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En 1962 paraît à titre posthume le célèbre ouvrage d’Austin, How to do things with

words. Austin y expose sa théorie du langage comme acte, en établissant d’abord une

distinction entre les énoncés constatifs, évaluables en termes de vérité et de fausseté, et les énoncés performatifs, évaluables quant à eux en termes de réussite et d’échec. Dans un premier temps, Austin classe l’assertion (ou l’affirmation) du côté des constatifs. Mais au fil des conférences et des expériences faites sur le langage, le philosophe britannique s’aperçoit que la dichotomie constatifs/performatifs pose problème. Ainsi débute la onzième conférence (2002 [1962] : 139) :

En opposant, au départ, énonciation performative et énonciation constative, nous avons avancé ceci : l’énonciation performative doit effectuer quelque chose, et non pas simplement dire quelque chose ; elle est heureuse ou malheureuse, au lieu de vraie ou fausse. Ces distinctions étaient-elles vraiment fondées ? La discussion qui a suivi, sur le faire et le dire, paraît bien nous inviter à la conclusion suivante : chaque fois que je « dis »

190 Jacques Moeschler (1982) distingue ainsi la contradiction de la contrariété. Il écrit (1982 : 11) : « Dire que

deux phrases sont contradictoires – c'est-à-dire dans une relation de contradiction – revient à dire que dans une situation de discours précise, elles ne peuvent être ni toutes les deux vraies ni toutes les deux fausses. Par conséquent, l’une est nécessairement vraie et l’autre nécessairement fausse. […] » Pour les cas de contrariété (Moeschler, 1982 : 13), les propositions peuvent être simultanément fausses.

quelque chose (sauf peut-être s’il s’agit d’une simple exclamation comme « Sacrebleu ! » ou « Aïe »), j’effectue à la fois un acte locutoire et un acte illocutoire ; et ces deux types distincts d’actes semblent être précisément ce sur quoi nous cherchions à nous appuyer pour opposer – à travers le « faire » et le « dire » - performatifs et constatifs. Mais si, en général, nous effectuons les deux types d’actes à la fois, comment maintenir la distinction ? C’est pourquoi, lors de la douzième conférence, Austin propose une classification des actes illocutoires, parmi lesquels figurent ceux qui dans un premier temps étaient classés parmi les constatifs. Il distingue ainsi les verdictifs, les exercitifs, les promissifs, les comportatifs et les expositifs ; et accompagne cette typologie de l’explication suivante (2002 [1962] : 163) :

On peut dire, en résumé, que le verdictif conduit à porter un jugement, l’exercitif à affirmer une influence ou un pouvoir, le promissif à assumer une obligation ou à déclarer une intention, le comportatif à adopter une attitude, l’expositif à manifester plus clairement ses raisons, ses arguments, bref à élucider la communication.

L’assertion se range à ce stade dans la dernière catégorie.

Searle reprend la théorie des actes de langage et la développe, en proposant une alternative à la classification de son prédécesseur. Il distingue quant à lui les assertifs (ou représentatifs), les directifs, les promissifs, les expressifs, les déclaratifs. Cette fois-ci, la distinction entre constatifs et performatifs est résolument abandonnée, et l’assertion est bel et bien considérée comme un acte de langage à part entière, voué comme les autres soit à la réussite, soit à l’échec. Les conditions de vérité demeurent présentes : si l’assertion est vraie, elle sera un succès ; si elle est fausse (qu’elle soit erronée ou mensongère), elle s’expose à la réfutation et échouera. L’assertion apparaît donc comme un acte de langage malheureux s’il est suivi d’un acte de réfutation. Anne Reboul et Jacques Moeschler (1994 : 72) reformulent ainsi les caractéristiques de l’acte de langage assertif :

Le locuteur s’engage sur la vérité de la proposition exprimée (c’est le but illocutionnaire) ; les mots s’ajustent au monde ; l’état psychologique est la croyance ; le degré d’engagement dépend du verbe utilisé ; le test d’un représentatif, c’est la réponse à la question Est-ce

qu’on peut littéralement dire de l’énoncé qu’il est vrai ou faux ? Leur structure syntaxique

profonde est Je + verbe illocutionnaire que + S.

