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L’angoisse pour différents auteurs

Dans le document Angoisse et activité ludique (Page 51-72)

CHAPITRE I : L’ANGOISSE

2. L’angoisse pour différents auteurs

Cette partie reprend les contributions de plusieurs auteurs en décrivant l’angoisse et en offrant des définitions dites classiques. Ils expliquent comment celle-ci surgit dans la vie. D’emblée, certains disent que le terme angoisse tire sa racine du grec et se rapproche d’étouffement, un des effets physiques ressentis lorsque nous sommes angoissés. Angoisse vient aussi du latin angor qui veut dire étroitesse. Ainsi, les personnes affectées se sentent petites, vulnérables.

a. Paul Tillich

Tillich défend une position qui implique que le non-être se retrouve directement dans l’être : l’existence de l’être implique aussi celle du non-être. L’inverse ne se confirme pas. La prise de conscience de ce loup dans la bergerie se nomme : angoisse.62 Nous la ressentons lorsque nous réalisons notre nature d’être fini ; elle provient de la conscience de soi qui s’effacera. Cela amène autant du positif que du négatif. L’angoisse concerne directement l’être et le destin. Notons qu’ici, l’angoisse signifie que notre vie demeure contingente et que nos choix expulsent des possibilités bien qu’il se présente toujours des

60 Friedrich SCHILLER. 1943. Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme : traduction et préface par Robert Leroux. Collection «Bilingue des classiques étrangers». Paris : Aubier éditions Montaigne, p.259

61 Gabor CSEPREGI. 1986. Philosophie du corps et esthétique du sport. Québec : Thèse de doctorat produite à l’Université Laval, p.242 citant et traduisant F.J.J. BUYTENDIJK. Der Spieler. Dans Das Menschliche. Wege zu seinem Verständnis, K.F. Koehler, Stuttgart, 1958, p.221

62 Paul TILLICH. 1999. Le courage d’être : traduit par plusieurs personnes. Collection «Œuvres de Tillich»,

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choix et une continuité dans laquelle, indépendamment des choix que nous effectuons, nous serons nous-mêmes. Nous recevons, à la naissance, l’existence et son contraire, la non- existence que nous pressentons comme la mort. Cela nous étant donné, nous ressentons de la difficulté à en prendre la responsabilité, tout comme nous expérimentons de la difficulté à nous déclarer responsable de ce qui arrive pendant la vie. Pareillement, l’être-pour-la- mort de Heidegger rappelle la finalité visible. Cette caractéristique n’émerge pas à notre dernier moment, mais nous accompagne, toute notre vie durant nous sommes être-pour-la- mort. L’angoisse surgit de la découverte du destin tragique de l’humain, qu’il se voue à la mort et que sortie du néant, sa vie consiste en une route vers le même néant. Mircea Éliade remarque que l’occident vient tout juste de découvrir cette réalité quotidienne : chaque jour constitue en une illusion qui cache la mort. Pourtant, les Orientaux songent depuis longtemps à cette idée. «Lorsque le Yoga ou le bouddhisme disaient que tout est souffrance, que tout est passager (saryamdukham, saryamanityam), le sens était celui de

Sein und Zeit, à savoir que la temporalité de toute existence humaine engendre fatalement

l’angoisse et la douleur.63» Dans l’hindouisme, le moment où l’humain réalise sa position de mortel représente aussi le début de la recherche de vérité. Paul Tillich appelle angoisse ontologique ce sentiment d’exister et de ne rien avoir fait pour accéder à ce statut ; ce qui contribue beaucoup à relativiser la valeur de la vie parce que celle-ci nous est donnée par un hasard qui nous échappe.

