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I.

L’organisation du recueil des données

I.1 Les outils d’enquête

Questionnaires et guides d’entretien ont été les deux outils d’enquêtes auxquels nous avons eu recours. Nous nous sommes basée sur les écrits de Blanchet (2001) et Singly (2001 et 2005) pour mieux comprendre la différence entre ces deux méthodes de recueil d’informations auprès d’acteurs donnés. Ainsi, comme l’écrit Singly, « l’entretien a d’abord pour fonction de reconstruire le sens « subjectif », le sens vécu des comportements des acteurs sociaux ; le questionnaire a pour ambition première de saisir le sens « objectif » des conduites en les croisant avec des indicateurs des déterminants sociaux ».

Dans notre étude, nous avons administré des questionnaires suivis de guides d’entretien aux acteurs de la filière agricole (producteurs, commerçants et bana- banas, consommateurs) et nous n’avons administré que des guides d’entretien aux décideurs et acteurs institutionnels (élus, planificateurs et aménageurs, agents du conseil et de l’encadrement technique agricole).

De longueur variable selon les catégories d’acteurs, ces outils nous ont permis de fixer "noir sur blanc" les questions importantes auxquelles nous avions souhaité avoir des réponses de la part des acteurs. Pour cela, nous avons construit à la fois des questions ouvertes et des questions semi-ouvertes afin de donner le plus de souplesse possible à nos entretiens. Le besoin de clarification des informations recueillies lors d’un entretien nous conduira à remodeler nos questions afin de "rebondir" suivant les déclarations de notre interlocuteur.

Nous avons également construit un guide de l’enquêteur dont nous avons remis un exemplaire à chacun des quatre enquêteurs. Le but était de clarifier, avec eux, les modalités de saisie, sur le papier, des données recueillies lors des enquêtes.

Au total, nous avons construit six guides d’entretien, trois questionnaires et un guide de l’enquêteur que nous mettons en annexe 1.

I.2 Les enquêtes de terrain

Nous avons mené des enquêtes à la fois quantitatives (reposant sur un questionnaire fermé), et qualitatives (reposant sur les techniques d’entretien et d’interview non directifs-actifs).

Après des visites de terrain et des réunions préparatoires, nous avons effectué des enquêtes quantitatives et qualitatives systématiques en 2005, suivies par des enquêtes qualitatives confirmées lors de notre phase de terrain de 2006. Auprès des producteurs, nous avons réalisés ces enquêtes avec quatre agents des Services Départementaux du Développement Rural (SDDR). Ceux-ci ont effectué les enquêtes auprès des commerçants et des revendeurs et des consommateurs. Nous avons effectué nous même les entretiens auprès des élus, du conseil et de l’encadrement technique agricoles et des planificateurs et aménageurs.

Les enquêtes ont été à la fois quantitatives et qualitatives pour les 180 producteurs de 2005 et les 98 re-enquêtés en 2006 ; ainsi que pour les 60 consommateurs et les 30 commerçants et revendeurs qui n’ont été enquêtés qu’en 2005. Elles ont été plus qualitatives pour les autres catégories d’acteurs : les 13 élus (7 enquêtés en 2005 + 6 en 2006); les 8 agents du conseil et de l’encadrement technique agricole (6 enquêtés en 2005 + 2 en 2006) et les 6 planificateurs et aménageurs (1 re-enquêté en 2006).

En plus des sections "caractéristiques de l’enquêté" et "durabilité des Niayes et de l’agriculture " que nous avons soumises à toutes les catégories d’acteurs, les producteurs ont répondu aux questions de la section "connaissance globale des ménages et des systèmes d’activités et de production ", les consommateurs à la "connaissance globale des ménages" et au "diagnostic de la consommation des produits agricoles" et les commerçants et revendeurs au "diagnostic de la commercialisation des produits agricoles".

