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Les théories libérale, communautarienne, ré- ré-publicaine et postmoderne de la citoyenneté

7 Le modèle communautarien

Tout comme le modèle libéral, la perspective communauta-rienne est marquée par une grande hétérogénéité. La complexité est accrue par le fait que les auteurs qui sont couramment con-sidérés comme étant des communautariens (tels que MacIntyre, Taylor ou Walzer) ont des réticences à s’identifier à ce cou-rant128. Cependant, tous ces auteurs partagent l’idée que le libé-ralisme déontologique ne considère pas suffisamment l’importance politique et morale de la notion de communauté, ce qui donne lieu à des dynamiques politiques et sociales mora-lement insatisfaisantes. Une fois cette prémisse commune ad-mise, il n’en demeure pas moins que leurs approches censées concilier la dimension communautaire et la dimension indivi-duelle sont très diversifiées. S’il est vrai que le communauta-risme représente une critique récurrente du modèle libéral (Walzer, 1990), alors c’est dans son opposition aux éléments constitutifs de ce dernier modèle qu’il faut chercher la spécifici-té de cette approche.

7.1 Le niveau anthropologique

Un des aspects les plus intéressants et les plus controversés du communautarisme réside dans la conception anthropologique qui lui est sous-jacente. Contrairement aux libéraux, les com-munautariens insistent fortement sur l’importance du niveau anthropologique (Sandel, 1982 ; Bell, 1993 ; MacIntyre, 1987 ;

128 Par exemple, MacIntyre, dans une lettre à la revue Responsive Community (été 1991), écrit que “ in spite of rumors to contrary, I am not and never have been a communitarian ”. Quant à Walzer, il affirme que l’on ne peut pas décider a priori si l’on est libéral ou communautarien, mais qu’il faut déter-miner sa position par rapport à des enjeux politiques et moraux spécifiques:

“ we can never be consistent defenders of multiculturalism or individualism;

we can never be communitarians or liberal simply, but now one, now the other, as the balance requires ” (1994 : 191). Dans une interview accordée à Chantal Mouffe (Walzer, 1997 : 208), il affirme: “ je ne désire pas que l’on inscrive sur mon passeport ‘communautaire’, ‘universaliste’ ou ‘postmo-derne’. Cela ne correspond pas à mes engagements ”.

Taylor, 1989, 1989a). C’est en effet dans la théorisation des liens entre l’individu et la communauté dans laquelle il s’inscrit que réside la critique la plus puissante que le communautarisme adresse au libéralisme. Comme le résume bien Ryan (1993 : 292), “ communitarians emphasize the innumerable ways in which individuals are indebted to the societies in which they are reared ; liberals, they say, write as if human beings come into the world with no social ties, owning no allegiances, and one way and another entirely detached from the societies they in some fashion inhabit. So described, liberalism is unattractive, built on sociological falsehoods and moral autism ”. Plus spéci-fiquement, selon les communautariens, le libéralisme se fonde sur une vision anthropologique fausse de l’individu et, par ex-tension, de la communauté. Si le libéralisme part de l’idée d’un individu non encombré, donc autonome par rapport à toute ap-partenance à des groupements humains, les communautariens insistent davantage sur la nature socialement enchâssée de l’individu. Voyons de manière plus détaillée les éléments les plus significatifs de cette conception anthropologique.

Fondamentalement, les communautariens critiquent le carac-tère excessivement individualiste ou atomiste de la perspective libérale. A leur sens, cette dernière ignore la nature socialement située de l’individu, son ancrage dans le tissu de relations qui caractérise une communauté historique donnée. Pour Taylor, une telle conception se fonde sur une construction anthropolo-gique de l’individu erronée et hautement irréaliste. Dans son optique, les théories qui postulent la priorité des droits sur le bien (donc, le libéralisme déontologique d’origine kantienne), impliquent une vision atomiste de l’individu, vision qui présup-pose que “ we become beings capable of choice, that we rise to the level of self-consciousness and autonomy where we can exercise choice, that we do not remain enmired through fear, sloth, ignorance, or superstition in some code imposed by tradi-tion, society, or fate which tells us how we should dispose of what belong to us ” (1992 : 35). La thèse de la nature enchâssée de l’individu dans des communautés humaines va précisément à l’encontre de cette conception du soi. Pour les communauta-riens, le soi est situé dans un horizon de valeurs historiques et

