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CHAPITRE II : DE L’IDENTITÉ CULTURELLE

II. L’identité entre Nous et Eux

II.1. La notion de Soi

II.3.2. La perception catégorielle

La catégorisation peut être appréhendée, à la fois en tant que contenu (ensemble d'éléments organisés formant un tout cohérent) et processus (ensemble d'opérations mentales qui vont aboutir à la création de cet ensemble). Les études sur la catégorisation tentent de porter l’attention sur les liens existant entre les différents groupes sociaux. Dans cette approche, le groupe est assimilé à une catégorie, et ce dans le but de dégager les conséquences sociocognitives qui résultent d'une appartenance groupale ou de la façon dont le sujet mobilise cette appartenance. Pour Tajfel (1972), puisque le groupe rassemble des membres qui, d’un côté, ont des points communs qui les assimilent entre eux, et d’un autre côté, il existe une différenciation, un contraste avec les autres groupes, alors le groupe peut se réduire à une catégorie. Deux modes d’approche existent pour l’étude de la catégorisation :

 ou bien mettre l’accent sur les critères fondateurs de l'appartenance catégorielle, dans ce cas, la catégorisation est entendue comme un produit, l’intérêt est porté sur les points communs qui permettent la caractérisation des individus d'un groupe, et de leurs attributs qui les distinguent des autres groupes sociaux.

 ou bien traiter des raisonnements mis en place par les sujets à partir de la connaissance de cette appartenance. Dans ce cas, la catégorisation est appréhendée comme un processus, l’attention se porte sur les relations intergroupales, à travers l’étude des biais perceptifs qui résultent de l'affectation d'un individu dans une catégorie.

Sales-Wuillemin (2006 : 01), trouve que le processus de catégorisation fait référence à une activité mentale qui réside dans le fait d’organiser et de ranger les éléments d'information, nommés aussi données, et qui sont collectés dans le milieu environnant. « Elles proviennent

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en ensembles – ou classes – plus ou moins vastes. Le regroupement s'opère, parce que ces objets partagent un certain nombre de caractéristiques communes, appelées des propriétés. »

Puisque la catégorisation est le fruit d’une perception qui est elle-même sujette aux contextes, le contenu de ces catégories est instable et changeant. Le traitement de la catégorisation en tant que produit, fait référence à un ensemble d'individus regroupés ayant un certain nombre de traits en commun (âge, sexe, religion, culture, origine sociale, etc.). L’intérêt se porte sur : les critères fondateurs de l'appartenance catégorielle, l'organisation des traits spécifiques à chaque catégorie et les relations existant entre les catégories. Le traitement de la catégorisation en tant que processus s’intéresse essentiellement à l’analyse des opérations mentales telles que l’identification, la reconnaissance, le classement, la mémorisation des objets, qui sont en relation avec des aspects cognitifs perceptifs liés aux groupes sociaux, ainsi qu’à l'évolution des relations intra et intergroupes. Pour Sales-Wuillemin, (2006), le processus de catégorisation requiert une simplification de la réalité qui se fait par le biais de deux mouvements complémentaires : accentuation des ressemblances entre les éléments appartenant à une même catégorie et des différences entre les catégories. En ce qui concerne les groupes sociaux, la prise en compte d’une catégorisation implique la prise en considération de l’appartenance groupale des individus (origine ethnoculturelle, âge, sexe, religion, etc.). Cette démarche accentue l’importance d’un critère par rapport aux autres, l'individu est pris en tant qu’élément appartenant à un groupe et non plus comme une spécificité.

Nombreuses théories ont été émises pour expliquer les biais perceptifs consécutifs à une perception catégorielle, elles s’attachent à rendre compte des biais intergroupes et plus précisément du favoritisme (sentiment de préférence et comportements de protection) de l'endogroupe (endofavoritisme) et/ou du défavoritisme (sentiment d’hostilité) de l'exogroupe (exodéfavoritisme). D’autres recherches visent à analyser les facteurs individuels comme besoin d’obtention d’une identité positive. Nous essayerons de présenter brièvement quelques-unes de ces recherches, et qui seront en étroite relation avec le concept d’appartenance groupale qui est primordiale dans notre recherche.