Son but perlocutoire est d’être acceptée par le destinataire. Or chez Diderot, ce n’est jamais aussi simple, il y a toujours à redire.

Les « verbes illocutionnaires » auxquels Anne Reboul et Jacques Moeschler font référence (dire, asserter, affirmer, soutenir, etc.), constituent la structure profonde de l’assertion. Leur présence, et c’est ce que les deux auteurs entendent par « structure profonde », n’est pas obligatoire pour la formation d’un acte d’assertion. Dans les Pensées

plus injurieuse à Dieu que l'athéisme » qui, du point de vue du sens, équivaudrait à l’énoncé suivant, qui ferait l’économie de la formule je + verbe illocutionnaire assertif : « la superstition est plus injurieuse à Dieu que l'athéisme ». Il est évident que dans la version originale, la présence du verbe illocutionnaire associée à celle du pronom cataphorique permet un effet d’annonce et d’oralité (renforcé aussi par le marqueur d’oralité qu’est « oui ») contribuant très clairement à la mise en valeur du dit. Le locuteur assume pleinement son énoncé, et le revendique fermement face à l’opinion contraire. Il n’en fallait pas moins pour avancer une idée si polémique, qui d’une part, présuppose que la religion telle qu’elle est pratiquée en Occident est de la « superstition » et qui, d’autre part, propose la comparaison entre la « superstition » et l’« athéisme » pour finalement donner l’avantage au second, en posant que la première est « plus injurieuse à Dieu ».

Revenons à Searle (1982 : 105), qui résume ainsi les règles sémantiques et pragmatiques qui régissent l’acte d’assertion :

La règle essentielle : l’auteur d’une assertion répond (commits himself to) de la vérité de la proposition exprimée. Les règles préparatoires : le locuteur doit être en mesure de fournir des preuves ou des raisons à l’appui de la proposition exprimée. La vérité de la proposition exprimée ne doit paraître évidente ni au locuteur ni à l’auditeur dans le contexte de l’énonciation. La règle de sincérité : le locuteur répond de (commits himself to) sa croyance dans la vérité de la proposition exprimée.

Mais cela n’est pas toujours évident. Tout d’abord, les philosophes du langage soulignent qu’un acte de langage peut se réaliser sous l’apparence de la réalisation d’un autre acte191. Catherine Kerbrat-Orecchioni (1986) donne le nom de « trope illocutoire » à ces

procédés, qui constituent des écarts de langage et qui permettent ainsi toutes sortes de manipulation. La règle de politesse exige le plus souvent que l’on camoufle des directifs, leur donnant par ailleurs peut-être plus de chances de voir le but perlocutoire escompté se réaliser. L’ethos du locuteur qui donne des ordres est mis en péril (le fait de donner des ordres peut donner l’image d’une personne autoritaire) : il faut ainsi veiller à adoucir cette image, en vue de se montrer plus persuasif.

Les sections XIV à XXX de La Promenade du sceptique mettent en scène un dialogue entre un habitant de l’allée des marronniers et un habitant de l’allée des épines, dans lequel chacun défend et justifie le chemin qu’il a emprunté, et tente surtout d’y entraîner l’autre.

191 Prenons l’exemple souvent donné de l’énoncé suivant : « il y a des courants d’air ». Bien sûr, l’énoncé peut

avoir des significations bien différentes selon les contextes d’énonciation. Après tout, il est possible d’imaginer une scène où un locuteur formulerait cette assertion uniquement dans le but de « tenir un propos sur le monde » (Patrick Charaudeau, 1992 : 553). Pourtant, il est très aisé d’imaginer que cette affirmation puisse dissimuler un ordre : ainsi d’une personne qui voudrait d’une autre que l’on ferme la fenêtre. Sous couvert d’affirmer (et donc de faire en sorte que les mots correspondent au monde), on ordonne (faisant ainsi en sorte que le monde se conforme aux mots).

