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Les stations-villages

La fabrique des territoires

II. Les stations-villages

Les évolutions récentes du tourisme de montagne ont amené à reconsidérer le cadre dans lequel sont proposés les séjours. Si les grandes stations intégrées du Plan neige conti-nuent à attirer massivement et affichent de bons taux de remplissage en période hivernale, l’offre a connu une certaine diversification par le regain d’intérêt pour les « stations-villages » qui amènent à repenser les liens entre tourisme, patrimoine et territoire : il ne s’agit pas de res-susciter la situation des années 1930 où, de fait, les stations-villages étaient seules à proposer une offre touristique, mais une situation nouvelle où les stations-villages coexistent avec les urbanisa-tions d’altitude.

Mais au-delà des affichages du marketing touristique, il convient d’abord de préciser ce que l’on entend ici par stations-villages. Car, si la notion est très intuitive, dès lors que l’on se penche sur la question, le tableau perd de sa netteté, des interrogations se font jour et les limites ne sont rapidement plus si franches. C’est pourquoi une petite enquête biblio-graphique pourrait nous apporter quelques éclairages, avant que de pouvoir proposer une tentative de définition. Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons chercher à apprécier la part des stations-villages dans le tourisme de montagne, et en particulier dans l’économie des sports d’hiver.

Les stations villages, un anachronisme ? Une survivance ?

En 1965, la première livraison des Cahiers de Savoie se livrait à un savoureux exercice de pros-pective intitulé « Savoie an 2000 ». Jean Ravanel, alors Commissaire au Tourisme, proposait un texte judicieusement intitulé « Un moment de bonheur dans la vie de l’homme », dans lequel il décrivait ce que pourrait être le tourisme de l’an 2000 :

« Selon son goût, le skieur choisit les anciennes stations ou les nouvelles usines à ski. Les stations qui ont vu le jour dans les premiers quarts de siècle sont profondément transformées. Elles sont devenues des villes importantes : Chamonix a plus de 50.000 habitants, Morzine abrite 30.000 personnes toute l’année » (p. 18).

Dès lors, la station-village ne serait plus qu’un lointain souvenir, que le flot de l’urbanisation aurait à jamais recouvert. Ce scénario s’appuie alors sur un véritable et puissant imaginaire de la modernité technique et fonctionnaliste, qui ne laissait pas de place aux héritages de la civili-sation montagnarde.

A la même époque (19 et 20 février 1967), un colloque était organisé par la faculté de Droit de Grenoble sur « les stations de sports d’hiver ». Le géographe Pierre Préau, fin connaisseur des réalités du tourisme, dressait ainsi le tableau des stations :

«  Parfois, mais dans l’esprit de beaucoup ce n’est pas nécessaire, la scène est agrémentée par la présence d’un vieux village avec ses habitants quelque peu en marge de la grande kermesse du ski. Ces montagnards, lorsqu’on en parle, sont d’ailleurs représentés tour à tour sous les traits contradictoires du paysan traditionnel étranger à la vie de la station, lui servant tout au plus de garantie d’un décor pittoresque, ou bien du moniteur de ski, ou encore du commerçant et de l’hôtelier solidement établis » (p.2).

Citation inspirée, et anticipant avec malice sur ce qui deviendra 25 ou 30 ans plus tard un atout recherché ! Si l’évolution des sociétés de montagne fit de la figure du paysan

tradition-nel un élément de plus en plus rare, certaines stations s’efforcent aujourd’hui de lui redonner vie, fût-ce sur le plan de la folklorisation.

Les deux textes de Ravanel et de Préau sont contemporains d’un grand essor de l’économie des sports d’hiver, dont Rémy Knafou a montré jadis comment tout un chacun feignait de croire qu’il était illimité. Tout indiquait alors que les jours des stations-villages étaient comptés, soit que les nouvelles stations d’altitude ne vinssent bientôt les détrôner, soit qu’elles fussent amenées à s’aligner sur le modèle moderniste. Subsumer qu’elles puissent encore exister en 2010 aurait fait figure d’anachronisme, au mieux de survi-vance. Or elles existent encore, elles n’ont pas disparu du paysage, et c’est même leur existence tangible et réelle qui nous conduit aujourd’hui à réfléchir à leur définition et à leur place dans le système du tourisme.

