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Chapitre I. Des textes pris dans l’Histoire

II. L’impérialisme, lieu de divergence

2. Maugham : un auteur impérialiste ?

Les nouvelles coloniales de Maugham font certainement un sort à la représentation de colons anglais et hollandais dans les îles d’Asie du sud-est, territoires sous colonisation européenne au début du XXe siècle. Mais la représentation de tels personnages en contexte colonial suffit-elle à qualifier ces textes de « littérature coloniale » ? Cette catégorie renvoie-t-elle, en somme, à des textes littéraires produits historiquement en contexte colonial, donc à une réalité historique, ou s’agit-il d’un qualificatif employé pour désigner certains textes qu’on lit comme étant à la solde d’une puissance impérialiste donnée ? En effet, si Maugham dépeint des lieux de l’empire, il ne se situe pas nettement de manière politique et ne prend pas position pour la défense de l’empire. Maugham est avant tout un globe-trotter aimant à

151 Émilienne Baneth-Nouailhetas poursuit : « non que l’idéologie coloniale en soit évacuée ou inversée, mais parce que c’est précisément par le récit littéraire que Kipling cherche la place de l’autre et la langue de l’autre, si radicalement chassés du discours colonial explicite. » in BANETH-NOUAILHETAS Émilienne, « Le post-colonialisme : histoire de langues », op. cit., p. 50.

voyager à travers le monde, notamment dans le Pacifique, comme en témoigne les nombreux séjours qu’il y a effectués de son vivant152.

Dans le cadre de cette discussion sur la colonialité des textes de Maugham, on constate que les indigènes occupent rarement le devant de la scène. Les premières nouvelles de l’auteur évoquent d’ailleurs davantage les indigènes que ses nouvelles plus tardives. Dans

« The Pool » (1921), l’héroïne indigène importe au même titre que le protagoniste britannique et le récit narre leur impossible union. Dans les récits du recueil The Trembling of the Leaf (1921)153, la plupart des protagonistes féminins sont d’ailleurs des femmes indigènes, à l’exception de Sally dans « Rain ». En revanche, dès le second recueil de nouvelles sur l’empire publié par Maugham, les personnages de femmes anglaises sont davantage présents ; ils apparaissent ainsi dans « The Letter » (1924), « Before the Party » (1923) ou « The Force of Circumstance » (1924). Toutefois, ce sont véritablement les deux recueils suivants – The Casuarina Tree et Ah King – qui mettent en scène la femme anglaise, nouvellement arrivée de métropole ou déjà établie dans les colonies, et voient parallèlement la disparition des prétendantes indigènes des héros anglais : « Footprints in the Jungle » (1933), « The Door of Opportunity » (1931), « The Vessel of Wrath » (1931), « The Book Bag » (1933)154 ou encore

« Flotsam and Jetsam » (1940). Cette évolution dans le corpus de Maugham va de pair avec les injonctions gouvernementales qui visèrent à développer davantage l’installation de femmes européennes dans les colonies au cours du XXe siècle155.

La plupart des textes ultérieurs au recueil de 1921 présentent l’Asie du Sud-Est davantage comme un arrière-plan à l’intrigue mettant principalement en scène des personnages européens. Dans « The Yellow Streak » (1925), les indigènes sont assimilés à une masse indistincte : « on both sides serried throngs of brown people sat on their haunches and stared silently as the white men passed » (MFET, 214). Maugham représente ici les indigènes, dans la lignée des textes anglo-indiens féminins156, comme une foule

152 Cf. la page 74 de cette étude, notamment la note 170 pour un rappel des voyages effectués par l’auteur.

153 Pour rappel, le recueil contient : « Mackintosh », « The Fall », « Red », « The Pool », « Honolulu » et

« Rain », nouvelles toutes publiées en 1921 pour la première fois.

154 Le recueil contenant ces nouvelles, Ah King (1933), comporte également « The Back of Beyond » (1931) et

« Neil Macadam » (1932).

