.2.1 Analyse de la situation et du probl`eme

L’´etape d’analyse de la situation et du probl`eme permet d’envisager la mod´elisation sous l’angle des informations accessibles pour les ´etapes suivantes, mais ´egalement des objectifs poursuivis, ce qui correspond parfaitement au concept de cadre exp´erimental introduit par Zeigler (1976, voir section 1.2.2). En ce qui concerne les motivations d’une activit´e de mod´e-lisation, Coquillard et Hill (1997) distinguent les deux cas suivants :

1. le mod`ele est construit dans le but defournir des pr´edictions les plus pr´ecises possibles concernant le comportement du syst`eme r´eel ;

2. le mod`ele est construit `a la mani`ere d’une th´eorie scientifique, afin d’augmenter la connaissance du fonctionnement interne du syst`eme r´eel et donc de faciliter sa compr´e-hension.

Nous pouvons ajouter, particuli`erement pour ce qui est de ce travail de th`ese, une motivation d’agr´egation et de test des connaissances sur les structures ou les processus qui sont simul´es, qui transforme le mod`ele en une sorte «d’´etat de l’art» concret, voire mˆeme `a un «banc d’essai» par le biais des simulations et de la validation.

Pr´ealablement `a la construction du mod`ele, l’abstraction de la r´ealit´e en un syst`eme impose de d´efinir le niveau d’abstraction du syst`eme. Le niveau d’abstraction repr´esente l’´echelle d’´etude du probl`eme (par exemple, pour un ph´enom`ene spatialis´e, la dimension de l’espace ´etudi´e fait partie du niveau d’abstraction). Son identification impose l’examen des donn´ees disponibles, mais d´epend bien ´evidemment ´egalement des objectifs poursuivis. Dans le cadre de ce travail de th`ese, nous nous int´eressons `a l’´etude des sols, laquelle concerne des ´echelles tr`es diverses, des ´echanges biochimiques microscopiques aux coul´ees de boue sur plusieurs hectares. Nous avons clairement identifi´e l’´echelle spatiale de notre syst`eme, le m`etre carr´e, qui est la plus adapt´ee `a la description de l’´evolution de la structure de surface du sol.

Cette ´echelle permet en effet une description fine de la surface, de sa topographie aussi bien que de sa granulom´etrie, tout en restant suffisamment vaste pour tenir compte des variations

`a une ´echelle d´ecim´etrique de l’´etat de la surface du sol. L’´echelle temporelle est elle aussi bien d´efinie, elle est de quelques minutes `a quelques heures (pour la d´egradation sous l’action de la pluie), jusqu’`a quelques jours (pour la fissuration).

1.3.2.2 D´etermination des variables

La d´etermination des variables correspond `a la s´election des param`etres qui doivent ˆetre pris en compte dans le syst`eme, ceux qui jouent un rˆole significatif pour le niveau

d’abstrac-1.3. Aspects m´ethodologiques 25 tion choisi. Cette s´election pose une question connexe, celle de la complexit´e du mod`ele. Il est acquis qu’au del`a d’un certain point, l’augmentation du nombre de variables n’apporte rien, sinon augmenter la complexit´e du mod`ele et accumuler les incertitudes (figure 1.7). Un moyen efficace d’´eviter la prolif´eration des variables ´el´ementaires est d’appliquer le principe d’agr´ega-tion, en employant des variablesholistiques, c’est-`a-dire des variables qui soient la r´esultante d’actions d’un ensemble de variables agissant de mani`ere conjointe et simultan´ee. Nous avons gard´e `a l’esprit, pendant l’´etape de mod´elisation, le danger de la multiplication des variables, et si nous sommes parvenus `a conserver pour la structure des mod`eles un nombre restreint d’informations quantitatives, il faut reconnaˆıtre que nous avons ´et´e souvent confront´es `a une certaine prolif´eration des param`etres utilis´es notamment par les formules empiriques de la science du sol.

Figure 1.7 –Les connaissances tir´ees du mod`ele ne s’accroissent pas au-del`a d’un certain nombre de variables, et les incertitudes cumul´ees font d´ecroˆıtre l’int´erˆet de celui-ci (Coquillard et Hill, 1997).