La Théorie de Conflit Réel (TCR) développée par Sherif (1966) a pour principe que l’inégalité des ressources, source de compétition pourrait être à l’origine, à la fois, d’un sentiment de menace porté sur l’endogroupe et d’un sentiment de solidarité entre ses membres. Une « agressivité » peut apparaitre vis-à-vis de l’exogroupe qui se traduirait par la production de stéréotypes négatifs et de discrimination. Plus la compétition serait forte, plus

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le conflit, à l'origine de la discrimination négative, serait grand, tandis que la coopération produirait des jugements et des comportements intergroupes positifs et harmonieux. Selon Sherif (1971), « les différences du milieu culturel et des différences physiques marquées entre

les groupes encouragent les réactions discriminatoires envers les membres d'un out group. Il est indiscutable que de telles différences contribuent à l'hostilité et aux préjugés intergroupes » (cité dans Sales-Wuillemin, 2006 : 47).

La Théorie de la Comparaison Sociale (TCS), développée par Festinger (1954), s’applique essentiellement aux relations entre l’individu et le groupe (intragroupe), avec le temps cette théorie a vu des développements visant aussi les relations intergroupes. Le point central de cette démarche tourne autour du fait que l’individu, face au sentiment d’incertitude, éprouve le besoin de se positionner par rapport à la réalité environnante, sociale en l’occurrence (champ de comparaison), ce positionnement se fera en fonction de ses comportements, performances, opinions, attitudes, connaissances, aptitudes, etc. L’individu va se comparer par rapport aux autres individus (champ de référence) en évaluant la distance qui le sépare d’eux, la satisfaction vient du fait que cette distance soit la plus faible possible, lorsqu’il y a partage des opinions, et que les capacités et les comportements sont proches de ceux des autres, etc., le contraire produira l’insatisfaction du sujet qui tentera de réduire cet écart. Pour ce faire, il peut avoir recours, éventuellement, à trois attitudes distinctes :

 il essayera de se rapprocher de ces individus (tentative de conformisme qui représente un principe fondamental de cette théorie) ;

 il tentera de rapprocher les autres de lui (influence minoritaire) ;

 il restreindra encore plus son champ de référence.

Développée par Tajfel et Turner en 1986, la Théorie de l’Identité Sociale (TIS) s’intéresse à expliquer le phénomène discriminatoire intergroupe et tout spécialement le favoritisme envers l'endogroupe (biais pro-endogroupe ou endofavoritisme) lié à la catégorisation sociale. A travers la catégorisation sociale, Tajfel explique les processus de l'assimilation et la différenciation intracatégorielles, qui se manifestent, à travers certaines formes de favoritisme, que la simple catégorisation en groupes différents serait la cause de comportements ayant pour but de favoriser le groupe d'appartenance et d'augmenter la distance entre ce groupe et l'autre groupe.

Cette théorie prend en considération les notions de : l'appartenance groupale, l'identité sociale, la catégorisation sociale et la comparaison sociale. Pour Tajfel et Turner, le seul fait

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d’appartenir à un groupe favorise la naissance d’une identité sociale chez le sujet, dans le sens d’une définition de soi en fonction de cette appartenance groupale. Pour Tajfel (1981 : 255), l'identité sociale est : « la partie du soi qui provient de la conscience qu'a l'individu

d'appartenir à un groupe social (ou à des groupes sociaux) associée à la valeur et à la signification émotionnelle qu'il attache à cette appartenance. »

Le groupe d’appartenance tient le rôle de catégorie pour le sujet ; il renferme des éléments (individus) jouissant d’au moins d’un point de similarité dont la saillance (ou importance) peut s’avérer être variable. Il peut s’agir d’une catégorisation intrinsèquement liée à l'objet (âge, sexe, profession exercée, etc.) ou être le résultat d'une manipulation (choix esthétiques artistiques ou de personnage emblématique du groupe, etc.). Cette catégorisation favorise la naissance d’identité sociale chez le sujet, il peut se positionner par rapport aux soi/autres, ce qui permettra la structuration de son environnement social.

