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Maryvonne Nedeljkovic 4 août

Mots clés : Anthropologie, Asie, Australie, Ethnologie, Fidji, Langues et civilisations, Nouvelle Guinée, Nouvelle-Zélande, Papouasie, Philosophie

Les États insulaires indépendants d’Océanie (en relation avec la Mélanésie), démocraties établies de longue date (Australie, Nouvelle- Zélande) ou récemment acquises (Vanuatu), voire toujours en cours d’élaboration (Fidji), ou encore la Collectivité territoriale à gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie seront, selon toute vraisemblance, le théâtre d’événements majeurs au cours du XXIème siècle.

L’Australie et la Nouvelle-Zélande sont certainement les deux États démocratiques influents de la région Océanie/Mélanésie. Ces deux pays ont un rôle politique et économique reconnu, important au plan international et déterminant au plan régional. Dans la région Océanie, ils sont en constantes et étroites relations avec les petits États insulaires de Mélanésie. Ils y ont souvent un rôle de conseillers, d’arbitres et de modérateurs.

Les histoires coloniales et postcoloniales de tous les pays d’Océanie/Mélanésie les inscrivent aujourd’hui dans une réflexion politique, sociale et économique qui les relie à la fois aux événements des pays de l’Europe et de l’Union européenne ; aux pays d’Asie (Asie du sud, du Sud-est, du Centre et du Nord, par le biais de l’ASEAN et de l’APEC ) et à l’ensemble des États d’Océanie/Mélanésie qui ont accédé à l’indépendance politique dans les années 1970 : Fidji (1970), PNG (1975), les îles Salomon (1978), Vanuatu (1980). De plus, à partir de la Deuxième Guerre mondiale, diverses îles ont établi des liens privilégiés avec les États- Unis d’Amérique, liens qu’ils maintiennent pour assurer la sécurité et la stabilité de la région : Australie, Nouvelle-Zélande, PNG, Fidji, îles Salomon.

Étudier les États insulaires d’Océanie/Mélanésie implique donc des connaissances historiques, politiques et sociologiques scientifiquement étayées afin de comprendre les enjeux subrégionaux, régionaux et internationaux de l’Océanie. Sans aucun doute ces enjeux dépassent de loin le strict cadre géographique des États concernés comme l’ont fort bien compris par exemple Fidji, la Papouasie Nouvelle Guinée, sans parler de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. La subtilité diplomatique de ces pays les fait utiliser des cartes complexes dans leurs alliances tant politiques qu’économiques. Par exemple, afin d’être des intervenants crédibles dans les instances internationales, ils utilisent leurs droits de vote comme outil démocratique de pression sur d’éventuels partenaires économiques, voire stratégiques.

C’est ainsi que les politiques récentes d’investissements de la Chine, de l’Inde, et du Japon, dans une course aux matières premières et à l’expansion de leurs partenariats commerciaux dans les États en voie de développement économique sont des signes clairs du potentiel régional des États insulaires. (Cf. PNG ou Fidji avec la Chine, l’Inde ou le Japon).

Mais, dans leur désir de reconnaissance internationale, les États insulaires d’Océanie/Mélanésie qui ont une majorité de populations autochtones, sont soumis à des soubresauts culturels sans précédents qui remettent en cause les équilibres hiérarchiques claniques traditionnels et les notions tribales de propriété, en particulier de propriété foncière, ou de propriété du littoral maritime. Afin d’apprécier les évolutions de ces nouvelles sociétés, il faut donc connaître les étapes sociales de transition de sociétés rurales vers des sociétés urbaines, ce qui modifie en profondeur les relations humaines et les codes comportementaux traditionnels.

En effet, ces sociétés nouvelles sont confrontées aujourd’hui au respect de constitutions écrites qui ont imposé la reconnaissance légale de citoyens égaux, hommes et femmes. Ces nouvelles démocraties parlementaires protègent par leurs constitutions écrites les libertés fondamentales de chaque citoyen, en particulier le droit à la parole et le droit à l’action. Parallèlement aux États, des « nations » s’organisent donc autour de valeurs d’allégeance aux chefs d’État, même quand les Chefs coutumiers conservent une autorité morale réelle comme par exemple, le Grand Conseil des Chefs du Vanuatu qui est aussi un corps constitutionnel. Cela suppose pour ceux qui s’intéressent à ces pays d’en connaître à la fois les droits coutumiers complexes, les évolutions constitutionnelles en cours et les fonctionnements spécifiques entre ces deux modes référentiels.

