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L’intérêt du récit de vie pour le retour d’expérience sur les accidents

4.3 Discussion des résultats

4.3.3 L’intérêt du récit de vie pour le retour d’expérience sur les accidents

Le récit de vie propose une porte d’entrée sur le monde de l’accident à partir des souvenirs du narrateur et de sa représentation du réel. Grâce à son contenu, le récit de vie peut améliorer notre connaissance des accidents. Par exemple, les auditions de Yoshida permettent de découvrir des aspects de la gestion de crise in situ qui ne sont mentionnées nulle part et qui peuvent mériter un approfondissement.

A partir de la narration, il devient également possible pour le chercheur de saisir un aspect dynamique de l’accident, durant lequel les acteurs et leurs systèmes techniques évoluent en interaction. L’organisation effective peut alors être appréhendée et le rôle joué par chaque acteur peut être saisi dans l’évolution de l’événement.

En effet, l’accident et les événements ne peuvent être résumés à des jalons qui se suivent sur une frise chronologique. L’accident ne peut pas être non plus uniquement schématisé par une mécanique de causes et de conséquences. A Fukushima, la durée entre l’arrivée du tsunami et l’incendie dans la piscine du réacteur 4, ainsi que la menace simultanée de trois réacteurs, nous montre que de telles schématisations sont forcément lacunaires. Yoshida présente d’ailleurs dans son récit les critiques que l’on peut adresser à ces schématisations.

La chronologie a été établie par TEPCO dans un souci d’exhaustivité, ce qui a mené à inventer des chiffres pour la compléter. Ces données ont peut-être été déduites par des calculs et des simulations, mais ne reflètent pas la connaissance qu’ont les travailleurs et la cellule de crise au moment de l’accident.

Ensuite, Yoshida précise que plusieurs événements essentiels ont été oubliés. TEPCO n’a pas estimé nécessaire de mentionner certains travaux sur le terrain (par exemple, le déblayage de débris radioactifs), alors que pour ceux qui ont vécu les événements, il faut absolument en tenir compte pour mesurer non seulement le sacrifice, mais également l’importance d’une telle tâche pour intervenir sur le terrain.

La narration permet également d’appréhender les événements dans leur complexité et dans leur intrication potentielle. Les rapports sur l’accident proposent des sections dédiées à différents réacteurs, pour mesurer l’évolution des paramètres au gré des interventions des

142 travailleurs. De même, les questions des enquêteurs abordent souvent un réacteur particulier pendant une longue séquence, mais ont tout de même permis au directeur d’expliquer la difficulté de la gestion de plusieurs tâches simultanément.

L’intérêt du récit de vie réside aussi dans sa dimension symbolique et émotionnelle. Il permet en effet de transmettre les significations des événements pour le narrateur, de retranscrire le rôle qu’ont joué des éléments intangibles dans la prise de décision et dans leur complexité.

Certains de ces éléments intangibles restent inaccessibles s’ils ne sont pas formulés et contextualisés par le narrateur. Ils demeurent néanmoins absolument nécessaires pour comprendre le déroulement des événements. Le directeur avoue lui-même ne pas être en mesure de justifier certaines décisions. Il rapporte ainsi dans son récit des éléments qui restent de l’ordre de l’intuition, de l’obsession. Il évoque également un chiffre qui le mettait « mal à l’aise ».

Par ailleurs, la littérature insiste sur le rôle que peuvent jouer les émotions dans les processus de prise de décision (Smith and Lazarus, 1990 ; Van Hoorebeke, 2008 ; Travadel and Guarnieri, 2015) et le narrateur est le plus à même de nous décrire l’évolution de son ressenti au regard des événements. D’autre part, la représentation du monde joue un rôle déterminant dans les heuristiques que mobilisent les ingénieurs pour la résolution de problème (Koen, 1985). L’intérêt de l’approche narrative pour comprendre les mécanismes sous-jacents à la création de sens dans les organisations a également été mis en exergue (Brown, 2006).

