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6. La recherche

6.1. Analyse des entretiens

6.2.1. Les représentations de l’ordre et les repères identitaires

Dans un premier temps, il est pertinent de se pencher sur les choix qui ont mené nos témoins à s’engager dans la lutte armée. Comme mentionné plus tôt, selon Cusset (2006), l’individualisation consiste en la capacité de faire des choix et de se définir en dehors de toute appartenance. Cela s’observe très clairement dans le témoignage de Bruno. Il relate le moment où il a refusé d’exécuter les ordres de sa hiérarchie alors qu’il était Lieutenant de Corvette dans la Marine Nationale. : « Je suis petit-fils de haut militaire, fils de haut militaire et j'ai grandi dans cette ambiance là avec une consigne, je voulais depuis mon enfance être Officier de marine comme mon père et hmm c’était mon rêve. [...]». (Extrait du deuxième entretien de Bruno).

Cet extrait met en exergue le processus de socialisation tel qu’il a été défini par Dartiguenave et ses collaborateurs (2012) puisqu’il met en avant les mécanismes par lesquels Bruno a intériorisé certaines valeurs. On s’aperçoit que de par l’histoire familiale et plus

58 spécifiquement la carrière militaire de son père, de son grand-père et même de son arrière-grand-père, Bruno a fini par intérioriser les normes et les valeurs propres à cette collectivité dans laquelle il a grandi. La place des armes est importante dans l’enfance de Bruno. Ce dernier nous raconte quel a été son cadeau d’anniversaire pour ses 10 ans :

Alors j’ouvre cette boîte et la boîte c’était un un fusil un fusil euh cartouches calibre euh 20 ou calibre 16 je ne me souviens plus hmmm [...] c’était magnifique. « C‘est quoi ça ?

» il [son père] dit : « ça c’est un vrai fusil parce que maintenant je sais que tu sais l’utiliser et avec ça on va aller tirer chaque fois que je serais ici on va aller tirer tous les weekends. (Extrait du premier entretien de Bruno)

Les normes établies sont celles inhérentes au monde militaire et étaient celles vers lesquelles Bruno voulait alors adhérer depuis sa plus tendre enfance (en voulant aller tirer avec son père) mais aussi en faisant le choix de débuter une carrière dans l’armée à l’âge de 16 ans. On voit le même type de phénomène dans le récit que nous fait Manuela. Lorsqu’elle nous parle de son enfance, elle nous raconte une bêtise qu’elle avait faite lorsqu’elle avait 7 ans.

On vivait dans une grande maison [...] je crois et on on avait un logement où il y avait quand même une salle une grande salle où on donnait des cours à d’autres personnes euh aussi communistes il y avait tout un salon avec les tableaux les chaises et tout disposés pour des réunions et pour euh tout ce qu’il y avait par rapport au parti communiste [...] et mon père était chargé de gérer tout ça dis comme ça chez lui il avait partout euh les journaux de du Parti Communiste il y avait des propagandes des flyers autour de ce qu’était le Parti Communiste et tout. Moi je je me souviens de de jouer avec ces trucs de voir ces trucs partout et de voir beaucoup de monde qui arrivait et certaines soirées pour parler pour pour je sais pas pour se réunir je me souviens. Et j’avais certains qui venaient toujours chez moi me dire des choses parce que j’étais la petite hmm et à et à ce moment-là je commençais les études dans une petite école à côté de chez moi mais c’était une école euh de Sœurs [...] c’est à dire c’était un peu religieux (elle sourit) [...] et l’histoire qui s’est passée c’est que voilà j’avais je crois 7 ans j’étais en première ou deuxième et [...] un jour je ne sais pas pourquoi mais j’ai pris un groupe de flyers et pis je les ai amenés à l’école et à un moment donné tout le monde est sorti des salles de classes je je restais dedans et j’ai ouvert une fenêtre et j’ai commencé à répartir les flyers que j’avais chez moi. (Extrait du premier entretien de Manuela).

