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L’ESS comme milieu d’implémentation idéal du RTE ?

M E T HOD OL OGI E

4.3 L’ESS comme milieu d’implémentation idéal du RTE ?

4.3.1 Les points forts de l’ESS

Dans cette sous-section, nous allons dépasser le caractère relativement abstrait de la section précédente en rentrant, un peu plus, dans le vif du sujet. Il s’agit maintenant d’identifier les avantages, relevés lors des entretiens, qu’offre l’ESS quant à l’implémentation du RTE.

Cette section 4.3 concerne essentiellement l’hypothèse 1.

Le premier axe de cette sous-section repose sur le principe de lucrativité limitée, propre à l’ESS. Ainsi souligné dans le chapitre 2, ce principe paraît essentiel pour favoriser l’écologisation de l’économie : « l’ESS, à mon avis, elle est fondamentale dans l’applicabilité

d’un RTE, parce qu’elle est aussi tournée vers autre chose que le profit pur » (Paul, entretien no 8). Cet acteur du RTE poursuit son raisonnement :

« Quelque part, là aussi, ça se rapproche de ce que je disais sur le RTE, le fait de mettre en avant l’impact qu’on veut avoir plutôt que le profit qu’on veut générer, bah c’est déjà un changement de mentalité.

C’est-à-dire que, pour l’instant, l’entreprise classique est conçue… quand on regarde du point de vue de la société, on dit « bon bah ça génère de l’emploi », mais au-dessus de ça, c’est fait pour générer du profit, que ce soit pour les actionnaires, les propriétaires. Alors que dans l’ESS, on met quand même en avant l’impact qu’on veut créer. (…) Le business model il est quand même fait par rapport à cet impact.

Et y’a un but non lucratif, ou de lucrativité limitée. Déjà vraiment dans la définition, on voit que c’est pas le profit qui est mis en avant. (…) Je connais des gens qui travaillent à la banque [UBS] et qui sont tout à fait convaincus. Mais y’a une tension entre ce que, eux, voudraient pouvoir faire, et ce qu’ils peuvent en réalité faire. Alors que, justement, l’ESS est tournée vers l’impact, et du coup on travaille pour les convictions aussi » (Paul, entretien no 8).

L’ESS permettrait alors d’atténuer les tensions qu’il peut y avoir entre maximisation du profit et utilité sociale, en limitant la lucrativité. Comme la recherche du profit est un élément structurel et structurant du capitalisme, la lucrativité limitée semble être un principe relativement subversif ; le pouvoir actionnarial, et dans son sillage, l’intérêt privé, en sortent de facto affaiblis, ce qui permet de prioriser l’utilité sociale. À cet égard, la directrice de la fondation Zoein précise :

« La lucrativité limitée ou la non-lucrativité, pour moi, c’est un des éléments clés qui permet de faire un changement fondamental d’approche de ce qu’est une activité économique, qui n’a pas forcément besoin de générer des bénéfices ou d’être lucrative. Ça, c’est un levier très important pour une transformation sociale. (…) C’est un peu lié avec cette idée de décroissance aussi, c’est-à-dire que ça prône une autre

manière de faire l’économie, qui vise pas forcément à la croissance per se. C’est un axe très important » (Serlavós, entretien no 9).

En somme, ce principe accorde la possibilité de se tourner vers d’autres formes d’activités économiques, pas forcément rentables, « mais qui peuvent avoir, pour utiliser le terme économique, beaucoup d’externalités positives du point de vue social et/ou environnemental. C’est là où ça peut rejoindre le concept du RTE, par ce biais-là » (Serlavós, entretien no 9). Ou encore : « [l’ESS] constitue quand même un embryon de modèle qui se distancie de la rentabilité maximale autour d’une activité sur le marché de l’emploi, (…) parce que y’a d’autres valeurs qui sous-tendent l’activité économique » (Anglada, entretien no 10).

La sortie de la maximisation du profit, prônée par l’ESS, constitue une première synergie immédiate avec le RTE.

Le deuxième axe analytique se base sur les principes de gouvernance collaborative préconisés par l’ESS suisse romande. Pour les différents acteurs, cette façon de gouverner est porteuse de vertus à la fois sociales et écologiques, deux pans inséparables.

