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Les années de tous les dangers : 1917-1918

Dans le document La cathédrale de Reims (Page 178-185)

Suite au dégel, des plaques d’enduit et de jointures se détachent de la voûte de la cathédrale.

Ces destructions liées aux intempéries, à l’humidité ou au gel continuent de s’accentuer au début de l’année 1917. Le 2 mars, le cardinal Luçon est contraint de renoncer à son rituel chemin de croix en raison du « sol jonché de débris de voûte, enduits et pierres »68.

1917 : bombes et intempéries

Au début de cette nouvelle année de bombardement, l’architecte Withney Warren établit un deuxième rapport69. Il note que la cathédrale résiste aux bombardements car elle a « la solidité d’une forteresse ». En revanche, il insiste sur le danger de ses voûtes sans protection. Il lui semble urgent d’établir une toiture provisoire, mais de tels travaux sont proscrits par l’autorité militaire française. Cette dernière considère que si des aéroplanes allemands constataient de tels travaux, la cathédrale serait systématiquement bombardée. Withney Warren indique, résigné, que la cathédrale est vouée à la destruction soit par les éléments, soit par les bombes.

65 Rapport de Max Sainsaulieu, 2 avril 1916, MAP, 80/3/11.

66 Rapports de la préfecture de la Marne, 15 juillet 1916, MAP, 80/3/11.

67 Maurice LANDRIEUX, op. cit., p.163.

68 Louis HenriLUÇON, op. cit., p.122-123.

69 Whitney Warren, Etat de la Cathédrale de Reims après le bombardement, rapport lu à la séance du 3 octobre 1914 à l’Académie des Beaux-Arts, Paris, Institut de France, 1914, 8 p. Annexe 10. Whitney Warren rencontre le cardinal Luçon le 28 décembre 1916 à Reims, dans Louis HenriLUÇON, op. cit., p.113.

Il paraît probable que des consignes avaient été données afin d’épargner l’édifice.

L’indignation soulevée chez les Neutres par l’incendie, puis relayée par la propagande française, a contraint le gouvernement allemand à éviter de répéter pareille erreur diplomatique. Max Sainsaulieu signale le 10 avril 1917 qu’étant donné le très grand nombre

« d’obus tombés en ville depuis une dizaine de jours (environ vingt mille je pense) et un peu partout, il paraît certain que les batteries ennemies ont ordre d’éviter la cathédrale elle-même »70. Cependant cette relative accalmie n’est que de courte durée. Dans un rapport daté du 13 avril suivant, Max Sainsaulieu signale l’explosion de deux obus de gros calibre dirigés sur la cathédrale mais n’ayant pas touché l’édifice71. Pour Paul Hess, cette situation à Reims est comparable à celle de septembre 1914, mais avec un nombre bien plus élevé d’obus.

Partout en ville, des incendies se déclarent qui ne peuvent, en raison de leur nombre, être combattus. Il conclut en indiquant que la ville de Reims a subi en quelques jours « peut-être autant de dégâts irréparables que ceux qui existaient déjà »72.

Le 16 avril, des obus de gros calibre touchent la cathédrale. L’abbé Landrieux en dénombre quatorze. L’artillerie lourde est entrée en action et ce sont des obus de 240, 305 et 340 mm qui s’écrasent sur la cathédrale. Le lendemain, Max Sainsaulieu établit un rapport dans lequel il signale au moins treize impacts directs. Pour lui, il n’y a aucun doute : ce tir a été volontairement dirigé sur l’édifice. Ce tir de destruction aurait été mené méthodiquement car

« après que le tir a été suffisamment repéré et le but atteint un certain nombre de fois, le feu a cessé »73. Ce bombardement est ainsi perçu comme une mesure d’intimidation ou de représailles. Pour cette seule journée, les dommages, relevés par Max Sainsaulieu, sont considérables74.

Ainsi, c’est durant le mois d’avril que la cathédrale sera véritablement la cible des artilleurs allemands. Les 16, 19, 21, 22 et 24 avril 1917, pour le cardinal Luçon, les obus sont volontairement dirigés sur la cathédrale et ceux qui ne l’atteignent pas, explosent immédiatement dans ses environs75. Le 16 avril, au moins quatorze impacts sont dénombrés et vingt le 19.