Cette première sorte d’angoisse, l’angoisse ontologique, amène à souffrir du simple fait d’exister. Afin de s’en protéger, nous érigeons des lois et des moyens qui nous permettent de vivre et d’évoluer en sécurité. Le grand malheur, celui qui amène la peur, l’anxiété et l’angoisse peut être repoussé par une croyance en quelque chose d’omnipotent tel des êtres qui expliqueraient les raisons de notre existence ou bien par une occupation tellement grande de nos facultés à réfléchir et vivre que nous ne disposons plus de temps pour nous imaginer le pire. Toutefois, nous devons faire attention à l’obsession : la croyance trop forte en quelque chose de puissant ou qui nous contrôle, tel le destin, amène un sentiment d’impuissance accompagné de la perte d’initiative et de créativité. Pascal reconnaît trois sortes de personnes. D’abord, celles qui, ayant trouvé Dieu, le servent et

41 vivent dans la raison et le bonheur. Elles ont réussi à expliquer leur existence par la volonté de Dieu. Ensuite, celles qui cherchent Dieu sans le trouver et qui vivent malheureuses bien que d’une façon raisonnable. Elles portent sur elles le poids de l’angoisse. Finalement, celles qui ne cherchent ni ne trouvent Dieu. Ces dernières sont malheureuses et folles car elles ne s’intéressent pas à la source de leur existence et se contentent de s’occuper quotidiennement.64 Aujourd’hui, nous vivons dépassés par notre quotidien et pourtant nous trouvons de la beauté dans la nature. Notre position ressemble à la deuxième décrite par Pascal : raisonnables et heureux. Bien que nous ne découvrions pas la fin en soi, nous percevons une finalité, au service de notre agrément et surtout nécessaire à la cohérence de la société. Nous expérimentons le plaisir malgré nos incapacités à découvrir d’où nous venons et à croire en quelque chose qui ne se rationalise pas complètement. L’humain éprouve la nature de façon intellectuelle ainsi que sentimentale, cependant il valorise plus l’approche intellectuelle. Il trouve une chose belle non pas parce qu’elle est belle dans la nature, mais parce qu’elle éveille un sentiment chez lui. Cette relation ne va que dans un sens puisque l’humain s’émerveille de la nature qui elle, à première vue, se fiche éperdument de lui. Alors, l’humain se sent un peu déconnecté de la nature et tend à la dévaloriser et à l’utiliser comme matériel afin de parvenir à ses fins.

Les trois formes d’angoisse décrites par Tillich se mêlent souvent l’une avec l’autre, mais elles ne s’excluent pas. D’ailleurs, nous ressentons automatiquement l’angoisse ontologique lorsque nous ressentons une des deux autres formes d’angoisse. L’angoisse de notre existence précède les deux autres qui s’ajoutent lorsque nous rencontrons des éléments de la vie. Cependant, les deux autres ne se retrouvent pas toujours ensembles.

La deuxième sorte d’angoisse concerne la culpabilité et la condamnation. Nous l’éprouvons lorsque nous devons faire des choix moraux. Puisque la vie nous contraint à effectuer des choix et que certains de ceux-ci possèdent une portée morale, nous désirons toujours accomplir les bons choix afin de nous développer vertueusement. Cela engendre

64 Pascal. 2000. Pensées ; Pascal ; Présentation et notes par Gérard Ferreyrolles ; texte établi par Phillippe Sellier d’après la copie de référence de Gilberte Pascal. Collection «Classiques de poche», n016069. Paris : Livre de poche, p.146-147

