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Le tableau 7 présente un résumé des composantes d’une intervention digne auprès des survivantes d’agression sexuelle telles qu’identifiées par les participantes. Nous détaillerons chacune de ces composantes, appuyées par des citations des entretiens menés avec elles, dans les lignes qui suivent.

Tableau 7 - Les composantes d'une intervention digne auprès des survivantes d'agressions sexuelles

Offrir un soutien inconditionnel et porteur d’espoir

La vaste majorité des participantes ont nommé qu’accueillir et croire les révélations faites par les femmes victimes d’agression à caractère sexuel constitue la fondation sur laquelle repose toute intervention auprès des survivantes, fondation permettant d’assurer le respect de leur dignité :

Croire les victimes et les accueillir, c’est comme la base. (Alexandra, intervenante en milieu communautaire)

Croire en toutes circonstances apparaît capital pour maintenir la dignité des femmes, selon les participantes.

L’accueil chaleureux des survivantes est un autre élément de la dignité étant ressorti dans quelques entretiens. Les intervenantes en question disent ne pas vouloir donner l’impression à

• Offrir un soutien inconditionnel et porteur d’espoir

• Mettre en place des conditions propices à l’épanouissement de la relation d’aide • Favoriser l’autodétermination sans contrainte

• Prendre en compte le contexte d’origine des survivantes • Répondre aux besoins physiologiques et affectifs

réalisées de manière « subtile », notamment dans des lieux informels, comme des cafés contrairement à des bureaux. Elles disent que le lien de confiance se construit beaucoup plus aisément ainsi :

On commence par faire une entrevue d’admission. On a des documents à remplir, mais avant de faire tout ça, moi j’prends toujours le temps de demander comment ça va, pis laisser la personne ventiler. C’est souvent là qu’on va aller chercher l’info de toute façon pour remplir la feuille là au lieu d’être dans un cadre strict. Des fois la femme a pas envie de répondre aux questions. OK, on va attendre, on va aller prendre un café.

(Annabelle, intervenante en milieu communautaire)

Ainsi, l’accueil sensible des survivantes est une forme de reconnaissance des impacts négatifs des agressions à caractère sexuel, notamment la méfiance qui peut naître chez la victime envers les intervenants psychosociaux. Les intervenantes s’efforcent de prendre cette réalité en compte lorsqu’elles interviennent avec des femmes.

Néanmoins, un doute peut surgir dans l’esprit de l’intervenante quant à la véracité ou à l’exactitude de l’agression relatée par la victime à un moment ou à un autre, ce qui compromet aussi sa capacité d’accueil. Une minorité d’intervenantes ont nommé cette réalité qui arrive de manière ponctuelle. Lorsque cela survient, elles disent s’efforcer de ne pas laisser entrevoir ce doute afin qu’il n’influence d’aucune façon leurs interventions. De plus, elles veulent surtout que la victime continue de se sentir crue, et ce, malgré ce doute :

« Effectivement, ce cas-là était une histoire très inhabituelle. Mais c’est pas notre rôle de décider si c’est fondé ou pas fondé. Tu me dis que t’as eu une agression ben j’vais le gérer comme une agression. »

(Chantelle, intervenante en milieu institutionnel)

Les participantes mentionnent donc l’importance de croire, ou de donner l’impression qu’on croit, pour préserver la dignité de la victime, et de lui offrir un accueil inconditionnel qui ne remet pas en doute sa parole.

Dans le même esprit que de croire et accueillir les victimes, quelques participantes ont nommé qu’il faut souligner, voire refléter à la femme survivante, qu’une part de dignité existe déjà en elle. La démarche d’aide entamée par la femme constitue une preuve de cela. Ces participantes expliquent que bien souvent, les survivantes n’ont pas conscience de leur valeur intrinsèque et de leur dignité, particulièrement au début de leur démarche d’aide :

Ce que je fais dans mes interventions, c’est d’accéder à la partie de dignité qui est présente et de bâtir là-dessus. Plus souvent qu’autrement, il y a un quelque chose qu’une personne pourrait appeler dignité. Une petite part d’estime et de fierté pour elle-même.

