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Les théories libérale, communautarienne, ré- ré-publicaine et postmoderne de la citoyenneté

8 Le modèle républicain

Dans ce chapitre, nous proposons une reconstruction des as-pects les plus marquants du modèle républicain de citoyenneté.

Il ne s’agira donc pas de reconstituer l’apport des différents penseurs républicains qui ont marqué l’histoire de la pensée politique155, mais de montrer les caractéristiques les plus signi-ficatives du républicanisme contemporain d’inspiration anglo-saxonne.

En particulier, il s’agira d’analyser si le républicanisme constitue une possible troisième voie permettant de surmonter les impasses auxquelles aboutissent les approches libérale et communautarienne (Bellamy, 1994 : 252 ; Beiner, 1995 : 14 ; Van Gunsteren, 1994 ; Pettit, 1997). En tant que troisième voie entre libéralisme et communautarisme, le modèle républicain devrait être en mesure de proposer une articulation alternative cohérente du lien entre individu, citoyenneté et institutions poli-tiques. Au cours de notre discussion, nous montrerons que, tan-dis que les communautariens mettent surtout l’accent sur le niveau anthropologique et les libéraux insistent sur le niveau institutionnel, les républicains considèrent le niveau de la ci-toyenneté comme étant la pierre d’achoppement de leur théorie de la citoyenneté.

8.1 Le niveau anthropologique

De manière générale, l’individu républicain ressemble forte-ment à l’individu envisagé par les classiques. Selon la concep-tion aristotélicienne, les individus sont des animaux sociaux et politiques, destinés à l’autogouvernement et à la vie sociale.

Leur développement moral ne peut s’opérer que par la relation dialogique avec autrui. Barber (1984) parle à ce sujet d’un thick self, capable de donner lieu à une communauté de citoyens en mesure de bâtir une “ strong democracy ”. À première vue, la

155Pour une présentation des républicains “ classiques ”, voir Oldfield (1990), ou les travaux de Skinner et Pocock sur Machiavel.

conception anthropologique républicaine ressemble donc forte-ment à celle des communautariens. L’ancrage de l’individu dans une communauté représente une condition importante pour que l’individu adopte une attitude civique lui permettant de participer à la réalisation du bien commun. Plusieurs auteurs qui se réfèrent à la position républicaine emploient des images fortes pour désigner la nature du lien qui unit les individus à leur communauté, telles que la famille pour Taylor (1989: 166), le mariage pour Beiner (1996a) ou encore l’identité nationale pour Miller (1995a). Walzer (1983 : 62; 1997 : 115), quant à lui, parle de communautés de “ caractère ”, qui sont “histori-cally stable, ongoing associations of men and women with some special commitment to one another and some special sense of their common life ”.

Ces images semblent indiquer une forte analogie entre la conception républicaine et la conception communautarienne de la communauté. Cependant, il existe une différence de taille : la communauté qui est au cœur du républicanisme n’est pas la communauté morale des communautariens, mais la communau-té politique. Certes, les républicains admettent que la qualicommunau-té de la cohésion sociale au sein d’une communauté donnée est une condition importante pour que les individus s’engagent dans l’espace public (Barber, 1984 : 229-237). Considérons, par exemple, la notion de vertu. L’individu républicain est peut-être un animal social et politique, mais pas un être naturellement vertueux. Les vertus n’apparaissent pas spontanément ou natu-rellement (Kautz, 1995 : 117) ; elles sont le fruit d’une éduca-tion et de pratiques spécifiques, qui ne sont possibles en dehors d’une communauté de référence. En effet, selon Barber (1984:

215) “ man is a developmental animal - a creature with a com-pound and evolving telos whose ultimate destiny depends on how he interacts with those who share the same destiny ”. Pour Barber, donc, l’individu n’a pas de vie morale possible en de-hors d’une communauté. Sans cette dernière, l’individu ne peut pas atteindre son autonomie morale et politique : “ the road to autonomy leads through not around commonality ” (1984 : 217). Cependant, cette communauté est d’une nature différente de celle théorisée par les communautariens. Les républicains

refusent l’idée d’une communauté culturelle exercant une pres-sion morale sur les individus ; ils valorisent la notion de com-munauté politique, fondée sul l’idée que c’est par la praxis poli-tique des citoyens qu’il est possible deforger les valeurs de la communauté d’appartenance. Les valeurs communes, donc, ne sont pas données à priori, mais elles sont construites par l’action politique. Ainsi, l’anthropologie républicaine véhicule une con-ception de l’individu qui est apte à soutenir une concon-ception participative de la citoyenneté. Néanmoins, cette participation n’est pas finalisée par une sorte de remboursement de la dette que l’individu a à l’égard de la communauté, mais par l’épanouissement des facultés politiques (ainsi que la liberté) inhérentes à tout individu.

Autrement dit, les républicains n’acceptent pas la thèse maximaliste communautarienne de la constitution de l’individu par les valeurs de la communauté. L’existence de valeurs parta-gées est certes un présupposé sociologique de l’engagement politique des individus, mais ne détermine pas le résultat de la délibération politique. Ainsi, bien qu’insérés dans des rôles sociaux et dans un univers symbolique commun, les individus conservent une certaine autonomie à l’égard des valeurs expri-mées par la communauté; les individus accomplissent des choix qui ne sont pas nécessairement conformes aux valeurs préor-données propres à une communauté donnée156. D’une telle per-spective anthropologique découle une certaine conception de la citoyenneté : “ if we accept the postulate that humans are social by nature, then we cannot regard citizenship as merely one among many artificial social roles that can be grafted onto man’s natural solitariness. It is rather the only legitimate form that man’s natural dependency can take ” (Barber, 1984 : 217).

Le lien entre participation et autonomie est explicitement établi par Barber quand il affirme que “ autonomy is not the condition of democracy, democracy is the condition of autonomy. Without participating in the common life that defines them and in the

156 Comme le dit Oldfield (1990 : 20), “ this ‘choosing’, this capacity for choice, indicates that there is something in the self which is not accounted for by referring to the social roles we occupy ”.

decision-making that shapes their social habitat, women and men cannot become individuals ” (1984: xxiii)157. Ainsi, le mo-dèle de citoyenneté proposé par Barber renverse le lien entre participation et autonomie qui est à la base de la conception libérale de la citoyenneté.

Arendt (1983) pousse ce lien encore plus loin. Pour elle, l’idée de liberté sociale est dépourvue de sens si elle ne se tra-duit pas dans le politique. Sans une existence politique, un indi-vidu est condamné à la condition de paria. Aucune émancipa-tion humaine n’est possible en dehors d’une communauté poli-tique. Pour Arendt, l’homme ne naît pas libre; il peut, par contre, le devenir par sa participation à une communauté poli-tique républicaine. C’est donc l’existence publique qui constitue le fondement de la liberté individuelle. Relégués dans le privé, prisonniers de leur propre subjectivité, “ les hommes deviennent entièrement privés : ils sont privés de voir et d’entendre autrui, comme d’être vus et entendus par autrui ” (ibid.: 99). Dans cette perspective, le fait d’exclure un individu de la vie publique consiste à nier un aspect crucial de son humanité158. Sur cette base, il n’est pas surprenant de constater que la philosophie anthropologique n’est pas si importante pour les

157Par rapport aux principes normatifs sur lesquels fonctionnent les institutions démocratiques libérales, une telle position paraît relativement contre-intuitive.

En effet, dans la tradition libérale - nous l'avons vu auparavant - l'autonomie de l'acteur est considérée comme étant une précondition pour la réalisation d'un véritable espace public démocratique. Il est donc difficilement imagi-nable que cette autonomie soit le fruit de la démocratie qui, dans cette tradi-tion, se définit elle-même comme le produit de l'activité politique exercée par des acteurs autonomes. Autrement dit, pour les libéraux la position de Barber peut apparaître tautologique, dans la mesure où elle postule qu'un système démocratique (fondé, par définition, sur l'activité de citoyens autonomes) produit des acteurs autonomes, ce qui reviendrait à dire que l'autonomie pro-duit de l'autonomie.

