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I. Séance n.1, le 18/12/2014

1. Présentation de la séance

1.2. Les différentes situations d’évocation rencontrées

1.2.1. Situation d’évocation très contraignante, répondant à une consigne précise

a. Evocation de co-hyponymes

Description de l’exercice : d’après un hyperonyme fourni en français par l’orthophoniste,

évoquer des co-hyponymes.

Langue cible : la réponse est attendue en français, mais l’orthophoniste accepte les productions

espagnoles et code-switchées.

Caractéristiques du matériel linguistique utilisé :

- La réponse attendue est une production très simple d’un point de vue syntaxique, elle n’exige pas de verbe.

- L’évocation est facilitée par la circonscription de l’accès lexical à une catégorie très précise.

- Les mots attendus sont principalement des mots montrables, donc facilement accessibles.

Remarque sur le matériel linguistique utilisé : les hyperonymes sélectionnés par l’orthophoniste font appel pour la majorité à des mots montrables qui, selon la classification de Frédéric François, constituent classiquement la catégorie de mots la plus facilement accessible.

1.2.2. Situation linguistique induite par un exercice de rééducation orthophonique précis

a. Le discours descriptif

Contexte linguistique : Ce type d’évocation prend place pendant l’épreuve d’évocation de co-

hyponymes. La patiente, souffrant d’un manque du mot, décrit fréquemment les mots-cibles qu’elle ne parvient pas à évoquer directement. La description porte souvent sur l’aspect physique, la fonction et l’usage du mot-cible, ou le lieu où ce dernier se trouve le plus fréquemment…

Langues utilisées : Les descriptions sont produites en espagnol, en français ou en code-switching Structure syntaxique : Ce type de discours présente une construction syntaxique de type sujet-

verbe-complément.

Caractéristiques du matériel linguistique utilisé :

- Une construction syntaxique relativement simple, mais exigeant tout de même une phrase complète.

- La circonscription de l’évocation au co-hyponyme recherché permet de cibler l’évocation, et donc, la facilite.

b. Le discours argumentatif

Contexte linguistique : Ce type de discours s’inscrit dans un exercice proposé par

l’orthophoniste dont l’objectif initial était le travail de la compréhension orale : d’après une affirmation proposée par l’orthophoniste, la patiente doit infirmer ou confirmer en répondant « vrai » ou « faux ». Par exemple : le poulain est le petit de la poule. Vrai ou faux ?

Cependant, la patiente ne se contente pas de répondre par « vrai » ou « faux », elle justifie presque toujours sa réponse, nous offrant ainsi un discours argumentatif fort intéressant pour notre étude !

Langues utilisées : français, espagnol ou code-switching.

Structure syntaxique: La construction syntaxique est plus complexe ici, le discours argumentatif

mettant en place des modalisateurs, des mots de liaison, des conjonctions de coordination et de subordination, etc…

Caractéristiques du matériel linguistique utilisé :

- Le thème reste restreint puisqu’il porte sur le sujet de l’affirmation proposée par l’orthophoniste.

- La structure des phrases est complexe mais reste la même afin de s’inscrire dans le style discursif de l’argumentation.

c. La traduction

Contexte linguistique : Ce type d’évocation est réalisé naturellement par la patiente elle-même. Tout au long de la séance, cette dernière traduit fréquemment les consignes données en français par l’orthophoniste.

Cette traduction peut assumer des fonctions linguistiques différentes suivant la personne sur laquelle est centré le message. On peut s’attendre à ce que la qualité linguistique du discours varie en fonction du destinataire du message :

- Lorsque la traduction est adressée à la patiente elle-même, dans le cas d’un discours interne extériorisé, et que le message remplit une fonction expressive, la patiente n’a pas nécessairement besoin que le code soit partagé avec l’orthophoniste. Nous pouvons donc nous attendre à un discours de moins bonne qualité linguistique.

- Lorsque la traduction est adressée à l’orthophoniste, la patiente lui demande implicitement si elle a bien compris la consigne. Pour que le message remplisse sa fonction conative, la patiente est obligée de focaliser son attention sur la qualité du code commun. Nous pouvons donc nous attendre à ce qu’elle cherche à rapprocher la forme de son discours de la norme linguistique.

Langues utilisée : français, espagnol ou code-switching.

Caractéristiques du matériel linguistique utilisé : les traductions s’effectuent essentiellement

du français à l’espagnol, langue dans laquelle la patiente est la plus performante. La patiente peut calquer la structure syntaxique de la production à produire. Egalement, la charge cognitive est relativement basse, la patiente n’ayant pas à ajouter d’idées ou d’informations supplémentaires à ce que la production traduite donne déjà.

Cependant, nous décelons les difficultés qu’implique la traduction :

- une évocation très contrainte qui peut mettre la patiente en difficulté par rapport à son manque du mot

- la nécessité de fournir des équivalents de traductions exacts

- la compétition augmentée par la présence des deux langues ; le français à traduire peut influencer l’élaboration de la traduction espagnole

1.2.3. Le discours spontané

Contexte linguistique Le discours spontané de la patiente intervient tout au long de la séance,

lors des différents exercices. Il s’inscrit dans une dynamique communicationnelle : la patiente veut échanger avec l’orthophoniste à propos des épreuves réalisées, des difficultés rencontrées ou elle veut lui faire part de ce que les différents thèmes lui rappellent.

Structure syntaxique: la structure peut être extrêmement variée ; du plus simple (de type S/V) au

plus complexe (…).

Caractéristiques du matériel linguistique utilisé :

- Le thème libre de ce type de discours peut masquer le manque du mot ; la patiente peut sélectionner les thèmes facilement évoqués.

- Les constructions syntaxiques peuvent rester simples, il n’y a pas d’exigence particulière. Ce type de discours peut cependant mettre à mal les constructions syntaxiques produites, car la patiente ne peut pas s’appuyer sur un modèle syntaxique venant d’être donné comme lors d’échanges sous forme de questions-réponses par exemple.