(Claire, intervenante en milieu communautaire et institutionnel, traduction libre)

Les intervenantes tentent, à travers leurs interventions, de mettre en lumière les aspects de dignité intrinsèque chez la victime afin de soutenir son estime personnelle qui est éprouvée par le vécu d’agression sexuelle. Les intervenantes utilisent l’ambivalence de la victime quant à son espoir de s’en sortir – si elle n’y croyait pas du tout, elle ne viendrait tout simplement pas chercher du soutien pour aller mieux – pour former une amorce, voire une « prise » sur laquelle les intervenantes peuvent bâtir afin de rehausser la dignité de la femme survivante.

Mettre en place des conditions propices à l’épanouissement de la relation d’aide

La promotion de la dignité dans le processus de relation d’aide repose, selon les participantes, sur la notion du respect de la vie privée des survivantes, ainsi que le maintien de la confidentialité de leur dévoilement et des éléments du vécu d’agression sexuelle. Plusieurs intervenantes ont expliqué ne pas exiger de la survivante qu’elle dévoile son agression sexuelle dans les moindres détails si elle n’en a pas envie. Elles disent tout de même demeurer ouvertes à accueillir ces confidences si la victime ressent le besoin de le faire :

Dans ma job là, j’ai pas besoin de savoir le détail de l’agression. Si la femme elle veut me raconter l’histoire en long et en large, je vais être là, j’vais l’écouter. Si elle veut pas, j’vais respecter ça aussi. Pis si elle veut me conter la moitié, elle peut me conter la moitié là. (Jenny, intervenante en milieu communautaire)

De plus, quelques participantes ont exprimé avoir une sensibilité face au manque de vie privée des femmes qui vivent de la violence, particulièrement pour celles qui vivent en milieu d’hébergement avec d’autres femmes. Ces intervenantes cherchent à recréer des milieux de discussion sécuritaires pour ces femmes :

On est un milieu de vie, nous. Faque y a plein d’espaces communs. Juste refléter à la personne : on est mieux de parler de ça en privé. Y ont tellement l’habitude de vivre leurs crises, leurs agressions, tout en public. Ça peut remettre en place une espèce de dignité, une limite.

(Annabelle, intervenante en milieu communautaire)

unes disent qu’elles peuvent être des vecteurs de rapports de pouvoir inégaux, qu’elles le veuillent ou non. Pour amoindrir les effets pervers de cette réalité, les participantes disent la reconnaître et de la nommer d’emblée afin de « coconstruire », le plus possible, le processus d’intervention avec la femme survivante:

J’vais vraiment avec ses besoins à elle, ce sur quoi elle désire travailler. Pis essayer de rentrer le plus possible dans une relation égalitaire, pis ça le nommer aussi dès le départ. Faque comment faire une co-construction un peu tout ça.

(Catherine, intervenante en milieu communautaire)

Pour une autre participante, se reconnaître comme personne faillible et s’excuser auprès des femmes pour une chose aussi simple que d’avoir regardé l’heure pendant une rencontre est une manière de bâtir une relation d’aide plus positive et accueillante pour la personne survivante en plus d’amoindrir des rapports de pouvoir :

Des fois, j’rentre travailler pis j’suis ben fatiguée. Pis tsé les femmes que j’vois, y en ont vécu beaucoup des blessures relationnelles, pis le moindre petit indice des fois, que j’les, j’les aime pas, ou que j’les respecte pas, elles vont le prendre au vol. Des fois, on est en séance, pis je regarde l’heure. Quand j’vois qu’elles l’ont pogné au vol, j’m’excuse sincèrement. J’trouve que, que s’excuser à quelqu’un, c’est vraiment y réaffirmer son droit au respect. Pis son droit d’être traité avec dignité.