La symbolique peut également résider dans la relation qu’entretiennent les travailleurs avec leur objet de travail. L’utilisation de métaphores ou les digressions permettent à Yoshida de dépeindre la violence de son vécu. Ayant vécu l’inimaginable, il nous livre dans son récit ce à quoi nous ne n’avons pas directement accès, autrement dit son expérience refigurée.

Pour conclure, la narration d’expériences vécues permet de structurer des données complexes, issues des souvenirs des individus, en leur octroyant une dimension temporelle. D’une part, elle permet l’échange d’informations et de ressentis. D’autre part, elle constitue un vecteur de construction de l’identité. L’action narrative conduit l’individu à faire part des significations que les événements ont pour lui. Le narrateur décrit la complexité telle qu’il s’en souvient et dépeint les interactions interindividuelles et les évolutions organisationnelles au sein de leur temporalité. Le récit de vie permet donc un retour d’expérience contextualisé et circonstancié et offre l’accès le plus proche qu’on puisse avoir des individus faisant face à l’accident.

Dans son récit de vie, Yoshida exprime également sa détresse psychologique. Comme nous l’avons précisé, les employés de TEPCO ayant fait face à l’accident n’ont pas bénéficié d’un suivi psychologique. Dans ce cas, le recueil de récits de vie peut avoir une dimension éthique. En effet, le retour d’expérience sur les accidents ne doit pas se limiter à une recherche des causes de l’événement. Outre les leçons préventives et normatives, il faut comprendre le

143 fonctionnement de l’esprit humain et des organisations dans des situations similaires. Enfin, le retour d’expérience se doit également de mesurer les conséquences sur les vies humaines, notamment sur les femmes et les hommes qui ont lutté, parfois au péril de leur santé, pour reprendre le contrôle d’une installation industrielle.

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Conclusion

Cette thèse a eu pour objectif d’étudier les éléments de coping que Masao Yoshida fait apparaitre dans son récit de vie. Elle s’intègre dans le champ des études portant sur les dynamiques internes aux organisations soumises à une gestion de crise en temps en réel.

Pour répondre à cette question, nous avons effectué une revue de littérature sur l’accident nucléaire. Celui-ci a eu des effets considérables, dont certains persistent encore aujourd’hui. Plusieurs études ont été effectuées par des organismes japonais et internationaux sur les causes et les conséquences de l’accident et proposent des leçons à retenir pour améliorer la sécurité des installations nucléaires. Cependant, les publications institutionnelles et scientifiques retiennent principalement dans leur analyse des concepts « classiques » issus de la sécurité nucléaire. D’autre part, les leçons qui ont été tirées sont de l’ordre de la prévention. Elles ne prennent en compte que l’organisation déjà en place et les ressources disponibles avant l’accident.

Mais une observation plus fine des événements vécus sur le site de Fukushima Dai Ichi à partir de l’arrivée du tsunami révèle des aspects de l’accident qui n’ont pas été abordés. D’une part, les conditions de travail sur place sont épouvantables. Le site est toujours secoué par des répliques sismiques, les infrastructures détruites jonchent le terrain de débris et la perte de la quasi-totalité des ressources électriques plongent les travailleurs dans le noir. La centrale se trouve isolée du pays, dont les services publics (notamment les pompiers) sont déjà fortement mobilisés pour répondre à la double catastrophe naturelle. D’autres centrales nucléaires sont touchées, notamment la centrale voisine de Fukushima Dai Ni et TEPCO se trouve dans l’impossibilité d’envoyer des renforts. Cela entraîne un manque d’hommes et de ressources mobilisables, puisque l’approvisionnement du site s’avère inefficace. D’autre part, il s’agit de la première fois que le contrôle de plusieurs réacteurs nucléaires est perdu simultanément sur un même site. Cette situation n’a jamais été prise en compte dans les manuels de gestion des accidents. Le collectif en charge de gérer la centrale se retrouve donc projeté dans l’inconnu, mais doit obligatoirement refroidir les tranches pour éviter la destruction d’une grande partie de l’archipel.

