La grille d’analyse
5.3 La Haute Ecole pédagogique, version 2 (2007-2009)
Pour cette analyse, nous nous appuyons sur le référentiel de compétences, le plan d’études et le descriptif des modules consultable sur le site internet de la HEP.
5.3.1 La conception générale de la formation
La formation s’inscrit dans un processus de professionnalisation, car le référentiel de compétences constitue la référence centrale de la formation. En effet, il est utilisé aussi bien pour l’évaluation de la pratique que pour le fondement et l’évaluation des cours. Cependant, le référentiel de compétences ne fait pas référence au terme de praticien réflexif, mais de nombreuses compétences sont orientées vers la pratique réflexive.
Par rapport à la culture de la formation, celle-ci est fondée sur l’alternance théorie-pratique, car elle est pensée dans une logique intégrée, notamment par la mise en place de séminaire d’intégration. En outre, plus l’étudiant avance dans sa formation, plus il est sur le terrain.
5.3.2 Le plan de formation
Avec le plan d’études global, on peut remarquer, au niveau de l’agencement des contenus curriculaires, que les modules sont répartis entre trois grande catégories : profession enseignante ; conception, conduite et régulation de l’enseignement et des apprentissages ; gestion de la classe et relations avec les partenaires. Ces trois catégories sont « chapeautées » par la formation pratique.
A la suite de ce document présentant le déroulement des études, chaque module de cours est décomposé en unités. Parfois, des choix doivent être opérés par les étudiants. Chaque fois, ce sont les cours transversaux relatifs à la profession enseignante qui apparaissent en premier, suivi des cours de didactiques, puis des cours en lien avec la gestion de la classe. Quant aux stages, ils figurent à la fin du descriptif de chaque semestre.
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Dans le descriptif des modules, on remarque que chaque cours est décomposé de la manière suivante : connaissances préalables recommandées, compétences travaillées, niveaux de maîtrise évalués, unités de formation, thèmes et activités-clés. Le descriptif est donc de plus en plus complexe et précis.
En outre, la formation est composée de six semestres et les différents cours sont répartis dans des modules. Un module peut durer un, voire deux semestres et est décomposé en UF.
Concernant la progression des contenus, il est intéressant de relever qu’en première année, 3 crédits sont attribués au cours consacré à des savoirs disciplinaires liés aux mathématiques et sciences, ainsi qu’à l’éducation physique. 12 crédits sont dévolus aux stages. Le reste des 60 crédits, soit 45 crédits, sont consacrés aux savoirs professionnels (didactiques, gestion de la classe, introduction à la profession, méthodologie de la recherche, etc…).
En deuxième année, 12 crédits sont consacrés aux stages et 48 crédits aux savoirs professionnels. A noter que 10 crédits sur les 48 précités sont consacrés au mémoire professionnel.
En troisième année, les stages valent 16 crédits et 44 crédits sont dédiés aux savoirs professionnels. Sur ces 44 crédits, 10 concernent le mémoire.
On peut opérer également des liens entre les différents modules. A titre d’exemple, nous pouvons citer le module BP 106 « lire et écrire : savoirs fondamentaux et gestes professionnels » qui a lieu le premier semestre et qui est ensuite développé aux semestres 3 et 4 dans le module BP 206 « démarches d’enseignement-apprentissage en français ». Enfin, au semestre 5, les étudiants suivent le module BP 304 « planifier et construire des projets en français ». Ainsi, pour la didactique du français, mais c’est aussi le cas pour d’autres modules, les étudiants procèdent du simple au complexe.
En outre, on assiste à un continuum entre les différentes étapes de la formation. En effet, chaque module de cours parcouru en première année est approfondi en deuxième et / ou troisième année. Nous sommes donc dans une structure spiralaire.
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5.3.3 La place des savoirs professionnels et leur articulation
Ce sont les savoirs professionnels (dispensés en théorie et en pratique) qui occupent la plus grande partie des cours dispensés en HEP. Sur une formation totalisant 180 crédits ECTS, 136 crédits ECTS sont dévolus aux sciences de l’éducation, aux didactiques, aux séminaires d’intégration et au mémoire professionnel. Viennent ensuite les stages avec 40 crédits ECTS.
Enfin, des cours de culture générale sont dispensés pour un total de 3 crédits.
Au niveau de l’articulation entre les pôles théorique et pratique, le dispositif central sont les séminaires d’intégration qui sont dispensés soit par un formateur HEP, soit par un praticien formateur. De plus, les formateurs des cours de didactiques donnent des consignes de stage pour les étudiants.
5.3.4 Le référentiel de compétences
Il est intéressant de relever qu’il s’agit du même référentiel pour toutes les formations initiales et continues de la HEP.
Les compétences professionnelles sont réparties en 11 compétences-clés. Ces dernières sont les mêmes que les compétences du référentiel de la HEP de 2005. Cependant, les compétences-clés sont déclinées en composantes, puis en niveaux de maîtrise. Comme dans le référentiel précédent, les compétences sont liées à des familles de situations.
Au niveau de l’agencement des 11 compétences-clés, celui-ci est le même que pour les compétences du référentiel de 2005 de la HEP (version 1). Par contre, comme indiqué précédemment, chaque compétence est déclinée en composante, puis en niveaux de maîtrise.
A titre d’exemple, nous souhaitons citer la compétence-clé n° 1 : « agir en tant que professionnel critique et porteur de connaissances et de culture » qui est décomposée de la manière suivante :
, situer les points de repère fondamentaux des savoirs de sa discipline afin de rendre possible des apprentissages significatifs et pertinents chez les élèves
, porter un regard historique et critique sur les disciplines enseignées
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, porter un regard critique sur ses propres origines et pratiques culturelles et sur son rôle social
, établir des relations entre la culture prescrite dans les plans d’études et celle des élèves , prendre en compte la diversité culturelle et linguistique des élèves
, permettre à la classe d’exister comme lieu ouvert à la pluralité culturelle
Cette compétence ainsi décomposée permet d’indiquer que celle-ci concerne premièrement les savoirs et les disciplines enseignables, puis les relations interculturelles.
Quant à la création de ce document, ce sont essentiellement des formateurs HEP qui ont été consultés et qui se sont appuyés sur d’autres référentiels existants, notamment au Québec.
Enfin, il est pertinent d’indiquer que tous les modules de cours font référence aux compétences-clés, ainsi qu’aux niveaux de maîtrise attendus.
5.3.5 La pratique professionnelle
Les compétences-clés sont déclinées en composantes et en niveaux de maîtrise attendus en fin de formation, ce qui fournit des indicateurs pour l’évaluation. Dans le plan d’études, la pratique est dénommée stage et est indiquée en terme de crédits ECTS.
Il nous semble que le référentiel de compétences est basé sur la compréhension des situations et les procédures à mettre en œuvre. Nous sommes donc dans une logique curriculaire et non dans une logique d’action.
Quant aux stages, il y a une progression durant la formation. En effet, en première et en deuxième années, les étudiants suivent pour 6 crédits ECTS de stage par semestre. En dernière année, ils suivent un semestre de 8 crédits de formation pratique et un second de 10 crédits.
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