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Le tableau 8 représente, en format abrégé, les barrières identifiées par les participantes quant à la mise en place d’interventions qui respectent la dignité des femmes survivantes. Ces barrières limitent la capacité des intervenir à répondre aux besoins des femmes ayant été agressées sexuellement et entravent la possibilité de mettre en place les cinq composantes ayant été nommées dans le volet précédent. Nous détaillerons chacune de ces barrières avec des extraits des entretiens menés avec les intervenantes dans les lignes qui suivent.

Tableau 8 - Les barrières à la mise en place d'interventions dignes auprès des survivantes d'agressions sexuelles • La non-reconnaissance sociale de la violence faite aux femmes

• Le sous-financement des organismes communautaires et institutionnels • L’accès limité à certains services psychosociaux

• Le manque et/ou le non-respect des protocoles

• La rareté des services pour les victimes mineures dont l’agression a été jugée non fondée par la police

• Le type de questions posées lors de l’entrevue policière auprès des victimes • La psychiatrisation des violences faites aux femmes

• Le processus judiciaire non adapté aux victimes d’agressions sexuelles

La non-reconnaissance sociale de la violence faite aux femmes

Des participantes ont abordé la question de l’accueil de la souffrance dans notre société, notamment la souffrance vécue par les victimes d’agressions sexuelles. Par exemple, une intervenante plaide pour une meilleure empathie et compréhension des impacts des agressions sexuelles qui prennent beaucoup de place dans la vie d’une survivante et qui peut entraver son fonctionnement :

Des fois, ce qu’elles ont vécu là, c’est tellement envahissant pis c’est tellement présent. On a failli comme société. Peut-être on peut juste donner des services à ces personnes-là pour qu’elles soient bien, qu’elles soient dignes. Ça prend aussi de l’espace pour guérir des traumas que t’as vécu pis une certaine reconnaissance de l’impact de ces traumas-là.

(Alexandra, intervenante communautaire)

Pour une autre participante, cette non-reconnaissance sociale passe par l’hypersexualisation des jeunes filles et la représentation des violences faites envers les femmes dans les médias. Elle conçoit que ces éléments constituent des causes à la banalisation des agressions sexuelles commises envers les femmes :

La banalisation pis la tolérance des violences dans les médias, de l’objectification de la femme. De différentes manières. Par exemple, avec les publicités d’American Apparel. C’est vraiment un exemple où est-ce que les personnes, souvent c’est, on dirait c’est vraiment des personnes mineures qui sont hypersexualisées et super objectifiées.

(Catherine, intervenante en milieu communautaire)

Le sous-financement des organismes communautaires et institutionnels

Plusieurs intervenantes ont nommé le peu de financement accordé par le gouvernement pour les organismes institutionnels et communautaires qui ont pour mission d’intervenir auprès des victimes d’agressions sexuelles, et ce, même à une ère où les violences sexuelles faites envers les femmes sont de plus en plus abordées dans les médias :

Comme moi là présentement dans mon organisme, j’suis juste en contrat. Parce que le gouvernement y viennent de donner de l’argent, y a débloqué des fonds à cause de l’affaire de #MeToo pis il s’est dit, ah y a beaucoup de [victimes]. Mais y faut penser à quelque chose. Ça va pas se résorber là en un an, là. Pis tsé parce qu’encore en 2018 y en a des agressions. Ca s’est pas arrêté là.

(Jenny, intervenante en milieu communautaire)

Ainsi, les intervenantes ayant abordé l’aspect du financement estiment que le manque de ressources financières entraine par ricochet un manque de ressources humaines. Elles considèrent que le financement déficient et inadapté à l’ampleur de la problématique des agressions à caractère sexuel se répercute ultimement sur les victimes de ces crimes. Elles nomment les politiques d’austérité qui ont sabré le filet social et la capacité d’agir de plusieurs organismes communautaires et institutions du réseau de la santé et des services sociaux qui se retrouvent souvent à être financé à court terme ou par projet. Ainsi, les participantes estiment qu’il faut un engagement financier dans une vision à long terme et de pérénité afin de mieux intervenir avec dignité auprès des femmes ayant été agressées sexuellement, compte tenu de la prévalence importante de victimes au sein de nos sociétés.