Dans ces sociétés où les anciennes responsabilités des hiérarchies tribales tendent à être partagées, au mieux, avec celles de l’État, et où le

pouvoir de décision n’est plus dans les seules chefferies, une certaine déstabilisation sociale peut se faire jour. Ces mutations profondes de sociétés rurales vers des sociétés urbaines doivent donc être « accompagnées » pour éviter des tentations déviantes, surtout parmi les jeunes non diplômés, non qualifiés, pour lesquels « vie urbaine » est souvent associée à « vie facile » dans tous les sens du terme. Des études sur les causes de violence et de délinquance urbaines sont souhaitables afin de mesurer la vulnérabilité d’individus tentés par toutes les sources possibles d’argent facile. Douanes ; services internationaux de surveillance doivent être formés de façon spécifique au fonctionnement de ce type de sociétés.

Afin d’établir des connaissances fiables et de proposer des interprétations rigoureuses, il est souhaitable de former des étudiants spécialisés dans plusieurs disciplines complémentaires, et non pas dans une seule. De plus ces étudiants devraient pratiquer les langues majeures utilisées dans les pays de spécialisation, comme par exemple le fidjien qui est parlé pratiquement partout en Mélanésie. (Il est possible aujourd’hui de l’apprendre « en ligne » ; site : « Apprendre à parler fidjien »). Les langues océaniennes sont trop nombreuses pour être toutes pratiquées (Cf. l’article en ligne de Claire Moyse-Faurie, Directeur de recherche au CNRS, LES LANGUES DU PACIFIQUE6), mais une fois une langue de base acquise pendant les études, des séjours linguistiques en des pays déterminés faciliteront l’acquisition de telle ou telle langue particulière.

Pour terminer cette vue d’ensemble de la région Asie- Pacifique/Océanie, ces mutations socio-économico-politiques s’expriment dans diverses formes de créations artistiques, tant traditionnelles qu’innovatrices. Musiques, peintures, sculptures, arts vidéo, films, littératures sont autant de moyens de s’imprégner de la richesse culturelle de ces divers peuples et d’avoir de riches échanges personnels avec leurs représentants. Le contact humain et la confiance d’individu à individu est primordiale dans tous ces États d’Océanie/Mélanésie.

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Les nombreux secteurs des évolutions en cours évoquées pour la région Asie-Pacifique/Océanie au XXIème siècle montrent combien il sera important pour tout intervenant dans le Pacifique sud d’y être un acteur fiable, et partant, bien informé. La France fait partie des puissances dans le Pacifique sud, et pouvons-nous dire, des puissances DU Pacifique sud/Océanie. À ce titre elle a pu négocier en 2011-2012 un rôle stratégique renforcé, en partenariat avec les démocraties d’équilibre de la région : l’Australie et la Nouvelle-Zélande. La Nouvelle-Calédonie est à ce titre perçu par les pays cités comme l’espace sécuritaire nécessaire en cas de déstabilisation ponctuelle ou générale de cet ensemble géopolitique. Les uns et les autres ont récemment évoqué, par exemple, les éventualités positives et/ou négatives d’une région qui deviendrait plus ou moins délibérément dépendante du « dilemme de l’Oncle Sam et du Panda » ou bien d’un axe économico-politique Japon-Océanie.