70 Rapport de Max Sainsaulieu, 10 avril 1917, MAP, 80/3/11.

71 Rapport de Max Sainsaulieu, 13 avril 1917, MAP, 80/3/11.

72 Lettre de Paul Hess, 13 avril 1917, fonds Paul Hess.

73 Rapport de Max Sainsaulieu, 17 avril 1917, MAP, 80/3/11.

74 Rapport de Max Sainsaulieu, 17 avril 1917, MAP, 80/3/11.

75 Lettre du cardinal Luçon au pape, 30 juillet 1917, ADR, fonds Landrieux.

Le 24, le bombardement est si intense que l’abbé Landrieux est incapable d’en évaluer le nombre76. Durant cette terrible journée, la cathédrale est systématiquement bombardée de 9h00 à 10h15 par des obus de gros calibre. Le cardinal Luçon note ses impressions et indique que les tirs proviennent d’une batterie installée à 15 ou 18 kilomètres au nord-est de Reims, à proximité du village de Lavannes77. A l’issue de ce bombardement, l’archevêque se rend dans sa cathédrale et établit un inventaire. L’abside a fortement souffert : trois arcs-boutants sont rompus, de nombreux pinacles sont renversés ; les galeries à jour de l’abside ou des hautes murailles sont en grande partie jetées à terre. Les murs ont reçu des blessures qui mettent en péril leur solidité. Les tours ont été gravement atteintes. Enfin les voûtes sont effondrées en cinq endroits et le sanctuaire est rempli de décombres sous lesquels disparaît le maître-autel.

Le peu de verrières encore en état sont détruites78. Pour Max Sainsaulieu, la situation est devenue « critique » au niveau de la pile d’angle de la tour est du transept sud et de l’arc-boutant du chœur. Il note également qu’en raison de l’importance des destructions, son inventaire, pourtant particulièrement étoffé, n’est que partiel en l’absence d’une visite des parties hautes79. La puissance des obus de 305 mm est telle qu’elle impressionne le Rémois Paul Hess qui relève dans son journal qu’une « dizaine d’entonnoirs énormes » encerclent la cathédrale80. Le cardinal Luçon souligne enfin qu’il s’agit du bombardement le plus violent de la cathédrale « qui après l’incendie lui a fait le plus de mal »81. Pour le prélat, lors de cette journée, la cathédrale a été « assassinée ! »82.

Le 26 avril 1917, le cardinal Luçon visite la cathédrale avec Max Sainsaulieu. Ils poursuivent l’inventaire des destructions. Au cours de cette visite, ils repèrent un obus de 305 non éclaté qui a perforé la voûte de la basse nef sud et a disloqué le dallage83. La période d’accalmie qui

76 Maurice LANDRIEUX, op. cit., p.168.

77 Pour l’archevêque de Reims, la fréquence des tirs et leur précision corroborent une rumeur selon laquelle les Allemands désiraient détruire la tour nord.

78 Arsène ALEXANDRE, op. cit., p.70.

79 Rapport de Max Sainsaulieu, 25 avril 1917, MAP, 80/3/11.

80 PaulHESS, op. cit., p.432.

81 Louis HenriLUÇON, op. cit., p.134.

82 Arsène ALEXANDRE, op. cit., p.70. Cette journée reste dans les mémoires. Un témoignage tardif, publié le 20 septembre 1949 à l’occasion du 35ème anniversaire de l’incendie, dans les colonnes de La Concorde Républicaine. L’époque fait état de « 7 heures de bombardements et à raison de douze obus par heure. Les Allemands tirèrent des obus de 305, de 340 et de 380 sur l’édifice provoquant des dégâts considérables surtout au côté sud-ouest. »

83 Louis HenriLUÇON, op. cit., p.135. Cet obus sera déminé, deux jours après, le 28 avril par un chauffeur municipal, Maurice Lamort, dans Paul HESS, op. cit., p.434.

succède à ces importants bombardements intrigue particulièrement Max Sainsaulieu qui note, dans ses rapports suivants, le fait qu’aucun obus ne touche la cathédrale84.

