Les diplômes du ministère en charge de l'Emploi

Malgré les difficultés de lecture de l'offre de certifications dans la période transitoire actuelle, on peut observer au sein des diplômes du ministère, une évolution semblable à celle observée à l'Education Nationale, pour les diplômes se rapportant au bois. C'est en particulier le cas des diplômes de menuisier et de charpentier qui sont chacun scindés en deux diplômes distincts, l’un orienté vers la pose, l’autre vers la fabrication.

« L'évolution des métiers du bois s'est faite vers la pose, d'où les nouveaux titres proposés.

Toutefois un emploi spécialisé sur la fabrication plus industrielle a été repéré. Le titre présenté est un emploi de spécialiste qui va travailler uniquement en atelier et ne fera pas de pose ³⁷. »

Cette scission s'accompagne d'une redéfinition de la carte des formations dispensées par l'AFPA : une douzaine de sites dispensant une formation d'ébéniste vont évoluer vers une formation de menuisier fabricant (MFBA) tandis que l'AFPA estime à une trentaine, le nombre de sites qui préparant jusqu'à présent au CFP menuisier - atelier et pose - vont s'orienter vers le titre de poseur (PMAI).

37 Directeur du département sectoriel BTP -AFPA. CPC du 23/10/2001

Nbre titres par an Création Désactivation

CFP menuisier : atelier et pose (MAP) 250 1980 2002

TP poseur installateur de menuiseries fermetures et équipements 2002

CFP menuisier d'agencement 1993

TP menuisier de fabrication bâtiment et ameublement(MFBA)

Technicien métreur en menuiserie de bâtiment et d'agencement 36 2002 CFP Technicien production bois

CFP agent maîtrise bois

CFP Charpentier bois 180 1980 2002

TP charpentier poseur bois 2001

CFP technicien métreur en charpente bois et couverture 18

CFP ébéniste 2003

CPP menuiserie de bâtiment 2004

CPP escaliéteur 2002

CPP ébénisterie 2002

CPP Constructeur de maison à ossature bois 2002

CPP Couverture traditionnelle pour charpentier bois 30

CPP Charpente en bois 60

TP Monteur assembleur poseur en menuiserie aluminium verre 2002 Technicien d'études en menuiserie, aluminium, verre

2.2.2.1. Scission fabrication-pose dans les titres de niveau V en menuiserie

Le CFP menuisier, atelier et pose (MAP) était préparé à L'AFPA depuis 1980. La création en 2000, d'un titre dédié aux activités de production, s'appuie sur le constat d'une évolution des métiers du bois : « le menuisier fabrique mais en utilisant des machines automatisées et de plus en plus performantes ».

« La finalité de la formation … est bien d'amener le bénéficiaire à réaliser des pièces rigoureusement conformes au cahier des charges (qualités, géométrie, dimensions, état de surface ; etc ...) en respectant les temps de production ; cela implique l'acquisition d'automatismes de base et la parfaite connaissance des process pour optimiser les réglages des machines ³⁸. »

A cette date, le cahier des charges de mise en oeuvre de la formation est achevé. Il se compose de 5 modules qualifiants (pour une durée de 805h) :

- réaliser l'ensemble des opérations sur machines simples

- réaliser l'ensemble des opérations sur machines à fonctions multiples

- réaliser les opérations de fabrication d'ouvrage à base de panneau dérivés du bois - réaliser les différentes opérations de montage

- réaliser les différentes opérations de finition et de montage des ouvrages en ameublement et agencement.

L'expérimentation de ce cahier des charges a toutefois révélé que l'intitulé du titre professionnel -opérateur régleur sur machines à bois (ORMAB) - n’était apprécié ni des stagiaires ni des entreprises. La commission nationale spécialisée (CNS) de la CPC propose dans un premier temps de retenir l’appellation de "menuisier de fabrication" mais cet intitulé n’est pas retenu car on lui reproche d’exclure l'ameublement. L'intitulé "menuisier d'industrie du bois" n'est également pas retenu en raison de sa connotation d'industrie. Finalement c’est l'intitulé de "menuisier de fabrication bâtiment et ameublement" (MFBA) qui finit par s’imposer. Outre la valorisation que suscite la référence au métier de menuisier, le nouvel intitulé a l’avantage d’identifier les deux catégories d'entreprises susceptibles qui emploieront les détenteurs de ce titre professionnel.

Le référentiel emploi, activités et compétences (REAC) distingue trois "activités - types", chacune correspondant à un certain nombre de compétences :

ACTIVITES – TYPES COMPETENCES

Débiter et corroyer du bois massif en plots Débiter et corroyer des bois massifs avivés Réaliser un débit de panneaux dérivés du bois Plaquer des panneaux

1/ débiter et préparer des pièces à partir du bois massif et/ou de panneaux dérivés.