L’accès limité à certains services psychosociaux

La quasi-totalité des intervenantes a nommé également le fait que les services thérapeutiques au privé sont dispendieux et ne sont pas à la portée du portefeuille de toutes. La

question des listes d’attentes ressort dans la quasi-totalité des entretiens forçant les intervenantes à « prioriser » les survivantes à rencontrer en premier au sein de leur organisation. Une participante explique, en raison des listes d’attente, prioriser les femmes ayant vécu une agression sexuelle récente au sein de son organisme :

Souvent y a des femmes qui vont venir nous voir. Son agression ça été y a genre 10 ans, 20 ans. Mais tsé y a des agressions qui sont arrivées hier ou y a deux semaines. C’est comme récent. On a des listes d’attentes pour les groupes. Souvent nous on va évaluer. Y a des femmes que c’est comme, ben ça fait comme 20 ans que j’vis avec ça, faque que ça soit 8 mois , tsé, j’suis capable d’attendre. On va croire que cette femme-là a des capacités pis qu’elle est capable de mettre des moyens aussi en place pour aller mieux. Parce qu’on prône beaucoup l’autonomie, là.

(Jenny, intervenante en milieu communautaire)

Cette participante reconnaît le fait que toutes les femmes ayant vécu une agression sexuelle et qui cognent à la porte de son organisme ont besoin de services. Malheureusement, dans le contexte actuel – rareté de main-d’œuvre et manque de financement gouvernemental – elles se retrouvent à devoir « hierarchiser » les besoins des femmes qui apparaissent les plus urgents à répondre, principalement en fonction de la date où l’agression s’est produite. Néanmoins, pour celles dont l’agression est moins récente, elle dit miser sur les mécanismes de gestion que les femmes survivantes ont mis en place au fil des ans pour composer et « vivre avec » le vécu d’agression sexuelle. Pour cette participante, les femmes ayant été agressées sexuellement plus récemment affichent généralement plus de « symptômes » ou de « manifestations » de leur traumatisme versus des femmes ayant été agressées sexuellement il y a fort longtemps. Cette participante n’a pas nommé la possibilité qu’une femme ayant été agressée sexuellement récemment peut se retrouver à avoir moins ou pas de conséquences dans l’immédiat. Elle n’a pas non plus nommé la possibilité qu’une femme dont l’agression sexuelle remonte à plusieurs années ou décennies, peut avoir développé des mécanismes de gestion autodestructeurs au fil des ans.

Les femmes appartenant à des groupes davantage marginalisés sollicitent moins les organismes communautaires et institutionnels en lien avec les agressions sexuelles, et ce, même si elles sont davantage à risque de vivre ces violences en raison de systèmes d’oppression multiples. Cela peut s’expliquer notamment par le fait que les intervenantes de ces ressources apparaissent peu adaptées (ou formées) à leurs réalités notamment pour les femmes trans. D’une part, une participante nomme la résistance de plusieurs employés et intervenants au sein de son organisation à reconnaître la manière dont une femme trans s’identifie :

Dans mon organisme aussi, les femmes trans c’est pas des femmes. (Alexandra, intervenante en milieu communautaire)

D’autre part, une autre participante explique que son organisme – qui est une maison d’hébergement – a une ouverture pour accueillir les femmes trans, et ce, par reconnaissance pour la grande marginalisation que ces femmes vivent dans plusieurs sphères de la vie en société. Toutefois, elle nomme qu’en raison du manque de formation et d’éducation dans la population en général sur la pluralité des genres et les réalités trans, cela amène des enjeux délicats à négocier auprès des autres résidentes de la maison d’hébergement qui ne sont pas des femmes trans. Elle exprime de l’ambivalence et un inconfort, car elle en vient à se demander si de permettre aux femmes transgenres d’intégrer des services pour des femmes cisgenres ne constituerait pas une entrave au sentiment de sécurité (et par ricochet, à la dignité) des femmes cisgenres31 déjà présentes à la ressource, et ce, malgré que toutes ces femmes sont dans la

ressource parce qu’elles ont été victimes de violences sexuelles. Cette participante reconnaît ne pas avoir trouvé de réponse ou de solution à ces dilemmes éthiques. Sa réflexion et que celle de son organisme sont en évolution constante, quitte à admettre avoir commis des erreurs par le passé par manque de connaissances et de formation :