(Alexandra, intervenante en milieu communautaire)

Ainsi, pour assurer le respect de la dignité des personnes survivantes, quelques participantes nomment le rejet d’une attitude de curiosité malsaine qui pourrait emmener la personne survivante à dévoiler plus de détails de son agression que nécessaire pour le contexte de relation d’aide; elles disent aussi avoir une sensibilité quant au « voyeurisme » que peuvent faire preuve d’autres personnes lorsque les femmes s’expriment sur des sujets intimes dans des contextes où elles sont susceptibles d’être écoutées ou observées par autrui. Enfin, une minorité de ces participantes reconnaissent les dynamiques de pouvoir inhérentes entre intervenante et femme et cherchent à les amoindrir en les mettant explicitement en lumière auprès de la personne survivante.

Favoriser l’autodétermination sans contrainte

La vaste majorité des intervenantes ont nommé l’autodétermination comme étant un incontournable pour une intervention qui respecte la dignité auprès des femmes ayant été agressées sexuellement, particulièrement si celles-ci adoptent un cadre d’analyse et d’intervention féministe (ou que leurs milieux de travail adoptent une telle posture). Les participantes nomment le fait de respecter le choix d’une femme de demeurer avec un conjoint violent comme une façon de respecter la dignité. Il est tout de même important pour ces

participantes de mettre en lumière les risques associés à une telle décision tout en remettant le choix final entre les mains de la femme survivante d’agression sexuelle :

Quand la personne choisit par exemple de rester avec l’agresseur. Une autre façon de s’assurer de respecter la dignité de la personne c’est en respectant son choix. Mais en faisant une intervention pour faire comprendre à la personne : ‘ben… oui tu peux rester. T’as le droit. Mais sachez que un agresseur qui n’a pas reçu d’aide, c’est dangereux.’

(Maïté, intervenante en milieu institutionnel)

Dans le même esprit, plusieurs participantes ont nommé le fait qu’il ne faut pas insister auprès d’une victime d’agression sexuelle pour qu’elle porte plainte aux autorités policières si elle ne désire pas engager cette route :

La dignité c’est de faire confiance à la personne. C’est elle qui sait qu’est-ce qui est le mieux pour elle. L’empowerment, lui permettre de faire son propre choix, même si c’est pour nous, ça semble avoir peu de sens ou si on se dit ‘ah, il me semble cette situation, si elle portait plainte, ça irait loin me semble.’ Mais, si elle veut pas, y a pas de problème la. C’est de respecter ça sans insister.

(Mélania, intervenante en milieu communautaire)

Ainsi, ce qui traverse les deux précédentes citations est la perception que la femme est la première experte de sa propre vie et peut exprimer son agentivité par les choix qu’elle décide faire pour elle-même en lien avec la situation d’agression sexuelle ou de violence vécue :

C’est vraiment de percevoir la personne comme sujet et non comme objet. De voir la personne comme une personne libre et apte à faire ses choix.

(Catherine, intervenante en milieu communautaire)

Pour la majorité des intervenantes, il est capital de reconnaître l’expertise que les femmes possèdent de leur propre situation et que personne ne peut mieux comprendre leurs besoins spécifiques que les femmes elles-mêmes.

Dans le même esprit que l’autodétermination des personnes survivantes, plusieurs participantes ont nommé qu’il est capital de s’assurer que les victimes d’agressions sexuelles consentent (ou refusent de donner leur consentement) de manière libre et éclairée aux interventions médicales qui sont faites à leur endroit. Il peut s’agir de l’administration de trousses médico-légales par l’équipe traitante en milieu hospitalier. Il peut aussi s’agir de s’assurer de la décision prise par la victime par rapport au choix de se faire avorter, en cas d’une

Avec un médecin, c’est de s’assurer du consentement pour les interventions médicales. Tsé oui, par rapport aux trousses [médico-légales], mais que ça soit tsé une femme enceinte qui a un vécu de violence sexuelle. De s’assurer que la femme elle veut avant. D’expliquer comment ça va se passer, qui, quand, comment, ou, qu’est-ce que ce je fais quand je vais le faire.