L’habitant de l’allée des épines est appelé un « aveugle », parce qu’il porte un bandeau, qui symbolise la foi, et qui apparaît ainsi comme un véritable obstacle à l’exercice des sens et surtout de la raison. L’aveugle, contrairement à Saunderson qui représente, selon une tradition à la fois littéraire et philosophique, l’aveugle visionnaire, est bien ici celui qui a la vue courte et le jugement altéré. En ce sens, il ne peut pas être celui qui profère des assertions vraies. La périphrase qui le désigne est polémique, et place d’emblée le représentant du discours dévot du côté de ceux qui ont tort. La parole est à « l’aveugle » :

Je veux recourir de temps en temps à l'autorité de notre code. Le connaissez-vous ? C'est un ouvrage divin. Il n'avance rien qui ne soit appuyé sur des faits supérieurs aux forces de la nature, et par conséquent sur des preuves incomparablement plus convaincantes que celles que pourrait fournir la raison. (Promenade du sceptique, L’Allée des marronniers, XIX, 109)192.

L’aveugle fait la leçon au marronnier, qui se retrouve en situation d’apprenant (« Le connaissez-vous ? ») et auquel il donne des informations qui concernent la nature et le contenu du « code ». Mais cette volonté de transmission d’informations est subordonnée à la volonté de faire du marronnier un prosélyte : lui parler de « l’autorité » du code, c’est l’encourager à s’y soumettre, ainsi que le font tous les dévots. L’aveugle établit en effet une échelle de valeur entre la raison, prônée par le marronnier dans les répliques qui précèdent, et les « faits supérieurs » (ou divins), et donne l’avantage aux seconds. Il sensibilise ainsi le destinataire à l’existence d’une autre instance que celle qu’il défendait jusqu’à présent. Pourtant, les assertions concernant le code échoueront : « Eh ! laissez là votre code », répond le philosophe, qui ne prend même pas la peine dans un premier temps d’invalider l’assertion. Car là n’est pas véritablement le problème : le code a beau « appuyer » sa vérité sur des « faits supérieurs », le recours à son autorité est vain puisque l’aveugle devrait être en mesure d’argumenter seul en faveur des épines. Le philosophe refuse de s’y soumettre et engage son interlocuteur à faire de même.

D’une manière plus générale, si l’on doit considérer que la valeur illocutoire principale de l’assertion est de tenir un propos sur le monde, il n’en reste pas moins vrai que cela s’accompagne le plus souvent, de la part du destinataire, de l’accomplissement d’une action, que celle-ci soit désirée ou non du locuteur193. Maria-Caterina Manes Gallo et Denis

Vernant (1998 : 21) considèrent ainsi que l’assertion possède un « double objectif

192 La citation a déjà été envisagée dans le cadre de l’étude de la réfutation présuppositionnelle. Quant à l’énoncé

« ouvrage divin », il a déjà été envisagé dans le cadre de l’étude de la loi de passage.

193 Un présentateur météo affirmant « il pleuvra demain » incite ainsi ses destinataires à se munir d’un parapluie.

Ducrot (1984 : 36) écrit ainsi : « Accomplir un acte illocutoire, c'est présenter ses propres paroles comme induisant, immédiatement, une transformation juridique de la situation : les présenter, par exemple, comme créatrices d'obligation pour le destinataire (dans le cas de l'ordre ou de l'interrogation), ou pour le locuteur (dans le cas de la promesse). »

perlocutoire » :

celui de faire partager une croyance et celui, final, d’induire chez autrui un comportement. […] L’objet du langage n’est pas de décrire le monde, mais de constituer dialogiquement un monde comme lieu des actions des interlocuteurs.

