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2 Le loup et mythologie grecque

Chapitre 2 : Une cohabitation impossible dans un corps humain

A- L’incompatibilité de l’âme et de l’esprit animal

2- L’âme et le lycanthrope : le phantasticum

Pour la religion catholique, il n’est guère possible de faire cohabiter à la fois esprit humain et esprit animal. Toutefois, on constate au fil du temps que des situations permettent, si ce n’est la cohabitation, du moins la simultanéité. L’esprit humain, l’âme laisse alors sa place pour un temps, si les conditions sont remplies, elle fera par la suite son retour.

Pour envisager la lycanthropie dans son ensemble, les premiers textes traitant de la lycanthropie sont intéressants, car ils abordent le sujet d'un point de

145 RIGAUT Pierre, Les commentaires de M.P. andré Matthiolus médecin sénois sur les 6 livres de Padacius

Dioscoride de la matière médicinale, traduit par Antoine du Pinet , Paris,1605, chap LXXIII, p 397

146 Vampire Diaries est une série télévisée américaine fantastique actuelle, mettant en scène des loups garous

et des vampires en pleine opposition.

vue qui n'est pas encore contraint par la religion chrétienne. Ce qui nous offre une autre manière d’interpréter le mythe. Dans ces récits, l'axe majeur est celui du double, et considère que c'est l'alter ego d'un homme qui va se transformer et non l'homme lui-même. Claude Lecouteux fait partie des chercheurs, qui abordent la question sous cet angle. Dans son chapitre 3, il traite longuement de la question du loup garou. Il se repose ainsi sur de nombreux textes, dont la plupart sont d'origine scandinave, pour établir la corrélation entre l'alter ego et le changement en animal. Il s'appuie sur une tradition germanique, qui veut que le corps abrite « au moins trois entités : la fylgja animale, le daîmon grec (ou genius latin), ainsi que le double physique (hamr) apte à la métamorphose148 ». En fait, son hypothèse est intéressante par le nombre de récits qui peuvent s'y rapporter, et même expliquer certains points demeurés obscurs dans les récits médiévaux. Pour lui, les auteurs utilisent le double, l'alter ego, lorsque le vrai corps est dans une transe, une catalepsie, un sommeil profond. Cette « âme », cet « esprit » peut alors prendre la forme d'un loup pour commettre ses méfaits, mais en aucun cas le corps lui-même ne pourra se transformer. De cette manière, la métamorphose peut être envisagée sans remettre en question la puissance créatrice de Dieu : ce qui a été créé n’est pas transformé puisque sans âme, l’homme disparaît au profit d’un animal.

Cette interprétation des choses nous intéresse d'autant plus qu'elle est partagée par l'un des premiers et des plus grands théologiens : Saint Augustin. En effet, ce dernier lui-même penchait lui-même pour cette thèse « je crois que le

phantasticum de l'homme, qui se modifie dans la veille ou dans le sommeil d'après

l'innombrable diversité des objets, et sans être corps, prend cependant avec une rapidité étonnante les formes ressemblantes des corps, peut se présenter, quand les sens corporels de l'homme sont assoupis ou abattus, aux sens d'autres hommes sous une apparence corporelle, je ne sais de quelle manière ineffable, de sorte que les corps eux-mêmes des hommes gisent quelque part, vivants bien sûr, mais dans un engourdissement des sens plus lourd et plus profond que le

sommeil149 ». Cet état serait donc la condition sine qua non pour l'apparition du loup garou, et ne concernerait en aucune façon une intervention de la magie ou de la sorcellerie dans une métamorphose, ne serait-ce que partielle, du corps humain. Deux points clefs nous semblent également très importants : la justification de la transformation liée aux vêtements et l'obligation de ne pas toucher aux corps pendant leur sommeil. L'immobilité, nous l'avons mentionnée plus haut, est nécessaire pour que le double puisse se démarquer et endosser son rôle de loup-garou, et de nombreux récits scandinaves y font mention, tout comme certains lais datés du Moyen-Age.

