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d’enregistrement de la migration

B.3 L’enquête de terrain sur la population de l’UE (2005)

B.3.2 L’organisation du questionnaire en sept modules

L’enquête, réalisée entre janvier et mai 2005, auprès de 135 ménages91, sélectionnés selon le critère d’appartenance d’au moins un de ses membres à la population de l’UE, établit une base de données sur les personnes de l’UE résidant dans l’EMM devant permettre de répondre aux questions soulevées par l’analyse de leur répartition spatiale et l’étude rétrospective de leur migration. Elle sera en particulier la seule source de données pour les migrants arrivés depuis 1999, pour lesquels il n’existe pas encore, en 2006, de données censitaires complètes. La présentation complète des résultats se trouve dans les tableaux de l’annexe F.

Il faut toutefois souligner que l’enquête n’est, en raison du nombre de personnes interrogées, ainsi que de la méthode de constitution de l’échantillon, pas représentative du stock de population de l’UE dans l’EMM (59 362 personnes en 1999). C’est la raison pour laquelle une grande partie de nos analyses sont effectuées avec les données censitaires de l’INSEE de 1968 à 1999 ; les données de l’enquête complètent et illustrent toutefois ces analyses quantitatives par un éclairage plus qualitatif, notamment sur les nouveaux migrants.

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Un problème fondamental était d’avoir un accès personnel à des personnes de l’UE. Nous avons collecté des données du recensement pour localiser cette population, mais nous n’avions aucune information précise pour en trouver des représentants. Nous avons rencontré diverses institutions qui sont régulièrement en contact avec les personnes de l’UE, notamment les consulats et les associations, mais aussi de grandes entreprises (Eurocopter, CGM-CMA) qui embauchent un nombre important d’étrangers. Mais, pour les raisons que nous avons déjà soulignées, la plupart des consulats, par exemple, n’ont pas pu donner les informations nécessaires. L’échantillon de population a donc été construit par « effet boule de neige ».

Notre enquête a donc pour objet d’offrir des informations inédites sur les migrants issus des vagues migratoires récentes, et d’illustrer en détail, par exemple, leur parcours migratoire ; conformément à l’objectif annoncé, une grande partie des individus interrogés sont issus d’une nouvelle vague migratoire, à partir des années 1980. 70,5% des personnes interrogées sont en effet arrivées entre 1984 et 2005 [cf. Annexe Tab. F-3] ; ce changement de cadre temporel se traduit immédiatement par une différence caractéristique par rapport au stock de population de l’UE : 60,7% ont une nationalité autre qu’espagnole, italienne ou portugaise [cf. Annexe Tab. F-11], alors que, dans l’EMM, ces nationalités y sont majoritaires (81,4% en 1999 [cf. Annexe Tab. C-49]). Cette composition par nationalité souligne, en ce sens aussi, que l’enquête n’est pas représentative du stock de population ; elle offre toutefois une vision partielle des tendances du flux migratoire récent.

Pour répondre à ce besoin d’information, un questionnaire, organisé en sept modules, permet de renseigner un certain nombre de variables. Les paragraphes suivants font brièvement état du contenu des modules, qui sont présentés en détail dans l’annexe F.

Pour pouvoir analyser les informations détaillées sur la migration et sur le séjour dans l’EMM des personnes interrogées, en les croisant avec les principales caractéristiques sociodémographiques, celles-ci doivent être collectées. C’est l’objet du module 1, qui porte sur l’ensemble minimal de variables suivantes :

− sexe,

− état matrimonial, − âge,

− nombre d’enfants.

Les trois variables complémentaires suivantes constituent une première caractérisation de l’individu interrogé vis-à-vis de la migration :

− lieu de naissance, − nationalité

− indicateur de nationalité.

Le module 2 complète cette première description ; il caractérise la situation de l’individu en tant que personne active (ou non). Dans le cadre de l’analyse de l’attractivité récente de l’EMM, et étant donnée l’importance historique de la migration de travail dans cet espace, il semblait nécessaire d’attacher une importance à la qualification des personnes. Les variables suivantes sont alors renseignées :

− dernier diplôme obtenu selon le lieu et l’année, − profession et activité actuelle.

La question sur le diplôme contient une information connexe sur le passé migratoire des migrants, qui sera utile pour examiner la corrélation entre mobilité passée et à venir, par exemple.