Affirmer que le code est un ouvrage divin, c’est inviter le destinataire à le lire et à se soumettre à ses dogmes : en somme, c’est tenter de le convertir, et l’inciter à devenir, lui aussi, « aveugle ».

D’autre part, la notion de vérité, qui fait partie intégrante de la définition de l’assertion194, pose problème. Aussi Daniel Vanderveken (1988 : 22) met-il à jour le lien

consubstantiel unissant l’acte de langage et la vérité :

Manifestement, l’assertion a rapport à la vérité. La tentation est grande d’y voir sa spécificité. Si « la porte est fermée » engage la vérité, « Fermez la porte », « La porte est- elle fermée ? » ou « Je fermerai la porte », etc. requièrent des actions de l’allocutaire ou du locuteur. On pourrait alors définir la force illocutoire d’assertion par le but assertif : « dire comment les choses sont » en précisant sa condition de satisfaction qui dépend de la direction d’ajustement des mots au monde : l’acte d’assertion est satisfait dès lors que « son contenu propositionnel représente correctement comment les choses sont dans le monde ». La notion de vérité engage toute une réflexion philosophique et incite en tout cas à sortir du cadre strictement linguistique ou discursif. Tous les chercheurs ayant réfléchi à la théorie des actes de langage et plus particulièrement à l’acte d’assertion se sont heurtés à la question du lien existant entre les mots et le monde. Frege (1994 : 172) déjà, à la fin du XIXe siècle,

souligne les difficultés relatives à la notion de vérité lorsqu’il écrit : « Il n’y a pas d’accord parfait, pas de vérité parfaite. Il n’y aurait donc absolument rien de vrai, car ce qui est à moitié vrai n’est pas vrai ».

Alain Berrendonner (1977) met la notion de vérité au cœur de la problématique de l’assertion – le titre de son article, « Le fantôme de la vérité. Questions sur l’assertion », l’annonce. Il lance ainsi quelques pistes fondamentales concernant l’étude de cet acte de langage d’une riche complexité. L’heureuse expression « fantôme de la vérité » met l’accent sur les difficultés, voire l’impossibilité, à saisir par les mots ce qui serait une vérité en soi, universelle (ce qu’il désigne comme la « Ø-vérité ») : ce sont donc des vérités fantomatiques, comme ce que le linguiste appelle la ON-vérité (c'est-à-dire la vérité soutenue par la doxa) ou encore la L-vérité (c'est-à-dire la vérité soutenue par le locuteur), qui font office de relais. Il explique ainsi (1977 : 153-154 et 156) :

194 Le TLF la définit ainsi : « Proposition, de forme affirmative ou négative, qui énonce un jugement et que l'on

Il semble que la notion de « vérité » soit au centre même de la définition de l’acte d’assertion. En effet, asserter une proposition p, c’est se porter garant de la vérité de p. C’est, pour le locuteur, courir le risque d’offrir sa propre personne, ou du moins son personnage social, en caution d’un jugement de vérité. Mais de quelle vérité s’agit-il là ? Une L-vérité ? Une Ø-vérité ? […] Toutes les propositions ne semblent pas être candidates à la vérité de la même manière. [L’auteur souligne].

Retenons la distinction entre deux types d’assertions, suivant le rapport qu’elles entretiennent avec la notion de vérité :

- les assertions onto-aléthiques, qui cautionnent la φ-vérité.

- les assertions idio-aléthiques, qui cautionnent la L-vérité, en général grâce à des formules du type « selon moi », « à mon avis », etc195.

