• Aucun résultat trouvé

Répartition des ressources

2.3. Démarche et méthodologie

2.3.1. L’aval du groupe régional de la protection de l’enfance

Une fois cette étape réalisée, il nous a semblé nécessaire et incontournable de réunir les adhérents régionaux de la protection de l’enfance afin de vérifier que les objectifs de notre étude étaient toujours bien en adéquation avec les préoccupations et attentes exprimées en 2014. Cette rencontre allait également avoir pour finalité d’actualiser leurs interrogations et demandes. Une réunion a donc été fixée au 9 février 2016, à Montpellier.

Sur les 35 associations du groupe contactées, un peu moins d’un tiers était présente, représentées par des directeurs de MECS ou services de milieu ouvert et quelques présidents de conseil d’administration de ces structures, (10 au total) ce qui ne constituait pas en soi un échantillon suffisamment représentatif, d’autant que seuls des organismes implantés dans deux des cinq départements concernés avaient fait le déplacement. Pour autant, cet effectif en comparaison des précédentes réunions se situait dans la norme. Enfin, il convient de noter que le groupe ne s’étant pas réuni depuis décembre 2014, il était nécessaire de relancer une dynamique en sommeil et de ce fait cet effectif n’était pas surprenant.

Au cours de cette rencontre, nous avons explicité notre démarche, laquelle a reçu un avis général favorable. Le contexte de l’étude et ses objectifs ont été présentés ainsi que la méthodologie retenue.

Compte tenu de la faible mobilisation des adhérents à la participation au questionnaire de 2014, nous avons décidé de ne pas utiliser cet outil mais de privilégier l’usage des entretiens qualitatifs semi-directifs et des focus groups (groupes de discussion) auprès des structures privées et publiques du Languedoc-Roussillon accueillant des MNA, que nous allions solliciter par mail puis par téléphone. Au fur et à mesure des rencontres et

recherches, nous avons ajusté notre grille de questions, dans un premier temps exploratoire, puis ensuite plus ciblée sur la problématique et les hypothèses qui ont émergé au fur et à mesure.

L’objectif visé était de commencer par des entretiens avec les responsables des directions Enfance et Famille ou de l’ASE des cinq départements concernés, puis de programmer des entretiens avec les équipes de direction et techniques des MECS et foyers de l’enfance et dans la mesure du possible des échanges avec des jeunes concernés.

Nous envisagions de terminer les entretiens en mai, afin de pouvoir programmer une restitution orale de cet état des lieux au groupe régional avant la fin du stage, en juin 2016. Dans un second temps (après la soutenance du mémoire), il était prévu d’élargir la restitution de l’étude à l’ensemble des personnes qui y auraient contribué (conseils départementaux et services et établissements non adhérents). Entre temps, nous avions convenu avec la conseillère technique Enfance et Famille de l’UNIOPSS de lui faire remonter les résultats de notre diagnostic et contribuer par ce biais à l’étude de l’ONPE.

Afin d’optimiser le temps imparti à la durée du stage, nous avions décidé d’anticiper la programmation des rendez-vous auprès des responsables des directions Enfance et Famille des cinq départements ciblés et de quelques experts, avant même cette réunion.

Nous avions déjà réalisé quatre entretiens (deux avec les responsables DEF / MNA du Gard et de l’Hérault, l’un avec le directeur de l’association chargé de l’évaluation des MNA dans l’Hérault et avec le directeur général d’un établissement dédié à l’accompagnement des MNA en Ariège) au moment de notre rencontre avec le groupe régional de protection de l’enfance.

Nous avons profité de cette rencontre avec les adhérents pour recueillir les attentes de chaque participant lors d’un tour de table, lequel a donné lieu à un débat, dont les éléments ont constitué un premier recueil de données.

Cette enquête allait donc constituer une base à l’élaboration d’une position associative commune, les participants ayant largement réitéré le besoin de défendre collectivement

leurs valeurs face à des pouvoirs publics toujours plus enclins à réduire leur financement et marge de manœuvre et à accroître leurs demandes sociales.

Contrairement à la réunion de novembre 2015, les membres du collectif des neuf associations héraultaise de la protection de l’enfance ont pour la majorité, sinon la quasi-totalité des présents au groupe régional, exprimé un réel intérêt vis-à-vis de la poursuite de cet état des lieux, tout en spécifiant pour chacun leurs préoccupations individuelles.

Il est particulièrement intéressant de relever le changement de position des acteurs de ce collectif. Avec le recul, on peut se demander si la tentative d’articulation de notre projet avec celui souhaité par le collectif autour de la question des besoins sociaux et de l’expertise associative n’avait pas manqué d’explicitation, suscitant naturellement des incompréhensions et désaccords.

Outre la représentation par l’URIOPSS des intérêts de ses adhérents de la protection de l’enfance auprès des instances locales, il allait également s’agir d’articuler cette partie du projet aux attentes de l’UNIOPSS, et en conformité avec son positionnement.

Il a donc été nécessaire de rappeler aux participants du groupe régional ces éléments de positionnement de la tête de réseau :

« Les Mineurs Isolés Étrangers, qui arrivent fragilisés et souvent traumatisés, doivent bénéficier du fait de leur minorité, des mêmes droits et de la même protection que tout enfant, quel que soit sa nationalité ou sa situation 52. »

Ainsi, pour l’UNIOPSS :

• Les MNA relèvent à part entière de la protection de l’enfance, laquelle a pour mission de les rendre autonomes en s’appuyant sur des ressources de droit commun afin de leur permettre la régularisation de leur situation administrative et leur insertion socio-professionnelle ;

52 UNIOPSS, Communiqué de presse, 3 juin 2013

• Les dissocier des publics habituels de l’ASE favorise les discours qui alimentent la logique concurrentielle entre les publics ;

• Il est en revanche nécessaire de leur reconnaître des besoins spécifiques (en raison des traumatismes subis pendant leur parcours migratoire, de leur situation d’exil, de leur isolement familial, de leurs différences culturelles et de leur statut administratif) et d’y répondre.