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La logique du dépassement des contraintes Des trajectoires professionnelles sectorielles homogènes

1. LA GENESE DU PROJET DE « CHAR POUR LE FUTUR » : LE SENTIER DE LA DEPENDANCE TECHNOLOGIQUE ?

2.2. La logique du dépassement des contraintes Des trajectoires professionnelles sectorielles homogènes

Il est nécessaire d’expliquer pourquoi la croyance en la réalisation du meilleur char du monde c’est non seulement imposer comme un référent d’action collective pour les acteurs qui portent le projet mais aussi pour ceux qui ont pris et toujours confirmé la décision. En effet, malgré les aléas financiers la croyance dans le programme persiste et parvient même à s’autonomiser. On peut émettre l’hypothèse que cela est le fait du groupe d’acteurs qui

progressivement a monopolisé l’expertise légitime sur le char261. L’analyse des trajectoires

des experts (officier de programme côté EMAT et directeur de programme côté DGA/GIAT) qui ont conduit le programme montre bien comment un petit groupe par le jeu des dispositions et des positions sectorielles donne toujours plus de cohérence à cette croyance. Le jeu de la carrière et de la mobilité professionnelle au sein de ce sous-secteur de la défense renforce ce phénomène. Ainsi, malgré des changements de fonctions conduisant à l’avancement qui intervient tous les trois à quatre ans, la grande majorité des acteurs qui ont participé à toute la phase de prospective autour du projet de char futur ont par la suite occupé des postes à responsabilité une fois le programme lancé. Il est intéressant de noter que cela joue tout aussi bien pour les ingénieurs de l’armement DGA et du GIAT que du côté des militaires de l’EMAT.

Le petit groupe d’expert se structure autour d’un noyau de dix personnes environ, des spécialistes des armements blindés agissants pour le compte de l’EMAT, la DGA/DAT et AMX/APX issus des deux groupes de travail précédent constitués autour de l’engin principal de combat (Char 90 et char futur, cf. supra). Nous avons identifié un certain nombre de ces protagonistes comme les inspecteurs de l’armement, Monsieur Méchulan (IGA- DGA/DAT)262, Monsieur Bée (IGA, AMX.APX), Monsieur Hamiot (AMX.APX), le colonel

D’Anselme (Inspection de l’armée blindée), le colonel Toulouse (EMAT), le colonel Hintzy (EMAT,) etc. D’après les personnes que nous avons interviewés, les acteurs qui composent ce groupe notamment les ingénieurs (côté DGA/DAT ou GIAT) entretiennent des relations d’interconnaissance car la DGA est encore dotée à cette époque là d’un pôle important pour mener à bien les études de prospective nécessaires en vue de l’élaboration d’un programme d’armement qui réponde aux besoins définis par les militaires. Lorsque nous les avons interrogés sur la question des effets possibles, quant à la mise en œuvre du programme d’armement, à cette époque-là de la séparation entre la DAT (côté étatique) et le GIAT (côté industrie) : « on se connaissait tous car la DGA était l’architecte industriel des programmes »263. En effet, la branche industrie de l’armement, AMX.APX était encore sous

la tutelle directe de la DGA.

261 On s’inspire ici du travail d’Henri Bergeron le rôle de l’expertise dans la lutte contre la toxicomanie. Ce

sociologue des organisations montre comment un petit groupe d’experts impose la croyance psychanalytique de la cure du toxico qui exclut la substitution comme mode de traitement. Cf., Henri Bergeron, L’Etat et la

toxicomanie, Paris,

262 Cet ingénieur de l’armement deviendra le premier directeur du programme du char Leclerc. Messieurs Dubot,

Kaplan, Hamiot, Imbert, Roux et aujourd’hui Berville seront les acteurs qui lui succéderont du début à nos jours.