Ce second extrait nous montre le processus de socialisation par lequel Manuela a progressivement intériorisé les normes et les valeurs du groupe social dans lequel elle a

59 grandi, ici le Parti Communiste. Évoluant avec des personnes appartenant à ce groupe et les valeurs qu’ils prônaient, Manuela les a intériorisées pour les faire siennes. Nous l’avons vu, c’est donc dès la petite enfance que les processus de socialisation s’établissent pour donner une direction à la logique d’action de nos témoins. Si la socialisation est à l’origine de certains schèmes d’actions, il est également une autre notion essentielle dans les récits de vie de nos deux témoins : l’auto-déterminisme.

En reprenant le récit de vie de Bruno, on remarque rapidement l’extrait qui explicite au mieux cette notion. Il relate qu’à 20 ans, jeune diplômé, il reçoit l’ordre de renforcer les rangs et l’action de la police lors d’un mouvement de grève national avec sous son ordre 120 hommes.

Cet ordre implique, éventuellement, de tirer sur des civiles qui manifestent alors. Il explique ensuite :

[...] Donc j’ai reçu cet ordre-là et en plus tous les fusils étaient chargés avec des balles réelles, qu’on pouvait utiliser si nécessaire...contre la population civile. [...] C’était les consignes. À ce moment-là je me suis adressé au Capitaine de frégate. J’étais sous...

sous ses ordres et je lui ai dit « mon capitaine je vous demanderai de me faire arrêter.

Immédiatement. Parce que cet ordre-là je ne le ferai pas, je ne le fais pas. Plus encore.

Je vais demander aux gens sous mes ordres de ne pas obéir à ça » [...] De ne pas obéir.

De ne pas faire partie du groupe de répression qui se préparait pour attaquer la population civile. Ce gars, qui avait été un élève de mon père m'a appelé de mon nom me dit « écoute réfléchis, tu viens de d’ouvrir ta carrière militaire comment est-ce que tu fais ça, ça va pas ? » [...]. C’est quelqu'un qui appréciait énormément mon père, qui respectait énormément mon père. Il m’a demandé, il m’a presque supplié de pas faire ça. J’ai dit « négatif (XXX) [...] » Effectivement j’ai été arrêté par la police navale.

Incarcéré, arrêté. Après les choses se sont calmées un petit peut quelques semaines après. Et j’ai eu la possibilité simplement de me tirer. Et j’ai déserté.(Extrait du deuxième entretien de Bruno).

Cet extrait met en évidence les processus d’individualisation mais on peut également le rapprocher de la notion d’autodétermination. Pour rappel, cette dernière, se définit comme l’ensemble des capacités qui permettent à un individu d’agir et d’être libre de ses choix (Haelewyck& Nader-Grosbois, 2004, p.174). Malgré sa formation, sa hiérarchie et son histoire familiale, Bruno a fait le choix de s’opposer à l’ordre qui lui était donné car il était contraire à ses valeurs morales et il l’explique : « ce que j'ai appris moi c’est que si nous sommes militaires dans ce pays, c'est pour défendre notre pays et notre peuple. Au cas où...

60 Pour moi c’est le seul principe valable. ». (Extrait du deuxième entretien de Bruno). Il s’est alors différencié de la collectivité à laquelle il appartenait, l’excluant de par ce fait même du groupe, ici l’armée. Cette exclusion se traduit par une sanction privative de liberté. Bruno explique avoir été arrêté et incarcéré par la police navale pour avoir fait opposition à sa hiérarchie en n’obéissant pas à l’ordre qu’il lui avait été donné. On retrouve dans cet extrait une forme d’atteinte au « moi identitaire » telle que proposé par Braud (2003). Il conçoit le

