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Chapitre2 : Contexte de la genèse du Projet Urbain, réalités d’aujourd’hui

2. Projet urbain local : à l’échelle de la ville (de secteur)

3.4 Le projet urbain, quels enjeux ?:

3.4.1. Les enjeux urbanistiques du Projet Urbain:

Autant que projet de composition des formes urbaines, le Projet Urbain remet à l’honneur des notions empruntées à la ville traditionnelle, ignorées par l’urbanisme fonctionnaliste, qui a fait table rase de l’épaisseur historique des villes.

Dans ce sens, le Projet Urbain s’inspire de l’approche projectuelle, qui s’appuie sur l’histoire et la géographie du site. Cette dernière réinterprète librement des tracés existants, par la mise en valeur du patrimoine, par exemple ou par la recomposition de site ‘’Flou’’, en s’appuyant sur des trames existantes.

Ainsi le Projet Urbain se fond sur le contexte pour créer un nouvel espace, avec une grande qualité architecturale et urbanistique. Une connaissance approfondie de l’histoire du lieu est essentielle à l’élaboration du projet de la ville.

Désormais l’espace urbain, en plus de sa fonction socio- spatiale doit être le résultat d’une jonction de formes et de normes qui permettent d’assurer au projet un attrait visuel, véhiculant une image de la ville et du cadre de vie urbain et faisant du projet un repère incontournable dans la lecture de l’espace urbain.

Le Projet Urbain restaure donc une médiation constructive entre techniques conventionnelles et idées innovatrices.

Dans ce sens le projet urbain renvoie avant tout, à un soucis de retrouver une qualité des espaces urbains et des pratiques de la ville. il renoue également avec les fondements de l’urbanisme contextualiste, (voir annexe2), qui tendent d’exprimer les richesses et les diversités des discours architecturaux, où chaque lieu est unique et ou la mission de l’architecte serait d’abord de s’inspirer du « génie du lieu », tout en gardant l’aspect de l’imaginaire.

Le Projet Urbain, permet donc la maîtrise formelle de l’espace urbain à créer ou à revaloriser, et la préservation des usages qu’il est susceptible d’induire. Ainsi :

Ø Sa conception prend appui sur des références culturelles et formelles.

Ø Il se fond sur la compréhension des lieux, de leur génie, de leur morphologie, de l’évolution de leur conception et des usages qui s’y exercent.

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Désormais les fonctions de composition urbaines, de mixité fonctionnelle, d’esthétique et d’embellissement urbain autrefois traités de « dépassées » sont à l’honneur. L’application de ces notions renvoie aussi au retour à « l’art urbain » délaissé pendant l’époque fonctionnaliste.

Le Projet Urbain est aussi synonyme de retour : aux parcours, à la place, à la rue, aux ambiances changeantes des lieux, aux contrastes visuels, auditives et sensoriel et à la promenade urbaine.

En somme, la ville selon ce nouveau concept doit retrouver son rôle de cadre agréable pour les rencontres, les échanges, et la vie sociale .En fait, l’image que la ville doit donner est aussi importante que les prestations qu’elle doit fournir.

Les orientations majeures de la démarche du projet urbain, peuvent se résumer dans les points suivants :

3.4.1.1. l’ordonnancement des tracés urbains :

L’ordonnancement des tracés urbains est possible grâce au recours à des dispositifs de composition urbaine, puisés dans la ville historique.

La composition est définit selon George Gromont dans son « Essai sur la théorie de l’architecture » comme : « composer c’est grouper des éléments choisis pour en faire un tout homogène et complet de telle sorte qu’aucune partie de ce tout ne puisse prétendre se suffire à elle même ».41

Depuis les premiers tracés de villes, la composition urbaine a eu pour rôle de définir l'organisation de l'espace de la ville ou du quartier à aménager. Ses objectifs consistent

essentiellement a : . .

- Fournir une image globale. , - Fixer des règles relatives à la localisation, l'implantation et à l'élaboration des projets successifs de construction. .

C'est ainsi que J. P. Lacaze , dans son ouvrage : « les méthodes de l'urbanisme » définit la composition urbaine. Il ajoute que cette dernière s'intéresse pour l'essentiel à l'aménagement des espaces libres de la ville. Contrairement à l'architecture, la composition urbaine ne vise pas

un objet fini; le changement est le propre de la ville, elle est inscrite dans le temps.

.

Pour avoir une meilleur harmonisation de l’espace, le projet urbain à besoin de loi de composition ou d’assemblage, et des principes d’ordonnancement de l’espace urbain, ces

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principes ont un caractère universel, se trouvant aussi bien dans les villes occidentales, que les médinas musulmanes, avec quelques différences selon les contextes culturel.

3.4.1.2. La hiérarchie des espaces publics :

C’est la combinaison des échelles de composition ainsi que l’articulation des édifices et des formes urbaines, par l’identification et l’application d’un mode d’intégration de l’édifice dans, l’îlots, le quartier et la ville.

3.4.1.3. La mixité fonctionnelle :

A l’opposer du zonage mono- fonctionnel, la mixité doit intégré les différents types d’activités urbaines : habitat, commerce, espaces de circulation …. Sans la création de conflits majeurs ; la mixité fonctionnelle renvoie aussi au rejet de la déconnexion entre forme et fonction .Elle concerne aussi bien les zones d’habitat et les voiries urbaines.

3.4.1.4 la logique de production urbaine:

La production de la ville doit se faire par fragments cohérents morphologiquement, et maîtrisable par leurs échelles d’intervention. Ainsi l’introduction de la notion de zonage morphologique doit remplacer celle du zonage fonctionnel.

Le Projet Urbain travail donc l’articulation de tissus hétérogènes, (centre historique, périphérie moderne, zones industrielles,..etc.), remaillant des isolats et des pièces urbaines.

Il s’agit en faite de relier les fragments par une logique spatiale, paysagère, géographique, voir artistique.

3.4.1.5. Les notions d’esthétique urbaine et d’embellissement :

Ce retour se traduit par la réconciliation entre urbanisme et embellissement, qui se traduit par une démarche qui place en premier lieu les préoccupations visuelles. Ces notions d’embellissement sont une sorte de retour à « l’art urbain ».La démarche d’embellissement se traduit essentiellement par

Ø Le souci de l’image de la ville notamment par les gestionnaires, (dans un monde ou la concurrence entre les villes et aussi une affaire d’image de marque)

Ø La recherche d’un impact visuel et médiatique, par des objets architecturaux, et des espaces urbains dessinés sur la base de formes géométriques empruntés a l’histoire et transmettant un message perceptible par les usagers de la ville.

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Ø Le développement d’un tourisme culturel, qui impose aux acteurs de l’urbanisme des efforts d d’embellissement du cadre de vie, dans le qui le patrimoine architectural et urbain et la qualité des espaces urbains ont un rôle déterminant.

Ø La préoccupation écologique : la question écologique est très lier à la notion d’embellissement, au niveau urbain l’environnement doit être attractif, dans une réalité ou la concurrence mondiale entre les villes passe d’abord par une image à promouvoir. Ainsi et pour satisfaire les exigences écologiques, une bonne intégration des édifices dans les paysages urbains et naturels est demander, ainsi q’une composition équilibrée du bâtit et du végétal et un traitement paysager des espaces urbains, l’ensemble de ces actions peuvent se résume dans ce qu’on appel la composition paysagère.