Il existe plusieurs références dans d'autres écrits, comme la saga d'Egill Skallagrimsson150 ou celle des Völsungar151. Dans la première, un homme nommé Ulf (ours) devient farouche le soir venu et se trouve pris de somnolence avant de se dédoubler. Dans la seconde, deux hommes visitent une maison isolée pour voler. Ils y découvrent deux hommes profondément endormis, deux formes de loups suspendues au-dessus d'eux. Incapables de résister, ils enfilent les peaux dont ils ne peuvent sortir, prenant ainsi définitivement l'apparence de deux loups. Ces deux-là sont d’ailleurs clairement punis pour avoir transgressé les règles de l’homme qui condamne le vol. Enfermés dans les peaux qu’ils ont volées, leur âme souillée n’ayant pas pu les protéger, leur ôtant de fait tout attribut humain, la métamorphose peut se déclencher, se transformant aussitôt en punition. Ce sommeil apparaît également dans certains récits médiévaux, notamment chez Nennius ou Marie de France.

Nous avons vu que chez Marie de France, ce sont les vêtements qui déclenchent le sommeil du chevalier, mais il semble qu'une hypothèse montre, à travers plusieurs récits, qu'ils ont également un rôle important dans la symbolique de l'alter ego, où les vêtements deviennent le substitut du corps. C'est Pétrone qui en fournit la clef, dans « satyricon152 » où un soldat se dévêt, puis urine en cercle 149SAINT AUGUSTIN, La cité de Dieu, op.cit. XVIII, 18

150 BOYER, Régis, Saga d’Egill Skallagrimsson in Saga islandaises, La Pléiade, 1987, n°338 151 ibidem

autour de ses habits, la nuit, pour se transformer. Dans cette opération, on observe une pétrification des vêtements, qui, selon Lecouteux, serait à rapprocher du kolossos grec, ou statue de dimensions énormes153. Ce dernier se trouve dans les tombes vides, comme un substitut du cadavre absent, et dont la « fonction est de fixer le double, la psyché, qui erre sans fin entre le monde des vivants et celui des morts, aussi longtemps que le mort n'a pas reçu de sépulture rituelle154 ». Mais les théologiens creusent tout ce qui peut éclairer la pensée religieuse, et finalement, les démons tiennent, même indirectement, une place importante dans tous ces travaux.

Laurence Harf-Lancner rappelle que saint Thomas passe une bonne partie de ses réflexions à envisager « le pouvoir des démons et la portée de leurs maléfices155 » car lui aussi ne peut concevoir la métamorphose d’un homme en animal. Saint Augustin admet une variation de cette transformation, plus conforme à ses propres croyances. Saint Thomas reprend alors les propos d’un autre théologien, saint Augustin, qui avait lui-même établi une distinction entre les transformations. La première concerne « les transmutations corporaliumrerum

quae possunt fui per aliquas virtutes naturales 156» et qui s’appuie sur des récits existant déjà dans la nature comme l’histoire lausiaque de Palladius qui voit une jeune fille transformée en jument car elle n’aime pas un homme. Le second traite des « transmutationes corporalium rerum quae non possunt virtute naturae

fieri157 ». Saint Thomas et saint Augustin peuvent donc envisager une transformation, si elle s’affiche en miroir bien contre mal. Pour exister, la créature diabolique doit s’opposer à une créature céleste. Ainsi des récits vont opposer le loup au cerf, comme dans la vita Launomari158, où un saint défend un cerf attaqué par le fauve. Ce dernier symbolise le diable, dont il est souvent représenté comme la bête de compagnie, tandis que le religieux protège l’animal symbolisant le 153

Référence probable au Colosse de Rhodes, statue de bronze du dieu solaire grec Hélios, réalisée par Charès de Lindos, elle s'élève dans l'entrée du port, qu'elle domine de ses 35m de hauteur. Elle s'écroulera en 224 av JC suite à un tremblement de terre.

