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Deuxième partie – Un déplacement de l’image du loup

Chapitre 1 : Un statut incertain au Moyen Age

1- L’imaginaire collectif lié au loup

Jusqu’au VIIIe siècle, l’Europe connaît les loups sans pour autant en être complètement envahie, c’est la guerre et les nombreux cadavres abandonnés à l’air libre qui créent le point d’origine du développement du fauve dans les forêts. On constate dans les écrits des spécialistes de l’époque antique, puis au Haut Moyen Age, que le IXe siècle constitue une période particulièrement propice au loup, causant un effroi énorme dans la population de certaines régions. Ce fut notamment le cas dans les propos que tient Prudence de Troyes en 846 dans les Annales de saint Bertin : « des loups attaquèrent et dévorèrent avec une complète audace des habitants dans la partie occidentale de la Gaule. Et même en certains lieux d’Aquitaine, on dit qu’ils s’étaient rassemblés à la façon d’une armée jusqu’à près de 300, ils avançaient sur la route en troupe et se portaient contre ceux qui voulaient leur résister 208». Plusieurs traits nous semblent intéressants une fois encore puisque ces quelques lignes semblent encore indiquer deux choses déjà relevées lors de l’Antiquité.

208  TROYES, Prudence de, annales de saint Bertin, p 51-52, édition consultée sur Gallica, Les annales de Saint-Bertin et de Saint-Vaast ; suivies de Fragments d'une chronique inédite / publ. avec des annotations et les variantes des ms pour la société de l'histoire de France par l'abbé C. Dehaisnes, XVIII-472 p.

En effet, comme nous l’avons mentionné, plusieurs auteurs soucieux d’indiquer la dangerosité du loup l’avaient fait dans ces termes. Au lieu d’utiliser « armée » Apulée avait parlé de « hordes 209» de « razzieurs et ravageurs210 » faisant davantage penser à une troupe de brigands. Néanmoins, le terme d’armée nous paraît intéressant à deux points de vue. D’une part, cela compare le groupement de ces animaux à un groupe d’humains allant vers une vision anthropomorphique que le loup-garou ne fera que mettre en valeur. D’autre part, le terme de « horde » implique plutôt des éléments disparates, peu contrôlables, au contraire d’une armée disciplinée et organisée. Cela tendrait à mettre en lumière une véritable crainte devant ces animaux qui n’étaient auparavant dangereux que solitaires et qui seraient devenus aussi effrayants que des ennemis rassemblés en armée. Fabrice Guizard-Duchamp considère que c’est, peu à peu, le loup qui ressort comme « la bête la plus dangereuse du Moyen Age 211». Mais plus encore, il souligne l’évolution très nette de représentation entre l’Antiquité et le Moyen Age, notamment au travers des travaux de Gherardo Ortalli, qui s’est longuement penché sur la question. Fabrice Guizard-Duchamp reste songeur sur ce qu’il appelle « l’invention du nouveau loup mangeur d’homme212 » et ne s’en cache pas : « je montrerai que, sous la plume des écrivains alors très ecclésiastiques, le loup est d’abord un animal exemplaire, le plus souvent sorti des pages de la Bible et des œuvres de l’exégèse que du bois entourant les monastères213 ». Dans ces

quelques lignes, il semble que notre théorie du loup-garou comme métaphore de la cruauté était déjà envisagée par des chercheurs prestigieux concernant le loup mangeur d’hommes. En effet, l’auteur souligne que les attaques sont plus narrées dans les textes que réellement constatés dans les paroisses. Dès lors, cela donne un tout autre sens à la métamorphose et à tous les récits qui vont peupler la littérature et les récits populaires jusqu’à nos jours, tournant davantage à l’incarnation d’une créature pour traiter de la morale.

