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2 Le loup et mythologie grecque

B- Le loup garou, figure mythologique forte et redoutée

2- Les guerriers homme-animal comme protecteur du clan

Dans la mythologie nordique, on rencontre fréquemment des références aux guerriers berserker, des guerriers-prêtres particulièrement puissants. Si l’origine exacte du terme semble discutable, en revanche, la plupart des explications qui en sont données tendent vers la même considération. Deux d’entre elles marquent particulièrement les esprits : la première viendrait du norrois ber särk autrement dit « chemise en ours »92 tandis que la seconde viendrait du norvégien berr särk ou « poitrine nue ».

Régis Boyer estime que c’est la

combinaison des deux qui serait

l’explication la plus probable93. Considérant que ces guerriers se battaient à découvert, en l’absence d’armure, autrement de chemise, mais dotés d’une force animale (celle d’un ours) dont il porte la peau, autant par symbole que pour sa survie compte- tenu des températures glaciales.

Comme dans la majorité des tribus indiennes d’Amérique, les berserkers auraient eu un totem, animal protecteur leur apportant la force nécessaire pour des combats sanguinaires. Parmi les trois animaux mentionnés couramment autour de ces guerriers-prêtres, on trouve l’ours, le sanglier ou le loup. Conduits en transe avant chaque combat par des cérémonies leur permettant d’être habités par leur 92 STURLUSON, Snorri, Saga des Ynglingar, traduit de l’islandais par Ingeborg Cavalié, éditions Porte

glaive, 1991, 185 p

93 BOYER, Régis, Saga d’Egill Skallagrimsson, op. cit. Statue  guerrier  berserk,  

esprit animal, les berserkers font partie des combattants les plus sauvages. Leurs affrontements sont décrits de façon bestiale dans les récits mythologiques de l’époque les sagas, dont quelques exemples nous sont parvenus. « Des exclamations fusèrent. Les bersekers hululèrent. Bjarki maintint Agnar sous son pied, un couteau à la main. Hjalti avait tiré son épée Gardedo, et de derrière la lame souriait à la dizaine d’hommes qui grouillaient et grommelaient devant lui »94. La saga de Hrolf Kraki95 décrit le déroulement d’une initiation d’un jeune souhaitant atteindre le grade de guerrier berserker. L’initié se devait de pratiquer un rite de sacrifice de l’ours avant de boire son sang, permettant alors à l’esprit de la bête de l’envahir et faire de lui un guerrier-prêtre à part entière. Ce dernier aurait ainsi obtenu un double pouvoir : d’une part une force décuplée et de l’autre le Hamrammr ou potentiel de métamorphose. Cette dernière aptitude lui permettait tout autant d’être perçu différemment de la réalité que de prendre l’apparence de son animal totem. Cependant, la prise de pouvoir de l’animal ne pouvait exister qu’en l’absence de l’esprit humain, déconnecté par le rituel souvent chargé de substances hallucinogènes.

La saga des Ynglingar96 mentionne que les guerriers d’Odin allaient sans cotte de maille, « enragés comme des chiens ou des loups, mordant leurs boucliers, forts comme des ours ou des taureaux. Ils tuaient des gens, mais eux, ni feu ni fer ne les navraient97. » Cette référence à la « fureur des berserkers98 » confirme la peur tout autant que l’espoir que les peuples accordaient à ces guerriers-prêtres selon leur position lors du combat, ami ou ennemi. Le rituel avait d’autant plus d’importance qu’il devait tout comme les combats, les conduire soit à la mort, soit à la survie. Dans ce dernier cas, les jeunes gagnaient le droit d’arborer un tatouage rituel, composé d’une forme de loup, d’un serpent se mordant la queue et du symbole du clan. C’est la fureur déclenchée par l’esprit animal qui va donner aux guerriers leur capacité à combattre jusqu’à leur dernier 94ANDERSON, Poul, La saga de Hrolf Kraki, traduit par Durastanti Pierre-Paul, Folio SF, collection Paris

