5.3 T ehniques de ranement loal par enrihissement
5.3.2 Enrihissement à l'aide d'une struture hiérarhisée
Fig. 5.2Enrihissement à l'aided'une struture hierarhisée
La deuxièmetehnique d'enrihissement de maillagevas'appuyersur l'emploide
plu-sieurs grilles de diérents niveaux de résolution. Disposant initialementd'un maillage de
base qui reouvre l'ensemble du domaine de alul, on réé ensuite d'autres grilles de
résolutionsplusnes dansleszonesdétetées ommeétantàraner. Cesnouvellesgrilles
viennent se superposer au dessus de la grille grossière omme indiqué sur la gure 5.2.
Cette approhe repose ainsi sur une struture omportant plusieurs maillages emboîtés,
onparle de struture hierarhisée.Bienque e typed'approhe soitadapté auxmaillages
struturés omme aux maillages non-stuturés, seule l'approhe struturée va être
déve-loppée par la suite dans leadre de nos travaux.
Dans le adre de maillagesstruturés, les maillages emboîtés sont généralement
réperto-riés en troisatégories, en fontionde leur orientation etde leurformegénérale. Eneet,
ilspeuvent êtrealignés (gure5.3), en rotation (gure5.4)outopologiquementsimilaires
(gure 5.5) par rapport au maillage de base. En fontion du type de maillages auxquels
ont areours, onparlerade méthode AMR (pour Adaptive Mesh Renement en anglais)
si les maillagessont alignés ou en rotation et d'approhe de type M.L.A.T. (pour
Multi-Level Adaptive Tehniques)si lesgrilles sonttopologiquement similaires.Dans notre as,
lesmaillagesserontalignésequiorrespond auxméthodesde typeAMRquenousallons
maintenant détailler.
Cette approhe a été développée initialement par Berger et Colella dans les années 80
[9℄. Leur premier objetif était d'assurer un bon suivi des ondes instationnaires qui
ap-paraissent en détonique. Pour ela, ils utilisaient plusieurs niveaux de ranement, en
fontion d'une estimation loale de l'erreur de tronature. Ils travaillaient alors ave des
Fig. 5.3 Maillagesalignés par rapportau maillagede base
Fig.5.4 Maillages en rotation par rapport aumaillagede base
gner es maillagesns ave les disontinuités. Cependant, la diulté de traitementaux
interfaes entre les diérents niveaux en présene de maillages en rotation explique que
la majorité des auteurs faisant appel à la méthode AMR préfèrent s'appuyer sur des
maillagesalignés.
Parmi les auteursqui ont ontribué à l'améliorationde l'approhe AMR, onpourra iter
en partiulier Quirk [117℄, qui a donné un aperçu détaillé de l'algorithme AMR pour les
équations d'Eulerinstationnaires.
L'enrihissementàl'aided'unestruturehierarhiséeprésentedesatoutsnonnégligeables.
Leprinipalatoutrésidedans larégularitédes maillagesobtenus, e quien termede
pré-ision doit apporter un plus par rapport à un ranement s'appuyant sur un maillage
unique. Par la suite, on pourra également envisager de paralléliser les aluls ave une
telle approhe multi-grille, ainsi qu'une approhe multi-résolution dans ertaines
situa-tions omplexes. Pour es diérentes raisons, la méthode de ranement à l'aide d'une
struture hierarhisée a été retenue dans ette étude.
Parailleurs,dufaitde laomplexitédel'utilisationdemaillageenrotation,ilresteà
hoi-sirentre des maillagestopologiquementsimilairesou des maillagesalignés. Lesmaillages
topologiquementsimilairesontundéfautmajeurdansleadredenostravaux:l'ensemble
des ellules à raner doivent être inluses dans un seul domaine de alul. En présene
d'éoulements turbulents faisant intervenir des strutures nes plus oumoins omplexes,
répartiesaléatoirementdansledomainedealul,leranementobtenurisqued'êtretrop
important.Lesmaillagestopologiquementsimilairessont plutotemployésande prendre
Fig. 5.5 Maillages topologiquement similairesaumaillage de base
maillagesalignésaboutissent,quantàeux,àundéoupagedu domainede alul,
permet-tant d'enadrerave préisionhaune des strutures présentent dans l'éoulement.