Eléments de définition

A nouveau, il est possible de faire appel à quelques textes, plus anciens que ceux que nous citions précédemment, des textes d’avant le plan neige, d’avant les stations intégrées et qui nous permettront de mieux comprendre l’essence même des stations-villages.

En 1926, la Chambre de commerce d’Annecy publie, sous la plume de Marius Ferrero un ouvrage toujours précieux sur le tourisme en Haute-Savoie. Que dit-on à l’époque des stations des Aravis ?

« La Clusaz : Joli village au milieu de forêts de sapins. Station d’été abritée des vents, recomman-dée aux anémiés et convalescents. Centre de villé-giature très recherché… Deux hôtels à la Clusaz et un aux Aravis, pourraient s’agrandir et s’amé-liorer. D’autres pourraient utilement se construire. L’électricité existe.

Grand-Bornand  : Depuis longtemps, séjour recherché pour les cures de soleil et de grand air. Région réputée pour ses délicieux fromages à pâte grasse dits «Reblochons». Cinq hôtels qui deman-deraient à être améliorés au point de vue hygiène. Prix modérés. Chalets et appartements meublés. Il y aurait beaucoup à faire dans cette station qui

se développera dès que la route du Chinaillon au Reposoir lui donnera un débouché sur Cluses » (p. 97-98).

Certes, le terme de station-village n’apparaît pas tel quel, mais que deux mots de station et de village s’entremêlent et se répondent : « Joli village… Station d’été… Centre de villégiature » paraissent trois modalités de la Clusaz juxtapo-sées, mais dont on n’est pas sûr qu’elles consti-tuent un tout cohérent. Le Grand Bornand et La Clusaz apparaissent sous le double jour d’un charme certain mais aussi d’une insuffisance criante sur le plan des standards de confort et d’équipement, même si « l’électricité existe ».

Quelques années plus tard, Paul Guiton laissait de Morzine cette description plutôt flatteuse  : «  Morzine, en peu de temps, est devenue l’une des stations de sports d’hiver les plus lancées de la Savoie. L’équipement est tout à fait moderne. Le téléphérique du Plénay conduit déjà en altitude ; et le coureur de montagne peut, par le col de Coux, aller à Champéry en Valais  », (1941, p. 129). Ces quelques lignes font l’impasse complète sur la dimension estivale, l’hiver tient la vedette et déjà l’interconnexion avec les stations du Valais apparaît comme un horizon prometteur.

Personne ne se donne donc encore la peine de définir précisément ce que nous appellerons «  stations-villages  » car la notion même de « stations-villages » ne prend sens qu’à partir du moment où existent d’autres types de stations, c’est-à-dire les stations d’altitude construites ex

nihilo. C’est pourquoi cette problématique est

assez largement française, et n’aurait guère de sens dans le Tyrol, où les stations sont toutes plus ou moins des villages.

Dans une des différentes typologies que proposa Pierre Préau (figure !), on peut essayer d’approcher cette notion  : parmi les quatre familles de stations alors identifiées, deux groupes sont peuvent être distingués. Les types 3 et 4b désignent des stations ex nihilo, alors que les types 1, 2 et 4b associent le siège de l’activité touristique à un noyau d’habitat préexistant. Celui-ci peut-être d’importance très variable, ce n’est pas la taille, ni la population qui

défi-nissent la « station-village », même si ce vocable est précisément réservé aux plus modestes d’entre elles  : «  la station-village où quelques remontées mécaniques légères et un embryon d’hébergement animent des sociétés agricoles engourdies, mais ne relancent guère la société locale  ». Décidemment, le diagnostic n’était guère favorable.

