B. Une historiographie fournie
2. Liturgie
Les articles qui concernent la liturgie de Brioude ne sont pas légions. Nous avons déjà parlé des enquêtes réalisées au XVIIIe siècle, restées à l’état de manuscrits et de cahiers. Au delà de ces cahiers, il
faut attendre Paul Le Blanc en 1855, pour voir un article qui décrit les livres liturgiques de Brioude173.
Une mystérieuse enquête à propos de la liturgie du Puy aurait pu nous aider : cette enquête relatée par Paul Le Blanc semble malheureusement avoir disparu.
Le seul auteur qui traite des livres liturgiques de Brioude, en dehors du répertoire de Victor Leroquais, est Michel Huglo qui en 1957 écrivit Trois anciens manuscrits liturgiques d’Auvergne où Brioude ne sert qu’à titre de comparaison174. C’est surtout l’article Les livres de la Chaise-Dieu175 publié en 1977 qui
place Brioude comme un élément clef de la compréhension de l’agencement liturgique du diocèse de Clermont. Aussi plusieurs points de l’étude décrivent brillamment la réalité liturgique du diocèse de Clermont et aident directement à y replacer la liturgie de Brioude. Dans cet article, l’affirmation suivante pose pourtant un problème : « le bréviaire de Brioude, qui n’est autre que celui de la cathédrale de Clermont ». Il s’agit là d’un a priori, un peu rapide que nous tenterons de démanteler.
172 J.-L. Fray, « Propos préliminaires : quelle est la nature et le degré de la “centralité” de Brioude ?
Comment comprendre le Brivadois, sa place par rapport aux autres territoires ? » ; C. Lauranson-Rosaz, « La mise en place du système féodal en Brivadois aux lendemains de l’an Mil » ; C. Astorg, « De Brioude à La Chaise-Dieu : Chanteuges (v. 1130-1275) » ; A. Maquet, « Cluny dans le brivadois » ; E. Grélois et J. Berger « Les transferts de propriétés au profit des Églises (églises, dîmes et revenus divers) entre Brivadois et Clermont (1000-1200) » ; A. Massoni, « Propos préliminaire : les collégiales médiévales aux temps féodaux : entre aspiration à la régularité et fidélité à la sécularité » ; N. Nimmegeers, « Les communautés religieuses en Gaule du Sud à travers l’exemple de la province de Vienne [Brioude/Romans] » ; H. Chopin, « Dans le sillon de Saint-Julien de Brioude, les fondations de collégiales séculières dans le diocèse de Clermont aux XIe-XIIIe siècles » ; A. Dubreucq, « Robert de
Turlande, Brioude et la Chaise-Dieu », Brioude aux temps féodaux (XIe siècle – fin XIIIe siècle) : Cultes, pouvoirs,
territoire et société, 15-17 juin 2011, à paraître.
173 P. Le Blanc, « Notes bibliographiques sur les livres de la liturgie du chapitre noble de Saint-Julien de
Brioude », Congrès Scientifique de France, Le Puy, 1855.
174 M. Huglo, « Trois anciens manuscrits liturgiques d’Auvergne », Bulletin historique et scientifique de l’Auvergne, t. LXXVII, 1957, p. 81-104.
Pour l’autre livre liturgique de Brioude important qu’est le martyrologe, deux articles de Jean- Loup Lemaître, en dehors de sa notice plus ancienne (1980)176, s’appuient également sur le descriptif
savant de Pierre-François Fournier (1965) nommé Deux inscriptions commémoratives de Brioude et les obituaires
de Saint-Julien177. Le premier article de Jean-Loup Lemaître, Saint Julien de Brioude dans les martyrologes
historiques et les légendiers abrégés (2004), évoque spécialement la place de Julien dans les martyrologes178. Le
second article de cet auteur (2007), Le martyrologe de Saint-Julien de Brioude un témoin du martyrologe de Florus de
Lyon179, parle de l’importance liturgique des ouvrages qui acceptent des calendriers. Il propose une
introduction à l’étude de ces calendriers et invite en définitive, le chercheur, a examiné les martyrologes de Clermont et de Brioude afin d’affiner l’étude : nous avons tenté de le réaliser.
En 2007, Thomas d’Hour lance la première étude complète consacrée aux calendriers de Brioude. Particulièrement recentré sur la période moderne, il explore quelque peu les calendriers du XVe
siècle. Malgré quelques approximations à propos du calendrier de 1425, son étude est essentielle car elle renseigne les particularités liturgiques de Brioude180. Ensuite, l’article de Michel Huglo et de Barbara
Haggh-Huglo réalisé pour le colloque de Brioude en 2007 est venu éclairer un nouvel aspect de la liturgie brivadoise. Recentré sur l’étude de l’office de saint Julien, leur analyse examine précisément la première structure de cet office. Malheureusement, l’étude n’intègre pas le précieux bréviaire de 1425-1450181
récemment acheté par la bibliothèque de Clermont.
Une communication intitulée La liturgie de l’office divin et l’espace : une mise en scène permanente ? L’exemple de la collégiale de Saint-Julien de Brioude, que nous avons réalisé en 2010 permet de cerner l’importance des enquêtes liturgiques, menées au XVIIIe siècle, pour la compréhension
de la liturgie en Auvergne. Ajouté à cela, quelques grandes lignes ont été tracées afin d’expliciter notre connaissance du rituel brivadois et des particularités de la liturgie brivadoises médiévale182. Pour le
colloque de Brioude, 2011, notre article nommé La liturgie de Brioude au Moyen-Âge, propose un examen de la progression des différents calendriers de Brioude à travers les siècles. Quelques
176 J.-L. Lemaître, « Brioude », Répertoire des documents nécrologiques français, Paris, 1980, p. 1083-1085. 177 P.-F. Fournier, « Deux inscriptions commémoratives de Brioude et les obituaires de Saint-Julien », Almanach de Brioude, 1965, p. 43-61.
178 J.-L. Lemaître, « Saint Julien de Brioude dans les martyrologes historiques et les légendiers abrégés »,
Saint Julien et les origines de Brioude. Actes du colloque international organisé par la ville de Brioude du 22 au 25
septembre 2004, CERCOR, 2004, p. 223-248.
179 J.-L. Lemaître, « Le martyrologe de Saint-Julien de Brioude : un témoin du martyrologe de Florus de
Lyon », Brioude aux temps carolingiens. Actes du colloque international organisé par la ville de Brioude 13-15 septembre
2007, Éditions de la Société académique du Puy et de la Haute-Loire, Almanach de Brioude, Le Puy,
2010, p. 305-320.
180 T. d’Hour, L’originalité de la liturgie du chapitre Saint-Julien de Brioude aux XVIIe et XVIIIe siècles, mémoire
de Master dirigé par le professeur B. Dompnier, 2 vol., Clermont-Ferrand II, 2007.
181 M. Huglo, B. Haggh-Huglo, « L’office de Saint-Julien de Brioude », Brioude aux temps carolingiens. Actes du colloque international organisé par la ville de Brioude 13-15 septembre 2007, Éditions de la Société académique
du Puy et de la Haute-Loire, Le Puy, 2010, p. 413-426.
182 F. Vivier, « La liturgie de l’office divin et l’espace : une mise en scène permanente ? L’exemple de la
collégiale de Saint-Julien de Brioude », 20e Colloque d’art roman d’Issoire, fêtes et célébrations à l’époque romane, 8
particularités liturgiques spécifiques de Brioude y sont exposées et son directement tirées de notre travail de recherche183.