Le concept de « situation extrême » a été proposé par les chercheurs du CRC pour qualifier l’accident de Fukushima Dai Ichi. Ce concept met l’accent sur l’aspect phénoménologique et psychosocial de l’accident. Il permet de questionner la gestion de l’accident par des individus dans une urgence sociétale, mais dont les actions font face à la résistance du réel. La situation extrême implique une confrontation à des événements inattendus et inimaginables ; un bouleversement des valeurs, des repères et une menace de destruction de l’intégrité psychique, somatique et sociale de l’individu et de son rapport au monde ; et enfin le déploiement de stratégies de résilience.

145 A Fukushima Dai Ichi, le collectif a fait preuve d’adaptation à ces conditions extrêmes et a su se remobiliser après le choc initial provoqué par le tsunami et la perte des ressources électriques. L’adaptation à des situations dépassant les ressources disponibles est désignée en psychosociologie par le terme de coping. Ce phénomène est souvent considéré comme une réponse au stress.

La notion de stress a beaucoup évolué depuis qu’elle ait appliqué au champ comportemental du vivant. Des physiologistes l’utilisent d’abord pour désigner la perturbation de l’équilibre interne chez un être vivant. Ils élaborent des modèles pour expliquer les réactions systématiques des organismes pour faire face à ces perturbations et survivre à une agression externe. Des recherches portent également sur le stress psychologique, notamment après la Deuxième Guerre mondiale. Dans ce cadre, Lazarus formule sa théorie du stress où le phénomène est conçu comme une transaction entre un individu et son environnement, où les ressources à disposition ne permettent pas de formuler une solution aux contraintes posées par la situation. Les efforts effectués pour résoudre ce conflit sont alors qualifiés de coping.

Au départ, la notion de coping est formulée par des psychanalystes. En effet, ces derniers considèrent l’existence de mécanismes de défense qui permettent de diminuer l’angoisse et de préserver l’intégrité psychique. Les mécanismes jugés les plus souples, efficaces et ayant le moins d’incidence sur la santé de sont regroupés sous le vocable « coping ». Ce terme est repris ensuite pour désigner des efforts cognitifs et/ou comportementaux délibérés, intentionnels et consentis. Lazarus l’identifie comme un processus évolutif, dépendant de l’évaluation de la situation par l’individu et des ressources à sa disposition. Certains auteurs proposent des classifications des stratégies de coping. Ainsi, ces dernières peuvent être dirigées vers le problème ou vers l’émotion. Elles peuvent être actives ou passives, cognitives ou comportementales. Le type de stratégie choisie dépend de variables situationnelles et des traits de caractère de la personne.

Nous avons analysé les stratégies de coping mobilisées par Masao Yoshida à partir d’un matériau – la transcription des auditions menées par l’ICANPS – que nous avons qualifié de récit de vie. En effet, la littérature indique qu’un récit de vie désigne toute narration par un individu d’une expérience qu’il a vécue. L’analyse de récits a connu un essor durant le XXe

siècle, notamment sous l’impulsion d’auteurs structuralistes. Le récit de vie quant à lui a été mobilisé dans les sciences sociales dès les années 1920. Il est notamment utilisé en France à partir des années 1970, notamment pour son apport à la compréhension des trajectoires individuelles.

Les récits de vie de recherche sont produits sous forme écrite ou orale à la demande de chercheurs. Ils sont généralement issus d’entretiens semi-directifs, pendant lesquels le chercheur intervient pour orienter le narrateur selon ses interrogations. Le narrateur reconstruit alors, à partir de ses souvenirs, son personnage évoluant dans une situation particulière. Cette reconstruction correspond à ce que Ricœur nomme la « mise en intrigue », processus qui permet de tirer une totalité signifiante à partir d’événements individuels. Cet agencement suit une

146 dimension temporelle et une dimension configurationnelle. La structuration et la réorganisation des expériences personnelles font émerger une interprétation de soi et une représentation des autres individus évoluant dans les expériences narrées. Il est fondamental dans la construction de l’identité et son inscription dans le temps. Mais le récit de vie dépend également de la représentation que le narrateur se fait du contexte dans lequel il raconte son expérience.

