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Modèles retenus pour l'étude

En résumé, il existe un très grand nombre de modèles sous-maille présentant haun

des intérêts etdes inonvénients,en fontion du typed'éoulement onsidéré. Desétudes

antérieures permettent de déterminer l'ordrede préision attendu pour es modèles dans

nos as d'étude.

Tout d'abord, dansleadre del'approhe spetralede laTurbuleneHomogèneIsotrope,

plusieurs modèles ont été étudiés : le modèle de Smagorinsky et les modèles spetraux

basés sur l'introdutiond'une visositéeetive dansleas simple (2.17)oudans leas

dynamique ave évaluation de la pente

m

(2.18). Lesrésultats ont montré quele modèle

de Smagorinsky ne permettait pas d'obtenir orretement la pente en

k −5/3

près de la

oupure que l'on doit retrouver dans la limite d'un nombre de Reynolds inni. Une

a-s'expliquerthéoriquement(voir,par exemple,[122℄page372) ets'avère êtreun défaut du

modèle de Smagorinsky. Les deux autres modèles permettent de retrouver des spetres

similaires,ave une légère préférene pour lemodèle dynamique de Métais etLesieur, au

niveaude lapenteprèsdelaoupure.Paronséquent,lemodèledevisositéeetiveave

évaluationdynamiquedelapente(2.18)aétéonservépourlessimulationsdeTurbulene

HomogèneIsotrope.

k

E

5 10 15 20 25 30 354045

10 -2 10 -1

k -5/3

Fig.2.3Spetresd'énergieobtenusave lemodèledynamiquedeMétais etLesieur()

et lemodèle de Smagorinsky ().

Pour les aluls en volumes nis, de nombreuses études antérieures ont mis en avant

les faiblesses et les atouts des diérents modèles existants. Par exemple, Vreman et al.

[146℄ontévaluéleomportementdeplusieursmodèlessous-maillepourleasdelaouhe

de mélange turbulente. Leurs onlusions peuvent être résumées ommesuit :

pourde faiblesvaleurs du nombredeReynolds,lesdiérentsmodèlesétudiés

présentent des résultats omparables, qu'ils soient basés sur une évaluation

dyna-mique de leurs oeients ou non; néanmoins, le meilleur modèle semble être le

modèle mixte dynamique, le modèle dynamique de Clark et le modèle de

Smago-rinsky dynamiquedonnant également des résultatstrès intéressants.

pourde fortesvaleursdu nombredeReynolds,Vremanetal.ontonstatéque

ertainsmodèlessansévaluationdynamiquedeleursoeientss'avèrentinstables;

lemodèle de Smagorinskysemontre pour sapart surdissipatifdans lerégime

lami-e modèle n'est pas assez dissipatif. Les meilleurs résultats sont obtenus ave des

modèles dynamiques,le plus préis étant le modèle de Smagorinsky dynamique.

Il sembleainsi qu'une proédure d'évaluationdynamique des oeients soit

reomman-dée pour l'étudedes phénomènesà hauts nombres de Reynolds.

Cependant, les modèles dynamiques lassiques, s'appuyant sur la relation de Germano,

néessitent une attention partiulière du fait de leur tendane à être numériquement

in-stables (voir en annexe B). An d'éviter tout phénomènede e type,le modèle d'éhelle

mixteanalementété retenu ii.Ce modèle peut être onsidéréommeun modèle

dyna-mique (au sens large du terme)dans lamesure oùilvise às'adapter à lastruture loale

de l'éoulementet ne requiert auun traitementpartiulier en vue de sa stabilité.

Ce modèle a été validé par Sagaut et al. [123℄ sur le as du anal plan, ainsi que dans de

nombreusesautresétudesommelesthèsesdeLenormand[71℄,Quéméré[115℄etTerraol

[136℄. Les résultats obtenus ave e modèle sont alors omparables à eux d'un modèle

dynamique pour l'ensemble des éoulements étudiés dans es diérentes référenes. Les

modèles dynamiques néessitent, pour leur part, une proédure de stabilisation

numé-rique, e quele modèle séletif ne requiert pas.

Lemodèled'éhellemixteséletifadonétéretenupoursastabilité,sonaptitudeà

repré-senter onvenablementlesphénomènesliésàlaasade inverse ainsiquepour saapaité

à apturer latransition vers laturbulene.

Analyse théorique de l'erreur de

ommutation

Parmi les hypothèses ouramment employées en Simulation des Grandes Ehelles, la

ommutativitéentre lesderivéespartiellesintervenantdansleséquationsdeNavier-Stokes

et la notion de ltrage, liée à la deomposition du hamp en grandes et petites éhelles,

a été remise en ause dans de nombreuses études. Dans ertaines situations, en eet, il

s'avère néessaire de tenir ompte de l'erreur numérique introduite en utilisant e type

d'hypothèse. En partiulier, de nombreuses référenes traitent de la non-ommutativité

entrederivées spatialesetltragedansleadred'unesimulationréaliséesurunmaillageà

pas variableen espae. Untelranement enespaes'avère tout partiulièrement

intéres-santpourl'étudedephénomènesen proheparoi.Eneet,iln'est possibled'appliquerles

onditionsauxlimitesphysiquesauhampltrésansrisque de détériorationdes résultats

qu'à laondition que lepas d'espae du maillage tendeà s'annuler àla paroi [13, 31℄.