La notion de vérité est bien sûr une problématique chère au philosophe Diderot196. Cette

question d’ordre philosophique peut paraître finalement assez éloignée des questions linguistiques que pose l’assertion : pourtant, les deux sont fondamentalement liées et l’étude, chez le philosophe, du traitement des assertions, qui inclut l’acte de réfutation, est assez révélatrice de sa conception de la notion de vérité, que nous tâchons d’interroger tout au long de notre étude. Le « Vrai » est ce vers quoi tout philosophe tend, et à cet égard, les philosophes des Lumières, indignés par l’obscurantisme des siècles précédents et même du siècle dans lequel ils vivent, ne sont pas en reste. Ils sont ceux par qui le scandale arrive, n’hésitant pas à produire l’éclat nécessaire pour dénoncer tous les préjugés contraires à la vérité. Ainsi de la voix de Voltaire s’élevant pour défendre Calas, même après son exécution. Prendre la parole et engendrer la polémique pour dire la vérité, telle est l’ambition première des philosophes du XVIIIe siècle, révoltés qu’ils sont par l’état ténébreux dans lequel le monde

se trouve encore.

La conception de la vérité de Diderot est terriblement ambiguë et correspond à une vue moderne : il n’y a pas de vérité unique, et qui puisse se délivrer de manière unilatérale et monologique197. Si la vérité est toujours en fuite chez le philosophe, cela ne veut en aucun cas

dire qu’elle est un concept vain. Son écriture au contraire se caractérise par une recherche assidue de celle qui ne peut se saisir que par tâtonnements. Elizabeth de Fontenay (2001: 33) note en ce sens que Diderot se montre « passionnément objectif » : la persévérance dont il a

195 Maria-Caterina Manes Gallo et Denis Vernant (1998 : 12-13 et 15) proposent à leur tour de différencier les

notions de vérité, véridicité et de véracité : « La question n’est donc pas de savoir si le contenu propositionnel de l’assertion est vrai absolument et correspond à un fait existant par soi, mais de savoir si le locuteur a raison d’effectuer l’acte d’assertion étant donné la situation interlocutive. […] L’assertion constitue une réponse que se prétend véridique à une question relative à l’état du monde dans lequel les interlocuteurs doivent partager et confronter leurs attentes, leurs objectifs et leurs stratégies d’action ».

196 Voir l’étude de Colas Duflo, Diderot philosophe, qui consacre la première partie de son ouvrage au « Vrai »

chez Diderot.

fait preuve pour diriger l’Encyclopédie en est un exemple probant, et ce n’est pas le seul. Les nombreux critiques de Diderot l’ont tous noté, sa méthode d’investigation exclut le monologue pour privilégier le dialogue, exclut le système et le traité philosophique pour la fiction ou le délire onirique, exclut la théorie et le prêt-à-penser pour l’expérience et le paradoxe. Nicolas Rousseau (1997 : 43-44), qui s’est concentré sur les romans de Diderot, mais qui s’interroge néanmoins sur l’épistémologie du philosophe, écrit ainsi :

Ce qui va très vite dominer ses théories philosophiques autant que sa pratique littéraire, c’est bien ce refus de réflexions qui se complairaient dans le solipsisme, qui s’exprimeraient notamment par des traités métaphysiques fermés à toute autre parole que la leur, qui dès lors s’interdiraient toute remise en cause par l’instance extérieure dont pourtant elles relèvent en réalité, à savoir l’expérience sensible, et avec elle les sentiments et passions, le langage aussi.

L’approche de la vérité chez Diderot passe donc nécessairement par la confrontation. La réalité du monde étant multiple, il est impensable pour le philosophe que celle-ci puisse être délivrée par un seul homme ou groupe d’hommes. Toute assertion doit être opposée à la contradiction pour être enrichie, développée, réajustée afin de correspondre au mieux à la vérité à laquelle elle tend. Donner la parole à des êtres étranges, « autres », comme des aveugles, des monstres moraux comme le Neveu, des femmes, des Tahitiens, des bijoux, des athées, etc. permet de créer ce prisme par lequel la vérité pourra s’apercevoir, car il s’agit bien de tenter de ne pas laisser de côté tout ce qui se trouve dans la Nature.

Il est certain que la conception de la vérité de Diderot se dessine en grande partie en creux : c’est en réfutant, et donc en signant l’échec des assertions des adversaires qu’ils jugent fausses, qu’il esquisse sa définition du vrai.