Une première illustration de ce constat est faite avec la nomination des premiers directeurs de programme. L’ingénieur de l’armement Méchulam (IGA), en poste côté étatique des armements terrestres, à la DAT, assure ce rôle en collaboration avec l’ingénieur de l’armement Bée (IGA), en poste dans la partie industrie étatique de l’armement au GIAT. Ces deux acteurs avaient comme vécu professionnel une forte implication depuis le début dans les groupes de réflexion sur le Leclerc. La trajectoire professionnelle et sectorielle de l’inspecteur de l’armement Monsieur Bée est exemplaire du genre. Il permet de voir comment les acteurs qui ont pensé le projet l’ont suivi par la suite dans le cadre de la mise en œuvre de la politique d’armement. Tout d’abord, c’est un polytechnicien qui fait le choix du secteur de l’armement au début des années soixante :

«en grande partie parce qu’il y avait un vrai volet industriel et que je voulais exercer un métier d’ingénieur. A l’époque ce n’était pas encore le corps unique de l’armement : il y avait 5 corps différents pour l’armée. Je suis sorti de la promo 59 et à l’époque sur une promo de 300 on était 84 à sortir dans l’armement, et pour remettre les choses dans une perspective historique, il faut rappeler que l’on se battaient un peu pour être dans l’armement. J’ai fait le choix de l’armement terrestre : étude, fabrication puis après je suis passé à la partie « étatique » : gestion des programmes, préparation de l’avenir, coopération. Cela se passait comme cela pour les autres corps : on commence par le terrain technique et après au moins, quand on passe à l’étatique, on sait de quoi on parle »264

Par la suite sa trajectoire professionnelle se confond avec la genèse de ce qui allait devenir le programme d’armement du char Leclerc :

« Le temps que j’ai passé sur le Leclerc est long. Au début en tant que directeur de projet à l’AMX.APX, qui était l’établissement qui correspondait au GIAT dans sa forme ancienne (c’est à dire la DAT). J’y ai commencé ma carrière en 1964, au moment des dernière étude sur l’évolution de l’AMX 30… et j’y suis resté 20 ans… Au départ j’étais sur l’engin principal de combat quand le projet est apparu dès 1972-1973. On ne parlait pas encore de char… Dans ces années là, on cherche à savoir quel est la menace et peu importe le coût du moins ce n’est pas déterminant dans le cadre des études. On était relativement libre à cette époque.. »265.

Cette carrière sectorielle montre bien comment les ingénieurs de l’armement qui deviendront par la suite les directeurs de programmes ont des trajectoires professionnelles fortement liées au devenir d’une politique d’armement. Outre, le fait qu’ils sont issus des mêmes grandes écoles, c’est la spécialisation dans un secteur particulier des politiques d’armement qui les conduit à maîtriser un savoir faire particulier. Celui-ci est renforcé par les interconnaisances qui se construisent dans le cadre des petits groupes de travail qui font

264 Entretien ancien directeur de programme Leclerc, 20/06/2002. 265 Entretien ancien directeur de programme Leclerc, 20/06/2002

l’ingénierie en relation avec la demande des militaires. Ainsi, les directeurs de programme qui vont se succéder partagent la même vision de la politique .

Lors d’un entretien, un acteur concluait en ces mots : « vous pouvez aller voir Monsieur Hamiot qui a été aussi directeur de programme qui a commencé avec moi à Satory et qui a vécu la phase de réflexion initiale ». La trajectoire de ce dernier qui occupera aussi les responsabilités de directeur du programme Leclerc DGA/DAT se situe dans un même registre. En effet, ce dernier X-ENSTA débute comme chef adjoint de la division essai à l’AMX/APX pour ensuite devenir chef de service dans les véhicules blindés à l’atelier d’Angers. Il parfait sa formation par un passage à l’Ecole de guerre avant d’intégrer en 1988 la Délégation des Etudes Générales (DEG) au ministère de la défense266. Il poursuit sa carrière en tant que

directeur du programme Leclerc à la DGA (1990-1994). Il résume ainsi les interactions entre sa trajectoire professionnelle et le déroulement du programme Leclerc :

