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4.1 Les perceptions des participants quant à l’engagement des adolescents

4.1.2 L’engagement affectif

4.1.2.3 Les émotions ressenties envers l’école

4.1.2.3.2 Les émotions négatives ressenties envers l’école

Tout d’abord, ce sont principalement les parents qui perçoivent, chez leur adolescent, des émotions négatives envers l’école. En effet, les adolescents portent en général un regard beaucoup plus positif sur leur relation émotive avec l’école si ce n’est quelques exceptions.

Dans cet ordre d’idées, bien qu’un peu plus de la moitié des participants croient que les adolescents aiment leur école secondaire, il reste que deux parents et quatre adolescents font part des émotions suscitées par l’école en termes plutôt dépréciatifs. Sur ce sujet, les commentaires de deux adolescents et d’un parent permettent de bien saisir leurs perceptions :

A9 : J’aime l’école, mais ça dépend des matières. Quand arrivent math et français, c’est un peu plus plate !

A6: Je n’aime pas l’école parce que j’aime pas ça travailler les matières scolaires. J’aime mieux jouer dehors !

P6 : Il n’aime pas l’école ! Il a autre chose à faire que d’aller à l’école ! C’est un grand aventurier, un grand bricoleur, un grand motivateur de jeu ! Mais, il sait que l’école, il n’a pas le choix pour avoir de l’argent et l’amener à faire ce qu’il aime, pour l’amener à être un aventurier, un bricoleur…

En outre, plus de la moitié des parents estiment que leur adolescent ressent de l’anxiété quant à son école secondaire. Ils expliquent cette inquiétude en faisant référence à la crainte de ne pas y avoir d’amis, une inquiétude aussi décrite par trois adolescentes, à l’insécurité ressentie quant à la nouvelle école et à ses exigences ainsi qu’aux relations enseignant-élève moins personnalisées au secondaire. Voici d’ailleurs comment une adolescente et trois parents perçoivent l’anxiété ressentie :

A5 : J’avais peur de rester toute seule dans mon coin, pis de… genre, ne pas avoir d’amis; pis, de me faire insulter, là.

P5 : En fait, ça la stressait les amis et tout ça [avant son entrée au secondaire]. C’est sûr que ça nous fait de la peine [de voir notre enfant aussi stressée]. « Tu vas voir tes amies du primaire, oui, c’était tes amis, mais tes vraies, vraies amies, tu vas te les faire au secondaire. Au secondaire, ce sont des amies que tu vas probablement garder toute ta vie. Tu vas créer des liens, mais pas avec tout le monde ! » Puis, ça l’a encouragée.

P10 : Des fois, elle se couche le soir et [elle me dit] : « As-tu pensé à ça ? Demain, nous avons ça. Demain vas-tu venir me chercher ? » Beaucoup d’angoisse et d’insécurité !

P4 : Tsé, l’anxiété a toujours été là, mais des crises de panique, non... C’était une grosse marche entre les deux [le primaire et le secondaire]. Moi, je pense que, le plus dur, c’est l’encadrement qu’elle a trouvé difficile. Je suis sure que ça l’aidait d’être au primaire : avoir l’encadrement qu’elle avait. Elle a trouvé ça gros, tomber avec beaucoup d’enfants dans la même classe et qu’ils ne soient pas, tsé, cocoonés. Tsé, les professeurs, au primaire, sont toujours derrière... Avec les professeurs [du secondaire], c’est plus gênant. Je ne sais pas... Il change de professeurs... Ça l’intimide peut-être plus...