154 LECOUTEUX, Claude, Fées, sorcières et loups garous… op. cit. p. 135 155HARF LANCNER, Laurence, Les Métamorphoses…op. cit., p. 213 156 SAINT AUGUSTIN, La cité de Dieu, op. cit. p. 243

157 ibidem

christ159. Ainsi, comme le souligne Laurence Harf-Lancner, on trouve une magie noire liée à Satan qui transforme un homme en bête et son reflet dans le serviteur de Dieu qui lui rend forme humaine. C’est très exactement ce qui se produit dans le cadre des contes ayant trait à la lycanthropie guérie par l’intervention d’un saint homme.

L’hypothèse de notre travail est donc que la longévité du mythe du loup- garou aurait pour origine sa reconnaissance par l’élite intellectuelle des premiers siècles et son utilisation pour cristalliser sous forme d’exemple les peurs et attentes envers l’homme. La transformation en loup garou est alors une métaphore de changement d’un homme vers une créature relevant, selon les cas, du bien ou du mal. Chevalier du bien, elle offre protection et soutien aux plus faibles, en étant en parfaite maîtrise d’elle. Sbire du mal, elle salit tout ce qui a été construit, détruisant l’âme de l’homme pour la remplacer par un animal mauvais et violent. Pour Laurence Harf-Lancner il existe « deux conceptions de la métamorphose160 » qui regroupent deux styles de littérature. D’une part, une littérature « apologétique qui nie la réalité de la métamorphose161 » et qui proposerait en quelque sorte des images de ces illusions diaboliques que sont les loups garous. D’autre part, une littérature « narrative profane qui ne met pas en doute la métamorphose162 ». On voit bien ici que la religion tente d’expliquer la « non réalité » de cette transformation d’un homme en bête. Dans le cas des profanes, on constate que la transformation est acceptée comme telle, voire comme naturelle, partie des forces de la nature. Ce qui ne peut se concevoir dans la religion catholique, même si des docteurs en théologie s’attachent à étudier les phénomènes mentionnés régulièrement dans les écrits antiques, sur lesquels ils s’appuient également. Par exemple, saint Augustin prend pour référence les auteurs grecs narrant les grands mythes ou encore Apulée pour alimenter son discours sur la métamorphose dans le livre XVIII de la Cité de Dieu.

159O vita Launomari , AA, OSB I, p 341-342

160 HARF LANCNER, Laurence, Les métamorphoses…, op. cit. p. 208 161 ibidem

Pour Laurence Harf-Lancner, trois types de métamorphoses sont révélateurs dans les textes que nous appelons ici fondateurs : les enchantements de Circé, la lycanthropie chez les Arcadiens, le culte du dieu Lykaïos.

Laurence Harf-Lancner associe ces trois exemples associés à celui d’Apulée et considère qu’ils sont le moyen pour saint Augustin de déplacer la métamorphose sur un double registre : le diabolique et l’irréalité. Cette double approche est d’ailleurs probablement l’un des éléments fondateurs du mythe du loup-garou étudié, reconnu bien que diabolisé par les théologiens. Le débat est déplacé puisqu’il ne s’agit pas de discuter de la métamorphose en tant que telle, intrinsèquement impossible, mais sur l’illusion qui peut l’expliquer. Renvoyant au phantasticum, saint Augustin admet qu’il peut y avoir une dualité dans la victime sous influence du démon par le « phantasticum hominis » autrement dit le « double fantastique de l’homme163 ».

Laurence Harf-Lancner décrit le phantasticum comme « la représentation que le rêveur a de lui-même dans son rêve et à laquelle la puissance de l’imagination imprime les formes les plus variées164 ». Saint Augustin admet la

transformation du phantasticum comme la seule possible et en mentionne même plusieurs exemples. Le premier est celui du père de Præstantius165 changé en cheval après être tombé dans un profond sommeil provoqué par l’ingestion de fromage. Le second est celui du dédoublement d’un philosophe. Le sommeil est alors une condition sine qua non pour que le démon puisse manipuler le double de l’homme. Pendant le sommeil, l’âme se repose, offrant davantage de prise, d’autant plus que ce n’est pas un sommeil naturel, mais relevant de circonstances particulières comme la récurrence de la période. C’est d’ailleurs un des éléments qui vont traverser les siècles jusqu’à aujourd’hui avec, nous le verrons ultérieurement, des explications variées.