culturelles qui le précède. D’un point de vue anthropologique, il n'est donc pas complètement autonome par rapport à la commu-nauté et aux réseaux identitaires dont il fait partie. Au contraire, l’individu est partiellemennt constitué, dans ses valeurs morales et dans sa manière de se positionner dans le monde, par la communauté. Pour Sandel (1982 : 150), “ the members of a society are bound by a sense of community [...]; they conceive their identity - the subject and no just the object of their feelings and aspirations - as defined to some extent by the community of which they are part ” . Le soi ainsi constitué est fort différent du

“ thin self ” sous-jacent à la position libérale (Barber, 1984); il s’agit plutôt d’un “ thick self ”, dont l’identité morale dépend, en partie, de son insertion communautaire (Sandel, 1982 : 100).

Le poids anthropologique de cette constitution communau-taire du soi varie selon les auteurs. Caney (1992) dis-tingue deux thèses, à savoir la thèse de l’enchâssement partiel et la thèse de l’enchâssement total du soi. Comme le terme l’indique, la première thèse postule que les individus sont insérés dans des structures sociales et symboliques qui déterminent partiellement leurs valeurs et structures cognitives. Par contre, la deuxième position affirme que les individus n’ont pas la possibilité de se distancier, moralement et cognitivement, de la communauté dans laquelle ils sont nés. Bell (1993: 100) - qui, soit dit en passant, est un des rares auteurs à affirmer explicitement son adhésion à la position communautarienne - écrit que “those who seek to cast aside a constitutive community will suffer from an acute form of disorientation, their world will come to be seen as deprived of sense, as emptied of meaningful possibilities ”. Pour cet auteur, la remise en cause de ses propres attaches révèle une

“ damaged human personhood ”. Taylor (1989 : 27) adopte une position similaire quand il défend l’idée que “ living within such strongly qualified horizons is constitutive of human agency, that stepping outside these limits would be tantamount to stepping outside what we would recognize as integral, that is, undam-aged human personhood ”. Sur cette base, on peut en déduire que l’acceptation de la constitution communautaire de la per-sonnalité est la condition pour que l’équilibre psychique des individus soit préservé. A notre sens, cette thèse

anthropolo-gique est difficilement défendable, parce qu’elle implique une conception normalisatrice de l’identité individuelle permettant de différencier entre une identité troublée et une identité équili-brée.

Quoi qu’il en soit, la dimension constitutive de la commu-nauté implique une conception forte de l’identité individuelle.

Pour Sandel, la communauté représente une forme de vie dans laquelle “ the members find themselves commonly situated ‘to begin with’, their commonality consisting less in relationships they have entered than in attachments they have found “. Ainsi,

“ for a subject to play a role in shaping the contours of its iden-tity requires a certain faculty of reflection [...]. What is re-quired is a certain capacity of self-knowledge, a capacity for what we have called agency in the cognitive sense ” (1982 : 152)129. Dans un ouvrage postérieur, Sandel (1996 : 16) utilise l’expression “ reflectively situated being ” pour illustrer la cons-titution communautaire de l’identité individuelle. Cette concep-tion anthropologique constitue la clé de voûte de la critique communautarienne à l’égard du libéralisme déontologique.