Rappelons que depuis une visite dans la région Pacifique au cours du dernier trimestre 2010, Mme Clinton n’a cessé de réaffirmer l’engagement constructif et la volonté de partenariat de l’administration du Président Obama dans cette partie du monde. Outre bien sûr l’Australie et la Nouvelle-Zélande, tous les petits États insulaires sont concernés par ce retour de la politique US dans le Pacifique sud, y compris Fidji, dont le processus de démocratisation « progressive » a été désapprouvé par l’Australie et la Nouvelle-Zélande, et le Commonwealth des Nations, mais soutenu par les USA. Dès 2010 Mme Clinton avait aussi souligné devant les Sénateurs que la plupart des États insulaires océaniens, à son sens, pouvaient être considérés comme des alliés fiables de longue date des États- Unis. C’est encore vrai, mais il faut avoir conscience que les relations diplomatiques de ces petits États insulaires sont devenues des « monnaies d’échange » pour les pays en voie de développement. L’exemple de Fidji est typique de ces nouveaux jeux d’alliance, le Contre-amiral Premier ministre Franck Bainimarama vantant la façon de penser et d’agir de la Chine vue par lui comme ayant une pensée politique « visionnaire » dans le Pacifique. Depuis 2006 les relations de Fidji avec la Chine s’étaient intensifiées suite à l’incompréhension de la politique de démocratisation des structures politiques fidjiennes de la part de l’Australie en particulier.

Notons que le 21 juin 2011, les États-Unis ont inauguré leur « super- ambassade » à vocation régionale à Tamavua, (banlieue de Suva, Fidji), « symbole de la présence et de l’engagement américain dans la région du

Pacifique insulaire » avait déclaré M. Steven McGann, ex-ambassadeur américain pour le Pacifique. « C’est un exemple de l’engagement grandissant de l’Amérique dans la région Pacifique ». C’était aussi sans doute une réponse à l’inauguration, avec faste par Pékin à Suva, de l’ambassade de Chine quelques mois plus tôt. En mai 2011 les États-Unis avaient nommé Mme Frankie Annette Reed, directrice adjointe à la direction des Affaires du Pacifique et de l’Asie du sud-est au Département d’État américain, ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire des États- Unis à Fidji. C’est dire l’importance de la région Asie-Pacifique pour les États-Unis, politique défendue énergiquement par Mme Hillary Clinton devant le Sénat américain en mars 2011 devant lequel elle évoquait ouvertement le contexte de « realpolitik » et de concurrence des US avec la Chine.

Notons encore que 2012 fêtera le quarantième anniversaire des relations officielles entre l’Australie et la Chine ; et que 2012 poursuivra activement, entre les deux pays, les négociations engagées depuis 2005 pour conclure, dans un proche avenir, un ambitieux Traité de Libre Échange entre les deux pays.

Rappelons aussi que 2012 a réuni à Okinawa (Japon) le 6ème sommet du PALM (Pacific Alliance Leaders Meeting). Le PALM a été établi par le Japon en 1997 pour mettre en place une politique d’aide et de concertation avec les États insulaires du Pacifique, membres du Forum. Le PALM se réunit tous les trois ans. Cette politique de la « main tendue », du « Kizuna », initiée par le Japon, a séduit en particulier les jeunes États qui peuvent discuter avec le Japon de problèmes concrets communs et essayer de leur trouver des solutions pragmatiques rapides et innovantes. Les souvenirs encore douloureux de la guerre du Pacifique disparaissent avec les Anciens, et les jeunes générations veulent construire une autre image d’un Pacifique solidaire et dynamique. L’Australie et la Nouvelle-Zélande sont membres du PALM ; et les États-Unis ont été invités pour la première fois cette année au sommet d’Okinawa. Outre les discussions récurrentes concernant les moyens de réduire les émissions de CO2 et les effets de serre dans les îles du Pacifique, des thèmes très urgents ont été mis en avant comme les nouvelles sources d’énergie renouvelable, la désalinisation de l’eau de mer, la protection scientifique de la biodiversité, le développement d’économies durables et les questions maritimes ; la réduction des importations par les jeunes États encore économiquement fragiles, et la participation de ces petits États à de nouvelles formes de partenariats industriels comme sources de revenus . Ces discussions très terre-à-terre s’accompagnent de l’offre de formations accélérées au Japon pour 300 jeunes étudiants prometteurs par an, qui se voient attribués des bourses

d’étude au Japon. Politique déterminée dans des secteurs innovants donc, mais qui pourrait stimuler d’autant la concurrence de la Chine.