Le 14 juin, un seul obus tombe sur la cathédrale mais cause d’importants dommages à la chapelle absidiale, celle du Saint-Sacrement. L’obus s’écrase sur le piédroit d’une fenêtre et menace la solidité même du contrefort extérieur, déjà frappé le 19 avril précédent. Max Sainsaulieu indique que tout cet ensemble de trumeau entre la fenêtre d’axe et la 1ère fenêtre sud se trouve complètement disloqué. Il préconise un étaiement car un nouvel impact détruirait cette maçonnerie. Ces travaux sont aisément réalisables puisqu’ils concernent les parties basses de l’édifice, mais nécessitent des matières premières et de la main d’œuvre, en l’occurrence deux charpentiers. Max Sainsaulieu a donc besoin du concours de l’autorité militaire85.

Le 28 juin, le cardinal Luçon note que de 9h00 à 11h00, les bombardements ont été particulièrement violents, « on dirait que le globe de la terre éclate ou s’écroule »86. L’archevêque de Reims relève cinq impacts sur la cathédrale tandis que le communiqué officiel note 1200 obus sur Reims, dont huit sur la cathédrale87. Les bombardements se poursuivent le lendemain. Le 29 juin 1917, l’abbé Landrieux signale deux impacts, trois d’après Max Sainsaulieu. Dans son rapport, l’architecte ordinaire relève les dégâts causés par des projectiles de 130 mm, pour ces deux journées : un projectile a disloqué une partie d’un contrefort de la tour nord pulvérisant les deux statues de rois qui en ornaient les faces, les autres projectiles ont brisé des éléments de décoration de l’édifice dont des pyramides de couronnement. Enfin deux autres projectiles sont venus se briser sans éclater88.

Le 14 juillet 1917, le préfet de la Marne note que huit obus sont tombés sur la cathédrale de Reims, causant de nouveaux dommages. Malheureusement, aucun inventaire détaillé ne permet d’en mesurer la gravité. Le 26 juillet, un important bombardement touche le centre-ville et deux obus frappent directement la cathédrale. Le premier s’écrase sur le contrefort du transept sud et aggrave les destructions précédentes ; un autre obus est arrivé dans la pyramide de couronnement du contrefort nord-est de la tour nord qu’il a traversé de part en part. Il s’agit à nouveau d’obus de petit calibre, 130 mm89.

84 Rapport de Max Sainsaulieu, 29 avril, 1er et 3 mai 1917, MAP, 80/3/11.

85 Rapport de Max Sainsaulieu, 16 juin 1917, MAP, 80/3/11.

86 Louis HenriLUÇON, op. cit., p.145.

87 Paul HESS, op. cit., p.454.

88 Rapport de Max Sainsaulieu, 2 juillet 1917, MAP, 80/3/11.

89 Rapport de Max Sainsaulieu, 27 juillet 1917, MAP, 80/3/11.

Les dégâts sont peu importants, tout comme ceux du 30 juillet. Les environs immédiats reçoivent une vingtaine de projectiles, principalement du côté nord. La cathédrale est touchée directement par, au moins, deux obus. Max Sainsaulieu insiste d’ailleurs dans son rapport sur le fait que ces deux coups ont un objectif précis. S’agit-il, comme il semble le suggérer, de tirs de repérage, préparant un nouveau bombardement violent ?90 Toutefois ce bombardement redouté ne viendra pas, du moins dans l’immédiat. Le 13 août, le centre-ville est à nouveau violemment bombardé et la cathédrale est touchée par deux fois, mais sans menacer la structure de l’édifice91.