« Les décisions sont prises en commun, y’a un processus de gouvernance beaucoup plus participative et distributive, donc déjà les employés sont beaucoup plus valorisés, responsabilisés. Et aussi la répartition des richesses est beaucoup plus juste. (…) Y’a beaucoup moins ces sentiments de dominants-dominés, du coup t’es beaucoup plus respectueux entre humains, et du coup tu deviens plus respectueux envers la nature aussi, en fait, indirectement. Alors que dans les grosses entreprises, les dominants dominent à la fois les hommes et les natures, en ayant une activité économique qui est beaucoup trop extractive par exemple. (…) Si tu mets un cadre pour éviter ces rapports de force, t’arrives à rééquilibrer un peu les rapports entre humains, et natures. Je trouve que là-dessus, l’ESS a fait un pas en avant » (Brenet, entretien no 2).

De manière corroborative, la directrice de Zoein, en mentionnant le critère « une personne, une voix », nous explique que « c’est un élément fondamental pour un changement social, mais aussi, pourquoi pas, écologique ; parce que du coup va y avoir d’autres voix qui seront prises en compte, d’autres avis, d’autres positionnements » (Serlavós, entretien no 9). Le responsable de l’ONG en Romandie est du même avis : « quelque chose de plus horizontal, ça permet de faire partie de la décision, de pouvoir contribuer avec sa propre intelligence aux décisions qui sont prises. L’avantage dans l’ESS, c’est que cette intelligence est [davantage]

valorisée pour la personne qui participe » (Paul, entretien no 8).

Cela nous conduit au dernier axe analytique de cette sous-section, qui s’appuie sur le fort potentiel de l’ESS à apporter du sens aux individus travaillant au sein de ses structures. La gouvernance collaborative ne permet pas uniquement de se diriger vers des activités plus écologiques et sociales, mais aussi de favoriser l’émancipation individuelle à travers son travail.

Car, « si quelqu’un ne trouve plus de sens dans l’activité qu’elle fait, peut-être que par les règles de fonctionnement propres à l’ESS, elle peut négocier ou discuter d’un changement, d’une transformation de son poste, et donc retrouver ce sens » (Serlavós, entretien no 9). L’employé, à travers cette forme de gouvernance, peut « faire valoir son avis, ses aspirations ou ses ambitions », poursuit-elle. À cet égard, la membre du comité d’APRÈS-VD acquiesce : « (…) l’employé ne va pas subir les décisions qui viennent du haut, il va vraiment choisir, être partie prenante du processus de décision et de répartition des richesses. Y’aura beaucoup moins cette sensation de subir le truc » (Brenet, entretien no 2). La marge de manœuvre des employés est donc plus grande, ce qui ouvre le champ des possibles et favorise l’équité entre les individus.

La nature des activités de l’ESS est un deuxième aspect essentiel soutenant la quête de sens au travail.

« [Il] faut regarder les secteurs, fondamentalement, dans lesquels l’ESS se développe. Y’a tout un tas de secteurs dans lesquels elle se développe pas : les armes, les activités nocives ou autre. Quand on regarde sur le site web d’APRÈS-GE, y’a cette cartographie73 avec tous les domaines [de l’ESS], on se rend bien compte qu’on est dans des activités qui peuvent contribuer à donner un sens à l’activité que la personne fait » (Serlavós, entretien no 9).

Le membre du comité d’APRÈS-VD rappelle à quel point il est important de « remettre l’humain au centre » de l’économie, comme le fait l’ESS, car « quand t’as ni de soutien physique ou symbolique à ta mission ou ton travail, tu t’épuises psychologiquement et physiquement » (Burnand, entretien no 1). Nous avons déjà mentionné la crise de sens que les emplois plus traditionnels suscitent. Cette crise a été documentée par l’anthropologue David Graeber, qui se base sur de nombreux témoignages (2018). Le co-fondateur d’APRÈS-GE

« constate très régulièrement » cette crise de sens dont souffrent certains individus qui travaillent dans des entreprises capitalistes ; ils viennent régulièrement vers l’ESS pour trouver de nouvelles ressources, quitte à être moins rétribués (Dunand, entretien no 3).