(Catherine, intervenante en milieu communautaire)

Le consentement médical peut également s’agir de respecter le choix d’une victime d’agression sexuelle âgée de moins de 18 ans qui refuse l’administration d’une trousse médico-légale, et ce, en dépit d’un désir contraire de la part de ses parents accablés par la situation de violence vécue par leur enfant. La minorité de participantes qui ont nommé cette réalité estime qu’intervenir contre le gré de la victime induira une victimisation secondaire :

Si l’enfant veut pas se faire examiner, on l’examine pas. On a des parents, pas satisfaits. Mais ça on les gère. Parce que sinon c’est comme une deuxième agression.

(Chantelle, intervenante en milieu institutionnel)

Pour les participantes qui ont abordé l’idée de l’autodétermination des personnes survivantes, certaines ont dressé des liens explicites entre le féminisme comme paradigme d’intervention. D’autres croient que l’autodétermination des personnes survivantes devrait faire partie de tout processus de relation d’aide indépendamment si une analyse féministe influence ce processus (ou pas) et la posture de l’intervenant.e.

Prendre en compte le contexte d’origine des survivantes

L’une des questions de la grille d’entrevue (question 5) portait spécifiquement sur la diversité et la pluralité des identités des femmes ayant été agressées sexuellement. Il a été demandé aux participantes ce qu’elles font, de manière concrète, pour prendre en compte cette diversité dans leurs interventions. Cette question a été posée dans l’optique de mieux comprendre les éléments permettant de respecter et/ou de rehausser la dignité de ces femmes survivantes qui peuvent être davantage marginalisées. Elle visait également à s’arrimer, implicitement, avec les deux cadres théoriques sélectionnés pour ce mémoire. Nous avons vu que certaines femmes davantage marginalisées peuvent présenter des besoins spécifiques en matière de soutien psychosocial lorsqu’il est question d’un dévoilement d’une agression sexuelle. La forme de cette diversité n’était pas spécifiée dans la question. Ainsi, elle pouvait prendre plusieurs formes, telles que représentées par les intervenantes elles-mêmes, qu’elle soit

au niveau de l’identité de genre, de l’orientation sexuelle, de l’origine ethnique ou culturelle, du statut socioéconomique, de la religion ou encore de l’autochtonie, à titre indicatif.

D’une part, une minorité d’intervenantes expliquent adopter la même approche pour toutes les femmes qui entrent dans leur ressource, car elles estiment que nous partageons la même humanité en tant que femmes :

J’ai de la misère avec cette question-là parce que pour moi, une femme c’est une femme. Nous on est une ressource inclusive. Toutes les femmes sont les bienvenues. J’vois l’être humain avant toute chose.

(Jenny, intervenante en milieu communautaire)

D’autre part, quelques intervenantes reconnaissent d’emblée les besoins spécifiques de certaines populations et la nécessité de les prendre en compte dans le processus d’intervention. Elles avoueront néanmoins que leur organisation ou institution éprouve de la difficulté à rejoindre ces populations davantage marginalisées, malgré leur bonne volonté :

On a pas une population autochtone qui adhère à notre organisme et à nos activités. Probablement parce que y a d’autres petites autres ressources qui sont pas trop loin. Mais aussi parce que on a pas vraiment une approche de réduction des méfaits.

(Devone, intervenante en milieu communautaire)

Plusieurs intervenantes disent adopter une approche de curiosité plutôt que de non- jugement face à une femme ayant une réalité différente de la leur. Les intervenantes vont chercher à démystifier la réalité de l’autre en demandant directement à la femme assise devant elles ce que peuvent signifier ses origines culturelles ou sa religion de sa perspective :

Ça m’est déjà arrivé d’avoir une femme musulmane. Moi, j’suis pas musulmane. Ça me dérange pas de passer trois rencontres sur ta culture, tes valeurs. Même chose avec une femme haïtienne. Moi j’connais la problématique de l’agression sexuelle, mais j’connais pas ton vécu à toi donc parle moi de ce que ça représente pour toi.