209 APULEE, op. cit. 16-17 210 ibidem

211 GUIZARD-DUCHAMP, Fabrice, Le loup en Europe…, op. cit. p. 42 212 ibidem

Le Bestiaire des clercs du Ve au XIIe siècle nous apporte d’ailleurs des éléments clefs pour mettre en lumière cette évolution dans la représentation du loup dans la société. On apprend par exemple qu’Isidore de Séville au début du VIIe classe le loup parmi les carnivores. Au sein de cette classification, la première place est réservée aux grands félins, comme le lion, le léopard et le tigre, tandis que les canidés prennent la deuxième place des bestiae, autrement dit les animaux carnivores qui « de la gueule ou des griffes manifestent leur rage 214». Ici encore, la question de la fureur, de la rage et donc de la perte de contrôle semblent prendre une place majeure dans la description de la créature. L’animal ne chasse pas seulement pour se nourrir, il est pris d’une rage incontrôlable qui lui fait perdre toute maîtrise, entraînant des morsures et des griffures terribles. C’est un des éléments qui constituent la base de la crainte de l’animal, puis du loup- garou, au travers de récits de massacres au fil des siècles. Leur nature même les renverrait au sang et au carnage, avec un rôle à jouer dans l’équilibre des choses, tandis que l’homme est supposé se maîtriser, trouver sa nature positive et ne jamais se comporter tel un animal féroce, en toutes circonstances.

Au IXe siècle, c’est Raban Maur215 qui poursuit en ce sens, associant les loups aux chiens pour lesquels il considère que l’allégorie vise à distinguer « les hérétiques, les mauvis prêtres et le diable216 ». Pourtant, l’assimilation ne va pas

de soi. Comme le fait remarquer Fabrice Guizard-Duchamp, le loup apparaît trois fois moins que le chien dans les descriptions d’agression contre la chrétienté dans la vulgate217. Cela tendrait à proposer une idée selon laquelle le loup ne serait pas directement un ennemi de la chrétienté. Pourtant, en devenant loup ravisseur (lupus rapax), il devient d’autant plus l’ennemi farouche qu’il chaparde dans les troupeaux de brebis, l’image de ces dernières faisant souvent référence aux fidèles du Christ. Le loup est alors considéré comme un animal néfaste dans sa grande majorité, et devient alors synonyme de créature diabolique. Dans certains récits, son apparence est une des raisons de sa place dans les bestiaires, comme 214 SEVILLE, Isidore de, Etymologies, XII, p2. « Quel vel ore vel unguibus saeviunt »

215 MAUR, Raban, op. cit. col 223

216 VOISENET, Jacques, Bêtes et hommes dans le monde médiéval…op. cit. p. 71-72 217 GUIZARD-DUCHAMP, Le loup en Europe…op. cit. p. 44

Fenrir, dont la description effrayante mentionnée dans la mythologie nordique avait participé à la création de la crainte de l’animal.

Ainsi, pour certains auteurs, « les animaux de chasse sont divisés d’une manière différente entre doulces et puans dans le célèbre manuel de chasse intitulé « le livre du roy modus et de la royne Racio ». La reine Racio y dit « Parmi les dix animaux qu’on peut chasser, il y en a cinq qui sont appelés doulces et cinq

qui sont appelés puans218 ». Les animaux puans sont donc ce qu’on appelle des

nuisibles, qui sont détruits par l’homme avant qu’ils n’aient une incidence néfaste sur la vie quotidienne, mais pas forcément recherchés pour la qualité de leur chair. Leur chasse peut toutefois être considérée comme un sport pour l’aristocratie en raison du danger qu’il peut y avoir à poursuivre un sanglier par exemple. Les seconds sont des animaux comestibles, essentiellement chassés pour leur chair, régulièrement consommée à table. « Les doulces sont : le cerf, l’élan, le daim, le chevreuil et le lièvre ; ils sont appelés doulces pour trois raisons : d’abord parce qu’ils ne dégagent pas de mauvaise odeur, en second lieu ils ont une couleur agréable qui est blanche ou rouge, troisièmement on les nomme ainsi parce qu’ils n’appartiennent pas comme les cinq autres à la catégorie des animaux qui déchirent, attendu qu’ils n’ont pas de dents dans la mâchoire supérieure. Les cinq autres animaux (sanglier, loup, renard, blaireau et chat sauvage) sont appelés