155 Ainsi, dès 1900, un nouveau régime de mœurs mis en place dans l’archipel indonésien sous colonisation hollandaise cherche à mobiliser les femmes blanches afin de consolider les clivages entre Européens et la population indigène. Cf GOUDA Frances, « Genre, métissage et transactions coloniales aux Indes néerlandaises (1900-1942) » in BARTHÉLÉMY Pascale, CAPDEVILA Luc, ZANCARINI-FOURNEL Michelle (dirs.), Colonisations, revue Clio. Histoire, Femmes et Sociétés, no. 33, 2011, p. 26.

156 Cf PERRIN Alice, Idolatry, op. cit., p. 48 : « a jumble of dark faces with white teeth and eye-balls beneath turbans of every shape and colour ».

déshumanisée, « a sea of brown faces »157 pour employer une autre expression de l’auteur. Il s’inscrit dans un hypotexte qui est, de manière particulièrement intéressante, celui d’auteures mineures, dont la fiction était souvent débordée par le discours colonial et contribua à la pérennisation du discours idéologique sur l’autre. Certains poncifs du racisme de la fin du XIXe siècle trouvent d’ailleurs une expression fictionnelle dans quelques textes de Maugham :

Singapore is the meeting-place of many races. The Malays, though natives of the soil, dwell uneasily in towns, and are few; and it is the Chinese, supple, alert and industrious, who throng the streets; the dark-skinned Tamils walk on their silent, naked feet, as though they were but brief sojourners in a strange land, but the Bengalis, sleek and prosperous, are easy in their surroundings, and self-assured; the sly and obsequious Japanese seem busy with pressing and secret affairs (FET, 44).

La présentation typologique de la population est agencée selon des catégories distinctes et évoquée au présent de vérité générale, comme pour asseoir plus fermement la validité des propositions énoncées. La visée de mise en ordre et d’agencement du monde propre à l’idéologie moderne impérialiste est d’ailleurs suggérée par la ponctuation qui figure visuellement la séparation entre les diverses catégories qui se succèdent les unes aux autres.

On note ici une sorte d’effet paralysant de l’énonciation qui fait écho au postulat de Bhabha selon lequel le discours colonial dépend du concept de fixité dans la construction de l’autre158. Cette analyse peut donc être articulée à la fois à une réflexion autour de la littérature populaire ainsi qu’à la proposition de Homi Bhabha concernant le stéréotype dans le discours colonial. Pierre Macherey a proposé une certaine méthodologie de lecture de textes populaires dans ses premiers travaux sur Jules Verne, en 1966159. Il y évoqua en quoi un texte pouvait aussi être appréhendé par ses silences et ses contradictions en matière idéologique. La démarche de Macherey, arrimée au travail de Louis Althusser autour de l’idéologie, a donné lieu à d’importantes discussions sur la littérature populaire dans les années 1970 et 1980,

157 MAUGHAM Somerset, The Moon and Sixpence. 1919. Rockville : Serenity Publishers, 2009, p. 133 : « And the crowd that throngs the wharf as the steamer draws alongside is gay and debonair; it is a noisy, cheerful, gesticulating crowd. It is a sea of brown faces. You have an impression of coloured movement against the flaming blue of the sky ».

158 BHABHA Homi K., The Location of Culture, op. cit., p. 94 : « An important feature of colonial discourse is its dependence on the concept of fixity in the ideological construction of otherness ».

159 MACHEREY Pierre, Pour une théorie de la production littéraire, Paris : François Maspero, 1966. Cf. en particulier la section « Jules Verne ou le récit en défaut ».

notamment par des critiques anglophones dont Terry Eagleton et Fredric Jameson160. Pour autant, les lectures marxistes qui furent faites de cette littérature eurent tendance à dissocier les textes de leur contexte de production historique et de leur spécificité formelle, comme le suggère Tony Davies :

[…] the search for permanent underlying structures, whether of psycho-pathology or narrative, runs the risk of losing not only the specificity of text and genre but their entire historical meaning and interest. The structures of popular narratives are in reality restructurings, their formulae and recurrent figures continual reformulations and refigurings; and it is those processes, which can only be understood historically, that actually constitute a genre and its readership, not some imagined “atemporality” of popular interests or “universality” of narrative conventions.161

