• Aucun résultat trouvé

4.1 Les perceptions des participants quant à l’engagement des adolescents

4.1.3 L’engagement cognitif

4.1.3.1 L’investissement cognitif dans les apprentissages

4.1.3.1.1 Le degré d’attention des adolescents

Pour commencer, l’attention est décrite, par tous les adolescents, comme étant le fait d’écouter en classe alors que près de la moitié des parents la reconnaissent plutôt dans l’exécution des tâches demandées en classe ou à la maison ou par le fait que l’adolescent est en mesure de raconter sa journée à l’école secondaire. Voici les témoignages d’une adolescente et de deux parents illustrant la description de l’attention chez les adolescents :

A4: Se concentrer. Écouter surtout.

P7 : [son degré d’attention est] Très bien ! Elle participe, elle fait les activités qu’on demande. À la maison aussi ! Si je lui demande quelque chose, elle le fait.

P3 : Il est capable de la raconter [sa journée] : « J’ai vu ça, j’ai vu ça. » Des fois, au primaire, comme son attention était moins bonne, il nous disait des informations que ce n’était pas toujours vrai. Il fallait valider.

Concernant le dernier sujet abordé par le parent P3, soit que l’attention était moins bonne en 6e année primaire comparativement à celle de la 1re secondaire, l’adolescent A3 rapporte, de son côté, l’évolution de son attention au cours de sa dernière année à l’école primaire :

A3 : Je n’étais pas attentif [en 6e année]. Mes devoirs, je les faisais, mais très mal faits… un petit peu botchés, et ça ne me dérangeait pas ! Le prof, ça lui dérangeait ! Il me disait : « Fais-le comme il faut ! » Je le faisais et j’ai pris

140

examens, j’ai fait : « Ben là, ce numéro-là est donc ben facile ! Je l’ai fait en 30 secondes et j’ai tout bon ! »

De plus, tous les participants sont en mesure d’apprécier le degré d’attention des adolescents participant à la présente étude. Le Tableau IX la montre, et les prochaines subdivisions en font la présentation.

Tableau IX

Appréciation du degré d’attention des adolescents

Perceptions Nombre de parents Nombre d’adolescents o Manque de constance de l’attention

o Bonne attention o Faible attention 10 - 1 7 3 1 4.1.3.1.1.1 Le manque de constance de l’attention.

D’abord, le Tableau IX indique que la presque totalité des parents et la majorité des adolescents perçoivent un manque de constance de l’attention. Ici, autant les distractivités externes qu’internes, les difficultés scolaires que le manque d’intérêt pour la discipline scolaire expliquent l’instabilité de l’attention chez les adolescents. Les citations de trois adolescents et de trois parents résument ces différentes raisons.

A5 : Je me déconcentre souvent avec des petits bruits. Lorsque je suis fatiguée, je pars dans la lune facilement. Si j’ai quelque chose sur mon bureau qui peut me déconcentrer, je vais jouer avec.

A6: Il y a des matières que je n’écoute pas parce que je n’aime pas ça comme français.

A7 : Moi, ça dépend des matières. Exemple : histoire, j’aime vraiment ça ! Je vais écouter. Les maths... c’est pour ça que j’ai plus de misère, c’est que j’écoute moins. Ça m’intéresse moins.

P2 : Elle a toujours des épisodes dans sa journée où elle est complètement partie dans la lune.

P8 : Plus c’est intéressant, plus il va être intéressé ! Ça va vraiment avec l’intérêt qu’il a par rapport à la matière, par rapport à ce qui est dit et par rapport à la personne qui le dit. [...] Des fois, je suis pas mal sûr qu’il lui en manque un petit peu [des explications]. Ça dépend comment il va se faire déranger ou s’il dérange les autres en jasant et [si] les autres autour jasent avec lui.

P7 : Je pense qu’elle en perd des bouts à un moment donné parce que ça devient difficile pour elle.

Sur ce même sujet, un des parents explique comment il croit pouvoir influencer positivement l’attention instable de son adolescent :

P11 : Je pense que oui [je peux influencer son attention]. Juste le fait de le questionner, qu’il voie que, moi, je me pose une question. Je me demande comment ça se fait [qu’il a des dessins sur les mains]. Puis lui dire : « Les efforts que tu mets, le temps que tu consacres à ton examen, ça va faire en sorte que tu vas avoir une meilleure note ! » On lui parle beaucoup, on le sensibilise, on le conscientise le plus possible. On n’est pas reposant !

À l’inverse, un autre parent considère plutôt qu’il ne peut avoir d’influence sur l’attention de son adolescente, et il l’exprime dans les mots suivants :

P9 : Je ne sais pas en quoi je peux avoir de l’influence là-dessus [son degré d’attention] ! En quoi je peux être un modèle pour elle ? Est-ce qu’elle est persévérante ? Je ne le sais pas ! Est-ce qu’elle va toujours au bout de ce qu’elle a à faire ? Je ne le sais pas !

4.1.3.1.1.2 La bonne attention.

Le Tableau IX montre que trois adolescents se perçoivent comme ayant un bon degré d’attention. À ce sujet, l’adolescent A8 affirme que « 90 % du temps [je suis attentif en classe] parce que je regarde, en avant de la classe, le professeur. J’écoute ce qu’il dit. Je ne gosse pas avec des crayons. » Par ailleurs, l’adolescente A7 estime que, pour sa part, elle avait un meilleur degré d’attention en 6e année primaire que celui qu’elle a en 1re secondaire et elle l’explique de la façon suivante :

A7 : J’étais plus attentive [en 6e année] parce que c’était tout le temps le même professeur. Ça fait que, tsé ! il fallait tout le temps que j’écoute. Puis, c’était toujours pareil : j’étais plus attentive !

4.1.3.1.1.3 La faible attention.

Le Tableau IX met aussi en évidence qu’un parent et une adolescente reconnaissent que le degré d’attention de l’adolescente de 1re secondaire est faible. Ces participants formant le 4e duo l’énoncent ainsi :

142

A4: J’ai très de la misère à toujours rester concentrée. Quand ça fait une demi- heure que la professeure parle, je perds le fil et je ne suis plus là. Je suis comme de même [les yeux à moitié fermés, le coude sur la table, la tête qui repose dans la paume de la main]. Je n’écoute plus, ça ne me tente plus. J’ai comme ma surdose, là !

La prochaine section s’attardera à la perception de compétence des adolescents.