3.2 Erreur de ommutation en temps
4.1.2 Mise en évidene de l'erreur de ommutation
L'objetif des simulations étant de mettreen évidene leserreurs engendrées par une
variationdelalongueurde oupuredultreauoursdu temps,lesalulsvonts'eetuer
sur une grille omportant un nombre variable de points de disrétisation. Dans le ode
spetral, ela onsisteen une modiation dynamique de lavaleur du nombre d'onde de
oupure auours de la simulationet une visualisationde l'évolution de l'éoulementqui
s'en suit. Pour ela, la oupure va évoluer au ours du temps suivant une loi sinusoïdale
de la forme:
k c (t) = k c,min + k c,max
2 + k c,max − k c,min
2 cos(ωt)
(4.7)On xe les nombres d'onde extrêmes onsidérés dans les simulations
k c,min = 23
etk c,max = 63
. Physiquement,ela revientà étireretomprimersuessivement lemaillage, en passant d'un maillage en96 3
qui orrespond àk c = k c,max
soit32
modes de Fourieraprès désaliasing, à un maillage en
48 3
pourk c = k c,min
soit16
modes de Fourier aprèsdésaliasing.
La pulsation
ω
permet de xer la vitesse de variation du pas du maillage. En eet, lavitesse d'adaptation est alors :
∂ ∆
∂t = ∂∆
∂k c
∂k c
∂t = ∆ 2 π
k c,max − k c,min
2 ωsin(ωt)
(4.8)Ilvaainsiêtrepossiblede mettreen évidenel'inuenedee paramètresur laqualitéde
lasimulation.Pourela,plusieursalulsorrespondantàplusieursvaleursdelapulsation
ω
ontétémenés.Lesasd'études sontdétaillésdansletableau4.2.Andequantierplusphysiquement lespériodes d'osillationonsidérées,onlesompareautempsde
retourne-ment des grosses strutures à l'instant initial. On obtient ainsi des périodes d'osillation
allantde
92%
de e tempsde retournementà5%
.ω T T
L 0
0.6 0.92
1 0.55
4 0.14
10 0.05
Tab. 4.2 Osillations étudiées en déroissanelibre : Valeurs des pulsations etpériodes
orrespondantes adimensionnées par le temps de retournement initialdes grosses
stru-tures.
L'étudeétant menéedans l'espaespetral, nous allonsétudierl'inuene de l'osillation
dunombred'ondedeoupuresur lespetreetsonévolutiontemporelle.Pluspréisement,
ilparaîtintéressantd'étudierleomportementdequelquesmodespartiuliershoisisdans
labandespetraleétudiéeii.Leltreutiliséseraun ltresharput-ogénéralement
uti-lisédans l'espae spetral.
La gure 4.3 présente l'évolution des modes
3
,6
,10
,14
et18
au ours de la simulation, pour quatre pulsations d'osillation. On ompare es évolutions à elles obtenues endé-roissane libre sans osillationde la longueur de oupure. Enomparant es diérentes
ourbes, plusieursonstatations peuvent être eetuées.
Tout d'abord, pour les petits nombres d'onde, à savoir les modes
3
et6
, il apparaît unelégèreaugmentationde l'énergieontenue dans esmodes,ete d'autantplus quela
pul-sationest faible.Ilne s'agitependantpas delierdiretemente phénomèneauproblème
de ommutation évoqué. En eet, la ause de ette modiation du spetre aux petits
nombres d'onde semble d'avantage être la valeur hoisie pour
k c,min
. En eet, lorsque lenombred'ondede oupureest àson minimum,lasimulationestfortementsous-résolueet
laoupure sesitue à l'extrême limitede lazone inertielle,e quin'assure pas
néessaire-ment un bonomportement du modèle sous-maille. Or, plus la pulsation est faible,plus
la période pendant laquelle la simulationse trouve dans ette situation est onséquente,
e qui justie que e phénomènesoitplus marqué pour lesosillationslentes.