Cette structuration sociale favorisera la comparaison sociale entre groupes et une valeur sera attribuée à chaque groupe, si la comparaison est favorable au groupe, la valeur qui lui est accordée sera positive et inversement. Si le lien avec le groupe est fort, le sujet aura tendance à favoriser son appartenance groupale par rapport à son identité individuelle, mais si le lien est faible ou conflictuel, le pôle individuel prendra le pas, et le sujet cherchera à intégrer d’autres groupes plus « valorisants » et ainsi obtenir une identité personnelle positive. « Au

moins dans nos sociétés, l'individu s'efforce de parvenir à une opinion satisfaisante ou à une image positive de soi » (Tajfel, 1978 : 61). Cela va de soi, que cette forme de mobilité sociale,

n’est pas toujours facile à réaliser surtout s’ils existent des empêchements endogroupes. Élaborée par John Turner et ses collaborateurs (Turner, Hogg, Oaks, Reicher et Wetherell, 1987), la Théorie de l’Auto Catégorisation (TAC) peut être considérée comme le prolongement et le développement de la théorie de l’identité sociale, la TAC s’intéresse à l’explication des stratégies, influencées par le contexte, déployées par les sujets en situation. Cette théorie admet l’idée d’une grande flexibilité de la notion d'appartenance catégorielle, qui ne serait pas permanente mais plutôt variable selon le contexte et la saillance des critères (critère sexuel, culturel, études, parcours professionnel, etc.) mis en exergue, selon les situations, les individus vont s'autocatégoriser comme appartenant à des groupes. La TAC se concentre essentiellement sur le sujet et les processus perceptifs et les différents choix qui vont opérer un redécoupage incessant des différents groupes sociaux en fonction des éléments et paramètres de la situation (objectifs, enjeux, etc.).

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Selon cette approche, il existe trois niveaux de catégorisation à travers lesquels le sujet pourrait effectuer son positionnement, le niveau personnel où le critère d’unicité de l’individu est prédominant, le niveau groupal où l’individu se perçoit comme faisant partie d’un groupe et pas d’un autre et le niveau collectif où l’individu se considère comme faisant partie de l’humanité, à ce niveau-là, les différences entre groupes n’existent plus. Les préjugés et stéréotypes affectent le déroulement des processus liés à la catégorisation, les études sur cette dernière sont assez proches de celles faites sur les préjugés en tant que valeur attribuée à un groupe et les stéréotypes comme traits associés au groupe. Le stéréotype peut être considéré comme une catégorie favorisant le classement, le groupement d’objets, d’individus et d’événements en fonction de leurs attributs, ayant pour fonction de permettre au sujet de concevoir une image positive du groupe d’appartenance et de soi. Le stéréotype consolide la cohésion groupale et restreint la tension émotionnelle qui résulterait de la concurrence, réelle ou supposée, intergroupe.

À l'origine, les stéréotypes ont été étudiés par Lippmann (1922), ils renvoient à des images figées présentes dans l’esprit, une sorte de moules ou de clichés qui pousseraient l’individu à percevoir la réalité au travers d'un filtre. Le choix d’appellation de « stéréotypes » fait référence aux clichés typographiques obtenus par coulage de plomb dans un flan ou une empreinte utilisés en imprimerie. Pour cet auteur (1922 : 75), les stéréotypes sont des schémas de pensée qui favorisent la simplification de la réalité. Ils sont nécessaires pour traiter les données environnantes, car sans cette simplification, l’esprit serait incapable de gérer toutes les informations et cela représenterait une surcharge mentale :

« L'environnement réel est à la fois trop vaste, trop complexe [...] Nous [en tant qu'individus] ne sommes pas équipés pour faire face à autant de subtilité et de diversité, à autant de permutations et de combinaisons. Puisque nous devons composer avec un tel environnement, il nous faut donc le réduire en un modèle plus simple avant de pouvoir le gérer » (cité par Sales-Wuillemin, 2006 : 71)