Calibrer des panneaux pré-débités

Réaliser des assemblages de liaison sur des pièces de bois massif Réaliser des assemblages de liaison sur des panneaux dérivés du bois Réaliser des profilages sur des pièces de bois massif et/ou des panneaux Calibrer en forme des pièces de bois massif et/ou des panneaux dérivés du bois

2/ Usiner les assemblages de liaison, les profils et les formes sur des pièces débitées en bois

massif et/ou panneaux dérivés Plaquer des champs sur des panneaux

Poncer des pièces de bois massif et/ou des panneaux Poser des quincailleries et des accessoires

Quant au titre professionnel sanctionnant la qualification de menuisier – poseur, il prend l'intitulé de

"poseur de menuiseries aménagements intérieurs" (PMAI) puis de "poseur installateur de menuiseries fermetures et équipements" (PIMFE). Le cahier des charges de mise en oeuvre de la formation comporte trois modules qualifiants et un module optionnel :

- réaliser la pose d'ouvrages standards

- réaliser la pose d'ouvrages en adaptant certains éléments

- réaliser les différentes opérations d'usinage et de pose d'éléments de cuisine et de salle d'eau - module optionnel : pose d'ouvrage de type parquet et escalier ; pose d'éléments de cuisine en

intégrant l'ensemble des lots techniques.

Le REAC décrit six activités - types correspondant au noyau dur de l'emploi et deux correspondant à l'extension de l'emploi :

Activités du noyau dur de l'emploi - type

1/ Pose d'ouvrages de type doublage de murs, cloisons de distribution, plafonds, portes intérieures ; 2/ Fabrication et préparation d'éléments et accessoires nécessaires à l'exécution du chantier

3/ Pose de mobilier standard de cuisines, de salles de bains et de bureaux ; 4/ Pose de façades de placards et réalisation des aménagements

5/ Pose d'ouvrages de type habillages, coffres et gaines ; 6/ pose de vitrages et miroiterie

Activités relatives a une extension de l'emploi - type

1/ Pose d'ouvrages de type parquets, solivage et escalier droit à une ou plusieurs volées ;

2/ Pose de mobilier haut de gamme de cuisines et salles de bain en intégrant et en alimentant (électroménagers, éclairage, fluides), et en réalisant la décoration.

2.2.2.2. Création d'une filière menuisere-aluminium-verre autonome

La création du titre de niveau V de monteur assembleur poseur en menuiserie aluminium verre (MAPMAV) fait suite à une note d'opportunité, datée d'octobre 2000, qui fait le point sur la structuration de ce secteur. Considérée comme une activité complémentaire, la menuiserie aluminium s'est progressivement dissociée des autres produits réalisés par les entreprises de menuiserie ou de métallerie :

« Le SNFA (syndicat national des fenêtres et façades associées) estime que 30000 salariés travaillent l'aluminium et le verre ... Durant les années 1970 à 1980, la menuiserie aluminium était considérée comme une activité complémentaire à un métier de base : métallier-serrurier, menuisier bois ou miroitier ... Durant les années 1990, cette activité s'est progressivement transformée pour devenir un métier car beaucoup d'entreprises de métallerie-serrurerie, menuiserie bois et techniverrières possédant un "département" aluminium l'ont alors dissocié de l'activité principale.

De ce fait l'accès à l'emploi s'effectue plutôt en primo formation qu'en perfectionnement par rapport à un métier racine. »

Daté de septembre 2002, le REAC apporte quelques précisions concernant le contexte de création de ce titre. Si les activités de fabrication et de pose tendent à se dissocier, la polyvalence reste requise à l'embauche :

« On constate aujourd'hui un morcellement croissant des activités de production et de pose, surtout à travers des entreprises de plus de 10-15 salariés mais la polyvalence entre les activités reste néanmoins un préalable à l'embauche et est même nécessaire dans l'emploi pour diversifier les tâches et dynamiser le rôle du salarié. Dans les entreprises de moins de 10 salariés, la polyvalence dans la production et la pose est indispensable. »

L'emploi type de monteur poseur assembleur en menuiserie aluminium verre y est ainsi défini

« Il fabrique, pose et entretient tous les ouvrages plans courants de menuiserie aluminium liés au secteur du bâtiment :

- ouvrages obturants l'enveloppe du bâtiment : portes, châssis, etc .

- ouvrages de protection des biens et des personnes : garde-corps, rampe, etc - ouvrages d'agencement - décoration : façades de magasins, mobilier urbain, etc. »

Le REAC décrit trois activités - types correspondant au noyau dur de l'emploi et deux correspondant à l'extension de l'emploi :

Activités du noyau dur de l'emploi - type

1/ Débiter à longueur et en angle des profilés aluminium ;

2/ Usiner des profilés aluminium pour poser des quincailleries de rotation, de fermeture, de liaison 3/ Effectuer le montage assemblage des ouvrages plans courants de menuiserie aluminium : porte, châssis, garde-corps ;

Activités relatives a une extension de l'emploi - type

1/ Pose des châssis et garde-corps barreaudés dans un bâtiment ;

2/ Débiter, usiner et poser des panneaux de remplissage : produits verriers, panneaux sandwich, etc..

2.3. La diffusion des connaissances

Comparativement au domaine de la maçonnerie, nous avons recensé peu d'organismes de formation et assez peu d'ouvrages spécialisés en restauration. Cette situation est sans doute à rapprocher de l'émergence récente d'un marché portant sur le patrimoine non protégé en menuiserie. Le public potentiel des organismes de formation comme des maisons d’édition a été sans doute jusqu’à présent assez restreint. Les artisans commencent seulement à s’organiser suffisamment sur le plan local pour échanger sur leur métier et formuler des demandes de formation et les clients les mieux identifiés des organismes de formation se résument à une quinzaine d’entreprises hautement qualifiées. Peut-être aussi que le climat de crise économique et de crise du métier de menuisier sur fond d’industrialisation et de concurrence des nouveaux matériaux n’a pas favorisé l’essor des publications.