L’analyse plus détaillée du passé migratoire des migrants ouvre alors un deuxième temps du questionnaire. Bien que le recensement de population pose la question du pays de résidence antérieure, les migrations effectuées avant ou pendant la période intercensitaire ne sont pas renseignées. Ainsi, la chronologie des déplacements internationaux des migrants, abordée dans le module 3, permet de situer la migration dans l’EMM dans le passé migratoire et en particulier de caractériser cette migration : première migration ou migration répétée92. Une question ouverte établit donc le parcours migratoire, en fonction des pays de résidence et de la durée de séjour.

La motivation de la migration et le contexte du départ de pays de naissance font l’objet d’une série de questions, qui permettent de connaître les informations suivantes :

− année de départ du pays de naissance, − âge au moment du départ,

− personnes accompagnant la migration, − raison principale du départ.

Enfin, puisque le travail sur la qualité des statistiques migratoires pour cette population, dans le contexte de la libre circulation à l’intérieur de l’UE, a soulevé la question de la représentativité des données issues de démarches propres aux migrants, le module 3 est clos par des questions sur les modalités et la réalisation éventuelle par la personne interrogée de l’enregistrement de son départ dans le pays de naissance et de son arrivée dans l’EMM.

La fin du questionnaire porte sur le présent migratoire de la personne interrogée : l’enquête n’a en effet pas pour seul objectif de caractériser de façon qualitative la migration récente de la population de l’UE, mais bien de la mettre en relation avec l’EMM, espace de résidence au moment de l’enquête. Les renseignements suivants, collectés dans le module 4, répondent à une première interrogation sur l’arrivée dans l’EMM :

− année d’arrivée, − lieu actuel de résidence − raisons d’installation.

92 La migration répétée est définie comme un mouvement en provenance d’un pays qui n’est pas le pays de

Le module 5 décrit les modalités de l’installation actuelle de la personne interrogée : elles peuvent en effet mettre en évidence un certain nombre de critères, importants pour elle, qui renverraient alors à une attractivité de l’espace à laquelle elle est sensible. Ce sont les variables ci-dessous ;

− nombre de personnes dans le ménage, − caractéristiques du logement,

− raisons principales du choix du lieu de résidence.

Ensuite, une série de questions sur la stratégie résidentielle, qui forme le module 6, précise la fonction de la résidence dans l’EMM pour la personne. Ainsi, la question de l’éventuelle présence de biens immobiliers dans l’EMM ou ailleurs, ainsi que les durées de séjour, en 2004, dans un autre pays que la France, sont renseignées par pays, selon la durée de séjour dans chacune des résidences, et en fonction de la raison principale qui motive les éventuels déplacements.

Enfin, la relation avec le pays de naissance ou avec le pays de dernière résidence, décrite par des données de fréquence et de durée de visite, ainsi que l’intention de rester dans l’EMM ou de partir, permettent d’évaluer l’intensité et la durée de la présence de cette population, afin d’apporter des éléments pour l’intégration de ces mouvements dans le cadre d’une migration définitive ou bien d’une circulation migratoire (module 7).

Ces sept modules constituent la structure de notre questionnaire93, qui comporte principalement des questions fermées : nous souhaitions en effet disposer de données quantitatives organisables en base de données, dont l’exploitation et la spatialisation sont rendues plus évidentes. Nous ne procédons donc pas à une analyse détaillée de renseignements informels obtenus en dehors des questions, ou qui auraient pu l’être par des questions ouvertes. De plus, la majorité des questions posées porte sur des faits objectifs (par exemple, la nationalité), en général facilement quantifiables, et qui ne laissent donc pas de place à une réponse subjective. Les quelques questions ouvertes concernent principalement des dates d’un événement ou des lieux et sont donc facilement intégrables dans une base de données, sous forme numérique ou sous forme d’un élément d’un ensemble fini de modalités. Le fait que nous ayons personnellement posé les questions aux personnes interrogées, nous a permis également de noter toutes les informations secondaires venant au cours de la discussion. Enfin, nous avons toujours eu la possibilité de contacter à nouveau les personnes dès que cela nous a semblé nécessaire.

93 Nous avons préparé un questionnaire (en français), qui porte sur la personne enquêtée elle-même, puis ensuite un

L’ensemble des données recueillies est organisé en base de données ; nous utilisons le logiciel SPSS, qui permet, en plus de cette organisation, de procéder à des calculs de statistique descriptive.

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