« moi identitaire » comme l’ensemble des schèmes cognitifs qui sont étroitement liés à des projections émotionnelles et qui sont productrices de sens pour les sujets leur permettant de se positionner dans une collectivité donnée. Nous l’avons vu, il existe trois pôles principaux qui définissent le « moi identitaire » selon Braud (2003). On trouve (1) l’identité physique ou corporelle, puis (2) les valeurs et enfin (3) l’identité personnelle. Le second pôle que constituent la morale et/ou les valeurs vont orienter la ligne d’action du sujet tout au long de sa vie. Ce dernier va ajuster sa conduite en lien avec les valeurs qu’il porte et lui permettent de légitimer et justifier sa conduite. L’ordre reçu par Bruno portait atteinte directement à ce pôle identitaire mettant dès lors éventuellement à mal son « moi identitaire ». La violence symbolique est source de souffrance notamment pour le « moi identitaire » (Braud, 2003, p.36). En n’exécutant pas l’ordre, Bruno porte une transformation sur son identité personnelle en se détachant de la collectivité que représente l’armée. La souffrance éprouvée par Bruno à ce moment précis, lorsqu’il reçoit l’ordre exprime un malaise qu’il est important de souligner.

Notre hypothèse est que non seulement son « moi identitaire » a été atteint, mais les repères et représentations qui étaient jusqu’alors considérées comme justes et pertinentes sont remis en question. On retrouve un processus semblable dans un extrait tiré du deuxième entretien effectué avec Manuela. Elle relate être retournée dans son pays d’origine après ses études :

Alors je commençais aussitôt les études là-bas pour essayer de m’intégrer un petit peu dans cet heu [nom du pays d’origine] que j’avais laissé 5 ans (XXX) avant et puis eh j’avais beaucoup changé en fait dans le sens où j’avais grandi dans dans un autre monde et puis vraiment ça m’a choqué et la [nom de ville] auquel je suis arrivée bah je voyais beaucoup de pauvreté, beaucoup d’enfants dans les... dans les feux rouges en train de [sniffer].

La réalité observée à ce moment-là par Manuela a mis à mal ses valeurs et sa morale. Nous observons une différence entre les valeurs portées par Manuela et la réalité qu’elle a pu voir en retournant dans son pays. Le « moi identitaire » est dès lors touché remettant, comme pour Bruno, en question ses repères et représentations la poussant à ajuster sa conduite en intégrant

61 la militance armée. Dans le cas de Bruno, nous retrouvons une forme de violence symbolique par ébranlement des repères (identitaires) telle qu’elle est définie par Braud (2003). Ici les repères identitaires sont en fait constitués des représentations de l’ordre qui permettent à l’individu de se situer dans l’environnement dans lequel il évolue. Ces représentations de l’ordre produisent du sens puisqu’ils permettent à un sujet de se positionner dans son environnement par rapport aux autres et limitent l’incertitude. Cette forme de violence symbolique se distingue des autres par le fait que celui qui la subit souffre d’une profonde remise en question de ses repères identitaires et par conséquent de ses représentations de l’ordre. En outre, il a été démontré au travers de certains extraits que ces repères identitaires sont le fruit d’une construction longue et ordonnée qui s’effectue tout au long de la vie. Le repères de Bruno se traduisaient alors essentiellement - jusqu’au refus d’exécuter l’ordre - autour des valeurs militaires qui lui ont été transmises par sa famille. En recevant l’ordre, les valeurs et représentations de Bruno deviennent l’objet d’une dissonance. C’est ce manque de cohérence et cette dissonance entre ses propres représentations et ses valeurs qui vont le pousser à évoluer. Cet épisode est extrêmement déstabilisateur et transforme les représentations de l’ordre de Bruno qui va ensuite s’engager dans la militance armée. D’un autre côté, on a pu le voir, les repères de Manuela se sont construits au travers de la militance de son père durant toute son enfance et bien après. La réalité dont elle a été témoin en revenant dans son pays d’origine plusieurs années après l’avoir fuit - la pauvreté qu’elle a observée - venant confirmer ses repères identitaires et les représentations de l’ordre.