puans parce qu’ils dégagent une odeur forte et désagréable219. » On constate donc que les attributs marquants des bêtes puantes sont très spécifiques et portent essentiellement sur l’aspect négatif de l’odeur et de la bestialité, ce qui n’est pas sans rappeler que le diable aussi à une odeur, notamment de soufre. On peut également remarquer que les mœurs changent avec le temps puisqu’aujourd’hui le sanglier est une viande assez fréquemment consommée, notamment lors des fêtes de fin d’année, même s’il est vrai qu’elle a un goût très prononcé, alors même que l’animal est toujours considéré quant à lui comme une bête nuisible, y compris de nos jours.

218 FERRIERE, Henri de, Le livre du roy modus et de la royne rocio,182 feuillets, 1470-1480, édition

consultée sur le site Gallica, version numérique de la bibliothèque nationale française

A l’inverse, d’autres auteurs, comme Paul Diacre, mettent en doute cette idée en relevant que le loup peut parfois guider les hommes égarés, tirer des charrues, voire même défendre la dépouille d’un saint devant les crocs de ses congénères. « Il guide les hommes qui se sont égarés»220. Fabrice Guizard- Duchamp émet alors une hypothèse s’appuyant sur les travaux de Claude Lévi- Strauss sur le paradoxe pour expliquer cette évolution du loup moyen peu effrayant pas sa condition craintive. L’idée est alors que le loup en question n’est pas le loup moyen « il est fort, vif, cruel, c’est un raptor221 », figure idéale pour la

« tradition littéraire ». L’auteur cite alors plusieurs éléments susceptibles d’asseoir cette hypothèse dans laquelle le loup serait plutôt un avertissement divin, une punition à venir pour des comportements peu adaptés, ou pour le moins peu chrétiens.

Il remarque ainsi que Grégoire de Tours évoque « l’intrusion d’un loup solitaire dans Poitiers » : c’est pour annoncer une épidémie, mais la population s’en est débarrassée en fermant les portes et en tuant l’animal222. Cette idée de présage n’est pas sans rappeler celle de Romulus et Rémus et de la fondation de Rome. Au XIe siècle, Raoul le Glabre reprendra cette idée dans la narration d’un loup s’étant introduit dans la cathédrale d’Orléans pour actionner la cloche. Cet augure sera par la suite associé au terrible incendie qui va ravager la ville l’année suivante. Au IXe siècle, c’est Prudence de Troyes qui raconte « l’attaque de loups

mangeurs d’hommes en Aquitaine223.». Mais là encore Fabrice Guizard-Duchamp

estime qu’il s’agit avant tout d’une manière de dramatiser une situation économique déjà compliquée dans la Francie de Charles le Chauve qui mêlait déjà attaques ennemies, famine et troubles politiques224. Ainsi, le loup comme figure anthropophage n’aurait finalement qu’un rôle de mise en valeur des récits attachés à la chrétienté.

220 DIACRE, Paul, Otia acta, C36, juin V, p. 136

221 GUIZARD-DUCHAMP, Le loup en Europe… op. cit. p. 46 222 idem p. 42

223 idem p. 47 224 ibidem

Cette idée est clairement établie par Ghérard Ortelli qui affirme que « l’Antiquité classique tenait le loup pour l’ennemi principal des animaux domestiques, tout au plus un mauvais présage et donc une présence qui n’était au fond qu’exceptionnellement préoccupante pour l’homme, tandis que le Moyen Age a construit un stéréotype très différent. Le loup est devenu une réalité effrayante, un péril concret et direct pour les personnes, un dévoreur d’hommes225 ». Mais

cette transformation dans la représentation du loup est loin d’être neutre pour la bête qui voit ses opposants s’enhardir et le pouvoir s’organiser pour le détruire. De bête dissimulée dans le bois, qui ne sort que pour se nourrir de bétail de temps en temps, on passe à une créature plus répandue, féroce, qui n’hésite pas à tuer pour le plaisir, ayant pris goût à la chair humaine.