163 SAINT AUGUSTIN, La cité de Dieu, op. cit. p. 243

164 HARF LANCNER, Laurence, Les métamorphoses…op. cit. p. 210 165 SAINT AUGUSTIN, La cité de Dieu, op. cit. p. 342

C'est au Moyen Age que le double va perdre son sens dans les récits de loups garous. En effet, l'église va le balayer et le remplacer par la notion d' « âme » ou « d'esprit ». Guillaume d'Auvergne, évêque de Paris dès 1228, narre une histoire qui met en valeur cette idée de « perdre la raison ».

« Un homme était possédé. Certains jours, un esprit malin s'emparait de lui et lui faisait perdre la raison, au point qu'il s'imaginait être un loup : durant ses périodes de possession, un démon le jetait dans un lieu écarté et l'y abandonnait, comme mort. Pendant ce temps, le démon s'introduisait dans un loup ou revêtait lui-même l'apparence d'un loup, se montrait à tous et se livrait à des massacres terrifiants d'hommes et de bêtes : tous fuyaient à sa vue, craignant d'être dévorés. Le bruit courait que c'était cet homme qui se transformait en loup certains jours, et l'homme lui-même le croyait. Il était en outre persuadé d'être le loup responsable des massacres. Mais un saint homme, apprenant l'histoire se rendit sur les lieux et expliqua aux gens qu'ils avaient tort de croire à la métamorphose en loup de cet homme. Il les conduisit à l'endroit où il gisait, comme mort, le montra aux spectateurs, l'éveilla devant eux, le libéra de sa possession, lui montra, ainsi qu'aux autres, le loup avec lequel il croyait ne faire qu'un, ainsi qu'il le confessa publiquement166 ».

Ce texte mêle donc plusieurs motifs clefs de ce type de récits : l’absence de l’âme, la punition, l’intervention d’un homme d’église capable de lutter contre le démon (là où le roi voyait au travers du mal le bon côté de son vassal). En réveillant l’homme, il lui permet de retrouver son âme et donc de reprendre le contrôle de son corps en entier. La créature diabolique qui avait pris possession de lui disparaît alors au profit de l’innocent rétabli dans ses droits.

Dès ce moment, le changement est notable dans les récits traitant de la lycanthropie, associant rapidement ce changement à de la sorcellerie. Seuls quelques textes pourraient être considérés comme intermédiaires, tels que Bisclavret167 ou « Arthur et Gorlagon168 ». Ces lais mêlent plusieurs éléments de 166 d’AUVERGNE, Guillaume, op. cit. II,3,13

167 Lais de Marie de France Ed.J. Rychner, Paris, 1971, voire en annexes 168 Anonyme, op. cit., voir annexes p 502

morale : le rôle de la méchante femme du gentilhomme chez Marie de France, ainsi que les références au double, comme le sommeil du gentilhomme ou l'intervention du rameau dans « Arthur et Gorlagon », qui permet au roi de se transformer en bête. Claude Lecouteux en dresse un tableau récapitulatif, opposant clairement les deux conceptions, nous avons ajouté une troisième colonne pour établir plus clairement l’interprétation pouvant être faite de ces éléments au regard de notre propre hypothèse, d’après nos recherches sur le mythe depuis l’Antiquité.