« Pour ma part, j’ai été impliqué directement durant deux périodes différentes sur le Leclerc. La première entre 1979-1987 en tant que chef du services des véhicules blindés à l’Etablissement d’Angers, et la seconde entre 1990 et 1994 en tant que directeur du programme Leclerc à la DAT. J’ai donc participé à la fois à la période de genèse du char, au développement et au lancement de la production »267

Cette trajectoire professionnelle assez représentative des ingénieurs de l’armement côté DGA se confond et se confirme par celle des ingénieurs qui sont restés après la création de GIAT Industrie du côte industriel. On peut citer comme exemple celle Monsieur Pierre Roux, ingénieur de l’armement qui déclare avoir effectué toute sa carrière chez GIAT :

« J’y suis rentré en 1974 en tant qu’ingénieur de l’armement. J’ai d’abord fait dix huit mois aux essais tourelles. Entre 1976-1980, j’ai travaillé en tant que chef du département des tourelles mécaniques (AMXb) à la conception de la tourelle de ce qui allait devenir le Leclerc. Après un passage de quatre ans chez HADES, je suis revenu au GIAT en tant que directeur de programme du Leclerc »268

L’actuel directeur du contrat Leclerc France à GIAT Industrie a un parcours professionnel assez proche. Ce polytechnicien « arrive à Satory au moment du capotage de la coopération franco-allemande ». Il s’implique ensuite sur le Leclerc dans le cadre des

266 Le recoupement de nos différent entretiens nous permet de souligner qu’à cette période charnière1988-1990

précédent le lancement de la production en série du char Leclerc alors que la menace de l’Est s’effondre, la DEG à joué, notamment sous l’impulsion du général Henri Paris, un rôle important dans la production de « notes dont

le maître mot était la polyvalence du char Leclerc », nos entretiens.

267 Entretien ancien directeur de programme Leclerc, 24/04/2003

premiers essais en 1986 avant de devenir responsable du développement de la tourelle du char. Après, un nouveau passage comme responsable des essais, il occupe la fonction de responsable de développement du char dans son ensemble au GIAT :

« Cela fait vingt ans que je travaille sur le Leclerc, même si je ne suis sur ce poste que de puis trois. J’occupais des fonctions à peu près similaires de 1993 à 1996. Avant d’être à ce poste, je travaillais déjà sur le Leclerc, j’ai travaillé sur les études du char, les essais et enfin la direction du programme »269

La présentation de ces trajectoires professionnelles particulière montre bien comment au sein du secteur de la Défense nationale un petit nombre d’acteurs arrivent à lier leur carrière sur la construction même d’une politique d’armement. Leur long engagement sur le même programme les conduit à maîtriser une expertise et un savoir que peu d’autres acteurs peuvent leur contester. De plus, il est indéniable que l’ambition et la dimension structurante de ce type de programme d’armement terrestre, le dernier grand du genre, tend à renforcer les croyances et les attentes dans la politique mise en œuvre.

Ce phénomène est encore plus avéré dans le cas particulier du Leclerc ou l’on rencontre du côté des militaires, suivant le programme pour le compte des EMAT, des acteurs qui malgré leur mobilité dans les postes de commandement opérationnel se sont fortement investis dans le projet. Il s’agit ici des élites militaires, issues en règle générale de Saint Cyr, qui font le choix de se spécialiser dans les politiques d’armement en général en consacrant le temps autorisé dans le cadre de leur carrière à des formations professionnelles spécialisées (Ecole d’application spécialisé comme l’ENSTA, école d’application qui délivre des brevets techniques ou encore l’Ecole de Guerre). Ce sont ces acteurs qui participent à la définition du besoin opérationnel en interaction avec les ingénieurs de l’armement. L’étude du Leclerc permet de montrer comment, sur ce programme, ces militaires ont participé à la création de la croyance dans le réalisation du « meilleur char du monde ». En effet, la plupart de ceux que nous avons interviewés soulignent qu’ils ont pu vérifier sur le « terrain des opérations les performances avérées du char ». On peut évoquer ici la trajectoire professionnelle du général d’Anselme :

