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Méthode du travail sur le champ conceptuel

La modélisation comme moyen d’étude de la terminologie

I.1 Structure linéaire sans prépositions II.2 Structure linéaire avec prépositions

1.2.3. La modélisation des champs conceptuels des concepts de base

1.2.3.3. Discours et champs conceptuels dans une perspective multiculturelle

1.2.3.4.2. Méthode du travail sur le champ conceptuel

D) En cas d’absence de terme équivalent dans la langue cible, un des procédés utilisés pour la traduction consiste à utiliser l’hyperonyme immédiatement supérieur.

E) La quantité de termes en premier niveau d’articulation est supérieure aux autres niveaux (65,5% de termes russes et 72% de termes français), il y en a moins en deuxième niveau (28% russes et 22% français), les autres niveaux regroupent une petite quantité de termes (9% russes et 2,5% français). On voit la différence de la distribution des termes russes et français dans les niveaux. Si au premier niveau les termes français prédominent, à d’autres niveaux ce sont les termes russes qui sont plus nombreux, leur quantité de plus en plus grande respectivement en deuxième et troisième niveau d’articulation de concept par rapport à la diminution de termes français. Ce fait peut être expliqué par la meilleure organisation de la terminologie française par rapport à la terminologie russe.

1.2.3.4.2. Méthode du travail sur le champ conceptuel

La construction et l'étude comparative des champs conceptuels de deux langues permettent aux étudiants de tirer des conclusions théoriques d’ordre linguistique et culturel, étroitement liées à la pratique de la traduction. La méthode active (l’apprenant est acteur de la

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construction de son savoir) peut être mise en œuvre individuellement (mémoire) ou en groupe (en cours) pour faire profiter tous les apprenants des échanges d’idées et leur donner la base d’acquisition des compétences. On sait que les étudiants comprennent et retiennent mieux les conclusions théoriques auxquelles ils arrivent par leur travail que celles qu’ils découvrent uniquement dans les manuels.

Le travail sur les champs conceptuels varie selon le niveau du groupe, la quantité d’heures d’enseignement, et les objectifs du cours. Notre expérience de l’enseignement en Russie et en France montre qu’au niveau de la licence, on peut proposer aux étudiants de construire un champ à partir de « puzzles » de termes. Le professeur découpe au préalable les champs terminologiques en petites fiches comprenant des termes. En premier lieu les étudiants doivent construire les modèles structurels des termes sur les fiches. Ensuite, le professeur demande de placer les fiches en reconstruisant les champs terminologiques. Par définition, les pièces du puzzle peuvent être déplacées avant d’être fixées. Cette activité, qui se fait par groupe, permet aux étudiants de comprendre, dès le début du cursus, le caractère systématisé de la terminologie et les procédés typiques de formation de termes. La comparaison des champs du même concept dans deux langues fournit encore plus d’observations sur la structuration des termes et la corrélation éventuelle des structures typiques en deux langues. Une analyse plus approfondie peut être faite par les futurs traducteurs spécialisés de niveau du master (mémoire de recherche, projet). Des corpus de textes parallèles peuvent être recommandés pour l’extraction des termes d’un même champ terminologique ou pour la construction et l’étude d’un champ terminologique. Les conclusions que nous avons proposées précédemment peuvent également être tirées de champs conceptuels bilingues. Le but du professeur est de guider les étudiants vers la formulation de ces conclusions : sur l’éventuelle synonymie ou antonymie terminologique, la polysémie, les constructions elliptiques, les abréviations, mais également de les guider vers la recherche des causes de non-correspondance entre les champs des deux langues. Cette dernière peut, d’ailleurs, être révélée très explicitement par une simple superposition des champs. Le schéma du champ multiculturel (Figure 1.11) formalise cette approche. Ajoutons que les étudiants font des remarques critiques et créatives en analysant l’équivalent donné dans le texte par le traducteur ou proposent eux-mêmes la traduction d’un terme inexistant en langue cible.

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1.2.3.5. Conclusion provisoire

Le système terminologique est formé conformément au système notionnel d'un domaine, la structure des termes est en partie conditionnée par les concepts dénommés. La construction des champs terminologiques, dont les centres structurels et fonctionnels sont quelques termes de base juridiques russes et français, en présente un exemple. La complexité du système notionnel entraine la création de termes à plusieurs composants, qui concrétisent le concept de base et révèlent les relations des termes de genre et d’espèce.

L’analyse des microsystèmes terminologiques qui reflètent les champs conceptuels des concepts de base a permis d’étudier les moyens linguistiques de créer des termes au cours de la concrétisation d’un concept en français et en russe. Les concepts du premier niveau d’articulation, sont représentés par :

o des mots composés

o des mots dérivés par affixation o des syntagmes terminologiques.

Les syntagmes terminologiques à deux composants sont les plus nombreux au premier niveau de concrétisation de la notion : 83 % en français et 85,9 % en russe. Les groupes de mots avec déterminant adjectival sont très utilisés dans les deux langues : 37,5 % en français et 60,6 % en russe. Les syntagmes terminologiques à deux composants substantivaux jouent également un grand rôle dans la dénomination du concept du premier niveau dans les deux langues : 40,2 % en français et 22,5 % en russe.

Aux niveaux suivants de concrétisation des notions, ne sont utilisés que des syntagmes terminologiques qui désignent une notion unique, mais complexe. Les notions du deuxième niveau sont formées :

o sur la base d’une notion du premier niveau d’articulation o sur la base de deux notions du premier niveau.

