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CHAPITRE V. PARLER FRANÇAIS : ENTRE ASPIRATIONS ET

I. Pratiques langagières

I. 1. Choix linguistiques et variables

I.1.6. La religion/confession

La religion peut être appréhendée en tant que support de la langue, l’interaction entre langue et religion peut conduire à connaitre le fonctionnement des relations interculturelles et la construction des stratégies identitaires des sujets porteurs de culture. Le tableau suivant traite des réponses des sujets libanais, concernant leurs pratiques langagières, dans la sphère familiale, en fonction de leurs religions.

192 A la maison Religion Musulman Chrétien TOTAL

en arabe dialectal en français en anglais Autre TOTAL

91,4% (32) 25,7% ( 9) 8,6% ( 3) 0,0% ( 0) 100% (44)

72,2% (13) 77,8% (14) 33,3% ( 6) 5,6% ( 1) 100% (34)

84,9% (45) 43,4% (23) 17,0% ( 9) 1,9% ( 1) 100% (78)

Tableau 79. Pratiques langagières : Milieu familial/Religion – Liban

La dépendance est significative. chi2 = 9,99, ddl = 3, 1-p = 98,14%. Les cases encadrées en bleu (rose) sont celles pour lesquelles l'effectif réel est nettement supérieur (inférieur) à l'effectif théorique. Le chi2 est calculé sur le tableau des citations (effectifs marginaux égaux à la somme des effectifs lignes/colonnes). Ce tableau est construit sur la strate de population 'Liban' contenant 53 observations.

Nous remarquons que l’arabe dialectal est significativement plus présent dans les pratiques linguistiques des musulmans (91,4%) par rapport à (72,2%) pour les sujets chrétiens, ces derniers marquent une significativité pour l’emploi de la langue français (77,8%), tandis que les enquêtés musulmans n’en sont qu’à (25,7%) seulement, la langue anglaise connait son plus grand taux chez les enquêtés chrétiens, l’arabe littéraire reste absent de cette configuration linguistique. Le tableau 80 (voir annexe) donne le détail des réponses en fonction des différentes confessions des sujets libanais interrogés.il en ressort que les plus grands taux d’emploi de l’arabe dialectal sont au niveau des sujets druzes (100%), chiites (90%), grecs orthodoxes (100%) et arméniens catholiques (100%), les maronites (70%), sunnites (87,5%) et les grecs orthodoxes (50%). Pour le français, les plus grands taux sont pour les grecs orthodoxes (100%), arméniens catholiques (100%), les maronites (90%), les sunnites (75%), grecs catholiques (50%), chiites (10%) et druzes (14,3%).

Nous remarquons que pour certaines catégories, la fréquence d’emploi des langues est nettement démarquée, par exemple les sujets druzes, chiites et grecs catholiques choisissent de parler, à la maison, plus arabe que français, tandis que les grecs orthodoxes c’est l’inverse, ils préfèrent, en milieu familial, parler plus français qu’arabe. Il y’a cependant d’autres catégories, telles que les sunnites et maronites où la fréquence d’utilisation des deux langues est très proche.

Entre amis les sujets libanais choisissent la langue française qui occupe une bonne place entre ces choix linguistiques, cependant, les sujets musulmans marquent un plus grand pourcentage pour l’emploi de l’arabe dialectal (100%), contre (61,1%) des chrétiens qui favorisent beaucoup plus l’emploi du français avec (94,4%) et l’anglais avec (50%), voir le tableau 81 (annexe). Le détail des réponses, en fonction des confessions, nous montrent que les sunnites, druzes et chiites marquent une nette préférence pour l’arabe dialectal, les maronites et les arméniens catholiques témoignent d’un intérêt pour le français. Pour les sujets musulmans, ce

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sont les sunnites qui marquent le plus grand taux de choix de pratique de la langue française. Le choix de la langue anglaise est plus marqué chez les chrétiens maronites, grecs orthodoxes, les grecs catholiques et les arméniens catholiques, voir le tableau 82 en annexe.

Les réponses des enquêtés libanais concernant leurs choix linguistiques, à l’université, en fonction de la religion montrent que la langue française est plus présente pour les sujets musulmans (94,3%) qui marquent une non-significativité pour l’emploi de l’anglais (0%), contrairement aux chrétiens qui optent significativement (38,9%) pour cette langue, cette catégorie des interrogés choisissent plus la langue française (100%). Ce qui est remarquable est que les sujets chrétiens témoignent d’un désir d’emploi plurilingue, voir le tableau 83 (voir annexe). Sur un plan confessionnel, les résultats nous informent que les sujets sunnites marquent une légère préférence pour le français, tandis que les chiites et druzes optent majoritairement pour cette langue, la langue anglaise est présente dans les choix des sujets maronites et grecs catholiques, comme le montre le tableau 84 (voir annexe)

Les réponses des sujets libanais traitant de leurs pratiques langagières, sur le lieu de travail, en fonction de la variable de religion, nous apprennent que dans les deux catégories, le français l’emporte comme langue de communication, sur le lieu de travail, cependant, le pourcentage est un peu plus élevé chez les sujets chrétiens (83,3%) par rapport à (77,1%) pour les musulmans. Ces derniers optent aussi pour l’emploi de l’arabe dialectal (40%), la langue anglaise est plus présente dans leurs réponses (20%) par rapport à (11,1%) des enquêtés chrétiens, voir le tableau 85 en annexe. En fonction de la confession des sujets, les données montrent que le français est plus cité chez les druzes (100%), chiites (70%), maronites (100%) et grecs catholiques (100%). L’arabe dialectal est présent dans les choix des arméniens orthodoxes (100%), arméniens catholiques (100%), sunnites (85,5%) et maronites (60%), l’anglais apparait plus chez les grecs orthodoxes (50%). L’arabe littéraire n’est présent que dans les réponses des arméniens catholiques (100%), voir le tableau 86 en annexe.

Les préférences linguistiques des étudiants libanais concernant leurs choix linguistiques, dans les administrations, en fonction de leur religion, montrent que l’arabe dialectal l’emporte sur les autres langues, il est plus présent dans les réponses des sujets musulmans (74,3%) par rapport à (77,8%) pour les enquêtés chrétiens, qui optent en grande partie aussi pour l’usage du français (72,2%) et de l’anglais (5,6%). L’arabe littéraire, quant à lui, est présent dans les réponses des étudiants musulmans avec (5,7%) et (5,6%) des chrétiens, voir le tableau 87 en annexe. En fonction de la confession de ces sujets, les résultats nous renseignent que le français est particulièrement présent dans les réponses des maronites (100%), tandis que

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l’arabe dialectal apparait dans les choix des arméniens orthodoxes (100%), arméniens catholiques (100%), grecs orthodoxes (100%), sunnites (100%), grecs catholiques (100%), druzes (85,7%) et les chiites (60%). L’arabe littéraire apparait dans les réponses des sunnites (25%) et maronites (10%), la langue anglaise n’est présente que dans les choix des grecs catholiques (25%), comme le montre le tableau 88 (voir annexe).