Par ailleurs, la station-village n’est pas synonyme d’un positionnement particulier par rapport à la clientèle : elle peut être très huppée, comme La Clusaz, ou beaucoup plus familiale. Elle ne connote pas non plus un niveau précis de difficulté technique, si bien que les « stations-villages se distinguent surtout par leur grande diversité. C’est aussi ce qui en fait la complexité, la richesse et l’intérêt, car, en comparaison, les stations intégrées sont, par définition, beaucoup plus standardisés.

A ce stade, quatre éléments de définition d’une station-village peuvent être proposés :

. 1 Sur le plan territorial, l’antério-rité : Le village a précédé la station, et dans de nombreux cas, l’activité touristique estivale a précédé le développement des sports d’hiver. Cette antériorité revêt une certaine importance en termes d’organisation de la société locale : le développement touristique s’est effectué dans les cadres préexistant de la collectivité locale. Cinquante ou quatre-vingts ans après, même lorsque la population s’est largement renouvelée par l’arrivée de nouveaux acteurs, cette antério-rité structure encore la « station-village ».

. 2 Sur le plan architectural, la présence d’un bâti ancien de qualité  : L’existence d’un village se traduit sur le plan du paysage bâti. L’église, d’anciens chalets, une maison forte ou un ancien relais de poste structurent l’espace bâti et confèrent une plus-value dont les stations ex nihilo, par définition, ne peuvent se prévaloir. La présence de ZPPAUP, à Pralognan par exemple, ou l’inscription de hameaux à l’inventaire des sites, à Champagny ou à Valloire, témoignent de la prise en compte de cette dimension patri-moniale. Bien sûr, ce bâti ancien ne nous est pas parvenu intact  ; dès l’entre-deux-guerres, et plus encore depuis, des hôtels ont été

Figure 35 : Affiche éditée pour les 50 ans de la station de ski d’Arêches-Beaufort. La labellisation AOC du fromage en 1967 a favorisé le maintien d’une activité pastorale rémunératrice, capable de cohabiter avec le tourisme. L’affiche occulte toutefois l’hydroélectricité (trois grands barrages sur la commune) qui constitue le troisième pilier de l’économie du Beaufortain.

construits en lieu et place d’anciennes maisons de village, les formes et les volumes ont évolué, mais des bâtiments phares ont été conservés et sont aujourd’hui valorisés comme autant de témoignages d’une authenticité devenue valeur cardinale de la promotion touristique.

. 3 Sur le plan économique, la per-manence d’une certaine poly-activité  : Depuis plusieurs années, la communication touris-tique du Grand-Bornand se fait toute entière sous le signe de la vache de race Abondance, devenue l’étendard de la station, au centre de toutes les festivités. Cette présence d’un agro-pastoralisme vivant est conçue comme un gage d’authenticité qui donne du sens à la notion de « station-village ». Cette poly-activité ne se réduit d’ailleurs pas à la dimension agricole  : Pralognan ou Aussois conservent une zone artisanale, Villard-de-Lans ou Abondance sont des chefs-lieux de canton et assument ainsi un certain nombre de fonctions tertiaires, mar-chandes ou non-marmar-chandes. Elle signifie aussi que les stations-villages ne sont pas entièrement dédiées au tourisme, qu’une « vraie vie » avec de « vrais gens » y vivent encore (figure 35). Autant que le clocher, l’école communale ou le garage automobile sont des gages d’authenticité.

. 4 Sur le plan de la gouvernance, une certaine auto-organisation de la société locale et de l’activité touristique : Alors que les stations d’altitude ont dû leur création à l’intervention d’acteurs extérieurs, privés et publics, qui se sont assuré la maîtrise foncière et opérationnelle, la société locale a souvent été à l’origine du déve-loppement touristique : les figures du maire, du curé, de l’instituteur, ou d’un artisan revenant de son service militaire chez les chasseurs alpins sont omniprésentes dans les histoires des « sta-tions-villages  ». Dans la majorité des cas, les remontées mécaniques ont été exploitées sous le régime de la régie municipale ; lorsque les diffi-cultés de trésorerie amènent la mairie à envisager la délégation de service public, l’événement est perçu comme une rupture majeure ; et lorsqu’à son tour le délégataire doit jeter l’éponge, le régime de la régie se remet en place presque automatiquement. La préexistence du village fait que, dans presque tous les cas, la station

jouit de l’autonomie communale, alors que dans les stations créées ex nihilo, elle est liée à un chef-lieu situé plus bas dans le versant et dont les intérêts ne sont pas toujours convergents.

