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DEUXIEME SECTION : PRESENTATION DES DONNÉES RELATIVES AUX ACTEURS DE

Encadré 10. Remarques sur les producteurs "purs" de pleine terre

B.3 les types C

III. 3.2.1.2 Les types B Le floriculteur, BFlP et les éleveurs, BElP

III.3.2.3 Commentaire sur la durabilité des types "purs" de pleine terre et spécifiques

* Pour les types A

Concernant les maraîchers, on peut dire que l’ancrage au territoire est plus prononcé chez ceux de taille moyenne de la zone périurbaine, P qui ont tous la propriété de leur exploitation. Leur problème actuel reste celui de l’accès à la ressource eau. En effet même si l’accès est aménagé, l’irrigation est soumise à des quotas et des restrictions d’horaires23. De leur côté, les petits maraîchers ont des statuts plus précaires : prêt et métayage et ont un accès à l’eau gratuit mais plus aléatoire : eau superficielle du Barrage Sébi-Ponty et eau de céane. En général, les maraîchers urbains et périurbains ne sont pas organisés pour défendre leurs intérêts. Seuls quelques-uns de la zone périurbaine se sont regroupés dans des associations pour favoriser l’exportation de leurs produits.

Concernant la durabilité exogène, on peut citer le rôle du CDH dans la sélection variétale et la mise en place de techniques culturales pour les maraîchers. Des efforts ont également été réalisés au niveau du suivi des prix saisonniers. Suivant les zones, on peut dire que les maraîchers du périurbain sont moins menacés que ceux de l’intraurbain avec Niayes, IN. Cependant, la construction de l’Université du Futur Africain dans la zone P, entre les sites de Barrage et de Conduite de Gaz n’encouragerait-elle pas la spéculation foncière dans la zone ?

Globalement donc, les maraîchers purs ont une assez bonne durabilité.

Pour les arboriculteurs, le statut foncier est stable pour les moyens qui sont des propriétaires mais précaire pour le petit qui est sur le domaine national. Cela influence sûrement le nombre d’espèces d’arbres plantés. Ainsi, on constate que si celui de P a une

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arrosage de vingt deux heures à six heures du matin pour ne pas concurrencer la consommation en eau de Dakar dans la journée).

sécurité foncière qui se traduit par la plantation de seulement deux types d’arbres, les deux autres semblent préoccupés par l’indemnisation en cas de déguerpissement éventuel, d’où la plantation de plus de 10 types d’arbres. En effet, l’indemnisation varie selon le type d’arbre. Ils peuvent aussi être influencés par la proximité urbaine dans leur choix de production : plusieurs types d’arbres traduisant la possibilité de pouvoir offrir des fruits à différentes périodes de l’année. La durabilité exogène est plus favorable à Barrage dans P que sur Autoroute Colobane dans IN car, seulement en 2005-2006, certains exploitants de ce site ont été déguerpis suite à la réclamation d’un héritier sur les terres d’une partie de ce site. La justice a tranché en faveur de ce dernier et le manque d’organisation de ces producteurs les a desservis dans la négociation des indemnisations.

En somme, ces arboriculteurs ont une assez bonne durabilité, même si un plus grand appui public est nécessaire si on souhaite les voir perdurer.

En troisième lieu, les floriculteurs vivent bien de leur activité. Cependant, pour le foncier, on a vu que, non seulement les superficies sont très petites mais encore le mode de tenure des espaces accueillant la majorité des productions horticoles est très précaire. Or, pour faire des fleurs à couper il vaut mieux avoir un vaste champ. Cela nécessite aussi d’avoir des équipements comme des serres, un bon accès à l’eau et un bon système d’irrigation d’autant plus qu’on est dans un pays tropical.