Il y a certainement quelque chose de l’ordre de la reformulation d’idées véhiculées dans la société anglaise de l’entre-deux-guerres chez Maugham alors que la proposition de Davies de s’appuyer sur l’histoire pour analyser les productions populaires est pertinente. On peut en effet considérer que celles-ci reposaient sur la demande d’un certain lectorat, dans un certain contexte ; il paraît donc difficile de faire fi de cette dimension qui occupe un rôle important dans le contexte d’émergence de ces textes.

La reformulation de stéréotypes dans les nouvelles de Maugham ne paraît pas absolument gratuite et peut être articulée au travail de Bhabha sur le stéréotype. Alors que Bhabha rappelle que le discours colonial cherche à construire une image figée de l’autre, il montre également que le stéréotype, l’une des stratégies discursives sur lesquelles repose le discours colonial, se caractérise par une ambivalence structurelle :

[Stereotype is] a form of knowledge and identification that vacillates between what is always “in place”, always known, and something that must be anxiously repeated… as if the essential duplicity of the Asiatic or the bestial sexual licence of the African that needs no proof, can never really, in discourse, be proved.162

Il ajoute que la répétition du stéréotype opérée dans le discours colonial dans le but de circonscrire l’autre illustre une crise de l’autorité coloniale. La tendance des narrateurs de Maugham à parler en stéréotypes rend compte d’une forme semblable d’insécurité : face au

160 Cf. JAMESON Fredric, The Political Unconscious: Narrative as a Socially Symbolic Act (1981. Ithaca, New York : Cornell University Press, 1982) ainsi que l’ouvrage de Terry Eagleton, Criticism and Ideology: A Study in Marxist Literary Theory, London : New Left Books, 1976.

161 DAVIES Tony, « The Divided Gaze: Reflections on the Political Thriller », in LONGHURST Derek (ed.), Gender, Genre and Narrative Pleasure, London : Unwin Hyman, 1989, p. 122.

162 BHABHA Homi K., The Location of Culture, op. cit., pp. 94-95.

risque de l’instabilité, leur parole riche en clichés permet la production et la réitération d’un discours apparemment stabilisé sur les indigènes. La présence dans les nouvelles de Maugham de certains clichés sur l’étranger répandus à l’époque laisse pourtant entendre autre chose que la simple répétition de poncifs racistes : « The three Chinese watched the little passage, but what they thought about it, or whether they thought, it was impossible to tell from their impassive countenances » (MFET, 36-37) indique la voix narrative dans « The Letter ». Évoquant le caractère placide des Chinois, elle s’appuie sur un stéréotype courant à l’époque, celui de l’impassibilité indigène163. Or dans ce même texte, le flegme de l’héroïne anglaise est signalé par des énoncés tels « I’ve been very much struck by her self-control » et

« she appeared to bear her ordeal with composure » (MFET, 5). Si le flegme était dès la fin du XIXe siècle considéré comme une qualité essentiellement anglaise164, la référence à ce dernier ici ne manque pas de rappeler l’impassibilité indigène mentionnée plus haut. C’est d’autant plus le cas que le personnage de l’Anglaise, Leslie, est certainement celle dont le calme apparent dissimule autre chose, à savoir le meurtre du compatriote anglais qui s’avérait aussi être son amant. Si flegme et placidité ne sont pas interchangeables, l’évocation en miroir de ces deux qualités désigne un rapport de proximité entre Européens et Chinois plus qu’elle ne signale leur différence. Le cliché ne sert pas tant à définir l’Oriental qu’il est le lieu ambivalent de convergence des diverses identités en jeu dans les colonies. La mention de l’impassibilité des Chinois souligne en outre l’incapacité des colons à interpréter le monde indigène. Le texte de Maugham repose donc sur la propagation de clichés propres à un hypotexte mais il trouble la validité de ces clichés, notamment lorsqu’il les met en parallèle avec les clichés sur les Anglais. Pour autant, il n’est pas évident que l’ambivalence autour des clichés dans les nouvelles de Maugham participe d’un véritable projet poétique et politique qui viserait à interroger le bien-fondé du colonialisme.