Pour Gordon (1968), le stéréotype évoque les images, concepts et les attitudes que la plupart « des membres d'un même groupe social ont en commun et qu'ils considèrent comme justes, si bien qu'un individu ne possède ces stéréotypes que dans la mesure où il partage les mythes sociaux du groupe auquel il appartient.» Les conceptions mentales stéréotypées se réfèrent à

« l'ensemble des images, concepts, croyances et attitudes qui, essentiellement rigides et

difficiles à modifier, tendent à représenter les faits sous une forme simpliste. » (Cité par

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Loin d’être un processus réducteur des indices environnementaux, la stéréotypisation serait considérée plus comme un processus à visée adaptative, un mode de fonctionnement qui optimiserait les capacités des individus. Leyens, Yzerbyt et Schadron (1996 : 12) caractérisent les stéréotypes comme des « croyances partagées concernant les caractéristiques

personnelles, généralement des traits de personnalité, mais souvent aussi des comportements, d'un groupe de personnes » (cité par Sales-Wuillemin, 2006 : 06)

Les stéréotypes peuvent avoir les caractéristiques suivantes : ils sont liés à la notion de préjugés, et ils sont axés sur la dimension cognitive de l'attitude, ils impliquent une source et une cible, ils ont un caractère arbitraire, dans le sens qu'ils portent sur des individus faisant partie d'un groupe social, ils ont un caractère consensuel partagé par un grand nombre d'individus, ils peuvent porter sur le groupe lui-même (endostéréotype) et sur les autres groupes sociaux (exostéréotypes), ils résultent d’une assimilation car ils opèrent une réduction portant sur le groupe visé à travers une série de traits sans prendre en compte les parités existant à l'intérieur du groupe et ils ont un caractère opératoire, ils dressent, à travers quelques traits, un portrait opérationnel du groupe cible et permettraient aux sujets de connaitre quelle conduite tenir face à la cible.

Selon Allport (1954) le préjugé peut être appréhendé en tant qu’attitude négative, une prédisposition qui inciterait les sujets à adopter un comportement discriminant envers certains groupes sociaux et leurs membres. Fischer (1987 : 104) pour qui le préjugé est lié à « une

attitude de l'individu comportant une dimension évaluative, souvent négative, à l'égard de types de personnes ou de groupes, en fonction de sa propre appartenance sociale. C'est donc une disposition acquise dont le but est d'établir une différenciation sociale » (cité par

Sales-Wuillemin, 2006 : 06). Les préjugés, peuvent être caractérisés comme suit : ils accordent l’importance à la dimension évaluative de l'attitude (positive ou négative), ils dénotent d’une réaction affective, qu’elle soit de l’ordre d’une acceptation ou d’un rejet de la cible du préjugé, ils mettent en jeu une source et une cible, les individus sont définis en fonction d’un groupe donné d’appartenance, ils se transmettent à travers un relais social, ils sont diffusés en dehors de toute connaissance objective de la cible, sans contact direct. Le sujet social n’est qu’un porteur du préjugé partagé par son groupe.

Le stéréotype peut être appréhendé en tant que rationalisation et justification du préjugé, il vise à traduire l’orientation, à travers des traits attribués et valués, caractérisant le groupe cible et représente la dimension cognitive de l’attitude, la discrimination (positive ou négative) qui en découle est liée à sa dimension conative. Les préjugés et les stéréotypes