Jean-Marc Moriceau met en exergue ce changement au travers de ses nombreux travaux sur les relations du loup et de l’homme à travers les siècles. La diabolisation du loup se fait rapidement, au rythme de l’avancée du christianisme et de la mise en danger des hommes qui sont confrontés à de nombreux fléaux. Ces derniers trouvent leurs sources dans les conflits armés mais également dans la lutte contre la nature, en pleine déforestation, pour accroître les récoltes mais réduisant la surface des forêts où les petits animaux qui suffisaient aux prédateurs s’abritaient, plus tard le loup devient l’un des animaux nécrophages qui se repaissent des cadavres mal enterrés ou laissés sans sépulture. Privés d’habitat, les loups se reproduisent et essaient de survivre, rompant la trêve avec les hommes. Peu à peu, la lutte contre le loup apparaît dans des textes réglementaires et législatifs, démontrant une certaine recherche dans les moyens d’extermination. Jean-Marc Moriceau liste une partie des mesures ainsi prises. « Chez les burgondes, les saxons, les wisigoths, les lombards et les thuringiens la chasse aux loups fait l’objet de mesures particulières. Tout un éventail de pièges pour tuer le féroce carnassier prend place dans les coutumes : pièges à mâchoires, fosses, collets, arcs et pieux… Des lois favorisent l’utilisation de chiens de berger pour défendre les troupeaux contre les prédateurs226 ». Mais ce ne sont

225  MORICEAU, Jean Marc- L’homme contre le loup – une guerre de deux mille ans,  op. cit.  p. 64 226 MORICEAU, Jean Marc, L’homme contre le loup – une guerre de deux mille ans, op. cit., p. 67

que des efforts désorganisés qui ne permettent aux différents peuples de se défaire de la bête. Il faut attendre l’unification de l’empire pour que le cadre législatif s’étoffe et permette aux règles de s’appliquer sous un contrôle nettement renforcé. C’est Charlemagne qui va instaurer officiellement la lutte contre le loup par le capitulaire de villis. L’empereur veut être prévenu de chaque bête tuée et veut même qu’on lui porte la peau, ou à ses louvetiers (luparii) qui doivent tenir un décompte précis de la lutte grâce aux moyens définis par le pouvoir : poisons, hameçons, fossés et chiens. Ce dernier se voit auréolé d’une nouvelle lueur positive qui en fait l’ennemi naturel du chien, là où il lui était associé quelques temps auparavant. Le luparii est une fonction spécifiquement dédiée au loup, afin de répondre à une menace en pleine évolution, qui touche désormais toutes les couches de la population et tous les aspects du royaume : sécurité, santé, économie, religion.

« Nos sources ne sont pas neutres »227indique Jean-Marc Moriceau mettant en valeur le fait que l’homme n’a jamais véritablement considéré le loup de façon purement observatrice. Cela s’explique sans aucun doute par de nombreuses raisons, notamment parce qu’il s’agit d’un animal capable d’infliger de lourdes blessures à l’humain lorsqu’il est affamé ou atteint de la rage. Cette crainte, même induite par des événements ponctuels modifie l’approche qu’ont les autorités face au loup, d’autant que les administrations ont plutôt tendance à noter les attaques et les morts, sans tenir de compte précis des blessés ou des disparitions concernées. Nous n’avons pas de traces d’études purement biologiques même si quelques traités nous donnent des éléments de ce type.