La critique sur Maugham, depuis les années 1920 jusqu’à aujourd’hui, associe à peine l’écrivain à l’impérialisme165. Alors que les années 1920-1940 sont celles qui voient la

163 Kipling fait souvent usage de ce stéréotype comme dans « The Phantom-Rickshaw » : « The saises, impassible as Orientals always are, had come up with the recaptured horses » (MWWBK, 42). L’emploi du présent de vérité générale renvoie à la nécessité évoquée par Bhabha d’asseoir le stéréotype, de transformer son statut d’énonciation, spécifique à un lieu et à un moment donné, en énoncé de fait.

164 Dans son tale « Lot no. 249 », Doyle fait du flegme une caractéristique essentielle de l’anglicité qu’il oppose à d’autres types nationaux : « He was a slim, handsome young fellow, olive-skinned and dark-eyed, of a Spanish rather than of an English type, with a Celtic intensity of manner which contrasted with the Saxon phlegm of Abercrombie Smith » in DAVIES David Stuart (ed.), Sir Arthur Conan Doyle: Tales of Unease, Ware : Wordsworth Editions Ltd, 2000, p. 170. La question de l’identité nationale constitue de toute évidence l’une des préoccupations majeures de la littérature anglaise fin-de-siècle.

165 Même dans les années 1980, lorsque la critique littéraire associe Maugham à la représentation fictionnelle de colons anglais dans le Pacifique sud, ce dernier ne fait jamais l’objet d’une critique aussi virulente que Kipling.

publication des nouvelles coloniales de Maugham, la question de l’impérialisme passe au second plan dans le monde littéraire. L’empire lui-même sort lourdement affecté de la Première Guerre Mondiale, comme le note l’historien Robert Heussler :

It was a different empire that emerged from the war in 1918, mature, exhausted, less sure of itself than its Victorian predecessor had been […] And in Malaya, senior officers were apt to observe that the brave frontier days had given way to a time of bureaucrats who had only to tread the easy paths so laboriously made by the sweat of their hardier forbears.166

Zawiah Yahya évoque ce moment particulier de l’histoire coloniale anglaise à partir de la question du littéraire :

Unlike Conrad, Maugham wrote at a time when colonialism had already become an established system in Malaya. Its powerful administrations, with its network of Residents, Assistant Residents, District Officers and the Police Force, held unchallengeable authority. It was during the peaceful interwar years when the vast rolling rubber plantations brought economic prosperity and stability. […] As a result the powerful economic motives and the raw power which supported colonial domination are able to be effaced under codes and manners of an artificially calm and ordered public life. This allows Maugham to bring in “manners” and rely on a very class-bound English literature of private rather than public affairs.167

Parallèlement à ce qui ressort du traitement des œuvres de Kipling à cette époque, l’impérialisme incarne un rapport à l’autre et au monde qu’il s’agit, pour les critiques de l’entre-deux-guerres, de rejeter radicalement. Pour ces derniers, l’impérialisme est donc inexistant dans les nouvelles de Maugham. Ses textes sont seulement lus comme des descriptions portant sur la vie de colons en Asie, ce qui reflète la difficulté à penser ensemble l’empire et la fiction durant cette période. Les décennies qui suivent n’impliquent pas de changement majeur : Maugham n’est pour ainsi dire jamais décrit comme un auteur impérialiste. Plus qu’un auteur exotique ou « chroniqueur », dans les années 1950, Maugham est perçu comme un auteur populaire ; perception qui s’appuie sans nul doute sur sa

166 HEUSSLER Robert, British Rule in Malaya, op. cit., p. 261.

167 YAHYA Zawiah, Resisting Colonialist Discourse, Bangi : Penerbit Universiti Kebangsaan Malaysia, 1994, p.

74.

production foisonnante d’écrits de fiction entre 1897 et 1958168 et sur sa popularité auprès d’un public étendu.