Le récit de vie de Masao Yoshida nous permet donc d’accéder à la représentation qu’il se fait de l’accident, de son ressenti et de ses émotions face aux événements, ainsi qu’à l’évolution des relations entre les différents acteurs de la gestion de crise. Par ailleurs, une analyse d’extraits du récit nous montre qu’il comporte des indices de stress et de coping. En effet, le directeur décrit une situation qui dépasse largement les ressources à la disposition du collectif. Mais il met en œuvre des stratégies comportementales et cognitives, dans le but de se protéger et d’éviter une destruction physique, psychologique et sociale.

Les recherches sur le coping se fondent généralement sur des approches quantitatives pour analyser les questionnaires ou les inventaires de données. Néanmoins, dans le cadre de notre étude, l’utilisation d’une méthode qualitative s’avère judicieuse. Les méthodes qualitatives ont vu le jour dans les années 1920 à Chicago, notamment pour analyser des récits de vie. Leur place dans la recherche en sciences sociales a été débattue, mais leur intérêt est globalement admis de nos jours. Les approches qualitatives considèrent qu’il n’existe pas de réalité indépendante qui puisse être interprétée telle quelle. Elles nécessitent donc de rechercher des significations que les individus se font des situations vécues. Dès lors, l’analyse qualitative peut permettre d’accéder à l’interprétation que l’individu se fait de la situation et de comprendre les mécanismes de coping qu’il a mis en place.

Nous avons utilisé le logiciel Nvivo pour nous aider à structurer et à traiter notre matériau. Nous avons d’abord commencé par séquencer les auditions, afin d’identifier dans le récit les séquences chronologiques de l’accident. Nous obtenons ainsi un tableau qui fait correspondre les principales séquences de l’accident aux extraits tirés du récit. Ensuite, deux séquences ont été choisies car elles semblent représenter pour Yoshida les moments les plus stressants de son récit.

L’arrivée du tsunami a surpris le collectif à Fukushima Dai Ichi et la perte des ressources électriques a laissé présager le pire. Le directeur évoque alors son anéantissement. L’échec répété des tentatives d’injection d’eau dans le réacteur entre le 14 et le 15 mars représente autant de moments difficiles pour Yoshida. Ce dernier pense que sa mort est inéluctable. Des caractéristiques communes sont partagées par les deux situations : l’incertitude, le manque de ressources disponibles et les conditions effroyables d’interventions. Les deux séquences se différencient par leur temporalité, leur nouveauté, mais également par la gravité de leurs conséquences potentielles.

Ainsi, l’arrivée du tsunami est complètement inattendue, mais le directeur a le temps de formuler des solutions et d’anticiper l’évolution de la situation. Bien qu’il mesure la difficulté de la tâche, son coping est actif et dirigé vers le problème. Lors de la deuxième séquence, la

147 dégradation du réacteur 2 est prévue et même anticipée. Elle intervient après l’explosion des bâtiments réacteurs 3 et 4. Mais toutes les tentatives d’intervenir sur le réacteur pour le refroidir échouent. Yoshida ne trouve plus aucune solution à ce problème et se réfugie dans des pensées fatalistes, ce que la littérature associe à un coping passif, dirigé vers les émotions. En parlant de ces événements, Yoshida avoue s’être résigné à sa propre mort.

Ces premières remarques montrent qu’à l’arrivée du tsunami, Yoshida a rapidement considéré que seule une action efficace sur les réacteurs pouvait permettre d’éviter le pire. Néanmoins, dans la deuxième séquence, l’action s’avère impossible et le pessimisme submerge progressivement l’esprit du directeur, épuisé par les actions menées depuis le 11 mars.