Ceci étant dit, l’adolescente A4 tient un discours qui diffère de la perception de sa mère lorsqu’il s’agit de sa relation avec son enseignant de 6e année primaire : « Je n’aimais pas ça, mon école en 6e année. J’avais beaucoup de difficultés avec mon enseignant... Quand ils nous ont appris que notre professeur était déménagé à Québec, j’ai sauté au plafond ! »

Par ailleurs, plus du trois quarts des parents décrivent les émotions négatives ressenties par leur adolescent à la suite d’épisodes d’intimidation que celui-ci a vécus, soit en 6e année primaire, soit depuis le début de son secondaire. Plus spécifiquement, voici comment deux parents relatent certains de ces incidents regrettables :

P6 : On fait un gros travail là-dessus avec lui [sur sa capacité à se faire des amis]. « Intègre-toi ! » Mais ça ne lui tente pas, là, parce qu’il s’est fait fesser dessus au hockey, et le même joueur le voyait à l’école. Il le beanait et il était plein de bleus ! « OK, stop ! » J’ai dû aller à l’école [secondaire] et au hockey mineur [pour que ça cesse]. Des petits gars, c’est rough...

P2 : Au primaire, c’était la petite fille renfermée qui ne faisait aucun effort... Elle n’avait pas d’amies. Elle se faisait intimider. Elle se faisait beaucoup agacer. Elle se faisait rejeter. Elle s’est même fait tabasser... Vraiment, ça n’a vraiment pas bien été tout le primaire !

Par ailleurs, trois adolescents insistent sur le fait qu’ils n’aimaient pas l’école lorsqu’ils étaient en 6e année primaire. Les paroles de l’adolescent A3 expriment le sentiment général de ces derniers : « En 6e année, je n’aimais pas trop apprendre. J’aimais plus dessiner. »

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Avant de passer à la prochaine rubrique, il est important de résumer les perceptions des participants quant à l’engagement affectif des adolescents à risque de DS lors de la TPS, des perceptions qui concernent le premier et le troisième objectifs spécifiques de recherche. De plus, une synthèse en est présentée par l’entremise de tableaux se trouvant aux annexes L et M.

Premièrement, les parents décrivent l’engagement affectif de leur adolescent (premier objectif spécifique de recherche) par son sentiment d’appartenance à l’école en mentionnant son sentiment de bienêtre ressenti autant au primaire qu’au secondaire, la présence de ses amis et le fait d’appartenir à une équipe sportive. Certains parents considèrent qu’ils peuvent influencer positivement le sentiment d’appartenance de leur adolescent en lui parlant de son école et des activités qui y sont offertes alors que d’autres croient plutôt ne pas avoir d’influence sur ce sentiment. La description de l’engagement affectif a aussi porté sur l’importance que leur adolescent accorde à l’école, une importance que la majorité des parents a jugée moyenne du fait qu’ils perçoivent davantage de résignation que de stimulation quant à la fréquentation scolaire de leur adolescent. Ils ont également brossé le tableau des émotions tant positives que négatives ressenties par leur adolescent. Ainsi, ils sont, pour la plupart, d’avis que leur adolescent aime l’école principalement parce qu’il y a des amis. Par contre, la majorité des parents reconnaissent que leur adolescent vit de l’anxiété depuis qu’il est à l’école secondaire et qu’il a été victime d’intimidation au primaire ou au secondaire.

Deuxièmement, les adolescents décrivent leur engagement affectif (troisième objectif spécifique de recherche) en se référant à leur sentiment d’appartenance à l’école, un sentiment qu’ils reconnaissent par le bienêtre qu’ils ressentent, leur relation positive avec leurs enseignants, leurs amis et leur appartenance à une équipe sportive. Leurs perceptions quant à l’importance qu’ils accordent à l’école sont toutefois également partagées entre le fait de considérer l’école comme très importante, importante ou moyennement importante, mais les raisons invoquées pour expliquer leurs perceptions consistent à considérer l’école comme étant nécessaire pour avoir une bonne vie plus tard. Enfin, la grande majorité des adolescents ressentent des émotions positives quant à leur école et aux apprentissages.

Les résultats concernant l’engagement affectif étant maintenant présentés, la prochaine rubrique concernera ceux relatifs à l’engagement cognitif.