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CHAPITRE 1 LA PROBLÉMATIQUE

1.5 Le cadre conceptuel

1.5.3 La typologie de Coston

Dans le cadre de la démarche de recherche, la typologie de Coston (1998) est retenue comme éléments du cadre conceptuel. Cette typologie est fondée sur les résultats d’une recherche s’intéressant aux différents types de partenariat État-tiers secteur présents dans le monde. Elle a été développée à partir d’une revue de littérature concernant les principaux modèles explicatifs existants sur le partenariat État-Tiers secteur. Cette typologie reconnaît l’existence de huit types de partenariat entre l'État et les organismes du tiers secteur (Coston, 1998).

La typologie développée par Coston (1998) a été adaptée au contexte de québécois par Proulx, Bourque et Savard en 2005 et dans leurs travaux subséquents (Proulx, Bourque et Savard, 2007; Proulx et Savard, 2012). Cette adaptation de la typologie initiale permet de qualifier les types de partenariat de façon conforme aux réalités québécoises. Selon ces auteurs, le partenariat État-tiers secteur au Québec peut être définit en six types se situant sur un continuum soient, la compétition, la sous-traitance, le tiers-parti, la coexistence, la supplémentarité et la coconstruction. Les auteurs situent les types de partenariat en fonction de quatre dimensions influençant les rapports État-tiers secteur. La figure suivante permet de comprendre le positionnement des types de partenariat selon les dimensions utilisées (Prouxl et Savard, 2012).

Figure 3. Continuum des rapports États-tiers secteur de la typologie de Coston

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Ainsi, la figure 2 expose le continuum dans lequel se situent les différents types de partenariat. De gauche à droite, on passe d’un partenariat de type compétition vers le mode de coconstruction. L’évolution sur le continuum est influencée par les trois dimensions identifiées par Coston (1998) auxquelles Proulx, Bourque et Savard (2005) ont ajouté une quatrième. D’abord, la première dimension est représentée par le degré d’ouverture de l’État au pluralisme institutionnel, c’est-à-dire, l’acceptation, par l’État, de la présence et de la

participation du secteur communautaire dans l’offre de service et les processus décisionnels. La seconde dimension est le degré de formalisme des relations. Cette dimension fait référence aux structures mises en place entre l’État et le tiers secteur pour soutenir les rapports (par exemple, contrat, entente, etc.). La troisième dimension est la symétrie des rapports de pouvoir. Plus précisément, il s’agit de la capacité d’influence du secteur communautaire dans la prise de décisions avec l’État. À ces trois dimensions, les auteurs québécois ajoutent une quatrième dimension à celles proposées par Coston soit l’intensité des relations interorganisationnelles. Les auteurs définissent cette dimension parrelations comme étant « le nombre et la fréquence des activités, que celles-ci soient formelles ou informelles, que l’organisme du tiers secteur a avec un établissement ou un organisme public » (Proulx et Savard, 2012, p. 32).

Comme le démontre la figure 5, les types de partenariat situés à la gauche du continuum seront davantage issus d’une relation de type asymétrique où l’État aura tendance à dominer les rapports établis avec le tiers secteur. On y retrouve notamment les types de partenariat appelé de compétition et de sous-traitance. Au contraire, les relations de partenariat se situant à la droite du continuum sont caractérisées par la symétrie des relations instaurées entre les partenaires. L’État se situe alors dans un rapport de complémentarité avec le secteur communautaire et l’ensemble des parties sera impliqué dans la prise de décisions. Cela concerne notamment les partenariats de type supplémentarité et coconstruction. À mi-chemin sur le continuum, on retrouve le partenariat de type tiers-parti et celui de coexistence. Ces types de partenariat sont davantage caractérisés par un État peu interventionniste auprès du milieu communautaire et qui accepte la présence du tiers secteur dans l’offre de services à la population civile (Proulx et Savard, 2012).

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Selon Proulx, Bourque et Savard (2005), le partenariat État-tiers secteur peut s’inscrire dans une relation asymétrique, allant jusqu’à un rapport de sous-traitance entre les deux instances. La typologie proposée présente donc une vision du partenariat qui diffère sur certains points de celle de Panet-Raymond et Bourque développée en 1991. En effet, la définition du concept de partenariat présentée par Panet-Raymond et Bourque (1991) suggère que le partenariat prend place dans une relation équitable entre les parties impliquées. Rappelons que la définition de Panet-Raymond et Bourque (1991) a été retenue dans le cadre du présent travail, car elle présente le partenariat comme condition de réussite de l’intervention en développement des communautés. La typologie de Coston (1998), revue par Proulx, Bourque et Savard (2005), propose quant à elle une compréhension plus générale du partenariat, allant de la sous-traitance à la coconstruction. Cette typologie suggère que le partenariat État-tiers secteur peut s’actualiser dans des contextes très variés où les acteurs ne s’inscrivent pas nécessairement dans une relation équitable. Cette vision du partenariat fait écho à celle de Klein et Gagnon (1991) ainsi René et Gervais (2001), qui font du partenariat une relation de «coopération-conflictuelle». La définition proposée par Panet-Raymond et Bourque (1991) correspond aux types de partenariat qui se trouvent à l’extrême droite du continuum proposé par Coston (1998) et revue par Proulx, Bourque et Savard (2005). Ainsi, pour être favorable à l’intervention en développement des communautés, le partenariat doit s’inscrire dans un rapport symétrique, tel que suggéré dans les modèles de supplémentarité et de coconstruction. La typologie de Coston est retenue à titre de cadre d’analyse, notamment car le partenariat y est présenté comme un concept complexe, qui peut prendre différentes formes selon les contextes de pratique. Nous croyons ainsi que le modèle proposé par Proulx, Bourque et Savard (2005) représente bien les réalités vécues sur le terrain et ainsi permet de bonifier notre compréhension du concept de partenariat.