Nous allons nous pencher sur l’engagement dans la militance armée à proprement parler. Grâce aux récits de vie en notre possession, il est possible de dégager certaines récurrences quant aux choix de s’engager dans la militance armée. Premièrement, nous avons Bruno qui, après avoir refusé d’exécuter un ordre dans la Marine Navale, s’est fait arrêter quelques temps puis a pu déserter se retrouvant en fuite. Il relate les différentes rencontres qui l’ont progressivement poussé à intégrer la lutte armée :

J’arrive à [nom d’une ville], pas de contact avec ma famille. Pendant des mois, des des informations en direct comme quoi j’étais vivant, j'étais bien. Très vite. À l'époque il y avait pas d'informatique. De toute façon en tant que déserteur je savais qu’ils me cherchaient partout. Tous les services de toutes les forces armées en fait et tous les services de renseignement. Donc je suis certain ils me cherchaient partout. Ca je le savais. [...] Je me suis inscrit immédiatement à [l’Université]. Et je peux rentrer immédiatement ou presque. Le soir j’avais des amis qui m'avaient reçu, j’aidais ces

62 amis à des activités. [...] Des gens, des artisans très très spécialisés et eux ils m’ont mis en contact avec d’autres amis, et comme par hasard ces amis-là. Je les connaissais depuis l’enfance. Et ces amis-là, un couple en particulier était déjà militant de la jeunesse communiste. [...] Pis j’ai commencé à fréquenter, [...] des jeunes personnes qui militaient dans la jeunesse communiste et euh je me suis approché de la jeunesse communiste. Et je commençais une militance et je voyais que beaucoup de gens étaient très méfiants par rapport à moi. [...] Il il y a eu des gens qui qui m’ont cru, qui ont accepté que je commence la militance et (XXX) de la militance je commençais à fréquenter des syndicats et des quartiers populaires à [nom d’une ville]. [...] J’ai commencé à visiter et à fréquenter dans un travail politique permanent de plus en plus de quartiers, de plus en plus de syndicats, de plus en plus de jeunes et je rentre en contact avec la [nom d’une organisation]. Qui avait été créée par le Parti Communiste et qui avait une activité extrêmement importante auprès des jeunes qui travaillaient dans des usines, services publics, un petit peu partout.(Extrait du deuxième entretien de Bruno).

Au travers de cet extrait, on remarque que l’engagement de Bruno dans la militance armée a été largement influencé par des rencontres et des connaissances qu’il a faites après avoir déserté, vivant alors en clandestinité dans une ville. Or, comme le souligne Crettiez (2010, p.18), la violence est le résultat d’un processus de socialisation spécifique à un individu mais également le produit d’un enchevêtrement de rencontres qui peuvent favoriser l’entrée dans la militance. Le recours à la violence, ici en intégrant peu à peu la militance armée, découle nécessairement des interactions entre les individus qui influencent alors la logique d’action d’un sujet. L’individu s’inscrit progressivement dans une nouvelle collectivité, transformant les significations qu’il donne à ses actions et influençant ses choix de conduites. La nouvelle collectivité fait référence dans cet extrait à la militance de gauche. Il est intéressant de s’apercevoir que nous assistons au même processus dans le parcours de Manuela. Elle nous explique comment elle s’est familiarisée avec des personnes militantes :

Alors je suis arrivée à Cuba et là-bas j’ai fait des études en journalisme. Finalement pour moi c’était très important de de d’avoir fait euh 5 ans là-bas à Cuba parce que j’ai découvert tout un autre système politique et social et puis j’ai connu beaucoup de gens qui venaient d’autres pays de l’Amérique Latine, du Chili ou il y avait beaucoup de de personnes qui sont parties à cause de la dictature au Chili surtout et puis il y avait des gens du Mexique, des gens d’Équateur et de partout un petit peu des Brésiliens aussi et

63 c’était surtout des gens bien sûr (elle s’éclaircit la voix) qui avaient un un comment dire ses parents étaient toujours dans la Gauche de l’Amérique Latine parce que c’est pour ça aussi d’une certaine façon qu’ils étaient à Cuba. Cuba elle a servi comme un pays de refuge pour certains d’entre nous et pis aussi un pays d’accueil pour les gens qui voilà qui échappaient voilà aux problèmes de gouvernement dans les différents pays et alors pourquoi je dis que c’était très important parce que d’une certaine façon ça a marqué un peu ma vie dans le sens où tous les amis que j’avais là-bas c’était des gens qui venaient vraiment de la Gauche de l’Amérique Latine et de partout [...] au Salvador, au Nicaragua et même de de l’Afrique parce qu’il y avait des gens de l’Angola, d’Éthiopie mais tout le monde était engagé dans la Gauche alors c’était vraiment comme si on vivait dans un autre monde. (Extrait du deuxième entretien de Manuela)

