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L’accès au terrain

CHAPITRE 2 : APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

2.6. L’accès au terrain

2.6.1. La première Ecole, école « A »

Au cours de la première année de mon doctorat j’ai visité divers endroits

fréquentés par des personnes proches de la Pédagogie Steiner. J’ai pris intérêt

à recevoir des informations concernant les ateliers et les cours destinés aux

maîtres en exercice. En fait, je voulais prendre contact avec la connaissance

pratique de la pédagogie. En mars 2000 j’ai reçu un triptyque (une brochure)

pour un cours de formation pédagogique « Du jeu de l’enfant au travail de

l’adulte » et j’ai immédiatement réservé ma place pour début juillet 2000.

Au milieu de ma première année de doctorat, j’ai décidé d’envoyer une lettre à

une autre Ecole Waldorf aussi dans la banlieue parisienne, en y annexant une

exposition des motifs et une carte de visite de mon directeur de recherche leur

demandant la collaboration et le soutien de l’école. Plusieurs mois ont passé

quand fin juin je reçus un appel téléphonique d’une maîtresse, que j’appellerai

Mme Harms, me disant qu’ils répondaient à ma lettre, qu’ils étaient très

embarrassés pour le retard de leur réponse mais que le travail intensif les avait

empêchés de me contacter plus tôt. Au cours de cette conversation je lui ai fait

savoir que je devais me rendre à un lieu situé près de l’école pendant quelques

jours du fait que j’allais assister à un cours sur la pédagogie Waldorf. Mme

Harms m’a dit qu’elle assisterait elle-même à ce cours et que ce serait donc

une excellente occasion pour parler de ce sujet, mais qu’en principe, il n’y avait

aucun problème, que nous devrions nous mettre d’accord avec les autres

maîtres.

Lors de la première journée du cours nous nous sommes rencontrées. Cette

dame a été très cordiale, et nous nous sommes mis d’accord pour que le

lendemain nous nous réunissions avec un autre maître afin de parler en détails

de mon projet de recherche. Il faut dire que pour moi cette première rencontre

avec l’ambiance de la Pédagogie Waldorf durant la participation à ce cours, a

été très agréable. J’ai pris part à des séances de peinture, d’Eurythmie et à des

conférences de très haut niveau, suivies d’échange d’idées et de discussions

s’approchait à moi maintenant sous une autre perspective, plus concrète, qui

donnait vie aux connaissances théoriques que j’avais, au travers d’échanges

avec des maîtres venus de toute la France et d’autres pays, dont très peu

travaillaient avec la Pédagogie Waldorf. Ils provenaient plutôt d’Ecoles

Publiques et ils étaient là de leur propre initiative, intéressés comme moi à

entrer en contact direct avec la pratique.

La réunion avec Mme Harms a eu lieu comme prévu. Un maître et une

maîtresse d’une autre Ecole Waldorf y ont également assisté. Comme par

hasard cette dernière était la même maîtresse avec qui j’avais parlé deux ans

auparavant. La personne qui a dirigé la conversation a été le maître, qui me

semblait un homme très cultivé et bien préparé. À cette occasion nous avons

pu échanger des idées de toutes sortes, sur les aspects théoriques de la

pédagogie, sur mon expérience durant le cours et l’exposition des motifs qui

m’animaient. Il m’a prévenu que c’était une époque difficile pour l’Ecole, que le

mieux serait peut-être de remettre à plus tard mes observations, ce sur quoi

Mme Harms a pris la parole en disant que s’il y avait des maîtres qui

acceptaient, je pourrais commencer à la date prévue, mais elle me disait dès

maintenant qu’il était impossible de m’accepter en tant qu’observatrice pour le

nombre de jours que je souhaitais.