Selon Sandel, l’individu rawlsien dispose d’une identité qui est donnée indépendamment de ses intérêts, de ses fins, de ses rela-tions avec les autres. Or, “ where the ends of the self are given in advance, the relevant agency is not voluntarist but cognitive, since the subject achieves self-command not by choosing that which is already given (this would be unintelligible) but by re-flecting on itself and inquiring into its constituent nature, dis-cerning its laws and imperatives, and acknowledging its pur-poses as its own ” (1982 : 58). L’individu naît ainsi dans un contexte qu'il n'est pas en mesure de choisir, mais qu'il dé-couvre. Cette découverte ne s'opère pas de manière purement individuelle, mais de manière sociale et dialogique, dans le cadre des structures symboliques de la communauté (Taylor, 1994).

129 Selon Taylor (1989 : 27), “ my identity is defined by the commitments and identifications which provide the frame of horizon within which I can try to determine from case to case what is good or valuable, or what ought to be done, or what I endorse or oppose. In other words, it is the horizon within which I am capable of taking a stand ”.

MacIntyre spécifie davantage cette idée en proposant la no-tion d’identité narrative130. A son sens, “ l’histoire de ma vie est toujours insérée dans l'histoire des communautés à partir des-quelles je tire mon identité. Nous tous [...] sommes porteurs d'une identité déterminée. Je suis le fils ou la fille de quelqu'un, le cousin ou l'oncle de quelqu'un d'autre; je suis citoyen de cette ou de cette ville, membre de cette ou de cette guilde ou métier; j'appartiens à ce clan, à cette tribu, à cette nation. Ain-si, ce qui est le bien pour moi doit être le bien pour ceux qui recouvrent ces rôles. En tant que tel, j'hérite de ma famille, ma ville, ma tribu, ma nation, une multiplicité de dettes, de tradi-tions, d'obligations légitimes. Ces dernières constituent la don-née de ma vie, mon point de départ en tant que sujet moral ” (1988: 246-269)131. Ainsi, nos actions constituent une narration mise en acte (ibid.: 252-255), et s’inscrivent dans un processus de narration collective.

Dans une perspective analogue, Taylor (1992b : 64), estime que la consturction dialogique de l’identité individuelle se fonde sur une structure commune, représentée par le contexte narratif dans lequel le sujet est inséré. C'est sur ce présupposé anthropologique qu’il base sa thèse sociale : “ people only de-velop their characteristically human capacities in society. The claim is that living in society is a necessary condition of the development of rationality, in some sense of this property, or of becoming a moral agent in the full sense of the term, or of be-coming a fully responsible autonomous being “ (Taylor, cité par Caney, 1992 : 279). Pour Taylor, c’est donc l'insertion de l’individu dans la communauté qui constitue la prémisse de son développement moral et cognitif. L’implication qui en découle

130 Un concept proche de cette idée est celui de communauté de mémoire, exprimant l’idée que les valeurs constitutives d’une communuaté sont ancrées dans l’histoire. Le concept est employé par Bellah et al. (1985 : 153). Pour ces auteurs, “ we can speak of a real community as a ‘community of memory’, one that does not forget its past. In order not to forget that past, a community is involved in retelling its history, its constitutive narrative, and in so doing, it offers exemples of the men and women who have embodied and exemplified the meaninng of the community ”. Sur ce concept, voir aussi Bell (1993 : 124-144) et Fowler (1995 : 90-92).

131 Notre traduction de l’italien..

est qu’à des communautés différentes correspondent des formes différentes de socialisation des individus. Revient ainsi l'idée de l'existence d'une identité narrative qui constitue la précondition des choix et des actions individuelles présentes. La rationalité des acteurs n’est donc pas du ressort d’une présumée humanité d’ordre métaphysique et a-historique (Rorty, 1991, 1993) ; au contraire, pour les communautariens, la liberté, l’autonomie et le jugement sont des facultés situées. Ce n’est qu’au sein de la toile de fond formée par les valeurs et pratiques caractéristiques de la communauté que nous pouvons déterminer les fins qui valent la peine d’être réalisées, donc notre conception du bien.