158 Voir, à ce sujet, la position néo-aristotélicienne de Arendt (1983). En ré-sumant la pensée antique en matière de participation à la définition du bien commun, elle écrit : “ l’homme qui n’avait d’autre vie que privée, celui qui, esclave, n’avait pas droit au domaine public, ou barbare, n’avait pas su fonder ce domaine, cet homme n’était pas pleinement humain ” (ibid : 77).

cains159 : c’est surtout le niveau de la citoyenneté, en tant que projet de revitalisation du domaine public et de réalisation de la liberté, qui est au cœur de leur théorie de la citoyenneté et, plus généralement, leur conception de la démocratie.

8.2 Le niveau de la citoyenneté

La conception républicaine de la citoyenneté se fonde sur l’idée de citoyenneté active. Comme le résume Oldfield (1990: 159),

“ individuals become citizens by taking their civic duties seri-ously ”. C’est donc par la participation à la gestion et à la défi-nition de la res publica que les individus réalisent véritablement leur liberté. Les républicains mettent donc l’accent sur la liberté politique, le self-government, en tant que moyen de construction d’une communauté intégrée et libre. Les citoyens sont à la fois gouvernants et gouvernés. Pour Rousseau (1966 : 51), “ chacun se donnant à tous ne se donne à personne ”. Selon Miller (1995 : 443-444), la conception républicaine de la citoyenneté “ con-ceives the citizen as someone who plays an active role in shap-ing the future direction of his or her society through political debate and decision-making. It takes the liberal conception of citizenship as a set of rights, and adds to it the idea that a citi-zen must be someone who thinks and behaves in a certain way.

A citizen identifies with the political community to which he or she belongs, and is committed to promoting its common good through active participation in its political life ”. La citoyenneté implique ainsi un sentiment d’appartenance à une communauté politique. Cependant, une chose est de dire que ‘la citoyenneté exprime l’adhésion d’un individu à la communauté qui donne un sens à sa vie’; une autre est de considérer que ‘c’est par la citoyenneté que les individus sont en mesure de préserver la communauté qui donne sens à leur vie’. Ces deux positions expriment bien la différence existante entre le communauta-risme et le républicanisme. Pour les républicains, les citoyens ne sont pas déterminés dans leur action par une narration qui

159 Comme le dit Arendt (1983: 45), “ rien ne nous autorise à supposer que l’homme ait une nature ou une essence comme en ont les autres objets ”.

leur préexiste; ils sont eux-mêmes les auteurs de leur propre narration160. Nous reviendrons plus loin sur cette différence.

Pour l’instant, penchons-nous rapidement sur les différences entre le modèle libéral et le modèle républicain. Dans la même lignée que les auteurs communautariens vus auparavant, Barber (1984) est très sévère à l'égard du modèle libéral: “ liberal de-mocracy is thus a ‘thin’ theory of dede-mocracy [...]. From these precarious foundations, no firm theory of citizenship, partici-pation, public goods, or civic virtue can be expected to arise ”.

Pour lui, l’anthropologie libérale aboutit à un ethos de l’apathie publique, donc à la négation même de la citoyenneté161. Une telle situation est dangereuse pour la démocratie, car le totalita-risme bourgeonne dans le scepticisme et l’aliénation politique (1984 : 112). Ainsi, le manque de considération de l’importance de la citoyenneté active de la part du libéralisme est sévèrement critiquée par les républicains. A leur sens, “ it should be part of each person's good to be engaged at some level in political debate, so that the laws and policies of the state do not appear to him or her simply as alien impositions but as the outcome of a reasonable agreement to which he or she has been party ” (Miller, 1995 : 448). C’est par la participation politique que les individus se transforment en citoyens; sans participation, l’idée même de citoyenneté perd son sens.

