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Chapitre2 : Contexte de la genèse du Projet Urbain, réalités d’aujourd’hui

2.4. La recherche d’une nouvelle approche urbaine :

Pour répondre à la fois aux défis de gestion des systèmes urbains complexes et dynamiques, et surmonter la menace d’exclusion, engendrer par la logique de la globalisation, mais aussi répondre aux exigences de durabilité et de gestion stratégique. Les pouvoirs publics se trouvent face à la nécessité de rechercher une nouvelle stratégie globale de développement, qui s’appuie sur le renouvellement des modalités de production et gestion urbaine . pour sa réussite cette stratégie doit prévoire :

Ø ‘’La prévision de mécanismes de solidarité territoriale, nécessaire à combler les déficits d’une action sélective.

Ø

La prévision de mécanismes de coordination et de cohérence , appelés à assurer la cohérence entre les composantes du système d’une part, et la cohérence entre les actions et objectifs de la démarche de développement, d’autre par.

Ø Mettre en place, une démarche stratégique et globale de développement urbain, qui considère l’espace urbain en terme de totalité cohérente composée d’espace et de société’’. 19

La mise en place de cette nouvelle approche, marque la fin de la pratique fonctionnaliste, centralisée, linéaire et rigide qui s’appuie sur des outils contraignants de développement, au profits, d’une nouvelle planification stratégique et ouvertes, conscientes des mutations spatiales et soucieuse des aspirations des usagers de la ville. Cette approche met en avant la gestion décentralisatrice de l’espace urbain, et instaure de nouvelles pratiques urbaines, qui se base sur la durabilité et sur la recherche d’une qualité de vie urbaine.

2.4.1 Retrait de l’approche fonctionnaliste centralisée :

L’échec du mouvement moderne a été accompagné par une remise en cause et un retrait de l’urbanisme fonctionnel et sa doctrine dans le monde.

Dans la logique fonctionnaliste la production du cadre urbain est fondée essentiellement sur un processus centralisé et linéaire, qui s’appuie sur des modèles prévisionnels et standards dans la majorité des cas, ignorant toutes spécificité locale.

La participation des habitants dans la production de leur cadre bâti est écartée. ces derniers subissent les revers d’un urbanisme bureaucratique, qui démontre de plus en plus ses limites en matière de gestion et de prévisions des mutations spatiales.

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En effet dans un nouveau contexte de retour aux valeurs du passé et aux pratiques urbaines, de conciliation entre art urbain et urbanisme, de retour aux échelles mineures de composition et spécificités locales, les fondements de l’urbanisme fonctionnel perdent de jour en jour de leurs importances face aux nouveaux principes de la « contéxtualisation » (voir annexe2)et aux nouveaux types d’instruments de planification. Désormais on essaye d’adapter les mécanismes d’interventions aux sites, en adoptant de nouvelles démarches et de nouveaux instruments d’intervention urbaine.

Ainsi « Les politiques globales de développement urbain se voient remplacées par les grands projets urbains, qui tendent à privilégier le secteur des grands équipements et les interventions de régénération urbaine, en terme de réponse spatiales aux attentes des collectivités… » 20.

C’est ainsi et en opposition à la planification linéaire, que s’est développée ces dernières années la pratique du « projet urbain » comme étant un « projet descriptif », fondé sur l’observation et l’écoute de l’existant , et plutôt de recourir à des schémas interprétatifs préexistants, il tant à répondre aux actions telle qu’elles sont vues ou entendues dans la pratique sociale21.

Les nouvelles dynamiques mondiales de globalisation, affirment le retrait de l’urbanisme de planification centralisé qui se manifeste aussi par le retrait du rôle de l’état, et l’intégration du secteur privé dans la nouvelle gestion des villes.

Une gestion qui se veut beaucoup plus proche et à l’écoute des habitants de la ville, qui auront désoreais le droit de participer à la définition de leur cadre de vie, à affirmer leurs différences et spécificités et à jouir d’une qualité d’une vie urbaine, qui n’obéie plus à l’aspect quantitatif de la programmation . Longtemps ignoré dans la pratique urbaine moderne, l’habitant prend part à la planification et l’amélioration de son environnement, et participe pleinement aux décisions concernant son cadre de vie.

Dans cette optique on constate le développement et l’adoption de nouvelles formes d’organisation locales et originales qui s’écartent de l’approche centralisée, qui a plutôt tendance à homogénéiser les solutions.

La crise environnementale, sociale et urbaine que subissent les villes témoigne aujourd’hui de l’incapacité des pouvoirs centraux à gérer l’échelle locale. Cette situation a provoqué des mutations dans les centres de décisions, où le local se substitue progressivement au national.

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Idem.

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Enfin et en opposition à l’approche sectorielle, adoptée par l’urbanisme fonctionnaliste, qui a favorisé l’éclatement et la fragmentation de la ville, on assiste aujourd’hui au développent d’approche globale et cohérente, d’intégration et de recomposition, dont l’objectif principal serait la recherche d’un développement global intégrant les différents aspects d’un site : économique, urbanistique, social et culturel.

Ces approches, et en vue de pallier au processus d’éclatement, essayent d’intégrer les différents acteurs de la ville,( acteurs publics, privés et citoyen) dans le processus de production urbaine.

