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DEUXIEME SECTION : PRESENTATION DES DONNÉES RELATIVES AUX ACTEURS DE

Encadré 8. Les principaux types de légumes les plus cultivés à Dakar.

B.3 Les types C

I.3 Synthèse sur les types de systèmes de production 1 Les systèmes de production en présence

I.3.2 L’eau et les intrants et leur utilisation par les producteurs

Î L’eau

Tableau 33. Résultats croisés des réponses à « sources de vos eaux d'arrosage ou d’abreuvage » et « type de producteur selon la production dominante » ?

type de producteur Total

Maraîcher Arboriculteur Floriculteur Microjardinier Eleveur

Céane d'eau douce 18 11 3 1 2 35

Eau usée urbaine 2 1 0 0 0 3

Puits 3 8 16 3 9 39

SDE 6 8 7 24 11 56

Eau du Barrage 2 4 1 0 3 10

Céane d'eau douce + puits

3 1 1 0 0 5

Puits + SDE 0 3 2 3 3 11

Total 34 36 30 31 28 159

Globalement, l’eau courante de la SDE est la plus utilisée : par 56 producteurs soit 31% des réponses. Viennent ensuite l’eau de puits, par 39 producteurs soit 22% et celle de céane, par 35 producteurs soit 20%. La combinaison eau de puits/eau SDE concerne 11 producteurs soit 6%. 10 producteurs, soit 5,5% utilisent l’eau du Barrage ; 5 soit 3% combinent l’eau de céane douce et l’eau de puits et seulement 3, soit 2%, utilisent les eaux usées urbaines.

Lorsque nous croisons la nature de l’eau et le type de producteur selon la production dominante, on voit que l’eau courante de la SDE est plus utilisée par les microjardiniers (24 sur 31) puis par les éleveurs (11 sur 28 – 10 n’ont pas répondu –). L’eau de céane par les maraîchers (18 sur 34) puis les arboriculteurs (11 sur 36) ; l’eau de puits par les floriculteurs (16 sur 30).

On peut remarquer, ici, que la majorité des floriculteurs utilisent surtout l’eau de puits, c’est-à-dire qu’ils pompent aussi la nappe et renforcent ainsi la concurrence sur l’eau de l’agriculture par rapport à la ville. Or, depuis 1988, l’objectif de leur faire utiliser les eaux usées urbaines épurées est énoncé par l’Etat (Ministère du Développement Rural, 1988).

Pour le mode d’arrosage, tous les microjardiniers ne font que de l’arrosage manuel. Les floriculteurs font du manuel (21 sur 30), du gravitaire (8) et 1 fait de la micro-irrigation. Ceux qui font de l’arboriculture font du manuel (25 sur 36), combinent le manuel et le gravitaire ou le manuel et la micro-irrigation (4 dans chaque cas), font du gravitaire (1), du manuel et de la micro-irrigation (1) et manuel et de la raie (1). Ceux qui font du maraîchage font du manuel (27 sur 34), du gravitaire (4), du manuel et du gravitaire (1), manuel et raie (1) et gravitaire et micro-irrigation (1).

Photo 15. Zone d’arrivée des eaux usées dans la Niaye de Pikine Photo 16. Canalisation d’eaux usées

Photo 17. Maraîcher puisant de l’eau usée dans une céane. Source : Awa BA

Dans le chapitre suivant, où nous traiterons de la localisation des différents types de producteurs, nous essayerons de mettre en évidence l’existence d’une différenciation entre la nature de l’eau utilisée pour l’agriculture selon les différentes zones.

Î Les intrants

* Pour les intrants, mise à part les microjardiniers qui n’utilisent que des semences améliorées, des pesticides biologiques et des substrats pour microjardins, la quasi-totalité des autres producteurs de végétaux utilise des semences améliorées, des engrais minéraux, des pesticides chimiques (voir en annexe 11 la liste de ceux utilisés par les producteurs de notre échantillon) et du petit matériel agricole. Les éleveurs utilisent presque tous des aliments pour animaux mais beaucoup utilisent aussi, tout comme les pêcheurs, du son de mil. Pour s’approvisionner en intrants, hormis les microjardiniers qui se ravitaillent essentiellement auprès du Projet Microjardins (18 sur 31), les autres types de producteurs le font majoritairement auprès des commerçants.

* Concernant les déchets urbains (de part leur origine de production) utilisés, ceux qui font du maraîchage utilisent plus les déchets halieutiques et la poudre de coque d’arachide (15 sur les 30 ayant répondu à cette question) suivis par ceux qui font de l’arboriculture (9 sur les 25 ayant répondu à cette question). Les floriculteurs utilisent plus les déchets verts (11 sur les 16 ayant répondu à cette question) et les pêcheurs sont 8 sur les 8 ayant répondu à cette question à déclarer utiliser des déchets halieutiques.

