4.2 T urbulene Homogène Isotrope forée
4.2.1 Le terme de forçage
Enl'absenedeforeextérieure,l'énergieinétiquedelaturbulenehomogèneisotrope
déroit suivant une loi en
t −1,38
d'après les préditions issues de l'approhe EDQNM(pourEddy-DampedQuasi-NormalMarkovian,voirparexemple[1℄pourladétermination
de ette loi). L'objetif de l'étude étant de mettre en évidene les onséquenes d'une
modiationdu maillagesur lasimulation,ilapparaîtutilede sebaser surun éoulement
statistiquement stationnaire an de pouvoir omparer quantitativement les informations
entrelesdiérentsinstants.Ils'agitdondes'assurerquel'énergieinétiquetotaleet,par
la même oasion, les autres grandeurs aratéristiques de la THI, restent onstantes au
oursdutemps.Uneméthode ourammentemployée onsisteàinjeterartiiellementde
l'énergie aux grands nombres d'onde an de ompenser l'énergie dissipée par les petites
strutures.Latehnique employée iiaétéproposéeparWitkowska[148℄quipréonisede
réinjeter laquantité d'énergie perdue par leseets visqueux dans une bande de nombre
d'ondes
[k 1 , k 2 ]
situés en amont de la zone inertielle. En pratique, ela se traduit par l'introdutiond'un oeient multipliateurβ
quiva agirsur lesmodes de Fourierde lasimulation:
ˆ
u(k, t + ∆t) = β u(k, t) ˆ
(4.10)Ceoeientvapermettre d'amplierlesmodesbassefréquenedu spetreet,par
onsé-quent, il est diérent de un pour les seuls modes ompris dans l'intervalle
[k 1 , k 2 ]
. Sonbutétantd'assurerlaonservationdel'énergieinétiqueauxdiérentsinstants,ildépend
à la fois de la quantité d'énergie dissipée entre deux pas de temps
∆E tot
et de l'énergieontenue dans la bande
[k 1 , k 2 ]
:β =
r
1 + R k ∆E 2 tot k 1 E(k)dk
pour
k ∈ [k 1 , k 2 ]
1
sinon(4.11)
Onpourraitraindrequel'ajoutdee termede forçagenevienneperturberlasimulation,
enaltérantinéxorablementlaturbulene.Cependant,Witkowskaetal.[149℄montrentque
ette méthode de forçage n'a pas une inuene signiative sur le développement de la
turbulene.
On a pu toutefois noter une inuene non négligeable de l'intervalle de forçage
[k 1 , k 2 ]
.DanslestravauxdeSeror[129℄,leforçageestappliquédansl'intervalledenombresd'onde
[1, 5]
.Witkowska,pour sapart,obtenaitlesmeilleursrésultatssurses simulationsave un intervalle de forçage[3, 20]
. Cependant, le spetre initial était diérent ave un pi dansdes plus hauts nombres d'onde quepour nos simulations (
k 0 = 7
).Andes'assurerquel'inueneduforçageneviendraitpasperturberlessimulations,trois
intervalles de forçage ont été testés omme répertoriés dans le tableau 4.3. Le premier
est elui employé par Seror, le seond
[2, 6]
est hoisi de manière à être entré autourdu nombre
k 0
, enn le troisième est légèrement plus restreint ave un forçage pour lesnombresd'onde
3 ≤ k ≤ 6
.Danstouslesas, leforçage estappliqué lorsquel'éoulement aatteintun régimeauto-similaireave un spetre prohe des hypothèsesde Kolmogorov,'est à dire ii dès l'instant
t = 10
. Le maillage utilisé pour tester l'inuene du forçageontient
64 3
points.as
[k min , k max ]
forçage A
[1, 5]
forçage B
[2, 6]
forçage C
[3, 6]
Tab. 4.3 Intervalles de forçageonsidérés
k
E
5 10 15 20
0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12 0.14 0.16 0.18