Cet idéal participatif s’incarne dans une conception “ forte ” [strong] de la démocratie, axée principalement autour de la participation des citoyens à la formation de la volonté politique:

“ in a strong democratic politics, participation is a way of defi-ning the self, just as citizenship is a way of living ” (1984 :

160 Selon Barber (1984 : 65), “ citizenship is the root rather than the product of common value ; consequently, there must be citizens before there can be common truth ”.

161 Concernant les liens entre le niveau anthropologique et le type de politique prôné par les libéraux, Barber (ibid. : 68) affirme que “ the ties in liberal theory between human nature and politics are neither coincidental nor correla-tive but intrinsic to the theory itself. To be a liberal democrat is to hold certain views about human nature, and to hold these views is to be a liberal demo-crat ”.

153)162. L’accent mis sur la participation rappelle fortement la position de Rousseau et de Arendt, pour qui la liberté politique des citoyens découle de leur autogouvernement163. De plus, comme suggéré auparavant, l’importance de la dimension parti-cipative découle du fait qu’elle permet de nuancer la force du lien moral existant entre communauté et citoyens. Pour des républicains tel que Barber, c’est la pratique de la citoyenneté qui crée la communauté, et non l’inverse. L’engagement des citoyens peut donner lieu à des contenus politiques très diffé-rents, pas donnés a priori en fonction de déterminants exogènes à la praxis citoyenne. Comme l’écrit Barber (1984 : 133), “ far from positing community a priori, strong democratic theory understands the creation of community as one of the chief tasks of political activity in the participatory mode. [...] How can a civic community be created ? The creation of community here becomes a concomitant of the creation of public goods and public ends. Conversely, the creation of public ends depends on the creation of a community of citizens who regard themselves as comrades and who are endowed with an enlarging empa-thy ”. Pour cet auteur, la communauté n’a donc pas une priorité anthropologique et normative sur les individus qui la compo-sent. Cette nuance théorique est à la base de l’opposition que Barber introduit entre la “ strong democracy ” et l' “ unitary democracy ” (1984 : 218 et ss), cette dernière se caractérisant par l'insertion totale de l’individu dans le cadre d'une commu-nauté organique et monolithique, bâtie autour de valeurs telles que la nation, la race, la classe, les traditions culturelles. Dans le cadre de cette forme de démocratie, l’engagement citoyen est destiné à la préservation et à la défense des valeurs communau-taires. Par la critique de la démocratie unitaire, Barber se

162 L'auteur nous fournit une définition formelle de ce modèle de démocratie :

“ politics in the participatory mode where conflict is resolved in the absence of an independent ground through a participatory process of ongoing, proxi-mate self-legislation and the creation of a political community capable of transforming dependent, private individuals into free citizens and partial and private interests into public goods ”.

163 Sur ce point, Barber (1984: xxiv) écrit que “ to be free we must be self-governing; to have rights we must be citizens. In the end, only citizens can be free ”.

marque de la conception communautarienne du lien entre ci-toyens et communauté de référence. Ainsi, proposant un modèle qui se place entre la démocratie fine libérale et la démocratie unitaire communautarienne, Barber illustre le potentiel du mo-dèle républicain à proposer une troisième voie l’approche libé-rale et l’approche communautarienne. Pour lui, “ community without participation merely rationalizes collectivism, giving it an aura of legitimacy. Participation without community merely rationalizes individualism, giving it the aura of democracy ”.

C'est dans l'articulation de ces deux notions que se définit la citoyenneté, étant donné que “the two terms participation and community are aspects of one single mode of social being: citi-zenship” (ibid: 155).

La conception participative de la citoyenneté qui est à la base du modèle républicain se fonde sur une condition sociolo-gique très exigeante, à savoir l’existence d’un ensemble de ci-toyens vertueux (Offe et Preuss, 1990 : 115 et ss). Miller (2000 : 85) affirme que “ republican citizenship is demanding [because] it requires citizens to act responsibly. They have not merely to get involved in public decision-making, but they have to try to promote the common good ”. Comme nous l’avons vu auparavant, la notion de vertu civique est aussi employée par les libéraux et les communautariens. Mais cette notion est particu-lièrement importante dans le cadre de la conception républi-caine.