En résumé, l'approhe adoptée dans ette étude s'appuie sur des maillages struturés
emboîtés, le ranement étant réalisé à l'aide d'une struture hierarhisée de maillages
alignés.
Méthode de ranement automatique
développée
Lapremièrepartiedu mémoireapermisd'introduirelanotionde séparationd'éhelles
du hamp turbulent utilisée dans la Simulation des Grandes Ehelles. Cette approhe
permet ainsi de distinguer les grandes éhelles présentes dans l'éoulement des petites
éhelles. Cette déomposition a pour objetif prinipal de réduire les temps de alul
puisque seules lesgrandes éhelles sontexpliitementrésolues, tandisque lesplus petites
sont modéliséespar l'introdutiond'un modèle sous-maille. Ces derniers reposent sur un
ertain nombre d'hypothèses, lesquelles ne sont pas systématiquement vériées pour des
éoulements omplexes. Dans un tel ontexte, une méthode intéressantepour réduire les
erreurs de modélisationonsiste àutiliser des maillagesns dans leszones à risques.
Cetteutilisationloaledemaillagesnsesttraîtéedansestravauxàl'aided'uneapprohe
multiniveau. Ainsi,à haque niveau est assoiée une résolutionplus oumoinsimportante
de l'éoulement. Ce hapitre a pour but d'introduire le formalisme général multiniveau
utilisé dans une telle approhe.
6.1 Formalisme multiniveau
Dans un premier temps, il va s'agir d'introduire les notations employées par la suite
pour lareprésentation multidomaine/multirésolutiond'unhampturbulent.L'utilisation
d'une hiérarhie de grilles va en eet néessiter de distinguer le degré de résolution des
variables étudiées sur es diérents niveaux de gilles. Soit
φ
une fontion quelonque de(x, t) ∈ Ω ×R +
,Ω ⊂ R 3
,àvaleursdansR
.Lareprésentationmultiniveaude ettevariable va néessiter l'emploi d'une famille d'opérateurs de restrition notéeG k
,k = 1, N
. Ondéfnitalors uneensembled'opérateurs hiérarhiques
G
,k = 1, N
,delamanièresuivante:G 1 k = G k ◦ G k−1 ◦ ... ◦ G 1 = G k ◦ G 1 k−1
(6.1)Les diérents niveaux de représentation de la fontion
φ
sont obtenus en appliquant unopérateur
G 1 k
. La représentation deφ
au niveaun ∈ [1, N ]
, notéeφ n
,est évaluée à l'aidede :
φ n = G 1 n (φ) = G n ◦ ... G 1 (φ)
(6.2)L'utilisationd'une familled'opérateurs de restrition pour
G k
va aboutir à desreprésen-tations
φ k
de lafontionφ
quivont être de plus en plus grossière aufur età mesure quek
roît.Ainsi, leniveau leplus n de représentation estφ 1
etle plus grossierφ N
.Pour haque niveau de résolution
n
, la fontionφ
est alors déomposée à l'aide de deuxontributions:ondistingue d'unepart lapartiereprésentée sur e niveau
φ n
etde l'autrelapartie non représentée
φ ′ n
:φ = φ n + φ ′ n
(6.3)Par référene aux travaux de Harten et au formalisme mutlirésolution qu'il propose, on
introduitlanotiondedétails.Onnote
δφ n
ledétaildelafontionφ
auniveaun
;ilaraté-rise l'ajoutd'informationobtenusur lafontion
φ
en passantdu niveau dereprésentationn + 1
au niveau plus nn
ou réiproquement la perte d'information lorsque l'on passe d'un niveaun
à un niveaun + 1
:δφ n = φ n − φ n+1 = φ ′ n+1 − φ ′ n
(6.4)A l'aide de es notations, la déomposition de
φ
donnée par (6.3) peut se reformuler parréurrene de la manièresuivante:
φ = φ n + X n−1
l=0
δφ l
(6.5)Plus généralement, les détails permettent de faire le lien entre des diérents niveaux de
représentations de la fontion
φ
:φ m = φ n + X n−1 l=m
δφ l
(6.6)On peut ainsi déterminer la représentation de
φ
,sur un niveaum
donné,en onnaissantsa déomposition sur un niveau plus grossier
n
et les détails traduisant la perted'infor-mation entre es deux niveaux.