L’empire chez Maugham passe encore au second plan dans les lectures critiques contemporaines. Dans sa biographie de l’auteur publiée en 2009, Selina Hastings écrit : « For many of his readers Somerset Maugham is identified with the British Empire and the Far East, with Maugham himself a symbol of the English gentleman, the pukka sahib, with generations of old-established county family behind him »169. La biographe évoque un rapport certain entre Maugham et l’empire sans pour autant qualifier l’auteur d’impérialiste. Si Maugham dépeint des personnages européens dans ses récits, il est vrai que ceux-ci ne représentent jamais les intérêts de la métropole dans les colonies. Les personnages colonisés sont, quant à eux, souvent partie intégrante du décor plus qu’ils ne sont acteurs des intrigues170.

Bien avant Selina Hastings, le critique Klaus W. Jonas attribuait le choix de Maugham de se focaliser sur des personnages anglais au fait que ce dernier n’aurait jamais pu prétendre connaître les habitants d’Extrême-Orient, et non à un parti-pris de sa part :

[Maugham] is concerned with the English character with which he mostly deals in his exotic narratives; not, however, because he considers it more interesting than that of other nationalities. He is convinced that, as an Englishman, he will never quite succeed in understanding and portraying other peoples realistically.171

La question impériale est considérablement lissée ; selon Jonas, c’est uniquement parce que Maugham n’aurait su décrire les natifs qu’il se limitait à évoquer des personnages européens.

Dans son introduction aux nouvelles de Maugham, Anthony Burgess émet le même constat, arguant de l’influence du contexte historique et culturel sur les écrits de l’auteur :

He stayed in no one place very long, but he usually managed to absorb something of the atmosphere of each town, village or rubber estate he visited, and he always made

168 Les nouvelles sur l’empire, dont la majeure partie est publiée durant l’entre-deux-guerres, font leur apparition au sein d’une vaste production textuelle composée de romans, de pièces de théâtre, de récits de voyage, de récits autobiographiques et d’essais. Les lectures des textes de Maugham proposées durant les années d’entre -deux-guerres s’insèrent donc dans un réseau de lectures plus générales visant à présenter l’auteur comme un écrivain populaire du fait de son extraordinaire productivité littéraire.

169 HASTINGS Selina, The Secret Lives of Somerset Maugham, op. cit., p. 2.

170 Maugham se distingue en cela de Conrad. Les nouvelles de ce dernier sur la Malaisie, « Karain » et « The Lagoon » (1898), mettent en scène des protagonistes indigènes dont les récits nous parviennent par le biais de leurs confidents européens. Dans la première, Karain est hanté par le fantôme de l’homme qu’il a tué tandis que dans « The Lagoon », Arsat est rongé par le remords. Il narre au Tuan de passage comment il a abandonné son frère aux mains d’assaillants alors que lui-même prenait la fuite en bateau, accompagné de son amante.

171 JONAS Klaus W., The World of Somerset Maugham: An Anthology, London : Peter Owen, 1959, p. 106.

quick contact with the local residents. These residents were invariably Europeans – planters, colonial officials, businessmen, or just men living in exile to escape from trouble or sadness at home – and there is little evidence that Maugham gained, or wished to gain, any direct knowledge of the lives and customs of the native peoples of the East. […] We have to remember that (apart from the fact that Maugham had no time to learn Malay or Chinese or Tamil) the Western attitude to the Far East was very different in Maugham’s time from what it is today. […] Maugham belonged to an age in which the only people to be taken seriously in fiction were people of European stock.172

La critique des années 1990 à nos jours semble ne s’intéresser qu’à la dimension populaire, simple, des écrits de Maugham sans considérer davantage leur rapport au colonial, bien que cette littérature fut justement propagatrice de clichés sur les Anglais et les « autres ».

Seul Philip Holden s’interroge sur l’absence de références à la fiction de Maugham dans les

Seul Philip Holden s’interroge sur l’absence de références à la fiction de Maugham dans les