De manière très synthétique, il est possible de distinguer deux conceptions des vertus et de leur finalité politique: la pre-mière, s’inspirant d’Aristote, considère les vertus comme étant un présupposé de la vie morale des individus et de la commu-nauté; la deuxième, par contre, fondée sur la perspective de Machiavel, estime que la vertu représente le moyen par lequel les individus sont en mesure de préserver leur liberté164. Dans le premier cas, les vertus (ainsi que la participation politique) sont considérées comme étant consubstantielles à la possibilité de

164 Par exemple, Machiavel (1983: 63) écrit qu’ “ une république défendue par ses propres citoyens tombe plus difficilement sous la tyrannie d’un des siens que si elle a recours à des troupes étrangères ”.

réaliser le bien commun, tandis que dans le deuxième cas elles ont essentiellement une valeur instrumentale (donc une valeur principalement politique, et non éthique). Selon la première conception, en tant qu’animal politique, l’individu ne peut réali-ser sa liberté qu’en participant à la définition et à la réalisation du bien commun. C’est à force de pratiquer la politique et la justice que les citoyens parviendront à déterminer “ la juste moyenne entre deux extrémités fâcheuses, l’une par excès, l’autre par défaut ” (Aristote, 1965 : 54), prémisse pragmatique pour que le bien commun puisse être atteint. Par contre, la ver-sion instrumentale des vertus défend l’idée que la préservation de la liberté individuelle implique la perpétuation de la commu-nauté politique dans laquelle la liberté se réalise. Dans cette logique, la participation politique est fondamentale pour garan-tir la protection de la liberté négative (Pettit, 1997 : 260 ; Pat-ten, 1996 : 28 ss ; Skinner, 1992 ; Bellamy, 1994). Sur la base des éléments abordés dans les deux chapitres précédents, nous pouvons conclure que les communautariens (et particulièrement MacIntyre) s’inspirent principalement du modèle aristotélicien de vertu, tandis que les libéraux neutralistes (quand ils le font) défendent généralement une vision strictement instrumentale des vertus. Or, quelle est la position des républicains sur ce point ? Pour répondre de manière très schématique, le républi-canisme contemporain se situe quelque part entre ces deux con-ceptions. En s’inspirant de Machiavel, certains auteurs estiment que l’engagement public est nécessaire afin de préserver sa propre liberté négative. En effet, sans contrôle sur le pouvoir politique, ce dernier peut se corrompre, en mettant ainsi sous tutelle la liberté des individus (Skinner, 1998 : 74 et ss).

D’autres, en suivant la tradition d’Aristote et de Rousseau, met-tent davantage l’accent sur l’importance de pouvoir jouir de la liberté positive, donc de s’autodéterminer politiquement (Bar-ber, 1984).

Les républicains estiment que l’attitude des citoyens à l’égard de la république devrait être caractérisée par des vertus qui vont du courage, de la dévotion, de la discipline militaire et du patriotisme (au sens de la défense de sa propre communauté) jusqu’à la civilité, à la confiance, à l’engagement public et à la

responsabilité165. Toutes ces vertus se fondent sur l’idée que l’appartenance à une communauté donnée représente un pré-supposé important pour le développement moral et la liberté des individus. Ceci sans que la communauté soit vu comme étant constitutive des valeurs de ses membres; elle représente la toile de fond symbolique et sociale qui rend possible l’action des

responsabilité165. Toutes ces vertus se fondent sur l’idée que l’appartenance à une communauté donnée représente un pré-supposé important pour le développement moral et la liberté des individus. Ceci sans que la communauté soit vu comme étant constitutive des valeurs de ses membres; elle représente la toile de fond symbolique et sociale qui rend possible l’action des