Dans cette perspective, l’idée libérale selon laquelle les indivi-dus sont à même de déterminer leur conception du bien indé-pendamment de leur insertion sociale est ainsi infondée.

Selon les communautariens, pour que les individus soient à même de déterminer leur conception du bien, ils doivent béné-ficier d’un contexte propice à l'exercice et au développement de leur moralité. En ce sens, le fait d’être socialement constitué ne signifie pas être dominé ou oppressé. Il s’agit plutôt d’admettre l’idée que le développement moral et cognitif des individus ne se produit pas de manière solipsiste, mais que “ self-determination is the freedom to find one’s proper place within a moral order, not outside it ” (Selznick, 1995 : 125). Ce contexte est représenté par la communauté et ses institutions, qui sont le lieu où l'action morale des individus acquiert un sens et une finalité. Ainsi, la conception ‘épaisse’ [thick] de l’individu qui fonde la position communautarienne implique que les individus ne peuvent opérer des choix concernant le bien en dehors d’un contexte particulier. En ce sens, au lieu d’une autodétermina-tion, ce qui caractérise l’individu est plutôt une auto-découverte de ses propres fins. Il ne s’agit pas de savoir quelle personne nous voulons être, mais plutôt quelle personne nous sommes (Kymlicka, 1996 : 238).

Le fait que notre identité soit de nature narrative et dialo-gique implique que la communauté représente quelque chose d’autre que la simple agrégation des valeurs de ses membres.

La communauté, et plus particulièrement les pratiques et les valeurs qui la caractérisent, constitue l’incarnation de la

mé-moire narrative des actions individuelles. Sa temporalité relève de la dimension diachronique, ce qui l’institue en tant que grammaire symbolique et cognitive présidant ainsi à l’agrégation des interations individuelles (qui relèvent du syn-chronique). Pour cette raison, les communautariens estiment que la logique contractualiste qui sous-tend le paradigme libéral est peu convaincante d’un point de vue anthropologique. Il n’est en effet pas possible de créer une communauté par décret. Pour les communautariens, c’est précisément ce manque de plausibi-lité qui empêche les libéraux d’apprécier à sa juste valeur l’importance morale et politique de la communauté. Sandel (1982 : 147 ss) distingue trois conceptions de la communauté:

(a) la communauté instrumentale, dans laquelle “ in-dividuals regard social arrangements as a necessary burden and cooper-ate only for the sake of pursuing their privcooper-ate ends ”; (b) la communauté sentimentale, “ in which participants have certain

‘shared final ends’ and regard the scheme of cooperation as good in itself ”132; et (c) la conception forte de la communauté, selon laquelle “ community would describe not just a feeling but a mode of self-understanding partly constitutive of the agent's identity ”. Dans ce sens, “ community describes not just what they have as fellow citizens but also what they are, not a rela-tionship they choose (as in a voluntary association) but an at-tachment they discover, not merely an attribute but a constitu-ent of their idconstitu-entity ”. Ces trois types de communauté ont une

‘épaisseur’ anthropologique différente et se réfèrent à des prin-cipes normatifs (donc des justifications) distincts.

Le premier type, représenté par la communauté instrumen-tale, est prôné surtout par la vision libertarienne. Dans cette perspective, la communauté est considérée comme étant une entité normative dérivée et instrumentale. Dérivée, dans le sens où l'individu conserve une priorité anthropologique et morale

132 Selon Sandel (1982), Rawls fonde son argumentation sur une telle vision de la communauté. A l'instar de la première, cette deuxième conception n'est pas en mesure de fonder la théorie forte de la communauté que les arguments de Rawls, implicitement, présupposent. En effet, pour Sandel, l'attitude coopé-rative des individus qui sous-tend la vision rawlsienne de la justice distribu-tive, exige une théorie de la communauté normativement plus puissante.