Globalement, les mentions de loups sont celles qui ont trait aux attaques, pourtant la majorité des biologistes s’accordent à dire que c’est un animal froussard, qui fuit la présence humaine, prédateur direct pour lui. Il est très logique que ce soit le cas, néanmoins, cela indique une construction faussée de la réputation du loup qui renforce d’autant le mythe du loup-garou comme créature 227  idem p. 11

féroce. Bruno Ginesty atteste ainsi que « Les archives ne retiennent surtout que les cas les plus préoccupants, les plus spectaculaires, les plus dramatiques, qui demandent une réponse administrative228 ». Ce sont donc les attaques, morsures, épidémies de rage, massacres de chiens et de bétail qui sont notées dans la majorité des documents auxquels nous avons accès et qui sont généralement lus dans une optique assez négative, alors même que depuis des siècles ces écrits contiennent des renseignements purement biologiques sur les loups en tant qu’animaux. Le regard porté sur leurs qualités de prédateurs a ainsi souvent occulté leurs faiblesses. Nous verrons qu’il existe là encore deux approches : celle des livres qui en font une bête féroce et maléfique en permanence, et celle de la réalité des campagnes, qui pendant longtemps reste assez simple gérer, tant que la surpopulation lupine ne déclenche pas de conséquences trop importantes pour la société elle-même.

Beaucoup sont aujourd’hui surpris de voir que le loup, malgré sa taille modeste est un chasseur hors pair, capable de dévorer des proies très variées : des petits rongeurs aux bovins en passant par les ovins, le loup n’est pas uniquement attiré par des proies en vie et se contente aussi de cadavres trouvés sur son chemin. C’est une des armes qui seront retournées contre lui, nous le verrons par la suite, en empoisonnant à dessein des carcasses judicieusement disposées pour qu’il cède à la tentation et meure au plus vite. Il n’est guère de proie qui lui semble trop faible, d’autant qu’il est capable de chasser en meute et d’augmenter son efficacité en harcelant l’animal traqué, y compris pour des animaux comme le taureau ou le cerf qui ne se privent pas de défendre chèrement leur peau et d’encorner leurs prédateurs.

Le loup est ce que Jean Marc Moriceau appelle un « super prédateur229 », loin de se contenter d’un seul type de nourriture et suffisamment malin pour se garder des plus grands dangers, dont les chiens n’étaient pas les moindres. La

228 GINISTY Bruno, « le loup en Rouerge à l’époque moderne : présence, représentations et mentalités

(XVII-XIXe siècle), études aveyronnaises, Bulletin de la société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron, 2008, p. 8

relation qui unit le loup au chien est d’ailleurs un point intéressant dans la mesure où si le chien est en quelque sorte un loup domestiqué, ils n’en sont pas moins les pires ennemis, faisant du chien un gardien naturel pour les hommes et les troupeaux, ainsi qu’un piège de choix. Lorsque l’homme fait face à une pandémie qui éradique les chiens, notamment ceux qui gardent les fermes et le bétail, les loups en profitent outrageusement, pillant les troupeaux, s’introduisant audacieusement dans les fermes habitées, voire s’attaquant aux bergers les plus jeunes. En attendant, parmi les tours que le loup joue à ses proies, se trouve le harcèlement, technique qu’il utilise également pour se débarrasser des chiens de bergers, souvent taillés pour tenir tête à un loup seul. On trouve des récits de ces attaques, notamment lors des périodes de surpopulation, qui font que les mesures prises habituellement pour limiter les chapardages dans les troupeaux ne suffisent plus. Ils deviennent alors incontrôlables, voire méconnaissables, renversant toutes les connaissances amassées sur leurs comportements habituels.

Le chanoine Moreau est parmi ceux qui décrivent la scène de façon la plus détaillée, truffée de parallèles et métaphores de la guerre, renvoyant de manière inconsciente à une comparaison avec les comportements humains :

« Dès le commencement de leur furieux ravage, ils (les loups) ne laissèrent dans les villages aucun chien, comme si, par leur instinct naturel, ils eussent projeté qu’ayant tué les gardes qui sont les chiens, ils auraient bon marché des choses gardées ; et avaient cette finesse que quand il y avait quelques mauvais chiens en un village et de défense, ils fussent venus en bande vers le village, et se fut l’un d’eux avancés jusques à bien près de la