poche, 2006 p. 15

95 idem p. 17

96 STURLUSON, Snorri, Saga des Ynglingar, op. cit. p.n.c.

97 ELEAZAR, Tau, La magie du grand nord, éditions Lulu, Paris, p. 104 98 ibidem

souffle, les rendant plutôt résistants face aux blessures et à la peur. Des témoignages, comme chez Tacite « on emporte aussi au combat des totems et attributs divins dont certains sont retirés du bois sacré 99». En revanche, il ne souhaite pas parler d’autres créatures éventuelles, attestant que sa connaissance n’est que fragmentaire, ce qui tendrait à mettre en valeur les éléments qu’il expose, les considérant visiblement comme bien plus étayés que de simples croyances ayant trait à des monstres. « Tout le reste n’est que racontars. Les Hellusiens et Oxiones auraient des visages et des faces d’humains, des corps et des membres d’animaux. De cela je ne parle pas, étant donné que je n’en suis pas plus informé100 ».

Sénèque lui-même tiendra des propos semblables sur les Germains et leur capacité à combattre. « Tous ces peuples que leur sauvagerie rend libres, sont comme des lions et des loups : ils ne peuvent servir mais tout aussi peu commander. Car leur force n’a rien d’humain, elle relève d’un naturel sauvage sur lequel on n’a pas prise. Or personne ne peut diriger s’il n’est apte à être dirigé. Ainsi, le pouvoir a pratiquement toujours été exercé par des peuples qui vivent sous des cieux plus cléments. Ceux qui sont exposés aux frimas du nord ont des natures farouches, et, comme dit le poète « semblables à tout point à leur ciel101 ».

99 TACITE, Germania, III, p. 60 100 TACITE, op.cit. p 62 101 SENEQUE, Ira, II, 15, 4-5

Pour Sénèque, il y a une sorte de propension à être sauvage dans le nord, ce qui fait de ces hommes des gens très indépendants, mais de ce fait des peuples incapables de se gouverner. Les tempêtes du ciel seraient alors un reflet des échanges entre populations et tourments qui animent ces hommes à la limite de la sauvagerie, sorte de chaînon manquant entre l’homme et l’animal : ni tout à fait l’un, ni tout à fait l’autre. Plus prosaïquement, le comportement agressif peut s’expliquer autrement puisque scientifiquement, on trouve comme explication à la fureur des berserkers l’ingestion de l’amanite muscaria. L’auteur, qui s’est beaucoup occupé de toxicologie, et particulièrement de poisons végétaux comme les champignons, reconnaît un certain nombre de symptômes au travers des narrations de ces fables sur une race légendaire de géants ayant existé avant l’introduction du christianisme. On les appelait Berserker, et ils étaient réputés pour être parfois sujets à des accès de fureur.

L’auteur décrit ensuite lesdits symptômes pour accentuer encore l’aspect physiologique après consommation du champignon, faisant un écho scientifique aux descriptions littéraires des guerriers-fauves en pleine fureur dont nous avons parlé précédemment.

« Le malade éprouvait d‘abord un grand refroidissement ; ses membres tremblaient et ses dents claquaient avec force. Le visage se tuméfiait, changeait de couleur ; bientôt se manifestait une grande irritabilité, passant même sans excitation à une fureur complète102 ». Marqués autant physiquement que par la fureur, les hommes concernés avaient de quoi effrayer et faire penser à une métamorphose réelle, prêts à exploser de rage à la moindre contrariété. Mais ce changement physique s’accompagne d’une attitude brutale, fort utile à la survie du clan, mais renvoyant à l’aspect bestial du loup ou de l’ours. « Pendant ce 102 SENEQUE, op. cit. 4-5

paroxysme, la force de ces hommes était doublée ; ils devenaient insensibles à toute espèce de douleur physique ; tout raisonnement et tout sentiment humains étaient tellement suspendus qu’ils ressemblaient à des animaux féroces, dont ils poussaient les cris sauvages, détruisant tout ce qui se trouvait à leur portée, maison, foyer, ami, ennemi. Comme toujours, une grande prostration, pouvant durer plusieurs jours, succédant à cet accès de fureur103 ».