3.1 Erreur de ommutation en espae

Lespremières étudesmettanten évidenee phenomèneontété eetuées parGhosal

et Moin [50℄. Ils se plaent dans une situation où la longueur de oupure liée au ltre

varie en espae dans dans le but de mieux s'adapter à la variation spatiale des éhelles

aratéristiques de l'éoulement. Dans une telle situation, ils montrent que, sans

traite-mentpartiulierdultre,leséquationsourammentemployéesenSimulationdesGrandes

Ehellessontinonsistantes.Uneextensionpartiulièredultreestalorsproposée(SOCF

pour"Seond-OrderCommutingFilter")andepalliereproblème;aveetypedeltre,

l'erreurintroduiteen utilisantles équationslassiques de laLES, appelée erreur de

om-mutation (souvent notée SCE pour Spatial Commutation Error), est d'ordre2 et peut

failementdevenirplusimportantequeleserreursourammentadmisespourlesméthodes

numériques, quee soitl'erreurdetronaturedu shémade disrétisationouelle induite

par lemodèle sous-mailleemployé.An de limiterl'inuene de l'erreurde ommutation

sur la simulation, Ghosal et Moin préonisent d'introduire des termes d'ordre supérieur

dans les equationsltrées an de tenir ompte expliitementde l'erreur de ommutation

quipeut interveniretquiagitdemanièrepurement diusivesurlasolution.Onaen eet

larelation suivante:

∂ψ

∂x = ∂ψ

∂x − M 2 δ

δ

2 ψ

∂x 2 + O(kδ) 4

(3.1)

δ(x)

est le pas de grilleloal,

δ (x) = ∂δ ∂x

,

k

le nombre d'onde et

M = R +∞

−∞ ζ 2 G(ζ )dζ

qui dénitle moment d'ordre2 du ltre.

Onpeutainsijouersurl'ordredegrandeurdel'erreurnumériquedueàlanon-ommutation.

Cependant,etteméthodenéessitesoitladénitiondeonditionsauxlimites

supplémen-taires,soitlereoursàuneméthodedesperturbationsomplexeàtraiternumériquement.

Parailleurs,Piomelli[108℄soulignequel'utilisationd'unmaillagevariantdemanièrenon

monotone risque d'aboutir à des instabilitésnumériquesen traitantainsi leproblème de

ommutation.

De son oté, Van der Ven [143℄ propose une famille partiulière de ltres adaptés à la

LES. L'intérêt de es ltres réside dans leur ommutation ave les dérivées partielles en

espaeàun ordredéniparletre lui-même.Laformulationdansl'espaede Fourierdes

ltres proposés par Vander Ven est :

G ˆ m (ζ, α) = exp − α

2m ζ 2m

(3.2)

α > 0

est un paramètre aratéristique du ltre et

m

un entier positif.En partiulier, lesvaleur

α = 1

et

m = 1

nous onduisent aultre gaussien.

L'approhe de Vander Ven permet de diminuer d'avantage l'erreurintroduite,sans prise

en omptede termessupplémentaires ontrairementà GhosaletMoin, mais ilselimite à

des ltres bienspéiques,etne faitpas référene auxproblèmes quipourraient survenir

près des frontières,l'étudeétantmenée uniquement dans leadred'un domainede alul

non borné.

Vasilyev et al. [142℄ ont ensuite montré qu'on diminue d'autant l'erreur de ommutation

que l'onemploie un ltre ayantses premiersmomentsnuls. Eneet, pour un ltreayant

ses

p − 1

premiers moments nuls, on montre que l'erreur de ommutation devient

négli-geable devant l'erreur de disrétisation si le shéma numérique adopté est d'ordre

p

, au

plus. Vasilyev et al. ont également proposé des ltres disrets répondant au ritère de

ommutationainsi formulé; on retrouve entre autres les ltres dérits par Van der Ven,

ainsi que les fontions de Daubehies [26℄. De ette manière, on obtient une

généralisa-tion des méthodes préédentes, les études de Ghosal et al. et Van der Ven apparaissant

ommedes as partiuliersde e typede ltres.Le traitementdes onditions auxlimites

a également été abordé. Ils montrent en eet que l'on peut appliquer les onditions aux

limites physiques au hamp ltré sans risque de déterioration des résultats à ondition

que le pas du maillage soitsusamment n près des frontieres pour résoudre l'ensemble

des éhellesloalesetqueleltreemployévérielespropriétés de ommutationévoquées

préédemment.