On reçoit les femmes transsexuelles, toute personne qui s’identifie comme une femme. On est toujours en rediscussion, parce qu’au début on se basait énormément sur l’apparence. Mais là après quelqu’un qui s’identifie comme femme, qui en début de processus a pas une apparence féminine, on est toujours en train de jongler pour que les femmes puissent se sentir en sécurité parce que bon, t’arrive là, tu viens de vivre une agression, tu partages ta chambre avec quelqu’un qui ne se présente pas nécessairement comme une femme. Y a des enjeux à gérer.

(Annabelle, intervenante en milieu communautaire)

Dans le même esprit, une participante estime que la politique de tolérance zéro pour la consommation d’alcool au sein de son organisme élimine systématiquement un pan important de femmes autochtones ayant vécu des violences. Elle affirme néanmoins que ces femmes pourraient bénéficier d’un refuge compte tenu des impacts contemporains de la violence historique du Canada envers ces populations qui se manifeste par, notamment, des problèmes de consommation d’alcool. Ainsi, elle estime que ce contexte spécifique n’est pas pris en compte et élimine d’office beaucoup de femmes autochtones en raison d’une politique de tolérance zéro au sein de son organisme :

On a pas vraiment une approche de réduction des méfaits. Les femmes ne pourront pas consommer. Ça écarte toute une population autochtone qui euh, qu’on pourrait probablement aider, mais qui ne viendront pas parce qu’on a une tolérance zéro.

(Devone, intervenante en milieu communautaire)

Dans tous les cas, lorsque les intervenantes abordaient la question des femmes davantage marginalisées qu’elles soient autochtones, racialisées ou trans, elles reconnaissent la difficulté pour leurs organisations (et pour elles-mêmes) de savoir comment intervenir auprès de ces populations aux besoins spécifiques sans porter atteinte à leur dignité, dignité étant déjà régulièrement brimée dans plusieurs autres contextes de la vie en société.

Toujours en lien avec l’accès aux services, une minorité de participantes ont abordé la barrière de la langue des survivantes d’agressions sexuelles immigrantes et réfugiées ou encore, pour celles qui ne maîtrisent par le français et qui sont unilingues anglophones sur le territoire québécois. Certains enjeux reliés au manque d’interprètes féminines ayant une expertise sur les questions des violences sexuelles faites envers les femmes sont également ressortis :

On aimerait donner plus de services pour d’autres femmes, notamment pour celles qui parlent pas une certaine langue. On a besoin d’un interprète. Ça c’est des choses qui coutent cher premièrement, pis y a pas beaucoup d’interprètes femmes qui vont parler la langue. Il faut qu’on s’assure que ça soit des femmes.

(Daniella, intervenante en milieu communautaire)

Ainsi pour cette participante, pour qu’une femme survivante d’agression sexuelle (ou de violences sexuelles conjugales) – qui ne maîtrise aucune des deux langues officielles du Canada – se sente respectée dans sa dignité, elle doit être desservie par une interprète féminine formée sur ces questions plutôt qu’un interprète masculin. Cela rehausserait son niveau de sécurité, de confiance et de confort pour s’exprimer librement sur la violence vécue. De plus, une femme interprète serait plus susceptible de comprendre ou d’avoir de l’empathie face à la réalité d’une femme survivante. Cette participante n’a pas nommé la possibilité qu’une femme immigrante ou réfugiée peut être réticente à devoir se confier à une personne de sa communauté en raison de possibles enjeux de bris de confidentialité.