Ainsi anesthésiés par la drogue et auréolés de rage animale, ces guerriers se jettent sur l’homme, l’ennemi du clan, comme un fauve sur sa proie, la bave aux lèvres, portrait d’une créature hybride paraissant même surhumaine en ne réagissant ni aux blessures, si à la peurs. De tels spectacles ne pouvaient qu’impressionner leurs spectateurs et se diffuser dans les récits populaires, attestant encore de l’existence de telles créatures, diffusant le mythe pour les générations à venir, au travers de récits sur des créatures hybrides effrayantes mais tellement efficaces dans leur rôle.

L’auteur insiste par ailleurs sur le rôle du christianisme dans l’arrêt de certaines habitudes païennes conduisant à consommer des substances toxiques en raison de croyances spécifiques. « Ajoutons encore que le mal des berserkers disparut, vers le XIè siècle, avec l’introduction du christianisme, époque à laquelle la morale commença à s’épurer, et où les hommes cessèrent de mâcher ce redoutable cryptogame, dont les effets doivent être assimilés à ceux de l’opium et du

haschi.104 ». L’effet de la drogue est sans conteste une des raisons de la propagation des histoires qui se renforce d’autant à travers les siècles qu’elle conserve son effet sur les hommes, voire se renforce. Ainsi, des guerriers sanguinaires sous l’influence de drogues traversent les siècles pour aller jusqu’à

103 SENEQUE, op. cit. 4-5

104JUGLAR, Eugène, Rapport lu à la société d’agriculture, de commerce, sciences et arts

de la Marne, lu lors des séances des 15 décembre 1877, 4 et 16 janvier 1878, in Le

Règne végétal de Norwège, devant servir l’histoire des plantes spontanées et cultivées du nord, par le docteur Shubeler, impr. T. Martin, 1878, ; édition consultée sur Gallica,

une époque récente, lors de laquelle des soldats nazis, dont le sobriquet renvoie aux loups ou plus fréquemment chez les assassins et autres kamikazes105.

Roger Boyer note toutefois une évolution de l’image du guerrier dans les sagas nordiques. En effet, si dès l’origine la fureur et la violence des guerriers- prêtres sont mentionnées avec force détail mais avec une certaine admiration, peu à peu le ton change. Le guerrier sanguinaire devient fréquemment dépeint comme une brute sans cervelle qui sera finalement vaincue par un héros plus rusé. Rendu plus lent et affaibli intellectuellement par la drogue, le guerrier ne bénéficie plus de son avantage musculaire face à l’adversaire malin, qui peut retourner la situation, rendant à l’homme tous ses attributs valorisants. C’est à nouveau la victoire de l’homme sur la bête. Comme nous le verrons ultérieurement, Claude Lecouteux considère que la peau de l’ours ou du loup de la mythologie nordique est « une forme de ce que la religion catholique nomme âme, attributs des hommes par excellence106 » même si d’autres théories considèrent que la bestialité serait plutôt un attribut des dieux et démons œuvrant sur terre.

3) La métamorphose

Nous avons vu précédemment qu’Ovide proposait des versions de transformations qui n’avaient pas vocation à être éternelles et qui pouvaient être brisées au bout de neuf ans si la bête s’abstenait de goûter la chair humaine. Il existe de multiples références à la numérologie pour ce qui concerne le loup garou. Ainsi, le chiffre neuf revient dans d’autres écrits d’intellectuels de l’Antiquité, symptôme de la direction prise vers l’explication par des rites, guérisons… qui vont devenir majeurs au Moyen Age, notamment en plein cœur de la lutte contre la sorcellerie.

105 Kamikaze : En 1944-1945, pilote japonais volontaire pour écraser sur son objectif un avion chargé

d'explosifs ; cet avion lui-même, dit aussi avion-suicide. (Au nombre d'un millier environ, les kamikazes causèrent de très lourdes pertes à la marine américaine.) Tournier Maurice, Les langages du politique, ENS de Lyo, 74/2004, p 147-149Assassin : évolution du mot d’après l’arabe Il s’agit du terme-racine « Assas », Asl, Usûl, c’est-à-dire « base, source, principes, fondements » de la foi islamique. Les Assassiyoun étaient des fondamentalistes religieux, les « vrais croyants » qui défendaient leur foi en attaquant les intrus jusqu’à mourir pour tuer.