À ce sujet, le responsable de l’ONG nous fait part de son ressenti : « on voit que y’a cette crise d’identité par rapport au travail hein. (…) Je pense que les burnouts et autres maladies

73 Accessible ici : https://www.apres-ge.ch/map

semblables, c’est quand même un peu les maladies du siècle… J’ai jamais vu les statistiques par rapport à ça, mais je pense que ça doit être moins fréquent dans le milieu de l’ESS » (Paul, entretien no 8). L’une des représentantes de La Manivelle témoigne justement du sens que lui apporte son activité dans cette bibliothèque d’objets : « c’est hyper enrichissant et gratifiant d’un point de vue social et personnel » (Scotton, entretien no 5). Comme des avis contraires existent74, il faudrait, pour se convaincre du potentiel qu’offre l’ESS dans la quête de sens, réaliser des études approfondies sur ce sujet. En guise de synthèse, reprenons les propos de l’agent pastoral vaudois :

« Le sens est lié au fait que je vois qui ça sert et à quoi ça sert, le travail que je fais. Mais on a aussi la capacité d’une certaine autonomie dans le travail, de manière à y trouver la place correspondante à ce que je suis, à ce que l’on est. (…) Le sens du travail n’est pas seulement dans sa finalité, mais aussi dans la manière dont il est organisé, c’est toujours cette problématique. Les moyens doivent aussi correspondre aux fins. L’ESS a une grande richesse dans le sens où elle essaie d’assurer une certaine cohérence entre les moyens et les fins. Là y’a possibilité d’aller jusqu’au bout en incluant dans les fins comme dans les moyens cette dimension de circularité que l’on cherche à gagner » (Huot, entretien no 7).

Ainsi, en se basant sur ces trois axes, l’ESS semble être un terrain propice à l’implémentation du RTE. Ses pratiques socioéconomiques alternatives favorisent l’écologisation de la société, l’épanouissement individuel et l’équilibre social ; trois éléments qui vont de pair avec les objectifs du RTE. « Les entreprises de l’ESS sont a priori les premiers lieux possibles de mise en œuvre d’un RTE, ça paraît presque tomber sous le sens, » nous apprend Jean-Claude Huot. Il continue en ajoutant :

« En tout cas, si l’ESS a pour but d’intégrer des personnes – donc répondre aux services de la personne humaine, et favoriser la solidarité –, le pas d’intégrer la dimension écologique paraît tomber sous le sens, enfin… c’est vrai que si je regarde des démarches comme « réalise » à Genève avec les ordinateurs, ou bien la démarche de « La Bonne Combine » ici à Lausanne, c’est des démarches qui sont à la fois socialement intéressantes, et puis écologiquement intéressantes, sous réserve d’inventaire. Pour moi, ça paraît assez logique que l’ESS intègre cette dimension de transition, qu’elle soit moteur d’une économie circulaire, qui ramène en fait progressivement un sur un » (Huot, entretien no 7).

74 En tout cas en France, certaines tribunes vont dans ce sens : https://www.alternatives-economiques.fr/burn-out-leconomie-sociale-solidaire-on-parle/00011732 et https://www.lemonde.fr/campus/article/2020/11/21/difficile-de-se-plaindre-la-cause-est-trop-belle-dans-l-economie-sociale-quand-la-quete-d-ideaux-vire-au-burn-out_6060615_4401467.html.

Un acteur du RTE corrobore ce propos : « au vu de leurs missions, les entreprises de l’ESS vont probablement être des piliers qui permettent de produire de l’impact, tout en faisant bénéficier des personnes qui travaillent à travers le RTE. Y’a un potentiel » (Paul, entretien no 8). De plus, pour la directrice de Zoein, l’ESS n’est pas une « économie palliative » ; elle

« permet une transformation de la société » (Serlavós, entretien no 9). Avant de passer aux limites de l’ESS, terminons avec ces deux citations, respectivement des membres du comité d’APRÈS-VD et d’APRÈS-GE, qui illustrent la posture plus écocentrée de l’ESS et son avance en termes de durabilité sur le reste des acteurs économiques.