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de la culpabilité qui suscite de l’angoisse lorsque nous ressentons l’impression de ne pas effectuer le bon choix ou de ne pas bien viser l’absolu. La crainte de ne pas être comme nous le désirons et celle de ne pas réussir à totalement suivre le plan établi nourrissent l’angoisse. Il s’agit de l’écart entre la crainte d’échouer et l’espoir de réussir : d’un côté être un bon croyant qui respecte les préceptes et de l’autre, un croyant qui pèche. Nous faisons face à la possibilité de ne pas nous montrer à la hauteur de nos espérances ou de ne pas réussir à agir tel que nous le désirons dans des situations qui demandent une action vertueuse. Les quelques besoins essentiels qui nous taraudent se divisent en un énorme nombre de désirs qui se heurte au sur-moi, à nos idéaux. La liberté offre d’infinies possibilités qui doivent être réduites lorsque vient le temps d’agir. Nous traversons les défis de la vie avec nos capacités et nos qualités, cependant nous demeurons capables de nous fourvoyer et de nous culpabiliser au sujet de ce que nous avons bien accompli et de nos motivations profondes. Souvent, nous nous assurons de pouvoir nous expliquer nos choix moraux car nous représentons le plus difficile juge de notre conscience. Donc, nous développons un système de valeurs que nous considérons meilleures que d’autres afin de nous garantir de faire les bons choix dans le futur. Les traditions offrent des lignes directrices et permettent à quiconque les respecte d’effectuer des choix en basant ses réflexions sur des balises claires. Ces directives se développent souvent par l’action de personnes qui s’interrogent longuement et proposent ainsi une position réfléchie à l’intérieur de la tradition. Mais malgré toutes ces lignes directrices, les bonnes et les mauvaises décisions se prennent dans l’adversité. Donc, cette angoisse prend forme dans le présent, au moment de décider. Le passé sert d’expérience pour démontrer les comportements que nous voulons arborer, mais ne suscite pas l’angoisse comme le présent ou le futur. Ce dernier recèle des possibilités de réussir ou d’échouer à adopter la bonne vertu dans le feu de l’action et l’attente de ce moment cause de l’angoisse.

La troisième sorte d’angoisse concerne l’angoisse du vide et de l’absurde. Celle-ci s’élève contre l’être spirituel.65 Elle jaillit du fait que nous recevons la vie sans que nous ne l’ayons demandée. Nous n’avons pas besoin de vouloir vivre pour recevoir la vie. La

65 Paul TILLICH. 1999. Le courage d’être : traduit par plusieurs personnes. Collection «Œuvres de Tillich», n06. Coédition Paris : Cerf, Genève : Labor et Fides, Québec : Presses de l’Université Laval, p.33

43 solution pour enrayer cette angoisse consiste à créer et à prendre part à la vie et non pas à se laisser dépérir et flâner. Cette angoisse amène à aimer la découverte et aussi la capacité à découvrir qui nous habite. En participant à quelque chose dans la vie, nous développons un sentiment d’en faire partie et d’exercer une certaine influence. Cela élève un rempart contre cette angoisse, qui lorsque ressentie, apporte de la déception et de l’amertume par la sensation d’inutilité de tout, y compris de notre personne. Cette angoisse décourage la personne en lui confirmant l’absence d’idéal, quand même les buts consistent en des inventions humaines afin de se donner un sens. Rien ne saurait juger et comparer quoi que ce soit puisque tout fait partie du tout et qu’il existe ainsi une interdépendance entre tous les éléments du monde. Oser en examiner un et le condamner signifie de tous les condamner. Si nous doutons de tout, nous tombons dans le désespoir. Voici un exemple de cette angoisse et la façon d’y palier : une personne perd tout ce qu’elle possède, elle n’a plus de repère. Cela suscite l’angoisse en mettant la personne devant l’absurdité de la vie qu’elle menait et la fragilité du bonheur. Pour y remédier, elle commence à donner une raison à ce qui lui arrive. Ainsi, elle donne un sens à quelque chose qui n’en avait pas en apparence et par ce fait, elle expulse l’angoisse. Sartre avait vu juste lorsqu’il annonce qu’en tant qu’humain «[…] j’ai à réaliser le sens du monde et de mon essence : j’en décide, seul, injustifiable et sans excuse.66» La responsabilité de la condition et de l’existence de l’humain n’incombe à personne. La vie n’a pas de but, elle s’avère un fait. Voilà pourquoi les désirs se multiplient et que vient un temps de tous les analyser avec notre intelligence afin d’en voir la pertinence et de les classer. Ce procédé permet de diminuer l’angoisse puisque nous limitons nos désirs et nos besoins irréfléchis à l’aide d’un système de valeurs réfléchies. La quantité de désirs absurdes, qui se contrecarrent, démontre bien que la condition humaine foisonne naturellement dans tous les sens. Donc, il nous faut faire un travail, en utilisant notre intelligence, pour expulser une partie superflue des besoins élémentaires physiques ou du moins d’objets qui apportaient du plaisir, sans vraiment offrir de nourriture à notre nature tiraillée par l’absurdité de l’existence. Notons que tous les désirs ne doivent pas disparaître : que les superflus. Cette solution donne une impression d’harmonie entre nous-mêmes et ce que nous voulons être. Le conscient et l’inconscient