Ensuite, on s'intéresse aux nombres d'onde
10
et14
, 'est à dire des nombres d'ondeprohe de
k c,min
(après désaliasing) mais tout de même infèrieurs à ette valeur. Une augmentationglobalede laquantitéd'énergie ontenue danses modesest égalementob-servée. Cependant, pour es modes, l'aumulationd'énergie augmenteave lapulsation,
auontraire des préédentes onstatations pour les modes plus faibles. Par ailleurs,dans
laphasededéroissanedu nombre d'ondede oupure,l'énergieontenue danses modes
tendàdéroîtreetàompenserl'aumulationquiprovientdel'augmentationde
k c
,etequelque soit lapulsation. Mathématiquement, onpeut interpréter e phénomène àl'aide
de larelation(3.14)quiintroduitune visosité supplémentaireengendrée parl'osillation
de lalongueurde oupuredu ltre.Cettevisositéest positivequand
∆
augmente,'est àdire quand
k c
diminue ettend don bien à fairediminuer laquantité d'énergie près de laoupurependantladéroissanede
k c
.Enn,pourlesnombresd'ondeomprisentrek c,min
et
k c,max
, les informations issues de ette bande de nombres d'onde n'ont pas le temps d'êtrerestituées pendantlaphase d'augmentation dek c
siune pulsationtropimportanteest employée. Cela se visualise très rapidement sur les ourbes obtenues pour
ω = 4
etω = 10
pour lesquelles l'énergie orrespondant au modek = 18
est quasi-nulle tout aut
Fig. 4.3THI en déroissane libre :évolution de la densitéspetrale d'énergie
E(k)
deinq modes partiuliers pour des pulsations d'osillations,de haut en bas et de gauhe à
droite,
ω = 0.6
,ω = 1
,ω = 4
etω = 10
. : déroissane sans osillation (ω = 0
);2
:k = 3
;◦
:k = 6
;∆
:k = 10
;∇
:k = 14
;⋄
:k = 18
.long de la simulation. Pour des osillations moins rapides, l'énergie de e mode est
re-trouvée orretementàlan de lapérioded'osillation.Ainsi,pour des pulsationslentes,
le modèle sous-maille dispose d'un temps susant pour restituer les petites éhelles de
l'éoulement, modélisant ainsi onvenablement la asade d'énergie. Pour des pulsations
plus rapides,lemodèlene permetpas unebonnedesriptiondes éhellesde l'éoulement.
Onpeutréapitulerl'ensembledesobservationseetuéesàl'aided'unegureprésentant
l'évolutionde larépartitionspetrale del'énergieauoursdu alul.Plus préisément, la
gure 4.4 dérit l'évolution auours du temps de la quantité
dE
dénie par :dE(k, t, ω) = E(k, t, ω) − E(k, t, ω = 0)
(4.9)Cette quantité traduit l'inuene de l'osillationsur le spetre d'énergie puisqu'il s'agit
de la diérene entre le spetre d'énergie obtenu sans osillationet elui obtenu ave un
nombre d'onde de oupure osillant. Ainsi, on retrouve les phénomènes d'aumulation
(
dE > 0
)etdeperte(dE < 0
)d'énergieommepréédemment.Pourlesosillationslentes, lesnombresd'ondesampliéssesituentprinipalementdanslestrèsgrandeséhellesalorsquepourdes osillationsplus rapides,l'aumulationsedéplaevers des nombres d'onde
prohe de la oupure. De plus, les petites éhelles sont onvenablement restituées
uni-quement si la période d'osillation est susament importante pour permettre aumodèle
k
Fig. 4.4 THI en déroissane libre : évolution de la répartition spetrale de l'énergie
pour diérentes pulsations d'osillation : de haut en bas et de gauhe à droite,
ω = 0.6
(
T ∼ 10, 5s
),ω = 1
(T ∼ 6, 3s
),ω = 4
(T ∼ 1, 6s
) etω = 10
(T ∼ 0, 6s
). Iso-valeurs dedE
.Lessimulationsmontrent prinipalementquel'utilisationde variationstroprapides de la
longueur du oupure du ltreva altérerlespetites éhelles.Cei provientd'une mauvaise
représentaionduphénomènede asaded'énergie,lespetiteséhellesn'ayantpasletemps
d'atteindre un état déquilibre. Par ailleurs, pour des osillationslentes, des erreurs sont
visibles danslespetitsnombres d'onde. Celles-ipeuvent provenir du manqued'eaité
du modèle sous-maille lorsque le nombre d'onde de oupure atteint sa valeur minimale
k c = k c,min
Il est ependant diilede distinguer réellement l'impatdes erreurs de type erreurs de
ommutationdes autres soures d'erreur. Eneet, lefait que l'énergietotale du système
diminue au ours de la simulation ne permet pas d'étudier en détail l'inuene de
l'os-illation du pas de disrétisation sur la physique de l'éoulement. En eet, au fur et à
mesure que le alul avane en temps, la turbulene tend alors à s'atténuer et le modèle
sous-maille a un rle de moins en moins important. Un système onservatif serait plus
intéressant an de réellement juger de l'aptitude de la Simulation des Grandes Ehelles
à modéliserun phénomèneturbulent en présene d'une modiation du pas du maillage.
Ainsi,ladeuxièmepartiedeetteétudedeTHIvaonernerunéoulemententretenupar
l'ajout d'un terme de forçage aux équations dans le but de onserver l'énergie inétique