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peuvent être étudiés comme un produit (Sales-Wuillemin, 2006), l’intérêt se porte particulièrement sur :

 leur contenu descriptif et explicatif qui peut être porteur d’erreurs influençant la discrimination, le contenu est étudié afin de dégager le principe organisateur qui sous-tend le stéréotype et qui l’oriente,

 leurs fonctions et leurs conséquences dans une visée évolutive des relations groupales,

 leur caractère partagé, évaluatif et homogène est mis en exergue. Préjugés et stéréotypes sont à traiter en tant que processus qui regroupent :

 la stéréotypisation qui représente la phase de l'élaboration et de l'utilisation des stéréotypes sociaux ; les travaux traitent entre autre : des jugements polarisés comme étant positifs ou négatifs, de la surgénéralisation du comportement d’un individu ou d’un petit groupe d’individus à toute la catégorie d’appartenance, de la distorsion de la réalité et les biais dans le souvenir où l’individu aura tendance à ne retenir que les événements qui viennent renforcer le préjugé ainsi que la corrélation illusoire qui renvoie ou bien à la tendance des individus à surestimer les associations entre les traits appliqués aux individus appartenant à la même catégorie, ou bien à surestimer les liens existant entre l’appartenance à un groupe et la possession des traits qui lui sont reliés.

 les processus de défense qui visent le maintien des stéréotypes ;

 les conséquences de la discrimination sur les cibles et les phénomènes interactifs source/cible.

En tant que jugement de valeur subjectif de nature culturelle et attitude individuelle qui provoque une attribution d’une valeur, positive ou non, qui risquent de justifier des mesures de discrimination, le préjugé, ainsi que le stéréotype, est une généralisation non fondée, un jugement rigide et automatique. Néanmoins, le préjugé se rapproche plus de l'opinion, sujette à modification, tandis que le stéréotype se caractérise par sa prédominance, permanence et son immuabilité.

II.3.3. La discrimination

La notion de discrimination traite de comportement négatif vis-à-vis des membres d’un exogroupe sur lesquels des préjugés sont entretenus, c'est la composante conative qui est mise en exergue. Certes, la relation entre préjugé et discrimination est très forte, mais elle n’est pas

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pour autant automatique, les comportements et les attitudes ne sont pas nécessairement reliés entre eux, le comportement est tributaire des convictions personnelles et des circonstances externes qui peuvent échapper au contrôle et à la volonté du sujet, les préjugés sont de l’ordre des attitudes, la discrimination est plus comportementale.

La discrimination se traduit à travers l’importance accordée à l’appartenance groupale et à la comparaison intergroupe, la vision discriminatoire peut naitre : d’une collectivisation, lorsque l’individu, appartenant à un groupe auquel est associé un stéréotype négatif, est considéré, non en tant que personne individuelle et spécifique mais en tant que membre d’une collectivité, d’un autocentrisme, lorsque le groupe dominant détermine le stéréotype attaché au groupe, d’un ethnocentrisme, lorsque le stéréotype visé porte sur des relations ethnoculturelles, d’un androcentrisme, lorsque le stéréotype porte sur les relations entre groupes sexuels.

D’un point de vue psychologique, la discrimination, issue de stéréotypes négatifs, peut avoir les conséquences suivantes :

 Sur un plan individuel, l’estime de soi est négative, avec une vision de réussite très faible et l’identité sociale est négative. L'individu craint la réussite, car, en réussissant, il s’éloignera du préjugé et du stéréotype et de la sorte ne plus correspondre à l’image du groupe, le sujet risque de ne pas être accepté par les membres de l'exogroupe, et d'être rejeté par les membres de son propre groupe.

 En situations d’interactions, les individus ont tendance à s'adapter au jugement, négatif ou positif, qui est formulé à leur encontre, lorsque le stéréotype est activé, il y a abaissement de performances de la part du sujet négativement « jugé » (effet pygmalion), les sujets cherchant à quitter cette sphère négative, voudront effectuer une mobilité sociale vers d’autres groupes positivement perçus ou chercheront à améliorer l’image associée à leur groupe à travers un esprit créatif et compétitif.

 Sur un plan groupal, un sentiment d’injustice et de privation relative collective apparaitrait au sein des groupes sujets aux stéréotypes négatifs, qui adopteront des conduites adaptatives stratégiques visant le conformisme ou l’échappement et la différenciation sociale par comparaison aux groupes dominants. (Sales-Wuillemin, 2006)

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