Une prise en ompte expliite des termes engendrés par la non-ommutation entre

déri-vées en espae et ltrage a été proposée par Iovieno et Tordella [62℄. Ils montrent qu'en

appliquant deux niveaux suessifs de ltrage au hamp étudié, on peut approximer le

terme d'erreur ave une préisiond'ordre4 :

C i ( h f i δ ) =

est, rappelons-le,d'ordre2sansauune modélisationnionsidérationsur leltreemployé

[50℄. Cette méthode est partiuliérement intéressante, en partiulier ar elle n'entraine

pas d'augmentation au niveau de l'ordre du shéma et permet don de s'aranhir des

éventuels problèmes liésaux onditions limitesévoqués préédemment.

Berselli et al. [13℄ se sont également penhés sur le terme d'erreur engendré par la

non-ommutativité. Tout d'abord, ils ont herhé à étendre les études antérieures à des as

plus onretsde simulations.Pour ela,ilsontdéveloppéde nouvelles expressions pour le

terme d'erreur, en limitantle nombre d'hypothèses eetuées au ours de es reherhes.

Ils ont ainsi pu déterminer une formule qui se généralise à l'ensemble des fontions dont

les hypothèses de régularité sont ohérentes ave elles renontrées dans les phénomènes

turbulents,etpourlesltresourammentemployésenLES.Enpartiulier,uneestimation

analytique de l'erreur de ommutation a été dérite pour les fontions ontinues au sens

de Hölder et lesfontions ayant des singularités rationnelles au niveau de leurs dérivées.

Ces fontions sont hoisies ar elles entrent tout à fait dans le adre mathématique des

équations de Navier-Stokes. Le as des fontions vériant la loide puissane en

1/α

,qui

apparaissent dans la théorie sur la ouhe limite, a également été étudié. Ces dernières

sontpartiulièrementintéressantes ar ellesarartérisentdeséoulementsdeprohes

pa-roi et des études ont montré que es éoulements sont partiulièrement aetés par les

erreurs de ommutation du fait du ranement progressif des tailles de mailles [39, 62℄.

L'étude de Berselliet al. montre qu'ilest néessaire d'adapter lalongueur de oupure du

ltreàlarégularitéde l'éoulementsionveutéliminerleserreursde ommutation.Ainsi,

pourdes fontionsfortementsingulières,elasetraduitpardestaillesdemaillestrèsnes

an de résoudre entièrementl'éoulement.

Par ailleurs, Berselli et al. [14℄ ont égalememnt étudié l'inuene relative de l'erreur de

ommutationpar rapportauxtensionsdeReynolds. Ilsonstatent, parexemple,que

l'er-reur de ommutation a une inuene aussi importante (si e n'est plus) que le terme

sous-mailledansles éoulements de prohe-paroi.Lessolutionsqui onsistentà diminuer

le terme dû à la non-ommutation en jouant sur l'ordre du ltre employé ne semblent

alors pas appropriées. En eet, de ette façon on diminue également l'importane du

terme sous-mailleet l'erreurrelativereste ainsi du même ordre. De ettefaçon, il semble

impossible de ontrler l'erreur de ommutation indépendemment du terme sous-maille,

e qui onrme la diulté que onstitue l'appliation de maillagesà pas variables dans

le adrede laSGE.

Vasilyev etGoldstein [141℄ ont étudiéle omportementspetral de l'erreurde

ommuta-tion. En eet, en introduisant la notion de spetre loal, ils ont examiné la répartition

spetrale du terme d'erreur pour diérents ltres. Ils montrent ainsi que ette erreur est

onentréeauniveaudes nombresd'ondeprohes delaoupurepourdesltresse

rappro-hant du ltre porte, alors qu'elle est répartie sur l'ensembledu spetre étudié pour des

ltres régulierstels que leltre gaussien. Ils omparent égalementette répartition

spe-tralede l'erreuraveelle dutermesous-maille.On vérieainsiquelapriseen omptede

l'erreurde ommutationest toutaussi importantequelamodélisationsous-maille.Enn,

lefaitquel'erreurdeommutationagisseprinipalementprèsde laoupureest également

un problème onsidérable, ar la modélisation sous-maille fait généralement appel à des

informationsprovenant de ette gamme d'éhelles.

Geurtsetal.[47,46℄soulignentégalementlefaitqu'onnepeutpas diminuerl'inuenede

l'erreur de ommutation uniquement en jouant sur l'ordre du ltre puisque l'on modie,

parlamêmeoasion,letermesous-maille.Paronséquent,ilsherhentàdéterminer

l'er-reur relative de ommutation auregard du tenseur sous-maille. Ils montrent que laseule

manière de diminuer réellement le terme de non-ommutativité est de limiter les études

à des variations faiblesde la longueur de oupure liéeau ltre. Dans le as ontraire, ils

proposent de reformuler les équations ltrées par l'intermédiaire de la régularisation de

Leray.

Par ailleurs,un ertain nombre d'études sesont penhées plus spéiquement sur les

erreurs de ommutation survenant sur des ongurations omplexes, en partiulier pour

des maillages non struturés [54, 63, 89℄.