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LES TESTS PROJECTIFS DU DESSIN

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A- II : LE DESSIN D’ENFANT 7

3. LE DESSIN COMME TEST

3.2 APPROCHE PROJECTIVE

3.2.1 LES TESTS PROJECTIFS DU DESSIN

3.2.1 LES TESTS PROJECTIFS DU DESSIN

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Les « dessins à thèmes » (Cognet, 2011) sont très nombreux. Comme nous venons de le voir, leur intérêt est double : d’une part ces épreuves permettent de bénéficier d’un étalonnage qui suit une certaine standardisation interprétative ; d’autre part, la consigne aide à dé-passer les défenses du sujet et à permettre ainsi de produire une réalisation graphique. Nous avons classé les principales test projectifs du dessin par ‘’thème’’, sans rentrer dans les détails des différentes méthodes de codage.

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Les formes

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Les épreuves de copie de formes sont nombreuses. La reproduction nécessite que l’enfant comprenne la structure précise de la forme, qui peut être géométrique, linéaire ou passer par des séries de points.

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‘’Test des formes’’ de Bender (1938)

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‘’La figure complexe de Rey’’ de Rey (1946)

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‘’La copie des modèles’’ de Prudhommeau (1947)

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‘’Test du cube’’ de Caron-Pargue (1985)

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Le bonhomme

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Paget (1932; 128) affirmait déjà que «  le sujet de dessin favori des enfants est la figure humaine » dans son analyse de 60 000 dessins d’enfants de cultures non européennes âgés de cinq à neuf ans. Le dessin du bonhomme de Goodenough (1926) semble être le premier test de dessin. Il permet d'évaluer le niveau de fonctionnement intellectuel et la maturité affective de l'enfant. Elle postulait que l'exactitude et le nombre de détails contenus dans le dessin étaient des indicateurs du niveau de maturité intellectuelle. En 1963, Harris a révisé ce test en ajoutant un système de cotation plus détaillé et des normes plus éten-dues. Il a suggéré de demander au participant, en plus du dessin d'un bonhomme, le dessin d'une femme et de lui-même. Selon Groth-Marnat (1990), le Goodenough-Harris est le test de dessin le plus valide au plan psychométrique. En fait, nombreuses analyses (Cox, 1993; Goodnow, 1977; Thomas et Silk, 1990; Machon, 2009; Baldy, 2011; Collot, 2011) confirment que le dessin du bonhomme est le plus fréquent chez les enfants et ils ajoutent qu’il est probablement aussi le plus précoce et le plus valorisé par l’adulte. Les recherches montrent aussi que la place de la figure humaine se modifie au cours du développement de l’enfant. Ceci dépend notamment du style artistique de la culture du pays (Masuda, 2008) ainsi que de la nature des relations entre l’individu et le groupe dans la société (Baldy, 2011).

Le dessin d'une personne de Machover (1949) pousse les limites de l'interprétation clinique du dessin au-delà de l'évaluation cognitive et devient un outil d'évaluation de la personnal-ité. Par exemple, elle soutient que la grandeur du dessin était en lien avec l'estime de soi de la personne. La consigne consistait à demander à l'enfant de dessiner d'abord une per-sonne, puis une personne du sexe opposé. Quelques années plus tard, Koppitz (1968) a complété le test et a proposé un système de cotation avec des indicateurs des niveaux développemental et émotionnel.

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‘’Dessin du bonhomme’’ de Goodenough (1926)

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‘’Dessin d’une dame qui se promène et il pleut’’ de Fay (1934)

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‘’Dessin d’une personne’’ de Machover (HFD - Human figure drawing) (1949)

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‘’Dessin du bonhomme’’ de Harris (1963)

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‘’Draw a whole person’’ (Dessin d’une personne en entier) de Koppitz (1968)

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‘’Dessin du bonhomme’’ de Royer (1977)

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La famille

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Une fois le stade du bonhomme acquis, l’enjeu du dessin se déplace sur la relation entre les bonshommes. Ainsi la représentation commence à s’étoffer de plusieurs personnages, le plus souvent ils représentent les membres de la famille, premiers objets d’investissement. Ces mises en relation peuvent être partielles, le dessin peut ne contenir que quelques membres de la famille. Huise (1951) a développé ce test afin d'évaluer les relations inter-personnelles à l'intérieur d'une famille. Selon la consigne choisie, le dessin de la famille a été utilisé, traditionnellement, afin de mieux comprendre les enfants « intrapsychique-ment» (DiLeo, 1973-1979; Hammer, 1958; Huise, 1951; Koppitz, 1968).