Ainsi dans ce contexte la pratique de l’urbanisme fonctionnaliste centralisé se voie de plus en plus dépassée, par l’adoption de nouvelles approches d’intervention locale, enquête d’identité collective et régionale, ignorée par la doctrine moderne. En effet « avec la politique de décentralisation est née la perspective d’un renouvellement en profondeur du champ politique, ouvrant du même coup de nouvelles dimensions de l’identité locale » 22

Ces approches essayent d’intégrer la notion de ville dans toute sa complexité systématique et développent de nouveaux instruments capables de relever les nouveaux défis de gestion urbaine dont font face les villes contemporaines.

2.4.2 La planification stratégique des villes :

Par opposition à la planification rigide, intervenant à l’aide de modèles finis et outils contraignants, se développe ces dernières années la pratique d’une gestion stratégique et prospective de production urbaine. Cette dernière peut se définir comme étant une gestion souple et dynamique, relevant d’une approche interactive des mécanismes de contrôle.

La gestion stratégique est fondée essentiellement sur une approche systémique, consciente de la complexité du système urbain et sa dynamique interactive, recherchant pour son contrôle et sa gestion, des modalités appropriés, souples et actives.

Ainsi dans ce contexte l’ensemble des acteurs urbains sont invités à participer dans la production et gestion urbaine. Il s’agit donc d’associer tous les acteurs concernés, dans une logique qui s’articule désormais autour d’un processus permanent et dynamique de la planification.

La planification stratégique intervient essentiellement grâce à : § ‘’La fonction du contrôle continu :

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Gérard Prévost, Transformation urbaine et de la régulation sociale nouveaux métiers de la ville et formation professionnelle, Op.Cit, P : 283.

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Désormais on procède périodiquement à la vérification de la trajectoire du système, afin d’évaluer le degré déviation par rapport aux objectifs initiaux, pour procéder ensuite à la définition de nouvelles décisions, en vue de redresser la trajectoire.

§ L’approche interactive :

Dans cette approche on doit reconnaître les effets mutuels intervenant entre les différentes phases du processus de planification. Selon une logique qui exige un mouvement permanent de va et vient ( Feed-back) , entre les différentes étapes du système, de l’évaluation jusqu'à l’action.

§ L’approche probabiliste :

Cette approche se matérialise essentiellement par la prévision de plusieurs scénarios, en opposition à la planification déterministe et à l’intervention directe et contraignante. Ainsi l’approche probabiliste est fondée sur la pluralité d’hypothèses, à travers une démarche de simulation pour évaluer comparativement les effets des différents scénarios, afin de choisir les éventuelles options. ‘’23

Par son approche dynamique et flexible, la planification stratégique se substitue progressivement à l’approche programmatrice, par la mise en place d’un dispositif de mécanismes de régulation, qui auront à orienter et à maintenir les tendances du système conformément à la stratégie globale pré-établie. L’introduction de ces mécanismes se substituera progressivement à la pratique des outils contraignants de l’approche programmatrice, et met en avant la démarche de projet urbain.

Cette dernière intervient par l’inscription de l’intervention urbaine dans une logique d’approche globale, dynamique et interactive, qui essaye d’appréhender la réalité urbaine selon une approche systémique.

2.4.3 La recherche de nouveaux outils d’urbanisme : Le Projet Urbain

«…. il se crée de nouveaux moyens d'approche de la ville existante, de nouvelles stratégies de planification et sûrement de nouveaux instruments de gestion urbaine, qui ont comme point commun le diagnostic de la crise du plan urbain traditionnel, et l'ouverture de la discussion en ce qui concerne l'importance et la portée du projet urbain »24.

23

Brahim Benyoucef, Globalisation et dynamique des territoires,OP.Cit.

24

www. Nancy.archi.Fr/consultation/bibliogr/confexpo/mardis/Europan.html. Yorgos Simeoforidis, thème Europan 4 : construire la ville sur la ville, transformation de sites urbains contemporains.

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La ville du 3éme millénaire est aussi marquée par un changement dans les démarches d’aménagement urbains. En effet états et pouvoirs publics ont pris conscience de la fin de la pratique de l’urbanisme bureaucratique, et essayent désormais de développer des nouvelles démarches et pratiques urbaines, plus ouverte à la participation des groupes sociaux et individus, plus flexible aux opportunités extérieures, et plus souciant de la qualité architecturale et urbanistique.

pour mieux répondre aux impératifs du nouveau contexte mondial, qui impose sa logique, l’approche des instruments d’urbanisme est complètement renouvelée selon les nouvelles exigences mondiales.

Aujourd’hui, selon Benyoucef.B (2001, P :292): « la problématique de la nouvelle approche des instruments d’urbanisme s’articule autour des modalités de conciliation entre les impératifs des politiques de développement socio-spatiales, ceux d’un développement durable et les exigences de compétitivité propres aux ambitions de positionnement dans le cadre de la globalisation » 25

Dans ce sens on peut observer des transformations multiples au niveau des politiques urbaines des villes, qui essayent de plus en plus, de développer une politique de programmes spéciaux, au lieu d’adopter une politique générale et homogène de grands travaux sur l’ensemble de leur territoire. Dans ce contexte les instruments d’urbanisme approchés selon des logiques de développement global et homogène, propres aux politiques centralisée, se trouvent remis en cause.

Cette recherche de solutions particulières et spécifiques exige essentiellement :

1. La révision du modèle du processus pyramidal des interventions en faveur