(Justine, intervenante en milieu communautaire et en pratique privée)

Enfin, une minorité d’intervenantes disent adapter leurs interventions face à une femme issue de cette diversité. Elles disent adopter cette approche, notamment en raison de leurs connaissances sur les oppressions passées et actuelles que vivent certaines populations marginalisées notamment les femmes trans ou racialisées :

J’ai beaucoup de femmes trans dans ma clientèle. Ces femmes vivent des oppressions au quotidien. J’pose jamais les questions qui les remettent un peu en question en tant que femmes. J’ai beaucoup de femmes qui ont été adoptées aussi dans ma clientèle. La question d’être racisé revient souvent aussi. Yen a pour qui c’est vraiment central dans leur discours.

elles vont penser – pis avec raison d’une certaine façon – que j’comprends pas. Pis y a des choses que j’peux pas comprendre autrement qu’en passant par leur compréhension à elles. (Alexandra, intervenante en milieu communautaire)

Ainsi, l’adoption d’une posture d’humilité face à une réalité qui est différente de celle de l’intervenante est une façon pour cette participante de prendre en compte cette dignité. Cette posture d’humilité s’exprime par de l’écoute et la reconnaissance que l’intervenante peut, effectivement, ne pas comprendre la réalité de la femme trans et/ou racialisée qui est assise devant elle parce qu’elle ne vit pas elle-même ces réalités. C’est aussi d’une certaine manière, une façon de reconnaître que l’intervenante doit se remettre en question tout au long de l’intervention et ne pas prétendre avoir la science infuse.

Une autre participante adapte systématiquement son intervention auprès des femmes autochtones qu’elle peut croiser dans sa pratique. Elle fait ce choix, car elle est travailleuse sociale et est très au fait du rôle malheureux qu’ont joué les travailleurs sociaux dans plusieurs des oppressions qu’ont pu vivre les peuples autochtones au Canada. Le simple fait de nommer le mot « travailleuse sociale » peut induire de la méfiance et une réticence à faire confiance de la part d’une femme autochtone. Cette participante explique la stratégie qu’elle emploie pour parvenir à créer un lien de confiance tout en reconnaissant que cette méfiance est légitime et fondée sur de réelles oppressions spécifiques vécues par ces communautés :

Je vérifie toujours auprès des survivantes d’agressions sexuelles autochtones ce qu’elles pensent des travailleurs sociaux. Je suis un peu au courant de l’histoire des pensionnats autochtones. Lorsque je sens une inquiétude, je dis en premier lieu être une intervenante pour victimes d’agressions sexuelles. Je fais le choix de ne pas nommer d’emblée que je suis travailleuse sociale et je le démystifie mon rôle à la fin de l’intervention, lorsqu’il y a un lien de confiance d’établi.

(Claire, intervenante en milieu institutionnel et communautaire, traduction libre)

Il est intéressant de noter qu’aucune participante n’a parlé de manière explicite d’intervention féministe intersectionnelle même pour celles qui disent adapter leurs interventions en fonction de connaissances antérieures sur les formes d’oppression que peuvent vivre certaines populations marginalisées.

Répondre aux besoins physiologiques et affectifs

Pour certaines participantes, maintenir la dignité dans l’intervention repose sur la réponse aux besoins physiologiques et affectifs des femmes. Ainsi, ces intervenantes conçoivent que cette réponse à ces besoins fait partie de leur rôle et responsabilité en tant

qu’intervenantes, notamment dans l’optique de recréer un environnement positif et des relations saines qui favoriserait le processus de guérison des femmes ayant été victimes d’une agression à caractère sexuel. Quelques participantes – dont deux en particulier qui

œuvrent toutes deux auprès d’une clientèle féminine en situation d’itinérance ayant vécu des violences sexuelles et/ou conjugales – ont abordé cette question de réponse aux besoins des femmes, qu’ils soient affectifs/relationnels ou physiologiques (manger, sécurité physique, boire, se vêtir, avoir un toit pour dormir, etc.). Bien qu’elles s’entendent sur la nécessité d’intervenir pour combler ces besoins chez les femmes survivantes, un flou subsiste dans leurs propos sur ce qui constitue un « besoin de base » chez ces femmes. Ainsi, une participante estime que les besoins affectifs sont en soi des besoins de base et que ceux-ci ont même