Selon Cohen et Ronen (1999*), le dessin de la famille d'un enfant offre des informations à trois niveaux: sur l'enfant lui-même, son estime de soi et son image de soi; sur les senti-ments de l'enfant par rapport à sa famille et les relations intra-familiales; ainsi que sur la perception de l'enfant concernant la structure familiale et ses attitudes envers les mem-bres de sa famille.

Selon Boulanger (1990) et Morval (1975-1986), le dessin de la famille permet d'évaluer la représentation intérieure de l'enfant concernant sa famille, au niveau de l'organisation et des relations. Le dessin révèle aussi certaines caractéristiques propres à la famille de l’enfant.

Pour Porot (1952-1965), le test du dessin de la famille permet de connaître les véritables sentiments de l'enfant vis-à-vis de sa famille et de la place qu'il considère occuper au sein de celle-ci. Il ajoute que le dessin permet de connaître la représentation que l'enfant se fait de sa famille et que cet aspect est plus important que de connaître la composition réelle de cette famille.

Kopitz (1968*) mentionnait que les relations entre les membres de la famille sont souvent exprimées dans le dessin de la famille de l'enfant. Des caractéristiques telles que la taille des personnages , l'emplacement des personnages, les omissions et les ajouts, peuvent aider à comprendre la perception de l'enfant concernant ses relations familiales.

Reznikoff et Reznikoff (1956) ont aussi noté que les dessins de la famille révélaient l'atti-tude de l'enfant à l'égard des autres membres de sa famille et sa perception de son propre rôle à l'intérieur du système familial.

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‘’Dessin de la famille’’ de Porot (1952)

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‘’Dessin de la famille imaginaire’’ de Corman (1964-1965)

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‘’Kinetic Family Drawing’’ (Dessin de la famille entrain de faire quelque chose) de Burns et Kaufman (1970)

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‘’Dessin de la famille enchantée’’ de Kos et Bierman (1977)

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‘’Dessin de la famille’’ de Jourdan-Ionescu et Lachance (1997)

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‘’Dessin d’un enfant avec son papa et sa maman’’ de Perron et Perron-Borelli (1996)

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‘’Dessin d’une famille imaginée’’ de Cognet (2011)

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La maison

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La maison est d’abord le thème unique du dessin. Elle s’insère ensuite dans une scène ou un paysage dont elle n’est plus l’élément principal. La maison est, comme la famille, un thème investi affectivement, qui habite le monde conscient et inconscient de l’enfant. « Elle est intimité familiale, sécurité, refuge » (Baldy, 2011; 209). Le dessin de la maison donne aussi à voir l’évolution des schémas géométriques pour arriver au dessin en perspective. Cet aspect a été largement étudié (Miljkovitch, 1985; Royer, 2009; Barrouillet et al., 1994; Wittenbrink et al., 1997; Baldy, 2011).

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‘’Dessin de la maison’’ de Minkowska (1948)

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‘’Dessin d’une maison’’ de Royer (2009)

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L’arbre

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Le dessin de l’arbre est un substitut du personnage mais moins influencé par les stéréo-types et les conventions (Engelhart, 1990). Des recherches en d’autres cultures ont montré que les valeurs symboliques varient selon le contèxte (Selosse, 1963).