L’évocation de cette dernière séquence constitue d’ailleurs toujours un traumatisme pour Yoshida. En plus de la violence de la situation, il semble être particulièrement affecté par le comportement des acteurs externes de la gestion de la crise. Il demande même aux enquêteurs de l’ICANPS de le « venger ».

Cette remarque nous pousse à prendre davantage de recul par rapport au récit de Masao Yoshida et de nous interroger sur ses motivations. En effet, le directeur digresse à plusieurs reprises durant les entretiens, exprime des pensées intimes et livre son ressenti. Nous avons donc choisi d’effectuer une analyse des thématiques qu’il aborde lors des deux premières auditions, qui balayent la période allant de l’arrivée du tsunami à l’incendie de la piscine de désactivation du réacteur 4.

Nous avons effectué un codage de ces auditions et démontré l’existence de quatre catégories différentes : des éléments d’ordre théorique ; des éléments liés aux conditions du terrain ; des éléments liés à des facteurs personnels ; et enfin des éléments d’ordre relationnel. Cela nous pousse à identifier « trois Masao Yoshida » représentés dans le récit de vie. Le premier Yoshida, ingénieur nucléaire aguerri, est capable d’expliquer le comportement des réacteurs nucléaires dans toutes les situations possibles. Le deuxième est le chef de la cellule de crise de la centrale, qui coordonne les travaux sur le site et s’assure de la bonne gestion des événements. Enfin, le troisième Yoshida est un individu loyal envers ses troupes, conscient de leurs sacrifices mais meurtri par le manque de reconnaissance envers lui et ses hommes.

Cela nous conduit donc à considérer certains passages dans les auditions comme un moyen pour le directeur de réparer le préjudice subi. Il exprime le manque de soutien social que les opérateurs ont obtenu, quand bien même ceux-ci ont risqué leur vie pour sauver le Japon. A travers le récit de son vécu de la catastrophe, il tente de se réhabiliter et d’atténuer la souffrance qui le ronge en recherchant du soutien social. Par ailleurs, la recherche d’estime de soi est considérée comme un coping face à une menace de l’identité. Selon le modèle de Borjet et ses collègues, l’identité présente des facettes personnelle et sociale. Un individu qui appartient à un groupe dévalorisé met en place des stratégies de coping. Celles-ci sont dirigées vers la protection ou le rehaussement d’une des facettes de l’identité. La mise en récit de la situation extrême par Yoshida lui permet une interprétation de lui-même et une inscription dans le temps. Selon Ricœur, cet effort narratif permet une construction et un maintien de soi. Yoshida, en

148 construisant son personnage à partir de ses souvenirs, tente de protéger et de rehausser son identité sociale, en rappelant les conditions d’intervention du collectif et en valorisant ses actions. Il fait preuve par ailleurs des mêmes valeurs qu’il leur attribue (fidélité, loyauté et dévouement) lorsqu’il prend la responsabilité de témoigner. Yoshida nous raconte sa souffrance et ses émotions au milieu d’explications d’ordre technique. Il profite de son récit pour injecter des considérations humaines – l’aspect le plus important selon lui – dans notre compréhension de l’accident de Fukushima Dai Ichi. Pour résumer, le récit de Yoshida nous fournit des éléments sur son coping pendant l’accident. D’autre part, la mise en récit du vécu par le directeur lui permet d’effectuer un autre coping, médié par son identité narrative.

Enfin, cette étude a démontré l’intérêt d’utiliser des récits de vie pour le retour d’expérience sur les accidents. En effet, les enquêtes sur de tels événements ignorent généralement ce type de matériau, malgré l’apport indiscutable qu’il peut apporter. En effet, la reconstruction de la situation vécue par le narrateur permettrait une meilleure compréhension