* Les fumiers sont seulement utilisés par les producteurs de végétaux traditionnels : ceux qui font de l’arboriculture, du maraîchage et de la floriculture. Ceux qui font du maraîchage et ceux qui font de l’arboriculture utilisent une plus grande variété de fumiers (fientes de volailles, fèces de chevaux, de bovins, de petits ruminants et leurs combinaisons) et les floriculteurs sont les principaux utilisateurs de fèces de chevaux (22 sur les 26 ayant répondu à cette question) qu’ils combinent parfois avec des fèces de petits ruminants et de bovins.

En 2006, parmi les 57 producteurs qui ont déclaré utiliser des fumiers d’élevage : 21 font du maraîchage, 19 de l’arboriculture, 15 de la floriculture et 2 microjardiniers. Là aussi, comme en 2005, les fèces de chevaux sont plus utilisées, puis les fientes de volailles (que les deux microjardiniers ont déclaré utiliser aussi). A noter que tout comme 2005, les floriculteurs ont déclaré utiliser quasiment que des fèces de chevaux.

Hormis un seul maraîcher qui a cité Diourbel, tous les autres producteurs ont déclaré que Dakar était la région de provenance des fumiers d’élevages qu’ils utilisent.

Ce sont principalement ceux qui font de la floriculture qui utilisent des produits compostés : 29 contre 6 qui font de l’arboriculture et 3 maraîchers sur les 38 producteurs ayant répondu à cette question en 2006.

Comme pour le compost, le terreau est également principalement utilisé par les floriculteurs : 26 contre 6 qui font de l’arboriculture et 5 qui font du maraîchage sur les 37 producteurs ayant répondu à cette question en 2006.

Pour l’approvisionnement en intrants, les maraîchers rencontrent indifféremment des problèmes de quantité, de qualité et de régularité ; les arboriculteurs rencontrent plus des problèmes de quantité et de régularité puis de qualité ; les floriculteurs connaissent plus des problèmes de qualité ; les microjardiniers connaissent plus des problèmes de régularité tandis que les éleveurs ont déclaré plus des problèmes de qualité puis de quantité.

Pratiquement tous les producteurs trouvent les prix des intrants simplement chers (108 sur 175) puis trop chers (39 sur 17) et, enfin, abordables (28 sur 175). Les éleveurs et les pêcheurs ont énoncé des prix d’abord chers, puis abordables et, enfin, trop chers.

Pour les maraîchers, les microjardiniers et les éleveurs, c’est l’encadrement technique agricole qui est la première source d’information sur la manière d’utiliser correctement les intrants. Pour les arboriculteurs, ce sont les fournisseurs et, pour les floriculteurs dont on a déjà vu qu’ils avaient le plus faible niveau d’instruction, ce sont les autres producteurs, en l’occurrence, floriculteurs.

- Les intrants comme le son de mil, la paille ou la coque d’arachide, la balle de riz et les fèces d’animaux montrent la capacité de cette agriculture à recycler les sous-produits de l’agriculture rurale et urbaine. Cependant, en plus du problème de disponibilité des intrants, il existe un autre problème lié aux intrants chimiques : les producteurs qui font du maraîchage ont déclaré l’usage d’un produit chimique réputé dangereux et interdit par les autorités agricoles (Pelt 44, par 11 producteurs). Les autres produits chimiques les plus utilisés sont le Tamaron (par 27), le Mocap (par 24), le Décis et le Matétracide (par 13 chaque). Du côté des éleveurs, on a constaté leur ignorance vis-à-vis des maladies attaquant leurs animaux et des produits utilisés par les soigner. En effet, seulement 13 sur 38 ont déclaré connaître quatre maladies qui attaquent leurs animaux et trois produits pour les soigner. Cela ne donne-t-il pas raison aux autorités de l’élevage de craindre le pire et de demander l’interdiction de l’élevage intra urbain ? Pourtant, pour Fall (2002), si le recours aux soins vétérinaires était un luxe réservé à quelques nantis pour leurs chiens et chats jusqu’à récemment, la recherche de la performance et l’explosion de l’élevage urbain de volailles et d’ovins ont ouvert la voie à la multiplication des cliniques pures, des sociétés nationales pour le développement de l’élevage, des rayons vétérinaires dans les pharmacies20 et des visites à domicile par des techniciens. L’auteur ajoute que presque tous les éleveurs ont un « savoir vétérinaire » hérité d’échanges avec les pasteurs ou les praticiens de l’élevage et que nombreux sont ceux qui font eux-mêmes les injections, le décornage des agneaux et pratiquent l’agnelage. » Il indique même que les éleveurs « amateurs » ont créé l’Alliance pour le Développement et l’Amélioration de la race ovine et caprine au Sénégal (ADAMS) qui comptait 500 membres en 2000 et dont le rôle est de promouvoir la collaboration entre éleveurs et le soutien des pouvoirs publics.

Photo 18. Tas de fumier dans un champ de salade de la Grande Niaye de Pikine. Source : Awa BA

20

Clinique SOS Véto du Dr. Bitar ; cabinet vétérinaire Sokhna Anta Fall (CA. VES.A.F.) ; Société pour la Protection de l’Elevage (SOPELA) ou la Société sénégalaise pour le Développement de l’Elevage (SOSEDEL). Tas de fumier apporté par un charretier