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Khatami, l'espoir déçu Chirine Ebadi, le renouveau ? Un intérêt marqué pour les femmes iraniennes

Deuxième partie : Marianne s’intéresse autant à la situation interne de l’Iran des ayatollahs qu’à son rôle international

A) Khatami, l'espoir déçu Chirine Ebadi, le renouveau ? Un intérêt marqué pour les femmes iraniennes

23/06/03 « L'espoir né, par deux fois, des succès du réformateur Mohammed Khatami lors des élections présidentielles de 1997 et de 2001 a fait long feu. Celui qui fut attendu comme un Gorbatchev en turban n'inspire plus que défiance et reste étrangement muet. Vingt-cinq ans après la révolution inspirée par le clergé chiite, la société iranienne semble bloquée. Personne ne voit aujourd'hui d'où viendra le changement, mais tout le monde en pressent l'urgence. »

Martine Gozlan 20/10/03 « Le droit contre le dogme, l'esprit contre la lettre, l'adaptabilité du Coran contre les interprétations machistes et sclérosées : c'est le choix de Chirine Ebadi et des réformateurs en Iran »

Chirine Ebadi a réclamé, en recevant son Nobel, l'abrogation de la lapidation, de la flagellation et des amputations. Il y a huit jours, on a coupé les doigts d'un homme accusé de vol à Ahvaz, dans la province du Khuzestan, celle du célébrissime site archéologique de Suse. Chirine Ebadi, l'avocate intrépide, l'ex-prisonnière promue symbole international du combat contre la dictature religieuse, peut-elle faire plier les ayatollahs ? Oser briguer la présidence en 2005 ? C'est ce que souhaitent ardemment les intellectuels laïcs qui la supplient de ressusciter le camp réformateur.

« Pas de leader. Impossible de fédérer ces révoltes comme l'avait fait un temps Khatami, le président qui n'a pas pu, pas su, pas voulu aller jusqu'au bout de la réforme et l'a transformée en illusion. »

« Comme si les années de relatif pragmatisme réformateur s'enfonçaient dans les oubliettes de l'histoire. Comme si, en rallumant la mèche de l'assassinat rituel, les

conservateurs, grands vainqueurs aux élections législatives truquées, comptaient du

même coup cacher les mèches rebelles qui dépassaient des tchadors adolescents. Comme si l'Iran marchait à reculons, fomentait de très noires répressions. Comme si tout ce qu'on nous avait chanté sur l'air du Temps des cerises pour le futur de Téhéran se dissolvait dans la lugubre symphonie des tulipes, les symboles des«martyrs»de la révolution islamique. Et à quoi doit-on cette marche funèbre ? A l'inconséquence américaine qui a permis aux ayatollahs de réactiver le Satan occidental. A l'affaiblissement des réformateurs, poignardés dans le dos par la nouvelle donne géopolitique. Au découragement d'un électorat modéré qui se sait piégé par la propagande des fanatiques, délégitimé par les accusations de collusion

entre les néocolons américains et les démocrates iraniens. »

Martine Gozlan 15/03/04

« Les romans que la belle rebelle de Téhéran eut l'aplomb de faire étudier en douce à ses étudiantes étaient traités comme des monstres décadents par les flics de la pensée islamique.

Dans le salon de son hôtel parisien, Azar Nafisi, avec ses beaux yeux vifs, sa douceur trompeuse, son invraisemblable courage, aimerait beaucoup que les Français comprennent et que les jeunes filles voilées s'interrogent. Le récit splendide où elle relate cette expérience hors du commun - un séminaire secret de littérature - est à la fois un chef-d'oeuvre et un acte de résistance. Un chef-d'oeuvre de résistance. Un hommage à ce bouillant désordre que les personnages des grandes fictions opposent à l'ordre froid et totalitaire. La preuve aussi que ce désordre-là peut reconstruire les personnalités détruites par le logos de la dictature. l'enseignante magicienne n'avait toujours pas désespéré. »

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06/11/04 « La vague de répression contre les femmes continue en Iran. le juge Mortazavi, nouveau procureur de Téhéran, a fait arrêter le 1er novembre, Mahboubeh Abbasgholizadeh, une journaliste proche des milieux réformateurs. Elle animait une ONG qui vient en aide aux haniennes des milieux les plus pauvres (Iran Training Centre) et revenait du Forum social européen de Londres. C'est aussi la fondatrice de la revue féministe Farzaneh. »

04/12/04 « A tous ceux qui croient en une supposée solidarité féminine, un démenti cinglant en provenance d'Iran : une certaine Eshrat Shayegh, députée de Tabriz, propose qu'on exécute les prostituées. «Si nous en exécutions une douzaine, nous serions définitivement débarrassés de ce problème», a déclaré cette angélique personne lors d'une conférence à Téhéran. Histoire de se faire bien comprendre, elle a ajouté : «Les femmes célibataires n'ont aucune valeur... » »

25/12/04 « Le régime des mollahs continue d'appliquer strictement la loi islamique, notamment à l'égard des femmes. Ainsi, Hajieh Esmailvand, 30 ans, accusée d'adultère, vient d'être condamnée à la lapidation... lorsqu'elle aura purgé ses quatre ans de prison. Jila Izadi, 13 ans, a été, elle, condamnée à mort par un tribunal islamique parce qu'elle est enceinte de son frères de 15 ans. Enfin, Atefeh Rajabi, 16 ans, a été pendue dans la ville de Neka, accusée de prostitution. »

07/05/05 « en Iran, il y a plus de clémence pour les ours affamés que pour les femmes adultères ! »

10/03/07 « Elles manifestaient pour les droits des femmes devant un tribunal de Téhéran où cinq militantes étaient jugées pour «menées subversives». Elles pensaient peut-être que la proximité du 8 mars. Journée mondiale de la femme, les protégerait. Mais les 34 féministes de Téhéran ont été insultées, matraquées, puis embarquées à la prison d'Evin, de sinistre réputation, pour y être interrogées. «Même si vous nous

croyez folles, nous continuerons!» a lancé aux témoins l'une des manifestantes avant de disparaître dans un fourgon. »

Joseph Mace-Scaron 30/06/07

« L'engouement pour Persépolis ne doit pas enfermer son auteur dans un rôle. Marjane Satrapi ne prétend pas avoir réalisé un documentaire. Elle n'a officiellement aucun avis sur l'Iran aujourd'hui. Elle ne cherche pas à étayer les articles qui abondent sur une prétendue movida qui toucherait moins de 1% de la population de Téhéran. Elle se refuse à confondre le régime en place et le peuple iranien. Voilà pourquoi elle subit les foudres de la censure de son pays d'origine comme tes attaques de la diaspora iranienne. Elle est libre, Marjane. Et, comme sa chère grand- mère, elle n'a pas la langue dans sa poche. »

B) Les Iraniens, ces barbares