L’artillerie lourde reprend du service et le 23 août, au milieu de l’après-midi, deux obus atteignent la cathédrale. La voûte du transept nord est à nouveau percée mais ne s’écroule pas92. Les bombardements se poursuivent les jours suivants, une bombe sur l’abside le 25 août93, une autre le 2894, deux le 29 durant la nuit95. Selon Max Sainsaulieu, il s’agit là d’obus de petit calibre n’occasionnant que de faibles dégâts96. Le 26 octobre 1917, Paul Hess visite la cathédrale et note l’atmosphère de ruines, les voûtes sont crevées « en huit ou dix endroits, le maître-autel a disparu sous un amoncellement de pierres, de débris de matériaux »97. La cathédrale est alors à nouveau épargnée jusqu’à la fin de l’année 1917, si l’on excepte un obus qui s’écrase sur un arc-boutant, le 18 décembre98.

1918 : la fin des inventaires

Conséquence du ruissellement et des gelées, une partie de la voûte chute dans le sanctuaire le 24 janvier 191899. L’année 1918 se poursuit avec des bombardements très sporadiques : un obus le 16 février, un autre le 18 mars. Le 21 mars, 4 obus atteignent la cathédrale.

La ville est entièrement évacuée à la fin du mois de mars 1918. Le 24 mars 1918, Max Sainsaulieu quitte Reims à bicyclette et le lendemain, c’est au tour du dernier représentant du clergé rémois, le cardinal Luçon, d’être évacué. Nous ne conservons donc, jusqu’à la fin de la guerre, que peu de renseignements sur les destructions que subit la cathédrale. Après son

90 Rapport de Max Sainsaulieu, 31 juillet 1917, MAP, 80/3/11.

91 Rapport de Max Sainsaulieu, 14 août 1917, MAP, 80/3/11.

92 Louis HenriLUÇON, op. cit., p.152.

93 Ibid., p.153.

94 Maurice LANDRIEUX, op. cit., p.231.

95 Paul HESS, op. cit., p.464.

96 Rapport de Max Sainsaulieu, 8 septembre 1917, MAP, 80/3/11.

97 Paul HESS, op. cit., p.470.

98 Louis HenriLUÇON, op. cit., p.168.

99 Ibid., p.177.

évacuation, la ville devient entièrement contrôlée par l’armée qui restreint au maximum la venue de civils à Reims aux cas « tout à fait exceptionnels »100.

Le sous-secrétariat d’Etat aux Beaux-Arts continue de se préoccuper de la sauvegarde du patrimoine artistique. Devant l’imminence d’une nouvelle offensive sur le front champenois, des missions chargées d’évacuer les dernières œuvres d’art sont dépêchées à Reims durant les mois de mars, de mai et de juillet 1918. Le 3 puis le 29 juillet, des fragments de vitraux et de statues de la cathédrale sont ainsi évacués101.

Il est avéré que c’est durant cette dernière période que la cathédrale de Reims aurait reçu les dommages les plus sérieux. Pourtant le 12 avril, lors d’une visite sommaire, Max Sainsaulieu note dans son rapport qu’il n’a observé aucun nouveau dégât important. Il ajoute que les pointeurs ennemis ont certainement cherché à éviter la cathédrale102. Max Sainsaulieu revient au chevet de l’édifice le 1er juin et établit un nouveau rapport. Le constat reste identique. Il insiste sur le fait que durant les deux semaines précédentes, alors que l’ensemble de la ville est intensément bombardée, y compris le quartier avoisinant la cathédrale, cette dernière n’a été touchée que « quatre ou cinq fois directement par des obus allemands »103. Il note des dégâts importants au niveau de la seconde chapelle absidiale du côté sud. Un ou deux obus ont pénétré brisant l’appui et le meneau d’une fenêtre, ont éclaté à l’intérieur et ont pulvérisé l’autel et le grand baldaquin du XVIIe siècle. D’autres obus ont crevé les voûtes mais il s’agit seulement d’obus de petit calibre, des 150 mm104.