Dans la même veine, une autre participante nomme que lorsqu’une victime est unilingue anglophone et qu’elle est desservie sur le territoire québécois, il est capital d’intervenir auprès d’elle (et devant elle) dans la langue qu’elle maîtrise, et ce, indépendamment de la langue maternelle (par ex. : le français) des intervenants qui lui prodiguent des services. Ce choix est

fait afin que la victime se sente incluse dans l’intervention qui se déroule sous ses yeux, n’aie pas l’impression que les intervenants « commèrent » à propos de sa situation. C’est aussi une façon de s’assurer qu’elle ait une compréhension accrue de ce qui est discuté en lien avec son agression sexuelle :

Les policiers qui vont parler français avec moi parce qu’on est toutes francophones devant la victime qui parle anglais. Est-ce qu’on peut se parler en anglais même si c’est pas notre langue natale à nous deux? Je veux pas qu’on parle d’elle, il faut qu’elle comprenne qu’est- ce qu’on dit. Faque ça aussi, j’trouve que ça respecte pas la dignité.

(Mélania, intervenante en milieu communautaire).

Dans le contexte d’une analyse féministe intersectionnelle (comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent), la barrière de la langue peut représenter un véritable frein pour les victimes d’agressions sexuelles qui ne maîtrisent qu’une ou aucune des deux langues officielles du Canada (par ex. les femmes autochtones ou immigrantes et réfugiées à titre indicatif). Cela peut avoir comme conséquence un accès limité aux services en matière d’agressions sexuelles ainsi qu’occasionner une difficulté supplémentaire de pouvoir expliquer une expérience aussi sensible à une intervenante. Ainsi, dans ces deux extraits d’entretien, il ressort un souci de faire en sorte que la victime se sente comprise et non jugée par l’intervenant devant elle, peu importe, soit-il, que cela passe par avoir une interprète femme ou qui parle la langue maternelle et maîtrisée par la victime lors de conversations importantes se déroulant devant elle et qui portent sur son agression sexuelle.

La difficulté d’accès aux services en dehors des grands centres (et ce, même si ce projet de recherche porte sur la réalité montréalaise) est ressortie dans les entretiens. La réalité de l’accès limité aux services en région est vue comme étant problématique, notamment en raison de la rareté des services, mais de la grande distance à parcourir sur un territoire donné pour y avoir accès :

L’accès aux services aussi pour les enfants en région aussi, y a vraiment rien, c’est juste que c’est vraiment problématique.

(Catherine, intervenante en milieu communautaire)

Enfin, la vaste majorité des participantes se sont montrées critiques de l’IVAC, tout en reconnaissant qu’une fois qu’on y a accès, les services sont très aidants. Certaines participantes ont reconnu également les contraintes organisationnelles et financières de cet organisme gouvernemental. Néanmoins, les participantes s’entendent pour dire que la porte d’entrée

pour avoir accès aux indemnités, par contre, parait très ardue à fracasser notamment en raison de critères d’admissibilité non actualisés à la problématique des agressions sexuelles :

L’IVAC a pris conscience aussi de plusieurs aspects qui sont pas adaptés aux violences sexuelles. Ils essaient de mettre des choses en place pour être plus adaptés à ces vécus-là. Mais y a encore beaucoup de choses à faire j’pense.

(Catherine, intervenante en milieu communautaire)

De plus, la quasi-totalité des intervenantes a nommé les longs délais d’attente que ce soit au téléphone ou pour avoir accès à une indemnisation comme étant une entrave importante au respect de la dignité des femmes ayant été agressées sexuellement :

J’ai beaucoup de clients qui me disent, c’est minimum 40 minutes d’attente avant de se faire répondre par un préposé [à l’IVAC].