Croyance initiale Interprétation

chrétienne hypothèse 1- un homme a la faculté de se dédoubler 1- un esprit malin s'empare de l'homme

L’homme est naturellement pur et ne peut être corrompu que par une entité étrangère 2- il s'isole de la

communauté pour

éviter que quelqu'un ne touche à son corps léthargique

2- le démon le jette dans un lieu écarté et l'y abandonne comme mort

L’homme est donc victime

3- Sous double prend la forme d'un loup

3- le démon s'introduit dans un loup ou revêt sa forme

Le loup comme créature laide, méchante et puante, parfaite pour commettre le pire

4- l'homme sait qu'il dispose d'un double lupiforme

4- l'homme croit être un loup

La punition suprême pour les crimes est de devoir vivre comme une bête

5- le double réintègre son corps 5- le saint homme le réveille et le libère de sa possession Le bien triomphe et la morale permet à l’homme de retrouver son âme

Ces dimensions seraient donc directement concernées par la métamorphose, puisque seuls les doubles peuvent être touchés. Le sommeil reste souvent la clef permettant au double d’accéder à cette « vie propre ». Claude Lecouteux fait un parallèle entre l’histoire du saint homme et ce qui fut raconté par Apulée. Ce dernier aurait été « pris d’une torpeur subite, signe infaillible que de doubles ennemis attaquent169 ». L’âme faiblit et l’homme disparaît peu à peu au profit d’une créature maligne, qui peut prendre une autre forme, plus conforme physiquement à la noirceur de ses desseins, chez Apulée une belette, pour d’autres loups ou sangliers.

Claude Lecouteux décrit la transformation comme quelque chose de progressif, à la différence de Pétrone qui y voyait un changement brutal. « Le

phantasticum quitte l’homme endormi ou abattu et prend une forme corporelle

sous laquelle il apparaît à d’autres personnes170 […] ». On constate alors que deux phases semblent se succéder : d’abord le sommeil qui décharge la contrôle du corps et permet le changement. Ensuite, le double psychique peut prendre sa forme pour abuser les personnes alentours. Le sommeil permet alors de libérer les pouvoirs de transformation du mal. Ces motifs sont notamment repris par Marie de France, ainsi, dans le lai intitulé « Bisclavret », le héros peut reprendre forme humaine après de nombreuses aventures une fois seulement le sommeil engagé. Ainsi, l’animal est conduit à l’abri et le miracle peut se produire et le changement s’inverser :

« Laissez-le un bon moment. Nous verrons bien s’il devient un homme ».

Le roi lui-même l’accompagna en ses appartements, fermant les portes sur lui. Un peu plus tard, il y retourna, accompagné de deux barons et aperçut le chevalier endormi sur le lit royal171 ».

Pour Claude Lecouteux, cette démarche d’éloignement s’expliquerait par la honte de se transformer tout autant sans aucun doute que la perte de contrôle ou pire encore le recours aux sciences occultes. Par ailleurs, la transformation implique 169 LECOUTEUX, Claude, Fées, sorcières et loups garous… op. cit. p. 122

170 idem p 124

aussitôt la perte d’humanité, susceptible également d’attirer la honte immédiatement.

Pourtant, l’auteur renchérit en exposant que dans les religions païennes, en plus du détachement du double psychique, valable dans la religion catholique, existe la possibilité de se transformer grâce au détachement volontaire de l’esprit. L’auteur effectue dès lors le rapprochement avec l’occulte et les nombreux moyens que l’occultisme procure pour opérer un tel détachement, autrement dit une « science d’un ordre particulier et interprète en bonne ou mauvaise part »172 pour se métamorphoser soi-même « de même qu’il est possible de changer autrui en bête173 ». Au travers de ce propos, on constate que, désormais, la transformation peut être aussi bien le fait d’un sbire du mal qui veut profiter d’un corps sans âme que d’une volonté propre de punir quelqu’un en le maudissant.

Nennius, dans son Historia britonium, avait déjà travaillé pour confirmer ce don permettant de maîtriser la forme intervenant sur le double psychique, et affirmait qu’il « existe certains hommes de race celtique qui ont un pouvoir merveilleux, qu’ils tiennent de leurs ancêtres. Par une force diabolique, ils peuvent à volonté prendre la forme d’un loup […] Quand ils sont d’humeur à se transformer, ils quittent leur corps humain ordonnant à leurs amis de ne pas le