C’est pourquoi un équilibre régional, et par voie de conséquence mondial, bien pensé, et bien mis en œuvre, inclus nécessairement une puissance qui n’a pas besoin de pratiquer régionalement une course aux zones d’influence pour s’assurer une reconnaissance internationale ; une puissance qui n’a pas de visée dominatrice en termes de puissance politique régionale et mondiale ; une puissance qui n’achète pas la liberté d’expression de ses voisins régionaux par une politique du « carnet de chèque » sans concession ; enfin une puissance qui cherche avant tout la conciliation avec les peuples en émergence plutôt que leur exploitation socio-politico-économique. La France correspond à ce profil et c’est pourquoi elle ne doit pas se laisser enfermer dans une image réductrice de « puissance colonisatrice » ou dans une image restrictive de « force d’appoint » de secours en cas de catastrophes naturelles, ou encore de force de sécurité maritime dans cette région du monde.

Certes son passé dans la région l’unit de façon spécifique aux peuples locaux, mais pas plus que les autres pays issus de volontés colonisatrices régionales passées. Sa politique socio-économique a permis des avancées juridiques et politiques appréciées qui peuvent encore progresser dans un processus de concertation envié dans d’autres États régionaux en voie de consolidation. Certes la France apporte toutes les fois nécessaires, tout son savoir-faire et sa solidarité dans les moments difficiles vécus par les divers petits États insulaires de la région. Mais si elle peut mener ces politiques d’amicale attention aux autres États c’est parce qu’elle est, régionalement et internationalement, une puissance stable et pondératrice. La politique de la « main tendue », elle l’a elle-même pratiquée depuis 1947 en tant que membre de la « Commission du Pacifique Sud » aujourd’hui appelée la Communauté du Pacifique (CPS).

Depuis sa création cette structure a mis de côté toute implication politique de ses membres et a focalisé ses actions aux domaines sociaux, humanitaires et scientifiques dans les pays partenaires. De même, de nos

jours, la mission du CPS dans laquelle la France est pleinement engagée, consiste à aider les peuples océaniens à gérer leurs ressources en vue d’un développement économique et social durable, et ceci dans un souci de préserver les écosystèmes existants. La CPS, basée en

Nouvelle-Calédonie, offre une assistance technique, des formations techniques et professionnelles aux populations locales et organise des travaux de recherche avec les pays concernés. Ces services sont proposés à la fois en anglais et en français, les deux langues officielles de la CPS.

Alors pourquoi des pays défendant de mêmes projets ne pourraient-ils pas se rapprocher, sous une forme ou une autre, du PALM ? Cela permettrait d’aborder des thématiques identiques avec plus d’efficacité ; cela permettrait de ne pas se contenter des acquis de mécanismes de fonctionnement anciens et cela permettrait dans le même temps de trouver des énergies nouvelles pour stimuler, en accéléré, des projets futuristes communs. Par exemple, des projets de recherches conjoints en biodiversité, biosécurité, climatologie, qui pourraient susciter la création de consortium de recherches, comme celui signé entre la France et la Nouvelle-Zélande scientifique (GOPS et NIWA) en juin 2012. Ce type d’accord renforce les liens de coopérations entre les diverses communautés du Pacifique qui mettent ainsi en commun la richesse de leur expérience de terrain et leur capacités créatrices. Ces futurs pôles d’excellence contribueraient à la compréhension entre partenaires régionaux d’une façon visible et respectueuse des avancées des uns et des autres. Et ils permettraient de valoriser des spécificités propres aux États de la région, souvent méconnues, voire inconnues, des communautés scientifiques plus traditionnelles.

De plus la France, en tant que membre de l’UE, se doit de promouvoir ses actions ciblées concernant tous les domaines de l’aide au développement dans le Pacifique, le groupement des pays de l’ACP prenant de plus en plus en compte les contextes très particuliers des évolutions de la région Asie/Pacifique. Les jeunes démocraties y sont dans une dramatique obligation d’évoluer techniquement et économiquement très rapidement, et ce, de façons adaptées à leurs écosystèmes, à leurs climats et à leurs types de sociétés.