(Maïté, intervenante en milieu institutionnel)

Les participantes s’entendent généralement pour dire que l’IVAC est utile et que l’existence même de cet organisme institutionnel revêt d’une symbolique très forte et d’une reconnaissance étatique du droit à la dignité des victimes d’actes criminels, notamment les victimes d’agressions sexuelles. Une participante nommera d’ailleurs que l’IVAC est la seule instance étatique qui croit les victimes d’agressions sexuelles. Néanmoins, l’application concrète de l’IVAC apparait complexe et comporte plusieurs barrières pour les survivantes d’agressions sexuelles selon la vaste majorité des participantes à cette étude.

Le manque et/ou le non-respect des protocoles

La question des protocoles en matière d’agressions sexuelles portant sur la gestion des dévoilements et des dénonciations est ressortie dans une minorité d’entretiens, notamment en lieu scolaire et en milieu hospitalier (par ex. : centre désigné). Ainsi, une participante déplore les interventions non uniformisées d’une école à l’autre lorsque des dévoilements d’agressions sexuelles font surface en milieu scolaire avec des victimes mineures :

J’te dit, j’ai toute vu. J’ai vu des écoles : bang ils virent le gars, renvoyé, grosse affaire. Pis d’autres écoles sont genre comme ‘Ben la, Madame, c’est pas parce que son casier est accoté [que ça pose problème], la jeune va bien.’ J’ai déjà eu ça aussi : en milieu scolaire, eux autres avaient décidé qu’ils rencontraient les deux ensembles pour régler ça, Y avaient décidé qu’ils réglaient ça à l’interne. C’est peut-être un protocole qui est pas là.

(Chantelle, intervenante en milieu institutionnel)

Dans ce cas précis, le manque de protocoles uniformisés d’une école à l’autre peut emmener à des interventions maladroites qui risquent de revictimiser les victimes mineures

d’agressions sexuelles. Pour cette participante, cela s’explique par le manque de balises claires sur les interventions à faire et à ne pas faire dans un tel contexte.

D’autre part, il apparait que lorsque certains protocoles sont en place et bien établis – comme ceux au sein des centres désignés – ils ne seraient pas toujours respectés soient de manière involontaire (par méconnaissance) ou de manière volontaire selon une participante qui est habituée de côtoyer le milieu hospitalier :

Des centres désignés qui sont pas vraiment au courant même s’ils sont un centre désigné (rires). Que le personnel est mal formé, les gens sont revirés de bord, les gens connaissent pas le protocole.

(Mélania, intervenante en milieu communautaire)

Ainsi, cette participante déplore le fait que plusieurs intervenants du réseau de la santé et des services sociaux qui travaillent pourtant au sein d’un centre désigné semblent ne pas connaître le protocole en place ainsi que les rôles et obligations qui y sont associés. Ainsi, cette participante a observé de la confusion et du cafouillage à certains moments sur la manière d’accueillir les dévoilements et les dénonciations d’agressions sexuelles ce qui peut occasionner une victimisation secondaire des femmes ayant été agressées sexuellement au bout du compte.

La rareté des services pour les victimes mineures dont l’agression a été jugée non fondée

Une participante qui travaille en milieu hospitalier auprès de victimes d’agressions sexuelles mineures remarque la disparité dans les services offerts aux victimes d’agressions sexuelles dont l’agression a été jugée fondée par la DPJ ou les services policiers versus celles pour lesquelles il n’y avait pas assez de preuves pour juger l’agression fondée:

On dirait que dès que t’es statué fondé, t’as un tapis rouge devant toi… ‘Genre allez viens, nous allons te guérir’ Pis non fondé, c’est comme plus compliqué. Ils vont en avoir [des services] pareil parce que tsé nous on va offrir du court terme, tsé, IVAC, on va le faire anyways, on se dit qu’ils vont finir par avoir des services au privé au besoin, mais c’est comme deux poids, deux mesures. Tsé c’est pas parce que c’est pas fondé que [l’agression] est, pas arrivée.

(Chantelle, intervenante en milieu institutionnel)

Cette participante reconnaît donc la difficulté pour les systèmes de la protection de la jeunesse et policier de prouver hors de tout doute qu’une agression a bel et bien été commise sur un enfant. Elle affirme néanmoins que malgré qu’une agression ait été considérée non