« Je suis un Saint Cyrien de la promotion 62-64. Je me suis engagé dans l’armée active alors que celle-ci s’orientait sur la question de la menace face à l’Est. J’ai tout d’abord servi dans un régiment cavalerie étrangère (blindés). Après, j’ai passé a Jussieu un brevet technique scientifique et intégré l’ENSTA pendant deux années. Cela correspond en gros à l’école des sciences de

l’armement + l’école d’application de polytechnique. C’est un moment privilégié qui permet des contact avec les IGA et les autres corps de l’Etat. Ce passage est très important pour comprendre l’orientation de ma carrière. Ensuite, j’ai fait l’Ecole de Guerre. Après un second passage en tant qu’officier en poste de commandement chez les hussards à Provins, j’intègre l’inspection des armées blindées comme responsable des études. C’est dans ce cadre que je vais être amené à réfléchir à la problématique de l’Engin principal de combat. J’ai ainsi participé à la définition des caractéristiques militaires dans le cadre du groupe de travail sur le char futur avec le colonel Toulouse et le colonel Hintzy… Entre 1989-1992 je suis officier de programme sur le char Leclerc à l’EMAT, et j’ai donc gérer le programme en collaboration avec la DGA. Enfin en tant que général de brigade commandant la 2ème DB, j’ai pu expérimenté le char sur le terrain. Par la

suite, j’ai proposé au CEMAT, le général Mercier que l’on déclare le char opérationnel afin que l’on puisse l’envoyer au Kosovo, où il a connu un franc succès »270.

Dans un même registre, la trajectoire du général Tanguy de Vaugrigneuse, ancien officier de programme du Leclerc à l’EMAT et actuel conseiller terre et interarmées du DGA, montre bien les nouvelles relations qui se définissent autour de la mise en œuvre des politiques d’armement entre les militaires et les ingénieurs :

« Je suis cavalier d’origine. J’ai un brevet technique de l’armement (Ecole d’application ENSTA)

et j’ai fait l’Ecole de guerre. J’ai été officier de programme pour le Leclerc de 1995 à 1996. Par la suite avec la réforme de la DGA et la nouvelle façon de réfléchir en matière de politiques d’armement je suis passé du côté de l’expertise. Ma particularité a été d’être le premier colonel à basculer dans le corps des experts et l’un des deux premiers généraux dans ce cas »271.

La sociologie des acteurs, qui ont « fait le Leclerc », montre bien que les deux filières (ingénieurs et militaires) qui on conduit le programme à partir des années quatre-vingt dix s’inscrivent dans des logiques de professionnalisation croisées. Loin d’assister à une opposition stérile entre les opérationnels d’un côté et les maîtres d’œuvre de l’autre côté, la politique du Leclerc met en évidence que sur un projet structurant, les différences institutionnelles s’estompent. Pour ces acteurs, le Leclerc devient bien plus qu’un simple programme d’armement « c’est une aventure en terme de management, c’est une nouvelle approche du char » à laquelle on adhère tout en jouant un rôle particulier. En effet, durant cette phase de consolidation de la politique du Leclerc, il convient d’entretenir la croyance dans la réalisation du char en luttant contre les adversaires internes du programme (« finissons en avec la performance ») ou contre la contrainte financière exercée par Bercy. Dans cette perspective, il est intéressant de montrer comment la dimension franco-française du char est justifiée par opposition à la main mise sur le marché des armements des américains. Un responsable de la DGA reconnaît ainsi : « les Américains sont très agressifs dans notre