« L’ESS, c’est une démarche anthropologique, c’est mieux connaître l’homme à travers son travail, sa production. Pourquoi il est producteur ? Uniquement pour faire du fric ? L’ESS va plus loin. (…) Elle remet l’église au milieu du village en ce qui concerne la nature et le travail humain. Elle comprend que le système naturel la surpasse ; c’est pas un environnement dans lequel on peut puiser à l’infini et qui compte pas dans les calculs de l’économie, c’est-à-dire de la comptabilité. L’ESS remet au centre nos manières d’exploiter, de transformer, commercialiser et consommer les ressources naturelles » (Burnand, entretien no 1).

« Si l’ESS a une capacité à faire système, ça implique aussi des conditions-cadres. Elle a un potentiel de durabilité, à défaut d’être sans défauts – soyons modestes, y’a beaucoup de travail, de choses à faire –, mais aujourd’hui, si on prend une flèche de la transition et qu’on positionne des filières économiques… on positionne sur cette flèche les banques, entre la très engagée sur la durabilité ou pas du tout. On met l’UBS où ? La Raiffeisen où ? La banque alternative où ? Etc. On fait la même chose pour les autres filières. Qui est dans le nuage des premiers du peloton [des filières les plus durables] ? C’est systématiquement les entreprises de l’ESS » (Dunand, entretien no 3).

4.3.2 Les limites de l’ESS

Quelles sont les « choses à faire » que mentionne Christophe Dunand ? Nous allons ici parcourir les limites de l’ESS mises en exergue durant les entretiens. Celles-ci concernent à la fois les conditions-cadres défavorables, une marginalisation des acteurs de l’ESS et une durabilité encore insuffisamment intégrée.

Les conditions-cadres économiques actuelles constituent le premier frein de l’ESS. Plus précisément, la pression de la concurrence – moteur de l’innovation économique pour les tenants de l’économie libérale, et d’autant plus pour ceux de l’économie néolibérale – établit un rapport de force défavorable aux acteurs de l’ESS :

« L’intégration des critères écologiques et sociaux coûtent, et [l’ESS] est moins rentable que ces entreprises qui ne font pas ces efforts-là, comme l’économie n’en tient pas compte. (…) Aujourd’hui, effectivement, il suffit de respecter les standards légaux minimaux pour développer votre business. Ça va être beaucoup plus facile sans préoccupations écologiques et sociales, par exemple avec ce que la loi nous oblige, ce qui est pas grand-chose hein. (…) C’est plus compliqué d’essayer d’avoir un impact positif sur la société que de faire son business dans son coin avec une vision court-terme » (Dunand, entretien no 3).

Pour le membre du comité d’APRÈS-VD, le constat est le même. Le secteur de l’ESS

« est jeté dans les marges de la concurrence. Il a pas de subventions, de privilèges. Il a même des obstacles parce que le coût peut être plus élevé et donc le prix également, pour le consommateur. » Il conclue en ajoutant : « pas facile d’être concurrentiel avec de la production de masse, avec l’agriculture intensive » (Burnand, entretien no 1). Globalement, le cadre économique – explicité dans la première partie de ce travail – empêche un développement plus large de l’ESS, et moins restrictivement, d’activités sociales et écologiques. Nous touchons ici à l’une des limites principales d’un système économique basé sur la croissance du PIB ; dès lors que les dimensions sociale et écologique ne sont pas incluses dans l’équation censée déterminer le cap de la société, toute initiative monétairement moins rentable est de facto exclue par le cadre (ou le non-cadre) – socialement construit, normatif – régissant lesdites activités économiques. C’est précisément en excluant le socialement utile de la sphère économique qu’un désencastrement s’opère. Certes, nous le voyons avec l’ESS, de telles initiatives économiques peuvent naître, soit en se pérennisant, soit en comptant sur une aide externe, mais le cadre global n’évolue pas à la hauteur des enjeux, et considère ces initiatives comme n’étant que subsidiaires car il ne leur reconnaît pas ou peu de valeur économique.