A partir du 25 juin, l’inventaire des destructions est réalisé par le chef d’escadron Lexa. Il établit quotidiennement des rapports105 et relève que, du 25 juin au 17 septembre 1918, la cathédrale aurait reçu 128 obus, soit une intensification des bombardements dont souffre à la même période l’ensemble de la ville. Bien qu’il soit difficile de comparer les différentes méthodes d’investigation, d’inventaire et de comptabilité des impacts, on peut toutefois remarquer que du 4 septembre 1914 au 21 mars 1918, 159 obus avaient été repérés par l’abbé Landrieux. En seulement trois mois, le nombre d’obus frappant la cathédrale a ainsi presque doublé.

100 Lettre du service de la circulation aux armées à la direction des monuments historiques, 28 mai 1917, MAP, 80/3/11.

101 Laissez-passer de monsieur Ancel délivré le 29 juillet 1918, AMR, 151W9.

102 Rapport de Max Sainsaulieu, 14 avril 1918, MAP, 80/3/11.

103 Rapport de Max Sainsaulieu, 1er juin 1918, MAP, 80/3/11.

104 Rapport de Max Sainsaulieu, 14 avril 1918, MAP, 80/3/11.

105 Compte rendu des rapports de Lexa, ADR, fonds Landrieux.

Le 1er août 1918, le capitaine Robert Linzeler, chargé du service des évacuations de la IVe armée, visite la cathédrale et rédige une description sommaire des dégâts106. En effet, en raison des nouveaux bombardements, l’examen détaillé notamment de la façade sud a été empêché. La cathédrale est alors particulièrement marquée par les destructions. Dans le chœur, la voûte est effondrée sur toute la largeur de la première travée après le transept. Le même constat est établi au niveau du côté nord du transept où la voûte est crevée sur le quart de sa superficie totale. Du côté sud, la voûte est crevée sur toute sa surface. La fenêtre au-dessus du triforium sur la partie est du transept sud est détruite. Le triforium est en partie détruit. Au niveau de la nef, le quart de la voûte du côté nord est effondré sur un quart de la surface de la 4e travée. Dans le bas-côté nord, la voûte est percée à deux reprises, au niveau des 4e et 6e travées. La voûte de la 7e travée est largement fissurée. Un obus a éventré le bas-côté sud au niveau de la 6e travée. A l’abside, la voûte est crevée sur une largeur de trois mètres et deux fenêtres sur trois sont détruites à la 2e chapelle nord et la 3e chapelle nord-est.

La fenêtre de la chapelle axiale est en partie détruite. De nombreux éclats ont frappé les sacs de protection des statues du portail et criblé les sculptures des ogives surmontant les portes.

Un nouvel obus a frappé l’angle nord-est de la chapelle centrale à l’extérieur de l’abside. Un autre est arrivé à l’angle sud-est de la chapelle détruisant l’ange en bas-relief qui le décorait.

Sans pour autant en faire un inventaire détaillé, le capitaine Robert Linzeler note que la statuaire de toute la partie supérieure « est très mutilée »107.

C’est le dernier compte-rendu établi durant la guerre. Il permet de prendre conscience de l’importance des destructions de la cathédrale à ce moment. Il est évident que l’édifice a encore souffert car les combats continuent de s’intensifier à proximité de Reims. En effet, le 8 août 1918, une offensive franco-anglaise tente de percer le front allemand entre Reims et Arras. Sentant la pression française s’accentuer sur le front de Reims, les Allemands effectuent le 19 août 1918 un véritable tir de barrage d’obus à l’ypérite. Une note militaire fait état qu’une zone de 500 m autour de la cathédrale est touchée par ce bombardement au gaz et que la cathédrale reçoit 23 obus de 210. Toutefois, ces obus, non explosifs, ne peuvent causer que peu de dommages à l’édifice108.

106 Annexe 1.

107 Rapport du capitaine Robert Linzeler, 4 août 1918, MAP, 80/3/11.

108 Note de l’Etat-Major de la 134e Division d’Infanterie, 2 septembre 1918, ADR, fonds Landrieux.

Pour comprendre ces bombardements et l’importance des destructions occasionnées, il convient de synthétiser dans le temps les données et d’évaluer l’importance stratégique de cette cible qu’est la cathédrale de Reims.

Dans le document La cathédrale de Reims (Page 178-185)