Peut-être ces quatre éléments de définition ont-ils une quelconque utilité ; mais alors il faut aussitôt ajouter que, depuis la fin des années 1980 au moins, un fort brouillage s’est opéré, qui tend à réduire de plus en plus certaines des différences entre les stations-villages et les stations nouvelles d’altitude  : le rhabillage des immeubles à grand renfort de bardages, la construction d’un clocher aux Ménuires, le pastiche assumé et caricatural des Arcs 1950, le slogan longtemps utilisé par la Plagne : « Une station, dix villages…  », tout indique que les stations d’altitude ont cherché à capter l’imagi-naire véhiculé par la notion de villages.

Val d’Isère illustre bien ce brouillage  : dès l’origine les auteurs sont mal à l’aise et ne savent s’il convient de la classer comme une station d’al-titude ou comme un village. Le dédoublement des années 1970 avec l’apparition de la Daille, véritable station intégrée à quelques centaines de mètres du noyau villageois fausse encore plus le jeu. Aujourd’hui, le bâti occupe tout le fond du vallon, le clocher émerge à peine au-dessus des toits, et le noyau villageois est bien difficile à identifier. Le maquillage des immeubles à grands renforts de hautes colonnes de pierre en façade contribue aussi à ce brouillage. C’est pourquoi la station-village ne peut être considérée comme un invariant, elle évolue en fonction de l’envi-ronnement touristique.

3. Une trajectoire touristique accidentée (figure 36)

Jusqu’aux lendemains de l’après-guerre, les stations-villages ont connu une sorte d’apogée, en l’absence de toute concurrence. Depuis le début du XXème siècle, des villages toujours

plus nombreux commençaient à s’équiper, et l’étude de Jean Miège parue en 1934 propose des cartes, pages 98 et 102, qui montrent bien cette situation.

La création de Courchevel amorce un tournant décisif, et très rapidement les nouvelles stations vont prendre une avance qui ne se démentira plus. Dès 1956, Courchevel compte ainsi dix remontées mécaniques quand Pralognan n’en a que quatre malgré sa grande antériorité. A partir de 1960, les stations nées du plan neige décupleront encore cet effet de mar-ginalisation. L’avenir des stations-villages paraît rien moins qu’assuré, et c’est là que prennent place les textes de Ravanel et de Préau que nous citions pour commencer.

Toutefois, quelles que soient les qualités fonctionnelles de ces nouvelles stations, il apparaît bientôt qu’elles ne comblent pas toutes les attentes de la clientèle, et qu’il reste de la place pour une offre plus traditionnelle ; petit à petit, on assiste ainsi à un retour en grâce des stations villages, qui ont leurs propres arguments

Figure 36 : Essai de représentation de la trajectoire touristique des stations-villages dans les Alpes françaises du Nord, au cours du 20ème siècle.

à faire valoir. Le matériel promotionnel et les plaquettes publicitaires illustrent ce processus, même si les jeux olympiques de 1992 marquent le triomphe des stations intégrées.

Les slogans ressassés par le marketing touris-tique à partir des années 1990 s’appliquent bien mieux aux stations-villages, par exemple dès lors que l’on met en avant le « ressourcement ». Le regain d’attractivité a donc été général, même si toutes les stations ne tirent pas aussi bien leur épingle du jeu  : La Clusaz a ainsi connu une nouvelle jeunesse, avec le concours des nouvelles glisses et les multiples opportunités qu’offrent les combes des Aravis. A l’opposé, des stations du Queyras comme Ristolas et Aiguilles ont été amenées à désarmer récemment leurs remontées mécaniques…

Le poids des stations-villages dans l’écono-mie touristique actuelle est donc extrêmement variable d’une région à l’autre, et il convient de ne pas le sous-estimer : sur les 324.900 lits touristiques estimés en Tarentaise en 2006, les stations-villages n’en représentaient certes que 9,4 %, mais en Maurienne, elles pesaient pour plus de 62 % des 117.900 lits !