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‘’Dessin de l’arbre mais pas un sapin’’ de Koch (1959)

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‘’Dessin de l’arbre’’ de Stora (1963)

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‘’Dessin de l’arbre’’ de Muschoot et Demeyer (1974)

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‘’Test de l’arbre’’ de De Castilla (1995)

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La maison - l’arbre - le bonhomme

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Buck (1948*) a construit le test Maison-Arbre-Personne (House-Tree-Person ou HTP), car il pensait que les individus pouvaient livrer des informations sur leur personnalité, non seulement à travers le dessin d'une personne, mais aussi dans leurs dessins de maisons et d'arbres. Jolies (1952, 1971) a poursuivi le travail de Buck en ajoutant des variantes au test : une première série de dessins était en noir et blanc, une autre série en couleur; toutes les composantes du test étaient dessinées sur la même feuille; le dessin d'une personne de

sexe opposé était aussi demandé. En 1987, Burns a ajouté une nouvelle consigne: la per-sonne doit être en train de faire quelque chose.

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L’animal

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L’animal est, après le bonhomme et la maison, l’un des thèmes préférés de l’enfant. D’ailleurs, plusieurs recherches ont centré leur intérêt sur la comparaison du dessin de la figure humaine et de l’animal (Silk et Thomas, 1986; Baldy, 2011). En fait l’enfant semble exploiter le schéma graphique du premier pour dessiner le second, au vu des nombreuses similitudes figuratives : une tête avec deux yeux, un nez, des oreilles, un ventre et des membres.

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‘’Draw-an-animal test’’ (Dessin de l’animal) de A. Schwartz (1950)

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‘’Animal and opposite animal drawing technique’’ de Koocher et Simmonds (1971)

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‘’Test de l’animal’’ de P. Wallon (1987)

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L’histoire

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Earl Barnes dejà en 1895 publiait des travaux sur la figuration d’histoires au moyen du dessin. Par la suite, Lamprecht (1906), Rouma (1912) et Luquet (1913-1927) décrivent des narrations de scènes de vie ou d’histoires imaginaires. Dans une «  narration graphique  » (Luquet, 1927; 160) l’enfant raconte une histoire avec des dessins comme il raconterait avec des mots. Le dessin devient narratif, en articulant le déroulement temporel d’une suite d’action (Baldy, 2011). Pour ce faire, l’enfant a deux stratégies possibles. Soit il résume l’histoire en un seul dessin, soit il produit plusieurs images pour former une espèce de bande dessinée.

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La voie ferrée

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Ce type de dessin a été étudié d’abord par Piaget et Inhelder (1948). D’autres chercheurs, plus récemment, ont évalué les changements de perspectives dans le dessin des rails ferrés des enfants selon l’âge (Baldy et Paterne, 1984).

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Le paysage

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Dessiner un paysage implique que l’enfant dispose d’un répertoire déjà riche. Il doit avoir incorporé les schémas graphiques précédents, le soleil, les personnages, les animaux, la maison, par exemple. Dans le dessin du paysage, il les place de manière à former une

com-position d’ensemble. Plusieurs recherches ont décrit l’évolution de la comcom-position du paysage ainsi que des tailles et des incohérences spatiales (Rouma, 1912; Le Men, 1966; Masuda et al., 2008).

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‘’Test du village’’ (World apparatus) de Lowenfeld (1925)

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‘’Test du monde’’ (World test) de Bülher (1934)

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‘’Test du village’’ de Arthus (1949) et Mabille (1950)

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‘’Test du village imaginaire’’ de Mucchielli (1960)

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‘’Test du D10’’ (test du paysage de dix éléments) de Le Men (1996)

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‘’Plan du village imaginaire’’ de Djan (2001)

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D’autres thèmes

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‘’Dessin d’un rêve’’ de Baron (1967)

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‘’Dessin d’un dragon’’ de Andrey (1966)

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‘’Dessin de la rue’’ de Aubin (1970)

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‘’Dessin de l’automobile’’ de Loney (1971)

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‘’Dessine-toi dans l’école’’ de Blomart, Cambier et Massa (1985)

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‘’Dessin du bateau’’ de Hermand-Bernard (1988)

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‘’Dessin AT9’’ ou Archétype-test (Dessin avec 9 mots stimuli) de Durand (1962)

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Dessin du soleil, des grands-parents, de l’école, de l’hôpital, du repas..

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