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Chapitre 2 L’ENTREPRISE-RESEAU : UN MODE D’ORGANISATION

II. LES CONDITIONS DE REUSSITE DE L’ENTREPRISE-RESEAU

3. L’échange et le partage des informations

Dans une entreprise-réseau, les partenaires ne peuvent réussir dans leur activité et travailler en synergie sans l’adoption d’une politique de communication et le partage et l’échange des informations. La performance du réseau va dépendre donc de sa connexité, c.à.d. sa capacité structurelle à facilité la communication entre ses membres6.

1 Jean FAU, Acteurs et fonctions économiques dans la mondialisation, L’Harmattan, Janvier 2002, p46.

2 CF, Olivier CREVOISIER, « L’approche par les milieux innovateurs : état des lieux et perspectives », Revue

d’économie régionale et urbaine, N° 1, 2001.

3 Jacques MORIN, L’excellence technologique, édition Jean PICOLLEC, 1985, p129.

4 Guy LOINGER et Jean-Claude NEMERY, Recomposition et développement des territoires : enjeux

économiques, processus, acteur, L’Harmattan, Mai 2000, p58.

5 Véronique PEYRACHE-GADEAU, Dynamiques différenciées des économies territoriales : apports des analyses

en termes de districts industriels et de milieux innovateurs, Thèse pour le Doctorat de l’Université Pierre Mendès France de Grenoble, 1995, p278.

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a. Pour quelle utilité ?

L’échange réciproque des informations entre les membres du réseau sert à transmettre des renseignements sur l’évolution de chaque partenaire et de la concurrence, les conditions du marché, les problèmes dont souffre chacun. Il permet aussi de stimuler l’innovation, acquérir un savoir-faire, inviter les partenaires à développer la créativité et partant, guider le réseau dans sa gestion des connaissances.

En effet, les informations échangées et partagées deviennent des données significatives lorsque les partenaires les interprètent et les contextualisent pour l’intérêt du réseau et deviennent aussi des supports de référence utilisés pour exprimer et communiquer des connaissances entre les entreprises de toute l’entité. Ces informations peuvent s’avérer très utile pour la continuité de l’entité, sa compétitivité et son bien être.

La conversion des informations obtenues en connaissances et inversement constitue un moyen de poids qui assure le développent des capacités du réseau, d’où la nécessité pour tous ses membres de s’engager dans une telle vision qui ne peut être que bénéfique pour l’ensemble.

Par ailleurs, l’emploi des technologies d’information pour le recueil, l’organisation, le traitement et l’exploitation des informations échangées et partagées est nécessaire pour assurer leur transfert en connaissances utiles et faciliter leur assimilation par les différents partenaires du réseau.

b. De quelle information s’agit-il ?

L’information circulée et partagée ne doit pas enfreindre les codes déontologiques des firmes membres du réseau. Certaines informations classées confidentielles ne doivent pas faire l’objet de circulation et de partage parce qu’elles peuvent compromettre la survie des firmes si elles sont convoitées par les autres firmes concurrentes au sein du même réseau ou si elles sont au collimateur de la concurrence externe. Ainsi, il relève du ressort de chaque entreprise de définir les informations qui doivent être partagées avec les autres entreprises partenaires, prenant en considération les spécificités du réseau, des membres et la nature de la concurrence.

Quelle que soit l’information objet de la circulation, il est essentiel pour les entreprises de déterminer les domaines stratégiques ciblés pour ne pas se perdre dans la masse des données en circulation et de définir les informations devant être partagées au niveau global et locale. Il est aussi important pour ces entreprises d’identifier un modèle de diffusion d’information qui va au mieux avec la politique interne du réseau et qui leur permettra plus de souplesse dans la communication et les échanges entre les membres du réseau.

Le danger d’un échange total et complet d’information peut s’avérer dangereux et pour les firmes membres du réseau et pour le réseau lui-même. Certaines informations peuvent être exploitées par les concurrents au sein du réseau pour détruire certains membres, comme elles peuvent être utilisées par certaines firmes à des fins opportunistes et contre l’intérêt du réseau engendrant par conséquent des asymétries d’informations. Dans le pire des cas, le réseau entier peut être victime d’une stratégie offensive de la part d’autres réseaux concurrents, stratégie qui peut le mettre à quia.

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c. Quel est le processus à suivre ?

L’information valorisable et complète aux yeux des partenaires est celle qui est pertinente, souple et facile. Partant de ce principe, le comité du réseau est dans l’obligation d’inculquer à l’ensemble des membres les caractéristiques, la nature et l’utilité des informations pertinentes et doit les inviter à déterminer celles qui doivent être portées à la connaissance des membres du réseau en vue de faciliter sa diffusion et celles dont la circulation et le partage doivent se limiter à des membres restreints.

Afin d’optimiser sa circulation, l’information doit être intégrée dans un processus convenable et pragmatique, interne au réseau, qu’on peut appeler système d’information1, géré par des acteurs clés de la structure, composés des professionnels expérimentés dont le but essentiel est le management des données et des informations qui circulent.

En effet, l’acteur clé ou l’expert professionnel en information doit trier les flux d’information, recenser les sources d’information, recenser les auteurs des documents en circulation, gérer et organiser les demandes de renseignements élaborées par les partenaires du réseau et doter les partenaires des informations qui intéressent leurs domaines d’activité.

Le professionnel doit déterminer un ou plusieurs canaux de transmission des informations et des données. Le meilleur canal est celui qui permet de transmettre une information sure de son expéditeur jusqu’à son destinataire.