1.3.2.3 Choix ou construction du mod`ele

La figure 1.5 ´enum`ere les choix fondamentaux `a op´erer au d´ebut de la mod´elisation : les changements d’´etats sont-ils continus ou discrets, la simulation doit-elle ˆetre dirig´ee par le temps (temps discret) ou par les ´ev`enements (´ev`enements discrets), l’espace doit-il ˆetre pris en compte, et si oui de mani`ere continue ou discr`ete ? Ces choix sont guid´es par les connaissances du syst`eme, par les donn´ees disponibles et par les objectifs poursuivis. Un autre choix important est l’introduction ou non de l’al´eatoire dans le mod`ele : sera-t-il compl`etement d´eterministe ou stochastique16? En g´en´eral un syst`eme n’est jamais totalement d´eterministe ou stochastique, mais comporte une part des deux types d’activit´es (Coquillard et Hill, 1997, p. 6). Notons que tous ces choix se rapportent au mod`ele, et non au syst`eme : un syst`eme peut ˆetre continu et d´eterministe, et son mod`ele discret et stochastique, et nous avons d´ej`a

´evoqu´e par exemple notre utilisation d’une grille discr`ete pour repr´esenter le sol et ainsi spatialiser l’action de processus pourtant continus. Nous pouvons ajouter d’autre part que dans nos mod`eles, certains de ces processus ont ´et´e mod´elis´es de mani`ere d´eterministe, alors que d’autres ont fait appel `a des fonctions de distribution et donc `a des tirages al´eatoires. Cette mod´elisation en partie stochastique n’est pas une prise de position contre le d´eterminisme du syst`eme, et de plus, une telle mod´elisation n’empˆeche pas un certain d´eterminisme «de transparaˆıtre»17, ainsi que l’ont montr´e Favis-Mortlock et coll. (2000).

16. Dans le cas d’un mod`ele stochastique, une attention particuli`ere doit ˆetre apport´ee `a la g´en´eration de nombres pseudo-al´eatoires utilis´ee.

17. Despite the almost total dominance of random effects in the early stages of a simulation (...) determinism

“shines through” and eventually dominates (Favis-Mortlock et coll., 2000).

26 Chapitre 1. Syst`emes, mod`eles et simulation 1.3.2.4 V´erification et validation

Pav´e distingue une validation qualitative et une validation quantitative, mais ne fait pas mention de la v´erification, qui est le processus d’inspection de la coh´erence du programme de simulation par rapport au mod`ele dont il est d´eriv´e (Vangheluwe, 2000) : il s’agit de v´erifier que le simulateur refl`ete correctement ce mod`ele dit conceptuel (figure 1.8), ce qui assure que le programme donnera une repr´esentation fid`ele du comportement implicitement d´efini par la sp´ecification de ce mod`ele. Coquillard et Hill (1997) ajoutent deux ´etapes, qui peuvent ˆetre ´egalement consid´er´ees comme comprises dans la v´erification. Il s’agit du contrˆole de lafiabilit´e logicielle, qui permet de s’assurer que mˆeme lorsque les variables d’entr´ee sont pouss´ees dans leurs valeurs extrˆemes, aucun comportement aberrant n’apparaˆıt, et du contrˆole de larobustesse logicielle, qui doit r´ev´eler une trop grande sensibilit´e du comportement global du simulateur `a des variations faibles des variables d’entr´ee du programme.

Figure 1.8 –Les concepts de v´erification et de validation (d’apr`es Vangheluwe, 2000).

Un mod`ele doit reproduire au mieux la r´ealit´e du syst`eme ´etudi´e : l’entr´ee de donn´ees initiales doit donner des sorties de simulation en ad´equation avec les mesures exp´erimentales effectu´ees sur le syst`eme r´eel. C’est le rˆole de la validation de confirmer cette capacit´e du simulateur. Toute validation doit se faire `a l’int´erieur d’un cadre exp´erimental bien d´efini ; un mod`ele peut ˆetre valide pour un cadre exp´erimental et invalide pour un autre. C’est particuli`erement important quand il s’agit de coupler plusieurs mod`eles dans une simulation : il faut que chaque mod`ele soit valide dans le cadre exp´erimental d´efini pour l’ensemble des mod`eles mis en jeu. Vangheluwe diff´erencie trois types de validation (figure 1.8) : la validation conceptuelle (´evaluation du r´ealisme du mod`ele conceptuel par rapport au syst`eme r´eel et aux buts de l’´etude), la validation structurelle (´evaluation de la structure du simulateur par rapport `a la structure per¸cue du syst`eme r´eel), et enfin la validation comportementale (´evaluation du comportement du simulateur, par comparaison des effets observ´es et des sorties recueillies). Coquillard et Hill (1997) insistent sur la diff´erence entre validation et calibrage d’une part (un mod`ele calibr´e, mˆeme `a l’aide d’un jeu de donn´ees de qualit´e, ne constitue pas un mod`ele valid´e), et entre validation et exploitabilit´e d’autre part (un mod`ele peut ˆetre d´eclar´e non valide mais rester int´eressant `a explorer). `A ce propos, nous verrons que, bien que nous ne pr´etendons pas avoir valid´e nos mod`eles, nous avons quand mˆeme abord´e une d´emarche exploratoire qui a donn´e des r´esultats exploitables.