270 Entretien ancien officier de programme Leclerc EMAT, 19/11/2002. 271 Entretien avec conseiller terre et interarmées DGA, 20/03/2002.

domaine, et nous on ne peut pas tenir la rampe comme le peuvent les Américains »272. Ainsi,

le programme Leclerc peut se comprendre comme une tentative symbolique d’affirmation d’un savoir-faire technologique que la France possède encore. En effet, le char High-Tech conçu dans le discours de la fin des années 1980 devient le premier char du XXIème siècle, celui d’une nouvelle génération (ce n’est d’ailleurs plus un char mais un système technologique) :

« Je suis partial mais je pense vraiment que c’est à l’heure actuelle le meilleur char du monde. Sa mobilité, sa puissance de feu et la protection on atteint une niveau jamais égalé. De plus c’est un char qui dès le début en raison de son informatisation a été conçu comme un système. Dès 1991, il y avait dans ce char plus d’une trentaine de calculateurs électronique alors que seule l’aéronautique moderne avait cette technologie. De plus, en raison de son haut niveau de protection la possibilité de survie de l’équipage est vraiment très élevé. Enfin, ce char s’intègre parfaitement dans un système de force, c’est vraiment la modernité dans les armements terrestres » »273.

Au total, l’analyse du programme du char Leclerc permet de saisir les transformations à l’œuvre dans les politiques d’armements françaises durant ces trente dernières années. Dans ce cas précis, la problématique du rôle des groupes se pose de manière singulière. En effet, il semble que les influences exercées sur le programme relèvent d’une logique interne propre aux institutions traditionnelles du secteur. Ainsi, on peut voir que les choix qui ont conduit à la mise en œuvre du programme Leclerc doivent beaucoup aux interactions entre l’EMAT, en quête d’un véhicule opérationnel, et, la DGA qui doit assurer l’avenir de sa branche industrielle en cours d’autonomisation. Il faut ajouter à cela le poids du politique dans la prise de décision qui va d’une coopération franco-allemande avortée au maintien d’un programme censé assurer la monté en charge du GIAT Industrie. Notre lecture néo-institutionnaliste montre bien qu’il existe des contraintes internes propre à la configuration institutionnelle du secteur de la défense. De fait, certaines réformes comme la création du GIAT industries ont généré des conflits en matière de gestion du programme comme on a pu l’observer, notamment pour ce qui relève de la politique d’exportation du char Leclerc. Enfin, les réformes organisationnelles comme celle qui a été opérée à la DGA entre 1997 et 2000, même si elle a conduit à un affaiblissement des dispositifs institutionnels, a introduit une forme de fonctionnement plus horizontal au sein du secteur de la défense visant à faciliter la conduite des programmes d’armement (éviter les redondances entre les armées et l’Administration) et réduire leur coût.

272 Entretien Service des programmes d’armement terrestre DGA, 15/06/2002. 273 Entretien ancien directeur de programme Leclerc, 24/04/2003.

Toutefois, s’il semble que la volonté politique de réduire les coûts dans les politiques d’armement, manifeste sur le Leclerc, échoue face à la cohésion et la force des croyances mises en avant par le réseau d’acteurs qui défendent le Leclerc. Il s’agit alors de s’interroger plus précisément sur les effets des représentations aujourd’hui à l’œuvre au sein de l’élite sectorielle de la défense. En effet, le référentiel global-sectoriel des acteurs qui a porté à terme le programme du char Leclerc renvoie de façon plus générale à la volonté d’assurer l’indépendance politique de l’Etat français, ce qui passe par le maintien d’une capacité et d’une autonomie en matière de programme d’armement qui en retour assure notre politique industrielle. Quand est-il si l’on change alors de niveau de conception des politiques d’armement ?

3. INTERETS ORGANISES ET JEUX D’INSTITUTIONS : VERS DE NOUVELLES PRATIQUES