Pline l’ancien narre une autre histoire, qui s’appuie sur les travaux d’un intellectuel grec. « Selon Evanthe, écrivain grec non sans autorité, les Arcadiens disent dans leur légende qu’un membre de la famille d’un certain Anthus est tiré au sort parmi les siens et conduit au bord d’un étang de la région, que là, après avoir suspendu ses vêtements à un chêne, il traverse l’étang à la nage et gagne les solitudes, s’y transforme en loup et vit en troupe avec ses congénères pendant neuf ans. Si durant ce temps il s’est tenu à l’écart des hommes, il retourne à son étang et après l’avoir traversé il reprend la forme humaine mais il est vieilli de neuf ans107 ». On constate ici qu’un rituel

permet de changer un individu pris au hasard en bête. Il ne s’agit pas ici d’un châtiment quelconque mais, semble-t-il, plutôt d’une tentation : si l’homme désigné peut y résister il est récompensé en reprenant son existence humaine. On peut tout de même pointer l’idée d’une certaine indécision car à la fois l’homme est récompensé d’avoir tenu bon et en même temps il est « puni » par la perte de neuf années qu’il aura subie, loin des siens, vivant comme une bête, sans contact humain.

Mihaela Bacou considère pour sa part qu’un texte comme celui de Pline, qui met en scène un volontaire changé en loup en traversant une rivière, et ce pour une durée de neuf ans a pour vocation de prôner des valeurs collectives. En effet, la condamnation (par tirage au sort) est limitée dans le temps et ne comporte qu’une seule interdiction : celle de manger de la chair humaine. « La finalité n’est pas de se transformer en loup, mais de retourner parmi les hommes108 ». Ce rite d’initiation prend une forme étonnante mais dont l’objectif reste la maîtrise de soi, afin d’atteindre l’âge de raison, devenir un homme puis un chef accompli. Concrètement, cela ressemble plus à une malédiction : une fois le temps écoulé, passé à faire valoir la supériorité de l’homme sur le loup,

107 SABBATHIER, François, in Dictionnaire pour l’intelligence des auteurs classiques, p. 326 « Evanthès,

nom de trois savants hommes. Le premier était de Milet et Diogène Laerce en fait mention dans la vie du philosophe Thalèse. Le second était de Samos et Plutarque l’allègue en parlant de Solon. Le troisième était natif de Cizique et Saint Jerome le nomme dans le second livre contre Jarnion. Pline parle d’un Evanthès »,

108 BACOU, Mihaela, Métamorphoses, Cahiers de littérature orale, Edition de la maison des sciences de

en ne consommant pas de chair humaine, ce qui mettrait la créature au rang d’animal. Le maudit peut revenir parmi les siens, fier et libéré. Pour Pline et Hérodote, il y avait une certaine forme d’initiation cachée derrière l’histoire que l’on retrouve au Moyen Age, transformé en examen de passage pour tester la force de caractère et l’honnêteté de celui qui le passe sans limite d’âge, seulement de classe sociale..

Plusieurs auteurs mentionnés précédemment comme Pline citant Evanthès ou Virgile marquent la tendance amorcée vers la sorcellerie et confirment cette idée qui veut que l’on puisse recourir à la magie pour parvenir à se transformer. Ainsi, dans la huitième bucolique, on trouve mention d’herbes magiques cueillies au bord de la Mer noire et grâce auxquelles lui-même voit un personnage nommé Mœris se changer en loup et s’enfoncer dans la forêt. « His ego saepe lupum fieri

et se condere silvis»109. Comme nous l’avons vu précédemment les docteurs en théologie abordent la question de la métamorphose non en tant que telle mais en tant que manipulation de l’homme.

