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IV. Cadre théorique

4.2 L’autorité :

4.2.6 La loi et les règles

Souvent la discipline, comme nous l’avons vu ci-dessus fonctionne et se base sur des règles.

Or, comme le dit Guérin (2003) « il y a deux niveaux de règles. Celles auxquelles sont soumis tous les citoyens d’un pays. C’est ce qu’on appelle la loi. Et celles spécifiques à une famille ou une institution et qui concernent plus particulièrement les enfants. » (p.133). L’adulte doit élaborer des règles et les faire respecter dans le cadre de la loi à laquelle il est soumis. Elles sont nécessaires pour les enfants car comme Guérin (2003) le rajoute, « en respectant le cadre

54 donné par la loi fixant ce qui est autorité et interdit, les adultes donnent un cadre ordonné qui sécurise, ainsi que des repères qui aident à se situer, grandir, apprendre et se maîtriser. » (p.135). Effectivement Guillot (2006) rejoint cette idée en disant qu’il est nécessaire pour un enseignant, un éducateur, un parent de savoir interdire certains actes à leurs enfants. Il dit

« toutefois autoriser quelqu’un à être n’implique nullement de l’autoriser à faire n’importe quoi. Des interdits sont indispensables. » (p.55). Pour lui, « il est nécessaire d’interdire les conduites qui transgressent le respect des autres, la loi : dire “non“, un “non“ à expliquer éventuellement selon l’âge, mais ni à justifier ni dont on s’excuse (“Tu n’as pas le droit, c’est tout.“). Ne pas céder aux “caprices“. (p.181). Les règles sont instaurées pour permettre le respect d’autrui. Guillot (2006) rajoute que les interdits permettent aux « [enseignants d’instituer] un cadre à l’intérieur duquel, grâce aux repères et aux limites qu’ils posent, un enfant, un préadolescent ou un adolescent va pouvoir construire et développer son identité dans une relation pacifiée et respectueuse des autres. » (p.184). Comme le rajoute Bilheran (2009), « la sécurisation de l’enfant commence par l’apprentissage des lois du monde, qui doivent être imposées mais expliquées, et sanctionnées de façon juste et constante lorsqu’elles ne sont pas respectées. L’autorité en ce sens doit être exemplaire.» (p.46). L’enfant, l’adolescent ont besoin de l’autorité qui a pour but de faire respecter les lois et les règles pour se construire, créer son identité. Comme le dit Guillot (2006), « les règles de vie à instituer dans l’école et dans la classe ne sauraient se réduire à une commodité disciplinaire : elles constituent un enjeu éducatif essentiel au service d’une liberté citoyenne responsable. » (p.66).

L’enseignant doit être juste dans son application des règles vis-à-vis de ses élèves car pour Guillot (2006), « la justice s’apprend à l’école. » (p.66). Il est nécessaire que le professionnel explicite les règles car comme le dit Guérin (2003), « la première condition nécessaire au respect d’une règle est de la connaître. […] L’adulte a donc la responsabilité de porter à la connaissance de l’enfant les règles qui sont de mise dans la famille, l’école ou l’institution. » (pp.136-137). Les règles et les lois concernent donc toutes les institutions dans lesquelles se trouvent et évoluent l’enfant c’est-à-dire la famille, l’école, les lieux d’activités sportives ou culturelles. Elles peuvent être différentes, ce qui implique que les garants des règles les rappellent à l’enfant ou l’élève ou les lui rendent accessibles. Effectivement pour ce qui concerne l’école, les règles sont souvent écrites et affichées en classe. Pour Guillot (2006), « au bout du compte, pour un élève, ce qui est écrit renverra désormais à des obligations auxquelles l’obéissance nécessaire sera surveillée par l’enseignant qui pourra sanctionner,

55 voire punir, en cas de transgression. » (p.65). Ces règles sont essentielles et il est préférable que ces dernières soient affichées car comme l’explique Guillot (2006), « l’affichage des

« règles de vie » a une fonction pédagogique essentielle de médiation : faire comprendre aux élèves que l’exercice de l’autorité du maître ne dépend pas de son bon vouloir, de son humeur, de son caprice, mais de l’application de règles dûment objectivées. » (p.65). De plus, Guillot (2006) rajoute :

« Il est deux conditions pour conférer légitimité et sens à de telles règles. La première est que le maître soit bien le garant institutionnel de la loi dans la classe : son autorité [vient de] son statut. [… ] La seconde condition est de bien distinguer les règles qui déclinent la loi et les règles dont l’enseignant et les élèves conviennent entre eux. » (p.65)

Comme le soulève Guillot, l’enseignant est le garant des règles et cela grâce à son autorité de statut, sa Potestas. Or, il est possible que certains élèves refusent celles de certains enseignants. Je pense par exemple aux enfants de culture différente qui n’acceptent pas qu’une femme puisse faire figure d’autorité et qui remettent donc en question les règles et les transgressent. Dans ce cas là, le genre a donc un impact sur l’autorité de statut de certaines enseignantes et sur la légitimité et le sens des règles pour certains enfants ou adolescents.

Mais les règles, qu’elles déclinent de la loi ou qu’elles proviennent d’un accord entre l’enseignant et les élèves sont nécessaires pour permettre à chacun d’évoluer dans un milieu selon les mêmes principes. Pour Guérin (2003), « les règles sont nécessaires car elles concrétisent les valeurs d’un groupe. Elles sont des repères qui fixent des limites au comportement en société. » (p.139).

Les règles permettent de socialiser l’enfant si elles sont justes et respectueuses de ses besoins et de ses capacités. Mais il est nécessaire comme le dit Guérin de faire respecter les règles.

Les adultes doivent réagir lorsqu’ils ont connaissance d’une infraction aux règles. Pour Guérin (2003),

« La réaction de l’adulte doit permettre de :

Dire à l’enfant que l’on est en désaccord avec son comportement parce qu’il va à l’encontre des règles posées,

S’assurer que l’enfant connaît la règle : s’il ne la connaît pas ou refuse de l’énoncer, la lui rappeler,

S’assurer qu’il est capable de la respecter : lui demander s’il est capable de la respecter et sonner son propre avis sur la question

56 Sanctionner ou dire que cette infraction aura une conséquence même si l’on ne sait pas encore quelle sanction sera appliquée. » (p.139)

Comme le dit Guérin (2003), la transgression d’une règle s’accompagne d’une sanction pour l’élève pour lui montrer qu’il a franchi une limite qu’il ne devait pas franchir. L’enseignant se doit de sanctionner l’élève qui a transgressé une règle, cela de manière juste et équitable envers tous les élèves. Pour Guérin (2003), la sanction a pour but : « d’apaiser la culpabilité, à réconcilier le fautif avec lui-même, elle n’est pas une contre-violence symétrique mais un coup d’arrêt. Elle est éducative et si elle aide l’enfant à se décentrer et à s’ouvrir au point de vue de l’autre. » (p.147). Par la sanction éducative, l’élève et l’enfant apprend ses limites et à respecter l’autre. Le respect est une des valeurs primordiales de la société.