C’est un vrai défi, et un véritable enjeu humain, pour les uns et pour les autres. Le XXIème siècle devrait pouvoir innover de concert avec ces nouvelles sociétés, pour ces nouvelles sociétés, dans des secteurs vitaux encore trop délaissés par les sociétés anciennes et traditionnalistes. C’est pourquoi il faut que, dans une politique nationale française, en symbiose avec les nouvelles donnes stratégiques dans le Pacifique, des formations spécifiques dans les nombreux domaines évoqués ici soient soutenues et créées, tant en métropole que dans les territoires du Pacifique.

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N EXEMPLE DES POSSIBILITÉS DE TRANSMISSION ET D

ACQUISITION DU SAVOIR MISES EN ŒUVRE DANS LE CONTEXTE

UNIVERSITAIRE FRANÇAIS

À partir de 1992, l’université du Havre avait choisi de développer un pôle d’excellence en Études des pays d’Asie-Pacifique sous l’impulsion du Professeur Maryvonne Nedeljkovic :

En 1995, une maîtrise d’Anglais en Études du Commonwealth (années 1 et 2) avait ouvert la voie à ce pôle d’excellence en proposant aux étudiants des enseignements sur les stratégies politiques et économiques développées par le Commonwealth britannique, puis par le Commonwealth des Nations, incluant, entre autre, une approche de pays « neufs » dans l’hémisphère sud, tels l’Australie et la Nouvelle-Zélande. En 2004, cette maîtrise devenait Master (1 et 2), LLCE « Littératures, Imaginaires, Sociétés », en co- habilitation avec l’université de Caen, dans laquelle un parcours spécifique « Pays du Pacifique de langue anglaise » était proposé. Que ce soit à l’université du Havre comme à l’université de Caen, ces diplômes innovants attiraient un très grand nombre d’étudiants (entre 30 et 40 étudiants pour la seule université du Havre).

En 1996, l’université du Havre a renforcé le pôle d’excellence en ouvrant le Centre d’Étude des Pays du Pacifique (CEPAC) inauguré en 1997. Ce Centre était reconnu internationalement et était alors unique en France dans sa conception pluridisciplinaire et son fonctionnement thématique (Sciences humaines, Langues asiatiques, Science politique, Droit, Economie). Il a été intégré par la suite dans le laboratoire GRIC (plurilingue), reconnu par le Ministère en janvier 2004 comme « jeune équipe » (JE 2436). La nouvelle appellation de l’ex-équipe du CEPAC correspondait alors toujours à la vocation première des chercheurs qui ont continué d’y travailler : « Stratégies des Pacifiques ». Il est à regretter que cette équipe ait été éliminée du laboratoire GRIC dès que le Professeur Nedeljkovic est partie en retraite en 2009. C’est là un point faible du système universitaire français qui ne se donne pas les moyens d’assurer la continuité des recherches impulsées et reconnues comme axe porteur d’un laboratoire par le Ministère. Afin de préserver une structure d’accueil autonome à ces chercheurs sur l’Asie-Pacifique et aux acteurs du tertiaire intéressés par cette région du monde, un Centre d’Étude privé, le CRESPAC, assure depuis novembre 2009 la continuité des réseaux de relations humaines et universitaires précédemment constitués, relations par cooptations, fondées sur l’amitié, la compétence, le respect des individus.

Dans la logique de continuer à développer le pôle d’excellence en études pluridisciplinaires du Pacifique, l’université du Havre a demandé la création d’un DESS en Droit des Affaires comparé européen et du Pacifique élaboré par Madame le Professeur B. Bourdelois (Droit privé) et Madame le Professeur Maryvonne Nedeljkovic (stratégie du Pacifique). La création de ce DESS a été accordée par le Ministère en 2001 ; renouvelée en 2004 : Droit des Affaires européen et des échanges avec le Pacifique et en 2007. Ce DESS a toujours compté, jusqu’en 2009, entre trente et quarante étudiants.

Les enseignements en stratégies australiennes du Pacifique y comportaient les cours suivants, dispensés en anglais : « Australia as a Pacific Leader : a Stable Democracy and Developed Country in the Southern Hemisphere », ainsi que les Droits des Sociétés multiculturelles du Pacifique : « The Pacific Community. Towards a Redistribution of Roles (SPC – AOSIS – PIF) ; Regionalism vs Globalisation (PANG – PACER – PICTA – SPREP – FFA) ; Cooperation and Competition (PICT –