par rapport à la communauté. Certes, cette dernière est impor-tante d'un point de vue sociologique, mais elle demeure une dérivation normative par rapport aux droits et aux pratiques des individus. Instrumentale, dans le sens où la communauté poli-tique constitue l’espace à l'intérieur duquel l’individu peut exer-cer sa souveraineté politique. C'est donc dans la préservation de la liberté individuelle que la communauté remplit sa fonction première. L’individu, pour sauvegarder cet espace de liberté, doit établir une allégeance minimale, fondée sur des principes formels, envers la communauté. Mais il s’agit d’une allégeance stratégique, dont la finalité est à la préservation de sa propre liberté. Les libéraux ‘neutralistes’ ont une conception de la communauté qui se rapproche de ce que Sandel qualifie de

“ conception sentimentale de la communauté ”. Pour ces au-teurs, la préservation d’une communauté solidaire et intégrée est un facteur important pour la stabilité d’une société bien or-donnée (Rawls, 1971 ; Dworkin, 1992, 1992a ; Kymlicka, 1991). Aussi bien Rawls que Dworkin ne nient pas qu’il puisse être souhaitable qu’il existe un sentiment partagé d’appartenance à la communauté. Ce qu’ils nient c’est qu’à partir de ce sentiment, aux contours flous, il soit possible de déduire des principes moraux qui aillent à l’encontre des idéaux de liberté et d’égalité des individus. En d’autres termes, la con-ception sentimentale de la communauté exprime la limite ultime de ce que les libéraux peuvent admettre concernant l’importance de la communauté. Une fois cette conception fran-chie, les libéraux sortiraient du paradigme libéral “ neutraliste ”, car la communauté deviendrait un sujet moral. Or, ceci serait incohérent par rapport au postulat d’individualisme éthique sous-jacent au paradigme libéral.

Cette position n’est pas acceptable pour les communauta-riens, qui défendent une conception forte de la communauté. A leur sens, la communauté représente un bien nécessaire et ir-remplaçable pour les individus, bien que les choix politiques inspirés du paradigme libéral sont en train de dévaloriser et de détruire (Etzioni, 1993; Buchanan, 1989: 852). Comme le dit Sandel (1982: 151), “ the moral vocabulary of community in the strong sense cannot in all cases be captured by a conception

that in its theoretical basis is individualistic ”. Pour les commu-nautariens, les prémisses anthropologiques libérales empêchent de concevoir une conception intersubjective des individus. Il en découle que “ in certain moral circumstances, the relevant de-scription of the self may embrace more than a single, individual human being, as when we attribute responsibility or affirm one obligation to a family or community or class or nation rather than to some particular human beings ” (Sandel, ibid. : 62-63).

Selon cet argument, les institutions libérales, émanant d’une vision anthropologique excessivement atomiste, entraînent la remise en cause de la communauté, de la conception du bien qui la caractérise et des rapports de solidarité qui lui sont sous-jacents. Le fait de briser l’univers symbolique et relationnel qui donne lieu aux pratiques individuelles comporte une involution dans le développement moral des individus133. Pour les com-munautariens, c’est seulement en considérant la communauté comme étant un agent moral qu’il sera possible de construire et de préserver le “ thick social order ” nécessaire au développe-ment d’une bonne société [good society] (Etzioni, 1997).

Bien évidemment, les libéraux ont avancé des arguments puissants pour démontrer les conséquences normatives insatis-faisantes découlant de la conception forte de la communauté.

Pour certains, cette dernière implique, d’un côté, une détermina-tion stricte de l’individu par le groupe et, de l’autre, une norma-lisation morale et politique du pluralisme social, deux aspects qui rendent cette vision indésirableet inadaptée aussi bien à la condition de l'individu moderne134, qu’au fait du pluralisme (Rawls, 1993a). En effet, les communautariens ne considèrent

133 Etzioni (1997 : 187) affirme que “ the weaker the community - because the population turnover is high, there are few shared core values, heterogeneity is

133 Etzioni (1997 : 187) affirme que “ the weaker the community - because the population turnover is high, there are few shared core values, heterogeneity is