Je pense aujourd’hui que c’est durant cette première partie de la conversation,

grâce à l’attitude prudente du maître avec qui j’ai eu l’interview et à l’attitude

chaleureuse, à la flexibilité et à l’ouverture d’esprit de Mme Harms, que se sont

ouvertes les portes qui me permirent d’entrer à l’Ecole que j’appellerai «école

A ». A partir de ce jour nous sommes restés en contact par courrier et par

téléphone jusqu’au jour où je suis arrivée à l’Ecole, conduite par elle et avec un

premier calendrier de travail élaboré en accord avec quelques maîtres.

2.6.2. La deuxième Ecole, école « B »

Les contacts avec cette école, que j’appellerai « école B », je les ai fait depuis

Paris. J’ai tout d’abord écrit une lettre en y exposant mes motifs et en

expliquant brièvement ce que je désirai en faire. J’ai reçu la réponse par

téléphone environ un mois après. Il s’agissait d’une réponse chaleureuse, très

ouverte, me disant qu’il n’y aurait aucun problème à me recevoir et qu’ils

avaient besoin de savoir la date de mes observations. On m’informa que le

temps d’observation demandé était trop long (quand j’ai écrit à cette école je

n’avais pas encore reçu l’approbation de la première école, vu que les maîtres

ont mis beaucoup de temps à me répondre). Quand j’ai reçu l’appel

téléphonique (mi-Juillet) on m’avait déjà accepté dans la première école pour

commencer mes observations en octobre, aussi prévoyant un possible séjour

de trois mois chez « A », j’ai écrit une lettre à « B» fixant ma date d’arrivée dans

la ville, où se trouvait l’Ecole, durant la première semaine de février 2001.

Une fois installée sur place j’ai téléphoné pour annoncer mon arrivée et pour

fixer un rendez-vous avec la maîtresse chargée de mon stage et que

j’appellerai Mme Dufour. Notre première rencontre a été très agréable, Mme

Dufour s’est montrée très réceptive, comme chaque fois que nous avons parlé

au téléphone. Elle m’a informé que nous ferions le calendrier peu à peu et

qu’en principe je pourrai commencer les observations dans sa classe pendant

une période de trois jours. Entre-temps elle m’a emmené dans la salle des

maîtres où elle m’a présenté au reste de ses collègues puis elle m’a montré

plusieurs endroits dans l’enceinte de l’école. Cette rencontre a été brève car

Mme Dufour disposait uniquement du temps de la récréation pour me souhaiter

la bienvenue et préciser les détails de ma première observation.

2.6.3. La troisième Ecole, école « C »

L’école, que j’appellerai « école C », a mis beaucoup de temps à répondre à

ma demande. La personne chargée d’être la coordinatrice de mon stage, que

j’appellerai « Joëlle », m’avait écrit une lettre me disant qu’en principe il n’y

avait aucun problème pour que je vienne à la date que j’indiquais (à partir du

mois de mai), m’avisant toutefois que le mois de juin était un mois très chargé.

Elle m’expliquait aussi que l’observation dépendrait de la disposition des

maîtres et qu’il n’était pas certain que je puisse être présente à tous les cours.

La lettre était très cordiale et manifestait le désir de collaboration.

Je suis arrivée dans la ville où se trouvait l’« école C » début mai 2001.

Quelques jours avant de prendre l’avion j’avais téléphoné afin d’avoir tous les

renseignements pour me rendre à l’Ecole, aussi, un jour après mon arrivée, je

me suis aventurée jusqu’à l’école. Justement ce jour-là il n’y avait pas classe

car c’était férié, cependant j’ai pu parler avec une maîtresse de maternelle qui

se trouvait là par hasard. Un autre maître « Michel » est également arrivé, qui

s’est montré très ouvert et disposé à m’aider. La maîtresse me promit

d’annoncer à Joëlle mon arrivée, cependant je lui téléphonais moi-même et

nous avons pris rendez-vous à l’Ecole. Le contact préalable avec Michel s’est

révélé définitif pour moi car le calendrier de travail n’était pas encore très au

point, il manquait quelques détails. Ainsi c’est lui qui serait le premier maître à

m’accepter en tant qu’observatrice dans sa salle de classe.