Dans le adre de la Simulationdes Grandes éhelles, on imagine aisément que l'on peut
rapproher lesopérateurs
G k
de lanotion de ltrageévoquée dans lepremierhapitre dee mémoire. L'opérateur
G k
va ainsi être assimilé à un ltre passe-bas en fréquene, delongueurde oupure
∆ k
.Deettemanière,l'utilisationdel'opérateurG k
surunefontionφ
va se traduirepar un produitde onvolution du type :G n (φ)(x, t) = (G n ⋆ φ)(x, t) =
Z
Ω
G n (∆ n , x − ξ) φ(ξ, t) dξ
(6.7)Lahierarhieadoptéepréédemmentpouresopérateurs
G k
indiqueunhoixdelongueursde oupure
∆ k
roissantes avek
,'est àdire∆ k+1 > ∆ k
.Parailleurs,laombinaisonde es ltres
G k
,parexemplepourk = m..n
,va aboutiràunnouvel opérateurde ltrage
G m n
dénit omme préédemment :G m n (.) = G n ⋆ G n−1 ⋆ ... ⋆ G m+1 ⋆ G m ⋆ (.)
(6.8)On peut alors dénir pour le hamp aérodynamique diérents niveaux de ltrage. La
variable ltrée auniveau
n
d'une fontionφ
est donnée par :φ n = G 1 n (φ) = G n ⋆ G n−1 ⋆ ... ⋆ G 1 ⋆ φ
(6.9)Onnote
∆ n
lalongueurde oupureliéeaultreG 1 n
.A haquelongueur deoupure∆ n
onpeut assoier un nombre d'ondede oupure
k n = π/∆ n
.Lavariableltréeφ n
orrespondalors auxnombres d'onde
k < k n
.Les détailsentre deux niveaux suéssifsl
etl + 1
sontalulésomme préédemment:
δφ l = φ l − φ l+1 = ( G 1 l − G 1 l+1 )(φ)
(6.10)Dans le ontexte de la Simulation des Grandes Ehelles, les détails dérivent le
om-plément fréquentiel de la fontion
φ
entre les niveaux de ltragel
etl + 1
, et sont paronséquent liésaux éhelles de fréquene omprises dans l'intervalle
[k l+1 , k l ]
.Commeévoquépréédemment,leséquationsdelaSimulationdesGrandesEhellesportent
généralementsurlesvariablesdeFavredéniesparlarelation(1.31).Pour ela,un nouvel
opérateur de ltrage noté
F 1 n
permet de dénir la variable de Favre ltrée au niveaun
par :
φ ˜ n = F 1 n (φ) = ρφ n
ρ n = G 1 n (ρφ)
G 1 n (ρ)
(6.11)On peut égalementérire :
φ ˜ n = G F n φ ˜ n−1
(6.12)
en dénissant l'opérateur
G F n
de lamanière suivante :G F n (φ) = G n ⋆ (ρ n−1 φ)
G n ⋆ ρ n−1
(6.13)On notera qu'il n'y a pas néessairement égalité entre les longueurs de oupure
∆ n
liéeaultre
G 1 n
et∆ n
liéeaultreprimaireG n
.Eneet, iln'ya égalitéquelorsquelesltresprimaires utilisés sont des ltres porte, pour lesquels on vérie aisément
G 1 n = G n
. Dansle as général,l'égalité n'est pas vériée:
∆ n 6 = ∆ n
.Dans le adre de la résolution des équations de Navier-Stokes, la déomposition
multi-éhelles va s'appliquer aux variables aérodynamiques. Pour un uide ompressible, les
équations ltréesau niveau
n
, sous leur formeompat, s'érivent :∂
∂t V b (n) + N V b (n)
= −T (n) − ∂
∂t K (n)
(6.14)Le veteur
V b (n)
dénit un nouveau jeu de variables ltrées faisant intervenir l'énergierésolue auniveau
n
:V b (n) =
Le veteur