k -5/3
k
D
5 10 15 20
0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08
k 1/3
Fig. 4.5 Inuene de l'intervallede forçage sur les spetres d'énergie (gauhe) et
d'en-strophie (droite) à t=20. : pas de forçage; : forçage A;
· · ·
: forçage B;·
:forçage C
La gure 4.5 donne un aperçu du omportement spetral de la simulation pour les
diérentsintervalles de forçage. Ainsi,on vérie que l'énergieontenue dans la bande de
nombres d'onde forée est arue, alors que l'énergiede part et d'autre de et intervalle
estdiminuéepourassureruneonservationdel'énergietotaledel'éoulement.Dansleas
du forçage C, on observe un pi d'énergie qui se retrouve déalé vers les petites éhelles
parrapportauxautressimulations,présentantunpid'énergieprohede eluiduspetre
initial
k 0
.Or, onreporte généralement, dansla littérature,un déplaementdu maximum d'énergieauoursdutempspar rapportauspetre initialendiretiondes petitsnombresd'onde. Ainsi,pour lesalulsave
k 0 = 4
,ons'attend àavoirun spetrequiprésente unmaximum autourde
k = 2
une fois lerégimeturbulentétabli,que e soiten déroissanelibre ouen présene d'un termede forçage. On vérie bien e phénomènepour l'étudeen
déroissane libre ainsi que pour les forçages A et B, mais pas pour le troisièmeforçage.
Cela va onduire àune modiationde laphysique de l'éoulement puisque lemaximum
d'énergie intervientàdes éhelles plus petites quedans lesautres as d'étude. Pour ette
raison, e forçage est d'hors et déjàexlu pour la suite de es travaux.
Auniveau duomportementdes simulationsauxpetites éhelles,onobservedes spetres
trèsprohes pourlesdiérentsforçages.Unediéreneexisteependantentre lesforçages
A et B, àsavoir que lepremier agitd'avantage dans les petits nombres d'ondeque le
se-au spetre de référene au niveau des grandes éhelles de l'éoulement. Dans le as B, le
forçage se faitd'avantage ressentirdans lesgrands nombres d'ondes.
L'inuene du forçage sur lesgrandeurs aratéristiques de laTurbulene Homogène
Iso-tropeaégalementétémisenévidene. Ainsi,lagure4.6présentel'évolutiondela
miro-éhelle de Taylor,de l'éhelle intégrale,du skewness (f. dénition4.6) etde l'enstrophie
totaleen fontionduforçageemployé.Lamiro-éhelledeTayloretl'éhelleintégralesont
deuxéhellesaratéristiquesdeetyped'éoulementetsontdéniesrespetivementpar:
λ = u rms
Le forçage A entraîne une augmentation de l'éhelle de Taylor et de l'éhelle intégrale
t
Fig. 4.6Inuene de l'intervallede forçage sur l'évolutionde l'éhelle de Taylor
(haut-gauhe), de l'éhelle intégrale (haut-droite),du skewness (bas-gauhe) et de l'enstrophie
(bas-droite). : pas de forçage; : forçage A;
· · ·
:forçage B;·
: forçage Calors que le forçage B permet de onserver des valeurs plus stables pour es deux
gran-deurs.Lestrois forçagesdonnentlemêmeomportementpourlefateurdedissymétrieet
l'enstrophie, ette dernière tendant à se stabiliserdu fait de l'apportartiiel d'énergie.
Lehoixnals'estporté surleforçageB,quiorrespondàl'intervallede forçage
[2, 6]
,dufait tout d'abord de sa symétrie par rapport au pi du spetre initial d'énergie, et pour
son meilleur omportement auniveau des plus petites éhelles résolues.