La précarité du type "floriculteur pur" est probablement liée au fait que la majorité de ses membres (22 sur 30) provient du bassin arachidier qui couvre les régions de Fatick, Kaolack, Louga, Diourbel et Thiès. Il faut dire que ce sont des régions à agriculture pluviale et que la productivité baisse dans ces zones à cause notamment de la baisse générale de la pluviométrie. Venant d’autres régions, ces floriculteurs ont donc occupé les espaces vacants et bien visibles de la capitale comme les abords des routes et autoroutes. Leur précarité foncière et le développement de l’infrastructure routière font qu’ils sont les premiers à être déguerpis notamment avec les travaux d’agrandissement de l’autoroute en cours depuis 2006. Du coup, certains se déplacent pour jeter leur base de production à l’intérieur de la ville, dans les nouveaux quartiers résidentiels, comme le long de la VDN. Donc la durabilité des floriculteurs est menacée et, pour que ce sous secteur se développe pleinement, il faudrait réunir un certain nombre de conditions : emplacements pérennes, renforcement des moyens techniques et humains par la formation et organisation de la filière floricole notamment pour l’exportation.

De leur côté, les éleveurs purs vivent, pour la plupart, très bien de l’activité agricole. Signalons qu’il existe des associations de producteurs avicoles dans la région de Dakar, même si un seul aviculteur de ce groupe a déclaré appartenir à un GIE. On voit aussi qu’il y a un réseau, même informel, des éleveurs porcins car ils s’envoient mutuellement des clients. La proximité des éleveurs "purs" avec les instituts de recherche tels que l’ISRA- LNERV nous laisse penser qu’ils bénéficient d’une collaboration avec les chercheurs, surtout pour les éleveurs avicoles qui dominent dans ce groupe. Par contre, s’agissant de la durabilité exogène, les plus menacés sont les deux éleveurs porcins de l’intraurbain avec Niayes et du suburbain avec Niayes. En effet, autant un seul avicole est en prêt, autant les autres ont la sécurité foncière et les équipements nécessaires ; ce qui n’est pas le cas des porcins, qui, en plus, déplorent le fait que les restes de nourriture que les citadins leur offraient gracieusement leur soient vendus maintenant. En somme, la durabilité de ce groupe est assez bonne.

Enfin, pour ce qui est des pêcheurs, il semble qu’ils sont très discrets par rapport à ce qu’ils gagnent et que c’est même appréciable qu’ils aient répondu à cette question…

Seul un gros a déclaré que la pêche lui permet de satisfaire ses besoins, alors que toutes les valeurs actuelles déclarées sont très faibles pour vivre. Tous ont répondu négativement pour la transmissibilité et un a précisé que le matériel ne lui appartient pas.

La poursuite de leur activité dépend d’une part des accords qu’ils ont avec les chefs coutumiers et d’autre part, du projet de restauration du réseau hydrographique des Niayes pour les loisirs que vise le PASDUNE. Du fait de tous ces problèmes, leur durabilité n’est point assurée.

Pour conclure sur ces producteurs qui ne vivent que de l’agriculture, une comparaison nous permet de voir que la durabilité globale des maraîchers est la meilleure, suivie des arboriculteurs et des éleveurs ; que celle des floriculteurs est fragile et que celle des pêcheurs n’est pas assurée dans les conditions actuelles.

* Pour les types B

Pour le floriculteur, on peut dire que sa durabilité est menacée même s’il bénéficie d’une bonne viabilité grâce aux facteurs internes. Cependant, il n’a pas de sécurité foncière et ne bénéficie pas de facteurs externes favorables.