Comme pour Bruno, Manuela a fait de nombreuses rencontres et connaissances dans son parcours notamment lorsqu’elle était à Cuba. Elle le dit d’ailleurs très clairement que toutes ces rencontres ont marqué sa vie, sous entendant alors qu’elles ont participé à son choix de s’engager dans le militantisme armé. En effet, « maints travaux de sciences sociales ont démontré que l’adhésion à un groupe armé résultait souvent d’un choix collectif. » (Bosi, 2012, p. 176). L’engagement dans la militance armée des deux témoins relève d’un processus d’interaction entre des individus appartenant à un même collectif, ici des organisations de gauche. Ce choix collectif va entraîner le recours à la violence d’une certaine manière. Il a été montré que « l’appartenance à des réseaux d’interconnaissance tramés de liens forts (relations familiales, groupes d’amis ou d’élèves, communautés locales...) contribue à forger la conviction selon laquelle l’utilisation de la violence est nécessaire, tout en atténuant le sentiment de responsabilité individuelle. » (Bosi, 2012, p. 176). La vie en communauté, l’appartenance à un collectif donné, les liens qui se construisent entre les individus d’un même groupe légitiment dans une certaine mesure le recours à la violence. La responsabilité individuelle s’efface au profit de celle du groupe et de celle de l’individu envers son groupe.

Dans les extraits, nous ne sommes pas parvenus à trouver un exemple de recours à la violence mettant en évidence ce principe. Cependant, un extrait permet de mettre en lumière l’importance du collectif par rapport à l’individu. Manuela relate son expérience dans la militance armée sur des camps.

C’est-à-dire surtout quand tu vois que la vie en collectif ça dépend de que les choses fonctionnent bien et c’est vrai que quand on est dans, dans un campement [d’une organisation militante] tout le monde dépend de tout le monde, que les choses se fassent

64 le mieux possible. C’est-à-dire si tu vas faire un repas il faut pas que que le riz soit brûlé parce que sinon c’est tout le monde qui va avoir des problèmes parce que personne ne va pouvoir manger ce riz brûlé. Alors c’est une responsabilité que tu as de faire bien à manger, finalement aujourd’hui toi tu le fait pour 60 personnes, demain c’est un autre qui va le faire et que toi tu seras en train de manger ce repas alors c’est une responsabilité collective que on qu’on construit et c’est pour le riz que c’est le plus élémentaire mais c’est aussi pour la vie même, c’est-à-dire si je suis très bien mes cours de « comment manipuler une arme, comment faire ci, comment faire ça » alors ça sert seulement pas seulement à moi mais ça nous sert à tout le collectif et je pense que cette… c’est essentiel ce qui est transmis là, c’est la vie en collectif qui est… tout le monde dépend de tout le monde en fait et mieux tu fais les choses mieux c’est pour tout

64 le mieux possible. C’est-à-dire si tu vas faire un repas il faut pas que que le riz soit brûlé parce que sinon c’est tout le monde qui va avoir des problèmes parce que personne ne va pouvoir manger ce riz brûlé. Alors c’est une responsabilité que tu as de faire bien à manger, finalement aujourd’hui toi tu le fait pour 60 personnes, demain c’est un autre qui va le faire et que toi tu seras en train de manger ce repas alors c’est une responsabilité collective que on qu’on construit et c’est pour le riz que c’est le plus élémentaire mais c’est aussi pour la vie même, c’est-à-dire si je suis très bien mes cours de « comment manipuler une arme, comment faire ci, comment faire ça » alors ça sert seulement pas seulement à moi mais ça nous sert à tout le collectif et je pense que cette… c’est essentiel ce qui est transmis là, c’est la vie en collectif qui est… tout le monde dépend de tout le monde en fait et mieux tu fais les choses mieux c’est pour tout