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Les infrastructures dans la pensée économique

Dans le document Les infrastructures de transport routier (Page 33-36)

développement : d’une causalité simple à une interaction conditionnée

5. Les infrastructures dans la pensée économique

Pour découvrir l’évolution historique du concept des infrastructures dans la pensée économique ; il faut voir comment il s’est positionné par rapport à chaque montée de courant économique1 :

1 Idem. pp : 4-5 2 Ibid. pp : 4-5

21 a. Les infrastructures pour Karl Marx

Cette pensée a donnée naissance au concept d’infrastructures. Il a été utilisé pour désigner l’ensemble des facteurs de production et la base matérielle sur laquelle la société pourrait exercer ses activités et bâtir les superstructures idéologiques propres aux domaines multiples tels que les droits, les religions et les politiques. Pourtant, Marxi a préféré les appeler de structure économique de la société (plateforme sur laquelle la loi et la politique se concrétisent).

Etymologiquement, de l’allemand praxis : fondement en philosophie allemande. Marx a qualifié la « grundlage »ii par infrastructure et non pas par structure. D’ailleurs, pour lui, le sous-développement est résultant de l’impérialisme qui handicape toute tentative de développement.

La théorie du développement pour Marx dépend de l’éradication de l’impérialisme qui enracine la domination de toutes les structures et si on veut réaliser un développement, on doit instaurer tout un nouveau système de production.

b. Qui a dit que les infrastructures sont déterminantes pour le développement ?

C’est durant les années soixante que les économistes ont tenté pour les premières fois de répondre aux questions: comment investir ? Comment orienter et où orienter les fonds ? Et ce dans une ambition de repérer les comment de la croissance des pays industrialisés et de chercher les conditions de réussite pour les économies sous- développées qui avaient besoin d’un départ. Des économistes tels que P. Rosenstein- Rodaniii et Hirschmaniv ont soutenu la théorie marxiste qui considère les infrastructures comme motrices et déterminantes du développement.

1 R. GENDARME, « L’évolution du concept d’infrastructures dans l’analyse du développement », dans

BROT. J et GERARDIN. H , «Infrastructures et développement », Actes des 15èmes journées sur le développement organisées par l’Association Tiers-Monde, avec l’Université d’Artois, l’INRETS- TRACES de Lille et le Pôle de recherche et d’études Lorraines sur l’urbain et le développement économique et social, L'Harmattan, Paris, 2001, pp : 58-63

i Karl MARX : un historien, journaliste, philosophe, économiste, sociologue, essayiste, théoricien de la

révolution, socialiste et communiste allemand. Il est connu pour sa conception matérialiste de l'histoire, sa description des rouages du capitalisme, et pour son activité révolutionnaire au sein du mouvement ouvrier.

ii Ça veut dire « fondement ou base » d’après le dictionnaire de Larousse, consultable en ligne sur :

http://www.larousse.fr/dictionnaires/allemand-francais/Grundlage/270181

iii Paul Narcyz Rosenstein-Rodan : un économiste polonais, formé en Autriche et considéré comme l'un

des pionniers de l'économie du développement.

iv Albert Otto Hirschman : un économiste américain de formation et un socio-économiste hétérodoxe. Ses

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D’après P. Rosenstein-Rodan, les infrastructures représentent le capital social minimum nécessaire pour un décollage de l’économie, elles ne sont pas directement productives et leurs effets sont multiples tels que la réduction des coûts et la facilitation de la communication.

Albert Hirschman, quant à lui, il a repris les travaux d’analyste de la croissance déséquilibrée de Rosenstein-Rodan afin de distinguer entre les infrastructures économiques et sociales. Il a proposé une stratégie de développement par saccade (afin de créer un cheminement entre la priorité des infrastructures et celle des activités productives). Les investissements publics et privés ont aussi fait partie des conclusions de Hirchman parce que, selon lui, cette répartition orientent les éléments d’une manière efficace (peu importe le volume de l’investissement).

c. Le point de vue de l’économie géographique et du développement polarisé

De nos jours, la notion géographique s’est imposée dans les analyses de développement et la dimension spatiale est devenue descriptive dans plusieurs domaines, notamment l’économique (pôle, ville attractive pour les hommes et les activités,…etc.). Donc d’après les économistes, le défi est de rendre les territoires plus accueillants et plus attractifs à travers les programmes de projets d’infrastructure et la recherche de la croissance dans tous les domaines d’activités (superstructure). Ces choix politiques doivent aller en convenance avec l’existence ou non de pôles pour tirer profit le maximum de l’interdépendance et de la complémentarité des infrastructures.

Dans les économies en développement dont la plupart de la population était jusqu’à la fin du vingtième siècle rurale, on a repéré vite le besoin de doter les territoires d’infrastructures de formation, de santé et de transport pour pouvoir réaliser un essor économique et puis, améliorer le niveau de vie, le pouvoir d’achat et les conditions d’activité en général.

En fait, on peut remarquer que c’est toujours la théorie de développement qui insistait sur le rôle déterminant des infrastructures, cette fois-ci, c’est l’économie géographique qui considère le pôle, lui-même, comme un moteur de développement.

d. La nouvelle économie publique sur ligne d’importance des infrastructures

Vers la fin du siècle passé, des écrivains ont reposé la question du rôle de l’Etat (Vickry, prix Nobel 1996 en économie). Selon cette nouvelle tendance, l’Etat joue un rôle prédominant dans la collecte du financement pour la fourniture des infrastructures

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donc, il doit mettre en place un bon système de tarification pour garantir l’efficience des ressources et réduire le déficit. Autrement dit, l’objectif de cette nouvelle vision d’économie publique est de faire réagir l’Etat aux contraintes de l’équilibre partiel pour atteindre l’équilibre général.

La nouvelle économie publique préconise, elle aussi, que les infrastructures de transport sont des vecteurs de développement mais à condition de la bonne gestion tarifaire.

II.

Notions sur le développement économique

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