La deuxième limite de l’ESS découle directement des conditions-cadres défavorables.

En effet, quand bien même des limites internes existent75, les facteurs externes ne sont pas propices au développement d’une telle économie, particulièrement en Suisse. « En termes d’impact, faut être conscient de la marginalité des activités de l’ESS. Quantitativement, le nombre reste restreint » (Burnand, entretien no 1). L’une des représentantes de La Manivelle le met en évidence avec une touche d’humour :

« C’est comme beaucoup de choses au sein de la transition, c’est bien, mais pas suffisant (rire). Il faut beaucoup plus d’ESS, de coopératives, faut que les personnes se réapproprient les moyens de

75 Par exemple, la chambre APRÈS-VD, actuellement en reconstruction, n’a certainement pas entièrement exploité le potentiel de l’ESS vaudoise, tant au niveau institutionnel qu’opérationnel.

production, je pense que c’est une évidence. Je pense que [l’ESS] suffit pas, mais ça s’intègre clairement dans la transition et c’est un rouage indispensable » (Scotton, entretien no 5).

Quoique ce soit dans une moindre mesure, le problème de la marginalité des acteurs de l’ESS se pose également dans le canton voisin : « c’est aussi une question d’échelle. On sait qu’aujourd’hui, ça concerne 10% des emplois à Genève, donc c’est clair que y’a pas un effet de seuil là. On est dans une niche d’une certaine manière » (Serlavós, entretien no 9). Compte tenu des enjeux majeurs de la transition écologique, un défi pour l’ESS est de dépasser la marginalité de ses activités, et, à terme, de s’imposer en tant qu’acteur incontournable dans le paysage économique suisse romand. Pour cela, il est aussi indispensable de lutter politiquement, de manière à inverser le rapport de force. Gare toutefois à l’isomorphisme institutionnel :

« Comment on fait pour qu’il y ait plus de structures qui adhèrent, sans que cela implique une perte des valeurs ? Comment on fait pour évaluer ces critères ? Etc. Pour moi, c’est une dimension assez critique par rapport à l’ESS, parce que c’est pas forcément très clair… ou, comment dire… peut-être « strict ».

En termes de procédure peut-être qu’il manque quelque chose, mais en même temps c’est compréhensible parce qu’il faut jongler avec cette volonté d’ouvrir au maximum d’acteurs possibles, tout en restant cohérent avec ses valeurs. C’est une des limites fondamentales : comment faire pour trouver un équilibre entre ces deux tendances ? C’est le problème de la banalisation, de la récupération » (Serlavós, entretien no 9).

La dernière limite de l’ESS a trait à la notion de durabilité encore relativement peu intégrée dans les circuits économiques. Même si ses principes fondateurs font de l’ESS une économie propice à des activités écologiquement durables, elle doit encore fournir, en pratique, des efforts qui vont dans ce sens :

« La chair de l’ESS doit devenir encore plus englobante, pour tenir compte de ces thématiques écologiques, symbiotiques. Son rôle c’est vraiment d’être un aimant, soit des acteurs qui veulent se lancer, qui se posent des questions, soit des PME qui veulent se reconvertir et avoir un modèle économique qui soit beaucoup plus durable » (Brenet, entretien no 2).

L’autre membre du comité d’APRÈS-VD fait un lien avec la première limite soulignée précédemment : « l’ESS est pas encore… à l’aune de la durabilité, elle est pas vraiment en place, elle est à ses débuts, parce que les conditions cadres pour tous, c’est les conditions cadres classiques, conventionnelles, de l’économie : concurrence, tout marche par le prix, etc. » (Burnand, entretien no 1). Il est en effet plus aisé de plaider pour une société écologique en

L’autre membre du comité d’APRÈS-VD fait un lien avec la première limite soulignée précédemment : « l’ESS est pas encore… à l’aune de la durabilité, elle est pas vraiment en place, elle est à ses débuts, parce que les conditions cadres pour tous, c’est les conditions cadres classiques, conventionnelles, de l’économie : concurrence, tout marche par le prix, etc. » (Burnand, entretien no 1). Il est en effet plus aisé de plaider pour une société écologique en