1.4. Conclusion 27 1.3.2.5 Utilisation du mod`ele

La derni`ere ´etape est l’utilisation du mod`ele, qui peut se diff´erencier enexploitation et ex-ploration. L’exploitation se base principalement sur le caract`ere pr´edictif du mod`ele (valid´e) : la simulation va permettre de savoir comment le syst`eme ´evolue selon certains sc´enarios, comment il r´eagit `a diff´erentes contraintes ou perturbations, et en g´en´eral autoriser des ex-p´erimentations difficilement r´ealisables in vivo ou in vitro. Le mod`ele devient un v´eritable laboratoirein virtuo. L’exploration correspond plus `a une d´emarche de recherche sur le com-portement du syst`eme. Elle consiste `a jouer avec les hypoth`eses du mod`ele, avec les valeurs de ses param`etres, et peut permettre au final d’apporter de nouvelles connaissances sur le syst`eme.

1.4 Conclusion

Ce chapitre nous a permis de constater que la mod´elisation est au cœur d’une r´eflexion sur la m´ethode scientifique. Le r´eductionnisme postule que la s´eparation d’un tout en ses parties suffit `a la compr´ehension des propri´et´es du tout, `a partir des propri´et´es des diff´erentes parties.

La question fondamentale est dans ce cas : de quoi le syst`eme ´etudi´e est-il fait ? Autrement dit, quels sont les ´el´ements constitutifs, les objets ou les organes dont la combinaison constitue ou peut constituer le ph´enom`ene ou le syst`eme `a mod´eliser ? Cette m´ethode ne peut s’appliquer avec succ`es aux syst`emes complexes tels que les ph´enom`enes naturels. La m´ethode syst´emique a ouvert une autre voie, en partant plutˆot de la question : qu’est-ce que le syst`eme fait ? Quelles sont les fonctions et les transformations, les op´erations assur´ees ou `a assurer ? Puisque nous consid´erons le sol, objet de notre ´etude, comme un syst`eme complexe, ce sont ces questions qui guident notre d´emarche. Pour en trouver les r´eponses, et pour aider `a la conception aussi bien qu’`a une pr´esentation claire des mod`eles, nous avons utilis´e le concept de cadre exp´erimental, cadre d´efini par nos objectifs qui sont ceux de la mod´elisation de la d´egradation de la structure du sol sous l’action de la pluie d’une part, et ceux de la mod´elisation de la fissuration du sol soumis `a dessiccation d’autre part : des objectifs distincts impliquent un cadre exp´erimental adapt´e, et des choix diff´erents. Nous pr´esenterons ces choix, et donc nos mod`eles, dans leurs aspects structurels et fonctionnels, en faisant appel `a la notion de processus aussi bien dans les descriptions informelles que formelles des ph´enom`enes d’´erosion et de fissuration.

Nous retenons des pr´eceptes syst´emiques que l’action de mod´eliser n’est pas neutre mais partisane au contraire, et que la repr´esentation d’un ph´enom`ene n’est pas disjoignable de l’action du mod´elisateur. Ainsi en est-il de nos choix de structure du mod`ele ainsi que des processus que nous avons d´ecid´e de prendre en compte, de la discr´etisation de l’espace et du temps aux ´echelles spatiale et temporelle que nous avons d´efinies. Nous retenons ´egalement qu’un mod`ele peut ˆetre non valid´e sur le plan de sa qualit´e pr´edictive, mais n´eanmoins fournir un outil de recherche dont l’exploration peut aider `a la connaissance ou `a la compr´ehension du syst`eme ´etudi´e. Enfin, certaines notions rencontr´ees au sein de ce chapitre nous autorisent

`a avancer que notre approche peut ˆetre qualifi´ee de double. Tout d’abord parce qu’elle se situe entre simulationin vitro etin vivo d’une part, par la r´ealisation d’exp´eriences de simulation de pluie analogique et l’utilisation de r´esultats publi´es en science du sol et dont beaucoup proviennent d’observations sur le terrain, et simulation in virtuo d’autre part, par la repro-duction de ces exp´eriences (et ´egalement par la cr´eation d’exp´eriences uniquement virtuelles)

28 Chapitre 1. Syst`emes, mod`eles et simulation au moyen d’un simulateur informatique. Ensuite, notre approche est double parce que nous reprenons `a notre compte les deux sens que nous avons pu trouver au mot simulation, puisque mˆeme si nous visons avant tout `a l’´etude du syst`eme par lasimulation, nous nous int´eressons

´egalement `a la reproduction visuelle d’une certaine similitude avec ce syst`eme.

Nous avons d´ej`a indiqu´e que nous basions nos mod`eles sur deux outils de mod´elisation diff´erents mais qui ont chacun un int´erˆet particulier : les automates cellulaires, et le formalisme devs, d´edi´e aux ´ev`enements discrets. Les deux prochains chapitres vont nous permettre de pr´eciser les origines et les fondements de ces outils, avant de d´etailler leur application `a nos deux probl´ematiques.

Chapitre 2