Le terme qui se trouve au niveau de concrétisation le plus élevé et qui, par conséquent, a plus de caractères, possède une structure plus complexe. Malgré un processus identique de concrétisation du concept en russe et en français, les termes se construisent différemment, selon les lois de la langue.

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Les activités de recherche mentionnées réunissent l’acquisition théorique de la terminologie avec des conclusions très pratiques concernant les possibilités de traduction des termes fondées à la fois sur les systèmes conceptuels (souvent très différents dans le domaine du droit) et tenant compte de l’aspect interculturel, des propriétés de la langue cible et de la langue source ainsi que de la connaissance des procédés de traduction. La construction et l’étude comparée des champs conceptuels est, finalement, une approche interdisciplinaire réunissant la terminologie comparée, la linguistique contrastive, le droit comparé et la traductologie – recherches des équivalents possibles. En réalisant ce travail, les apprenants acquièrent la connaissance de la terminologie du champ concerné, mais les connaissances théoriques interdisciplinaires et l’acquisition de méthodes de travail semblent ici encore plus importantes. Les activités de recherches liées aux champs conceptuels bilingues fournissent aux étudiants les connaissances et les méthodes à utiliser dans leur vie professionnelle.

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1.3. Conclusion

L’étude réalisée permet de constater le rôle important de la modélisation dans les recherches terminologiques liées au discours juridique.

Deux aspects de la terminologie ont attiré notre attention : l’aspect sémantique et l’aspect structurel. Ces deux aspects se sont révélés très particuliers ayant leurs critères spécifiques et leurs valeurs pragmatiques.

Nous avons présenté la modélisation conceptuelle, la modélisation structurelle et la construction des champs conceptuels des termes de base qui a réuni les principes des deux types de modélisation mentionnés. Les approches discursive et comparée ont été appliquées pour tous les procédés de modélisation. La modélisation réalisée dans le domaine de la terminologie juridique des deux langues a permis d’observer le phénomène étudié sous différents angles.

La modélisation conceptuelle du domaine des droits de l’homme a souligné la spécificité conceptuelle du domaine juridique par rapport à tout autre domaine professionnel.

L’hypothèse de construction des modèles conceptuels applicables pour les deux langues se révèle réalisable pour le droit international, et plus précisément pour la Convention européenne des droits de l’homme. En même temps, l’étude des concepts de la Convention du point de vue de leur concrétisation par le système du droit montre que plusieurs termes de la première partie de la Convention dans les deux langues peuvent être considérés comme équivalents seulement à titre fonctionnel. Les problèmes de l’interprétation du texte et de la traduction ont été révélés en conséquence.

La modélisation structurelle et la modélisation des champs conceptuels des termes ont permis d’aborder le problème du terme (en particulier du terme complexe) et du concept qu’il désigne par des voies différentes : du terme à la notion et de la notion au terme.

La modélisation structurelle, étant au fond déterminée par les concepts nommés, a une grande spécificité. Elle attire l’attention sur la structure grammaticale des termes complexes, ces derniers sont plus nombreux que les termes à un composant en russe comme en français.

Les mêmes types de structures existent dans les deux langues :

155 I. Structure linéaire

I.1 sans prépositions I.2 avec prépositions II. Structure non linéaire.

Les modèles linéaires prédominent dans les deux langues.

Nous constatons, d’après les données statistiques de nombre de composants des termes complexes, la tendance du russe à nommer les concepts du droit avec plus d’unités lexicales qu’en français. De même, les structures prépositionnelles sont beaucoup plus nombreuses dans la terminologie juridique française que dans celle du russe.

Les structures productives sont déterminées pour les deux langues. La corrélation des modèles les plus productifs des deux langues a été établie.

L’analyse linguistique des modèles a également permis de parler des structures particulières pour la terminologie du droit : des structures avec des liens de coordination en russe et en français, des structures où l’adjectif est antéposé au nom (construction spécifique de la terminologie française contrairement à la langue générale) et un large emploi des structures verbales (simples et complexes) ou contenant un verbe. L’emploi des verbes dans la formation des termes juridiques est commun aux deux langues, mais on constate que cet emploi est plus varié et fréquent en français.

Ces observations confirment la particularité des systèmes linguistiques des deux langues étudiées et de plus l’influence du domaine du droit sur la structure des termes.

L’approche notionnelle de l’étude terminologique par la construction des champs conceptuels s’est aussi révélée productive. C’est ici que le facteur sémantique joue un rôle prépondérant, dépendant du système linguistique, mais surtout du système conceptuel du domaine et des concepts dénommés. C’est surtout le processus de la concrétisation de la notion qui est important pour la terminologie juridique, bien que les termes soient construits différemment en français et en russe. Ainsi on peut parler de la détermination notionnelle de la structure du terme qui amène à des modèles plus complexes suivant le niveau d’articulation du concept.

En outre, les champs conceptuels de deux cultures permettent d’introduire un champ conceptuel multiculturel qui montre un découpage notionnel différent d'une langue à l'autre.

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La modélisation comme moyen d’étude de la terminologique a montré le lien entre le terme, le concept et le discours et a permis d’avoir des conclusions d’ordre typologique grâce à la possibilité d’une plus forte abstraction. Tous les résultats de notre analyse peuvent servir à la formation des traducteurs.

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Chapitre 2

L’économie linguistique dans le discours