4.2.2 Mise en évidene de l'erreur de ommutation
Comme pour le as non foré, la variation de la longueur de oupure est ii régie
par une loi sinusoïdale (4.7). Une telle modiation dynamique de la valeur attribuée à
k c
va entraîner une modiation de la quantité d'éhelles résolues. En outre, la quantitéd'énergie résolue va utuer au ours du temps et il va don falloir en tenir ompte
au niveau de la quantité notée
∆E tot
dans la relation (4.11). En eet, ette quantitédésigne l'énergie perdue entre deux pas de temps de simulation. Cette perte provient de
ladissipation d'énergie dans leadre de la THI en déroissane libreet est aluléede la
manièresuivante :
Dans la présente étude, le nombre d'onde de oupure est amené à varier au ours de
la simulation :
k c = k c (t)
. Par onséquent, une diminution dek c
va entraîner une perted'information au niveau de la bande spetrale
[k c (t + ∆t), k c (t)]
, et par onséquent unediminutionde l'énergie totalerésolue
R k c
0 E(k, t)dk
qui n'est en auune manièreliéeà unphénomène de type dissipatif. Il n'y a don auune raison de réinjeter l'énergie
orres-pondantà ette diminution de
k c
par l'intermédiairedu termede forçage.An de résoudre e problème, l'évaluation de la quantité d'énergie dissipée entre deux
instantsest, par lasuite,réaliséedanslabandespetrale
[0, k c,min ]
uniquement.L'énergie orrespondanten'est eneetpas diretementaetéepar lesmodiationsdek c
et∆E tot
est alors alulé de la manièresuivante :
∆E tot =
Une autrepossibilitéaété envisagée. Elleonsisteà évaluer laquantité d'énergierésolue
perdue (ou gagnée) en diminuant (ou augmentant)
k c
. Cette démarhe s'appuie sur leshypothèsesdetypeKolmogorovpourdéterminerettequantité,maiselleaétérapidement
abandonnée ar es hypothèses restent disutables, en partiulier dans le ontexte d'un
nombre d'onde de oupure variable.
An de tester l'inuene de l'erreur de ommutation sur les simulations, on relève de
nouveau l'évolution de la quantité d'énergie ontenue dans ertains modes de la même
manière que dans le as de déroissane libre. Les pulsations utilisées ette fois-i sont
ω = 1
,ω = 2
etω = 10
. Les premières onstatations sont similaires à elles eetuées pour la THI en déroissane libre. Ainsi,on observe une aumulationd'énergie pour lesnombresd'ondes situésprès dunombred'ondedeoupure minimum
k c,min
,eted'autantplus que lavitesse de variation du maillage, et par onséquent la pulsation d'osillation,
sontimportantes.L'interprétationde e phénomèneest identiqueà elleeetuéedans le
adrede ladéroissanelibre.Parontre, leomportementauxpetitsnombresd'ondeest
diérentde elui observé en l'absene de forçage. En eet, alors qu'en déroissane libre
onobserveune légèreaugmentationde l'énergieontenue dansle mode
k = 3
,onobtienten présene du terme de forçage une diminution de ette même quantité.
La gure 4.8 dérit l'évolution au ours du temps des phénomènes d'aumulation
et de perte d'énergie pour la THI forée. On vérie que pour les faibles pulsations, les
petites éhelles sont bien restituées pendant la phase de roissane du nombre d'onde
d'un temps susant pour restituer les petites éhelles et on obtient une aumulation
importante d'énergie prohe du nombre d'onde
k c,min
. Au niveau des grosses struturesde l'éoulement, on observe le omportement inverse, 'est à dire qu'elles sont altérées
pour les osillationslentes. On obtient ainsi des phénomènesd'aumulation et de perte
d'énergiepourlespetitsnombresd'ondequitendentàroîtreaveletemps.Auontraire,
pour les osillationsrapides, les grandes éhelles sont peu modiées au ours du temps.
On peut de nouveau expliquer e phénomène par la faible valeur hoisie pour
k c,min
quine permet pas un bon omportement du modèle lorsque l'on s'en approhe, e qui est
d'autant plus néfaste que l'osillationest lente.