Pour les éleveurs, ils ont aussi une durabilité menacée de par leur viabilité économique et à leur vivabilité mais cette durabilité interne est très restreinte par la transmissibilité et les facteurs externes. Pour ce qui est de la transmissibilité, l’éleveur intraurbain, qui avait commencé l’élevage par passion lorsqu’il était jeune, parce qu’il aime les animaux même s’il n’est pas peul, et qui l’a continué lorsqu’il était fonctionnaire jusqu’à sa retraite (il a 73 ans), n’a pas de repreneur. En fait, le seul de ses fils qui s’intéressait un peu à l’élevage est aussi enseignant et va être affecté dans une autre région. S’agissant de la pression de l’urbanisation, celui de l’intraurbain se trouve sur la route de l’aéroport, avec trois autres éleveurs. Ils déplacent leurs troupeaux au fur et à mesure que sont construites les parcelles de maisons du nouveau lotissement où ils les parquent. Un éleveur déplore le fait que, même la zone de pâturage autour de l’aéroport risque de leur être interdite. Il a signalé que lorsqu’il était jeune, les troupeaux se trouvaient sur la bande de terre entre l’océan, du côté de Diamalaye, et Yoff. Même aujourd’hui, leurs bêtes vont s’abreuver de ce côté-là de l’océan, on peut parfois les croiser sur la VDN. Celui du périurbain est moins confronté à cette pression urbaine mais il a des problèmes de cohabitation avec les maraîchers de la zone car ses animaux pâturent en traversant leurs terres, ce qui pose le risque de les voir pâturer les cultures.

En conclusion, on dira que la durabilité des floriculteurs et des éleveurs "purs" dont le revenu du ménage est renforcé par celui du conjoint repose surtout sur la durabilité interne et qu’elle est menacée par les facteurs externes. Cette menace, due aux facteurs externes et à la non-maîtrise du foncier, a conduit à des stratégies de délocalisation dans la zone périubaine. Ainsi, l’éleveur bovin de l’intraurbain a acheté un terrain dans P mais, faute de moyens, il demande l’aide de l’Etat pour mettre en place sa ferme.

* Pour les types C

Les maraîchers double-actifs ont une assez bonne durabilité interne mais celle-ci est fragilisée par l’insécurité foncière, par l’urbanisation et par le problème d’accès à l’eau pour un du suburbain de Niayes qui déplore l’insuffisance de l’irrigation.

Les éleveurs double-actifs ont aussi une bonne durabilité interne qui est limitée par les problèmes de transmissibilité, par une certaine précarité foncière et par la pression urbaine. Au sujet de cette dernière, les motifs développés pour les éleveurs purs du périurbain et ne vivant que de l’élevage sont valables ici : installation d’une université et problèmes de cohabitation avec les maraîchers.

Enfin, pour les pêcheurs et le riziculteur, ils ne sont pas durables, même si les pêcheurs ont une durabilité interne plus grande que celle du riziculteur. Tout comme pour les pêcheurs "purs" la durabilité externe des pêcheurs "mixtes" et double-actifs dépend des aménagements prévus dans le cadre du PASDUNE.

En conclusion sur ces producteurs "purs" et double-actifs on voit que les maraîchers ont une meilleure durabilité globale, suivis des éleveurs et que les moins bien lotis sont les pêcheurs et le riziculteur. De plus, étant donné la pression des facteurs externes sur ce type de système de production et d’activité, on peut dire que l’optimisme de ses membres est probablement renforcé par le fait qu’ils ont une source complémentaire de revenu. Dans les deux figures ci-dessous, nous représentons, d’une part, la durabilité des systèmes de production de pleine terre " purs" par rapport aux systèmes d’activité (graphique 14) et, d’autre part, la durabilité des systèmes d’activité pour chacun de ces systèmes de production (graphique 15). Durabilité_systèmes_production_purs_pleine_terre_par_systèmes_activité -15 -10 -5 0 5 10 15 A B C Représentation_systèmes_activité V aleur _dur abilité_s ys tèm es _pr oduction_pur s_ pleine_ ter re Maraîchage Arboriculture Floriculture Riziculture Elevages Pêche

Graphique 14. Représentation de la durabilité des systèmes de production de pleine terre purs par rapport aux systèmes d’activité.

Cette figure nous permet de faire une hiérarchisation de la durabilité des systèmes de production de pleine terre purs par rapport aux systèmes d’activité. Ainsi, dans le groupe des producteurs qui ne vivent que de l’agriculture, les maraîchers ont une meilleure