Comme le rappelle Laurence Harf-Lancner, c’est « un changement de nature qui remettrait en course la création divine donc inadmissible110 ». Il faut

donc envisager une intervention des démons pour y parvenir, puisque Dieu ne pourrait se résoudre à une telle extrémité, ayant créé l’homme à son image. Les démons n’ont pour désir que de salir l’œuvre de Dieu, notamment en mêlant hommes et bêtes en une seule créature. Cet aspect reviendra en force un peu plus tard au Moyen-Age pour refuser le mythe du loup garou et relancer la chasse aux sorcières. Mais dans un premier temps, la lutte semble très sérieuse et les démons prennent davantage de place dans la société. Les récits les associant à des transformations se multiplient.

109 VIRGILE, Incantations, in les bucoliques, VIII, v12 « J’ai vu Moeris souvent grâce à eux de changer en

loup et s’enfoncer dans les bois ».

C’est à cela que le canon espiscopi datant de l’an 900 souhaite remédier en traitant plus spécifiquement de trois types de superstitions majeures :

- les chevauchées nocturnes et aériennes des sorciers

- les métamorphoses du diable

- les métamorphoses des humains, sorcières ou de leurs victimes.

Là encore, il s’agit très logiquement d’une approche envisagée par saint Augustin dans « la cité de Dieu ». En effet, le théologien a longtemps disserté sur les différences entre humains et démons, qui n’ont finalement que quelque qualité d’écart les uns avec les autres. Lorsque saint Augustin décrit les démons, il décompose points communs et divergents : « par l’espèce ce sont des êtres animés, par l’âme ils sont sujets aux passions, par l’esprit, ils sont doués de raison, quant au corps, aériens, quant au temps, éternels. De ces cinq qualités, les trois premières leur sont communes avec nous, la quatrième leur est propre, la cinquième leur est commune avec les dieux111 ». Saint Augustin établit dans ces

pages le lien qu’il estime le plus proche entre dieux, hommes et démons, ce qui lui permet ensuite d’affiner son hypothèse sur les raisons qui poussent les démons à se conduire selon les préceptes du diable : ils sont « misérables ». Ils n’ont pas dans leur nature la faculté d’être heureux, de ressentir toutes ces choses qui font de l’homme une créature susceptible de profiter des beautés de ce monde et des petites choses de la vie. En cela, il faudrait d’ailleurs les plaindre car leurs âmes sont corrompues.

Saint Augustin considère d’ailleurs que c’est pour cette raison qu’aucun homme ne peut vouloir leur ressembler puisqu’ils ne peuvent être heureux, tout comme les bêtes d’ailleurs, ce qui expliquerait dès lors pourquoi ces dernières sont si fréquemment associées au diable dans ces basses besognes. Il insiste dans plusieurs de ses livres sur l’absolue nécessité de pas leur vouer de culte : « c’est folie, erreur pitoyable et rien d’autre, que de s’humilier par le respect devant un être auquel on ne veut pas ressembler dans sa vie et d’honorer par un

culte celui qu’on ne veut pas imiter112 ». Ainsi, il renvoie à la valeur d’exemple que doit avoir celui qui devient l’objet de la foi. Dieu a prouvé, tout comme son fils, la valeur du sacrifice et aurait alors, selon Saint Augustin, démontré des qualités suffisantes pour déclencher un culte justifié et ainsi imiter ceux qui ont fait preuve de grandeur et sacrifice. Pour autant, d’autres cultes ont vu le jour et relèvent parfois de la sorcellerie, ce qui est alors à combattre, pour Saint Augustin, pour ne pas répandre un comportement inacceptable moralement.

Pour exemple, Pétrone, auteur du Ier siècle ap. J.- C. raconte comment un soldat accompagne le narrateur lors d'une balade nocturne, à la clarté de la lune. Après avoir conjuré les astres, et par là même fait appel à la magie, le soldat s'agite et se transforme, à la grande surprise du narrateur.

« Puis, m'étant retourné vers mon compagnon, je le vis se dépouiller de tous ses habits, qu'il déposa sur le bord de la route. Alors, la mort sur les