Les enquêtes de 2006 nous ont permis de voir et d’apprécier les changements conjoncturels survenus entre la phase de terrain 2005 et celle de 2006, notamment à cause des inondations d’août et septembre 2005 qui ont presque rayé de la carte agricole de Dakar des sites comme celui de Centre de Captage. Elles nous ont également permis de voir que des producteurs de la partie située à l’est de la voie ferrée de la zone Autoroute Colobane ont fait l’objet d’un déguerpissement par un propriétaire foncier privé.

Ayant enquêté l’essentiel des principaux représentants d’institution de planification au cours du terrain 2005, nous avons essayé, l’année suivante, d’élargir notre échantillon aux structures telles que la DUA, la DAU15 et le Building Communal (siège des services techniques communaux). Cependant, nos différents interlocuteurs dans ces structures nous ont fait comprendre qu’elles n’intervenaient pas dans notre champ de recherche.

Pour les élus, nous avions pour objectif, en 2006, d’en doubler le nombre par rapport à l’année précédente. Ceci fut fait en prenant en compte aussi bien des communes d’arrondissement qui ne disposent plus d’espaces agricoles (comme la commune d’arrondissement des HLM) que d’autres dont les espaces agricoles ont été très entamés par les inondations (comme la commune d’arrondissement de Grand-Yoff).

Il faut noter que toutes les communes d’arrondissement ont ou projettent de mettre en place un projet de microjardins et qu’en général ceci se fait à travers des groupements de femmes ou de jeunes, des associations ou des GIE. Par exemple, l’analyse

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de l’effectif des bénéficiaires du projet Microjardins montre qu’environ 75% de ces pratiquants sont membres de tels groupements. Au total, pendant ce séjour, nous avons enquêté 7 élus ; ce qui a porté le nombre total d’élus enquêtés à 13.

Enfin, concernant le conseil et l’encadrement technique agricoles, nous avons enquêté des représentants de structures nationale et régionale comme la Direction de l’Horticulture (de dimension nationale) et la Direction Régionale du Développement Rural. Quant à la Direction de l’Agriculture (également de dimension nationale), elle n’intervient pas, information recueillie après un entretien que nous avons eu avec un de ses responsables, dans notre champ d’étude, les Niayes de Dakar. Cependant, ses représentants nous ont remis le document de la loi n° 2004-16 du 4 juin 2004 portant "Loi d’Orientation Agro-Sylvo-Pastorale" (LOASP) qui définit non seulement l’exploitation agricole et les activités agricoles et complémentaires mais aussi les fonctions économique ; de gestion des ressources naturelles, de protection de l’environnement et de participation à l’aménagement équilibré et cohérent du territoire (articles 16 et 17).

II. Le dépouillement des données d’enquêtes

Pour dépouiller nos données d’enquête, nous avons opté pour deux types de traitements : un traitement statistique descriptif et un traitement expert justifié dans la partie « résultats ».

II.1 Le traitement statistique

Nous avons saisi les données relatives aux producteurs sur CSpro avant de les exporter sur SPSS 12.0.1 pour Windows. Nous avons saisi celles concernant les autres acteurs directement sur SPSS. Ensuite, nous avons effectué le traitement de toutes les données sur SPSS et sur Excel. Sur SPSS, après un long travail d’harmonisation des données, nous avons effectué des analyses de fréquences, des analyses de variables croisées et des analyses de réponses multiples. Avec Excel, nous avons construit des graphiques.

II.2 Le traitement expert : la caractérisation des acteurs enquêtés

Nous avons établi, d’un côté, les caractéristiques descriptives des acteurs des filières agricoles : les producteurs, les commerçants et les bana-banas et les consommateurs et, de l’autre, les caractéristiques des acteurs de l’environnement institutionnel de l’agriculture (ou décideurs) : les élus, les services du conseil et de l’encadrement technique agricoles, les planificateurs et aménageurs.

Pour les commodités de la lecture, nous préférons revenir sur ces caractérisations dans la troisième partie présentant les résultats.