66 Jean-Paul SARTRE. 1943. L’être et le néant : essai d’ontologie phénoménologique. Collection «Tel», n01. Paris : Gallimard, p.75

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s’unissent. Il n’y a alors ni la mort de l’esprit, ni la mort du corps. Tout fonctionne en relation l’un avec l’autre. Un exemple probant de cette angoisse se trouve dans l’histoire du fruit défendu de la connaissance que croqua l’humain. Ce symbole de l’angoisse mène l’humain à son expulsion du paradis qui représentait le repos de l’esprit sans connaissance. Nous rencontrons encore une fois la paire physique et psychologique où l’humain fini croque le fruit défendu et acquiert une connaissance qui l’amène à connaître sa partie infinie, impliquant son lot de souffrances.

Ces trois sortes d’angoisse lient l’humain à l’existence. Il vit et se développe avec cette relation à l’angoisse. Cela peut se dérouler négativement et évoluer en psychose ou bien en des vies toutes dirigées par des préceptes suivis aveuglément. Nous mettons de nombreux moyens en place pour adoucir notre relation avec l’angoisse. Cela peut aussi prendre une tournure positive. Comme dans le cas d’une vie balancée dans laquelle l’angoisse sert à extrapoler des futurs possibles auxquels nous devrons faire face si nous n’effectuons pas certains changements dans notre vie. Ce sentiment entretient une tension qui garde la personne sur le qui-vive.

b. Mihaly Csikszentmihalyi

Pour cet auteur, toute l’angoisse naît de l’inéquation entre la compétence et le défi.67 L’angoisse apparaît suite à l’action ou à la réflexion qui amène à l’action. Si nous disposons de peu de compétences et que nous relevons un énorme défi, nous développons de l’angoisse. Ensuite, cette dernière diminue lorsque le défi ne dépasse que de peu les compétences. Finalement, nous tombons dans l’ennui lorsque notre niveau de compétence dépasse la difficulté du défi. Cet auteur met en lumière une autre source d’angoisse : parce que l’état d’éveil recèle de nombreuses possibilités, il faut une sorte de filtre pour pouvoir se concentrer sur un but, qu’il s’agisse de se nourrir ou d’avoir de se reproduire. La responsabilité de mettre en place ce filtre revient à chacun d’entre nous. Ce filtre ne tient pas automatiquement compte de la psychologie ou de la physiologie car il se limite aux

67 Mihaly Csikszentmihalyi. 1975. Beyond Boredom and Anxiety. Collection «Jossey-Bass behavioural science series». San Francisco: Jossey-Bass, p.50

45 intérêts et aux aptitudes de la personne.68 Il faut élaborer ce filtre, puisqu’il y a des moments sans pression sociale et sans goût spécial d’accomplir une action : nous disposons tout simplement de temps. Nous ressentons de l’anxiété devant l’étendue des possibilités ainsi que devant notre incapacité à cerner ce qui s’avère le plus important en plus d’avoir à élaborer un système s’appuyant sur ces découvertes. Ce moment de choisir nous rappelle l’angoisse de Tillich qui résonne lorsque nous reconnaissons l’absurde de la vie à laquelle nous participons et que nous voulons y agir. Il nous revient de disposer du temps comme nous le désirons. La reconnaissance de nos désirs et la mise en place d’activités qui y répondent s’accompagnent d’angoisse car cela paraît bien futile.

