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Analyse des données et essai de classification

CHAPITRE 2 : APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

2.8. Analyse des données et essai de classification

L’information obtenue à partir des observations, des entretiens et du recueil de

documents, une fois transcrite au propre, a constitué notre base de données, et

c’est à ce contenu auquel nous nous en remettrons toujours, durant la phase

postérieure d’analyse et d’interprétation.

Ce contenu a été lu à maintes reprises et les lignes du texte ont été

numérotées comme c’est l’habitude de le faire pour les ouvrages

ethnographiques, étant donné que dans ce genre de travail on prévoit toujours

un renvoi constant au texte original dû à la nécessité de la citation et de

l’illustration (Voir livre 2, Rencontres Pédagogiques).

Toutes les observations dans les classes ont montré une seule séquence : le

déroulement du cours principal.

Aussi après les avoir lues à plusieurs reprises, nous avons établi un extrait des

moments de cette séquence (MO) dans toutes les classes observées,

ordonnées par école, par classe et par jour d’observation.

Il apparaît alors des sections descriptives très courtes où l’accent est mis sur

les moments de chaque classe. Nous avons prévu cette première analyse lors

des dernières observations réalisées vu que des phases bien marquées se sont

avérées évidentes au cours de la journée, dont l’existence fût confirmée lors

des entretiens avec les maîtres. Les tableaux élaborés durant ce procédé se

trouvent dans l’annexe N° 2.

Les lectures répétées des entretiens nous ont orienté vers une première

analyse, d’où nous avons extrait le thème principal ou le sujet dont on parlait et

qui était parfaitement identifié.

Cette première analyse répond à la question : de quoi parlons-nous ? Par

exemple, de Mathématiques, de Géométrie, de Lecture et d’Écriture,

d’organisation de l’espace dans la salle de classe, de l’organisation de l’école,

de l’enseignement en tant qu’art, de l’autonomie du maître, de l’évaluation des

apprentissages, etc.

La première identification s’est réalisée sur le texte même en écrivant le nom du

sujet à côté des paragraphes.

Un tableau en deux colonnes a été élaboré où apparaissent :

a) Le domaine dont on parlait

b) Les contenus extraits de chaque entretien ayant trait à ce domaine.

Il est nécessaire d’expliquer que bien que le contenu des entretiens révèle un

certain fil conducteur, il y a eu des thèmes sur lesquels nous avons dû revenir

et qui apparaissent à maintes reprises et à différents moments. Aussi, au cours

de cette première extraction nous avons identifié dans le même domaine tous

les paragraphes qui traitent de ce domaine en particulier et qui reviennent tout

au long de l’entretien.

Après avoir regroupé les grands thèmes, nous avons ajouté au tableau des

deux colonnes initiales, une troisième colonne correspondant à la question

suivante : dans ce domaine qu’est ce que le maître essaie d’expliquer,

d’interpréter ou de transmettre ?

Dans ce cas, les données étaient encore très proches de la parole du maître,

nous avons dû procéder à l’identification du contenu au moyen de phrases et

d’idées brèves qui subsument les explications des maîtres.

Par exemple, si le maître parlait du dessin de droites et de courbes

horizontales, verticales, obliques, nous identifions le texte comme « variabilité

Dans certains cas, nous sentant encore très liée au texte originel, nous placions

des mots clés entre parenthèses [Nous rappelons que pour Woods (1998) la

recherche des mots clés est une méthode fréquente pour dévoiler des

significations]. Dans d’autres cas, si le maître montrait, durant son exposé, une

préoccupation pour quelque chose ou quelqu’un en particulier ou révélait une

émotion particulière dans ses commentaires, alors nous identifions aussi ce

qu’il transmettait. Par exemple : « le maître montre une préoccupation quant à

la décision qu’il a prise concernant un enfant ».

Nous avons également procédé à identifier certains aspects en répétant des

mots du texte originel, car nous considérions qu’en eux-mêmes ces mots ou

ces phrases étaient des pistes importantes pour comprendre le plan d’études et

son organisation. Par exemple ; « organisation du travail en périodes », « Le

volume dans le cours de géométrie commence dans la classe de 6

ème

».

En bref et exprimé dans d’autres termes, c’est dans la troisième colonne du

tableau qu’apparaissent de manière très variée, des éléments qui constitueront,

une nouvelle condensation, celle qui renferme les régularités rencontrées. La

condensation « est une forme d’analyse qui consiste à élaguer, trier, distinguer,

rejeter et organiser des données de telle sorte que l’on puisse en tirer des

conclusions finales » (Miles et Huberman, 2003, p. 29). De la condensation

finale et du classement obtenu suite au traitement des entretiens et des

observations a résulté l’emploi de termes génériques qui englobent de

nombreux fragments de données. Les tableaux des trois colonnes pourront

être consultés dans l’annexe N°3. Les classes résultantes du procédé de

condensation sont la base des chapitres 3 et 4 développés dans cette thèse.

Il est essentiel de prendre note que cette méthode se fait en relation avec la

possibilité d’élaborer un discours descriptif et interprétatif avec un certain ordre

de catégories, mais elle ne peut être à aucun moment remplacée par la

« richesse » que le lecteur trouvera dans les source originales, surtout en ce

qui concerne les observations.

Aussi pour ne pas perdre la force de l’ambiance générée dans les classes,

nous citerons à maintes reprises des extraits de ces observations.

La méthode d’analyse des observations, en plus de révéler les moments clés

de la rencontre instructionnelle qui se répètent dans toutes les classes (bien

qu’avec des grilles différentes) nous a servi de guide dans l’entretien avec

chaque maître, c’est à dire qu’au moment de l’entretien nous avions déjà extrait

les éléments en identifiant le déroulement des classes (en plus des moments et

des phases).

Il y a cependant deux aspects évidents dans les observations qui renvoient à

deux questions qui peuvent être uniquement répondues par le registre des

observations.

Ces questions sont les suivantes : que font les maîtres ? et comment le

font-ils ?

En ce qui nous concerne, elles sont révélatrices de leur expression artistique,

bien au-delà de la conception manifestée au cours de l’entretien ayant trait à

l’art d’enseigner. Les entretiens peuvent nous donner une réponse sur la

manière dont ils se préparent dans la phase « antérieure à la rencontre

instructionnelle », et peuvent nous révéler des questions concernant la phase

postérieure à cette rencontre dans un effort pour évaluer ce qui s’est passé

dans chaque classe, mais ils ne pourront en aucun cas nous donner une

réponse sur ce qu’ont fait les maîtres et la manière dont ils l’ont fait.

L’information recueillie à partir de ces deux sources a été confrontée à

l’information documentaire qui nous avait servi de soutien pour l’observation du

contexte concernant les conditions de vie de l’enseignement.

Ceci, utilisant le principe de triangulation, c’est à dire : « la combinaison dans

une étude de différentes méthodes ou sources de données (…) Bien que les

notes prises sur le terrain et basées sur l’expérience directe dans un cadre

fournissent les données-clés de l’observation participante, d’autres méthodes et

approches peuvent et doivent être utilisées conjointement avec le travail sur le

terrain » (Taylor et Bogdan, 1987, p. 92).

Les moments observés (MO), extraits des observations, ont servi d’éléments

pour un sous-chapitre de ce livre concernant l’organisation de l’instruction.