Le statut actuel des stations-villages dépend donc de la façon dont elles arrivent à négocier un certain nombre de contradictions, et à arbitrer entre des ambitions parfois incompatibles, au titre desquelles on peut citer les contradictions entre :

- convivialité et efficacité,

- accessibilité et enneigement garanti, - ancrage et compétitivité.

Même si certains semblent y parvenir, il n’est pas toujours possible de cumuler les avantages de la station-village et les atouts de la station d’altitude fonctionnelle !

Atouts, tentations et difficultés

L’attractivité des stations-villages joue beaucoup sur la saisonnalité : en dépit de leurs efforts répétés depuis leur création et encore démultipliés ces dernières années dans un objectif de diversification, les stations d’altitude

n’ont jamais réellement réussi à faire décoller une saison d’été digne de ce nom. L’été reste la saison phare des stations-villages aux atouts plus diversifiés, à la palette d’activités plus large, au cadre plus accueillant aussi. De la même façon, les stations-villages ont un potentiel beaucoup plus important en termes d’attractivités de nouveaux habitants permanents, alors que les stations d’altitude restent désespérément vides aux inter-saisons. Les nouveaux résidents des stations-villages peuvent d’ailleurs être des acteurs majeurs du tourisme, et même lorsque ce n’est pas le cas, sont souvent très attachés à la fonction touristique de leur village d’élection.

Et même l’hiver, les stations-villages conservent un avantage indéniable pour la pratique du ski nordique, activité difficile au-dessus de 1600-1800 mètres pour des popu-lations sédentaires peu habituées à l’effort en altitude…

Toutefois, les stations-villages ne savent pas toujours lesquels de ces atouts mettre en avant : au dos d’une plaquette promotionnelle de Sixt (Haure-Savoie), 7 logos forment un bandeau hétéroclite (figure), les uns mettant en avant des avantages fonctionnels (grand domaine skiable appelé «  Grand Massif  »), les autres jouant plutôt sur le registre symbolique sans craindre la redondance (« village de montagne » et « plus beau village de France »), d’autres encore privilé-giant plutôt l’ancrage territorial (« Haute-Savoie Mont-Blanc »). Ce brouillage par accumulation des référents prouve cette difficulté à se posi-tionner dans l’offre touristique, et une certaine réticence à jouer des atouts spécifiques, c’est-à-dire à se démarquer.

Ces contradictions sont également illustrées par le cas de Pralognan-le-Vanoise qui s’affirme dans la brochure de l’Office du tourisme de 2006 comme «  dernière station-village de la Tarentaise  ». Avec ses 8.000 lits, Pralognan se trouve entourée de trois des plus grands domaines skiables interconnectés, organisés autour de grandes stations intégrées  : les Trois Vallées, Paradiski (La Plagne + Les Arcs) et l’Espace Killy (Tignes et Val d’Isère). Ce « nain au pays des géants » trouve l’isolement parfois pesant, et

à plusieurs reprises, Pralognan a cherché à relier son domaine skiable à celui de Courchevel  : un premier dossier fut monté dans les années 1987-90, puis en second dossier en 2003-2006, et la question est régulièrement discutée dans les instances municipales. Bien sûr, la situation de Pralognan n’est pas alarmante, et le problème se pose plutôt en termes de croissance de l’activité.

Mais dans d’autres cas, c’est du maintien de l’activité touristique qu’il s’agit  ! La peur du désarmement n’est pas toujours un vain phantasme, et les événements survenus depuis 2007 dans la station d’Abondance l’illustrent bien (article III.32). Depuis plusieurs années, la station était en proie à de grandes diffi-cultés de trésorerie, et au printemps 2007, le conseil municipal vota la cessation d’activités du domaine de l’Essert. Aussitôt, une levée de boucliers démontra l’attachement de la société