c. Georges Bataille

La disparition prochaine de notre conscience dans l’éther suscite principalement l’angoisse selon cet auteur. Nous réalisons le non-sens de donner un sens, alors nous abandonnons tout avant de réaliser qu’une telle vie serait insoutenable et nous en revenons à essayer de redonner un sens : il s’agit d’un mouvement répétitif que nous ressentons chaque fois que nous atteignons nos limites et que nous nous questionnons sur ce qui se trouve plus loin. L’angoisse consiste en l’inquiétude qui trouve toujours à s’inquiéter à propos d’une possible éventualité. Ce sentiment provient d’un vide intérieur que nous essayons de combler ou alors d’un néant hors de nous qui s’insère en nous. Bataille insiste sur la position du néant hors des limites de l’être lorsque nous désirons atteindre des connaissances et des conditions au-delà de nos possibilités ; mais en même temps à l’intérieur de nous quand nous intégrons des caractéristique qui nous dépassent et que nous n’assimilons pas bien. Nous ne sommes plus nous-mêmes, nous perdons notre individualité. Ici, l’angoisse se manifeste comme une alarme lorsque nous approchons des limites de notre être physique et de notre savoir.69 L’inconfort, ressenti lorsque nous subissons de l’angoisse, nous laisse croire qu’il existe quelque chose qui cesse d’être moi, et qui me permettrait de transcender ma condition. Il s’agit d’une panique ontologique devant la disparition de notre finitude dans le néant et l’indéterminé. La prescience de notre

68 Ibid., p.158

69 Robert Sasso. 1978. George Bataille: le système du non-savoir ; une ontologie du jeu. Collection «Arguments». Paris: Les éditions de minuit, p.113

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absence ou de notre transformation nous affecte comme un manque difficilement imaginable. Selon cet auteur, les réactions humaines consistent ou bien à fuir et à régresser dans le confort du connu, ou bien à rechercher l’accès à un état d’extase.70

d. Michel Henry

Le simple fait d’exister et la liberté dont nous jouissons suffisent à susciter l’angoisse.71 Ce sentiment apparaîtrait dès que nous faisons l’expérience de nous-mêmes, de notre affectivité dont nous ne réussissons pas à nous défaire. Non seulement sommes- nous livrés à nous-mêmes, mais en plus nous éprouvons la vie sans y avoir ouvertement consenti. Ce mouvement qui nous jette dans la vie éveille en nous l’expérience du sacré et du même coup transforme la vie en une expérience sacrée qui nous amène à émettre des interrogations à caractère religieux. L’expérience de la métaphysique, qui mène à notre existence, nous pousse vers le spirituel et le religieux.

La multitude d’émotions humaines prouve que nous ne disposons pas d’une liberté totale. Nous subissons notre émotivité même si nous réussissons à élaborer des explications concernant son origine. Malgré les histoires que nous nous racontons, les illusions que nous construisons, les désensibilisations que nous croyons subir et bien que nous élaborions une science précise qui explique comment naît et se développe un sentiment, notre émotivité nous échappe. Nous réussissons difficilement à nous prémunir contre certaines émotions ou sautes d’humeurs. Le vertige ressenti par le corps consiste en une sensation plutôt viscérale : une réponse à l’angoisse sans visage ou sans réflexion. Une situation angoisse le corps, il n’a pas besoin de raison réfléchie : il subit.

La relation entre notre existence affective et le devoir d’agir nous amène à ressentir de l’angoisse selon Michel Henry. Nos tentatives vaines pour nous séparer ou bien maîtriser notre affectivité donnent lieu à de l’angoisse. Nous ne pouvons séparer notre

70 Ibid., p.113ss

71 Colloque de Cerisy. 2002. Michel Henry, l’épreuve de la vie: les actes du colloque de Cerisy 1996. Collection «Nuit surveillée». Paris: Éditions du Cerf, p.40

47 affectivité de qui nous sommes. Mais en plus, parce que nous fumes poussés dans la vie, nous ne pouvons pas la fuir sans nous en ressentir, sans perdre notre sentiment d’être nous- mêmes. Ce sentiment, nous le constatons chez la personne qui désire mourir, mais ne le peut : elle prend une résolution qui clôt son passé, mais qui n’ouvre pas encore son futur.72 Donc, l’angoisse accompagne l’existence humaine par son affectivité : elle se retrouve dans la nature humaine.

e. Les existentialistes

Dans le document Angoisse et activité ludique (Page 51-72)