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Un Etat dont on retient surtout le soutien au terrorisme et les ambitions nucléaires

Deuxième partie : Marianne s’intéresse autant à la situation interne de l’Iran des ayatollahs qu’à son rôle international

B) Un Etat dont on retient surtout le soutien au terrorisme et les ambitions nucléaires

a) Une implication dans l'internationale terroriste

Même si sous l'impulsion de Mohammad Khatami, l'Iran semble en passe de s'ouvrir sur le monde, l'image persiste d'un pays par nature lié au terrorisme même dans des domaines inattendus : (08/12/97) « Les policiers français, eux non plus, ne sont pas

enchantés4. En effet, ils seront contraints de surprotéger la délégation iranienne et, ô

cauchemar, ils redoutent qu'une poignée d'Iraniens fortunés ou téléguidés débarquent de Téhéran sur les stades de France pour supporter leur équipe en brandissant des portraits de Khomeiny - comme à La Mecque. Et du même coup, le spectre du terrorisme... »

Safa Haeri 27/07/98

« La République islamique est accusée de soutenir le terrorisme international et d'être mêlée à presque toutes les opérations terroristes de ces vingt dernières années. Qu'en pensez-vous ?

C'est tout à fait vrai. Les terribles attentats de Khobar en Arabie Saoudite, de Buenos Aires contre les intérêts israéliens, du Boeing de la Pan Am [il avait fait 270 morts au-dessus de Lockerbie, en Ecosse], les assassinats d'opposants iraniens et de certaines personnalités du régime, tel l'ex-président Mohammad Ali Radjaï, sont à mettre sur le compte des services secrets iraniens. »

Safa Haeri 17/08/98 « Décidément, les terroristes iraniens ne restent jamais

longtemps en prison. Surtout en France. »

25/09/00 « Rien n'indique que le régime iranien soit décidé à cesser son soutien avéré aux groupes terroristes en Algérie sur la seule base d'un réchauffement diplomatique. Certes, le discours de Khatami à l'égard de l'Algérie tranche avec les anciennes attitudes des mollahs, mais ce réformateur n'a guère d'influence sur les

conservateurs, qui contrôlent encore la Savama, les services secrets iraniens, et le ministère des Renseignements. »

b) La question nucléaire

04/08/97 « Quant à l'Iran, les deux parties ont examiné ses projets nucléaires - qui seraient à un stade avancé - et sa responsabilité en matière de terrorisme international. »

Christian Hoche 01/06/98. A propos des essais nucléaires indiens : « En Asie

centrale, l'Iran risque de redoubler d'efforts pour acquérir l'arme de dissuasion,

encouragé par le mauvais exemple de la plus grande démocratie du monde. »

Christian Hoche, 06/10/97 « Tout en se méfiant, comme Washington, du régime des mollahs, qui cherche à se doter de l'arme nucléaire via la Chine et la Corée du Nord, l'Union européenne a toujours contesté le bien-fondé de l'attitude américaine, d'ailleurs contraire aux règles du commerce international. Car au langage de la force, qu'ils jugent en définitive peu efficace, les Européens ont préféré le «dialogue critique» avec Téhéran. »

Christian Hoche 27/03/00 « Pour Washington, outre les soupçons qui continuent de peser sur la capacité nucléaire de la République islamique, les efforts sur la voie démocratique sont encourageants, mais pas encore significatifs. »

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II-L

ES ATTENTATS DU

11

SEPTEMBRE

2001.L

E CHANGEMENT

D

'

ECHELLE ET L

'I

RAN DANS SON ENVIRONNEMENT REGIONAL

A la suite des attentats du 11 septembre 2001, Marianne va sensiblement changer sa manière d'aborder la question iranienne.

Il y a tout d'abord lieu de préciser – au risque d'avancer ici une banalité – que les attaques terroristes de septembre 2001 vont avoir des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient. On constate que la rhétorique de l' « axe du mal » développée par l'administration américaine et largement soutenue par le Premier ministre israélien Ariel Sharon, met un terme au match que se livrait les « réformateurs modérés » pro- Khatami et les conservateurs. Marianne montre ainsi qu'en plaçant l'Iran dans le club des Etats voyous et ce avec des accents par trop manichéens, les faucons de Washington ont scellé le destin de l'ouverture démocratique iranienne et redonner sa place sur le devant de la scène aux éléments les plus durs du régime.

A ce moment, le traitement de la question iranienne s'extériorise. Ce n'est plus tant la situation intérieure de l'Iran que la situation de l'Iran dans un environnement régional profondément déstabilisé par les conséquences du 11 septembre 2001 qui prime. L'Iran, acquiert peu à peu un statut de menace pour la sécurité d'Israël et du globe en général (le fameux « axe du mal »).

Ainsi se multiplient les articles faisant état des capacités militaires de Téhéran, et des projets américains et israéliens de bombarder l'Iran.

Finalement, il n'est pas trop audacieux d'avancer que ce changement d'échelle est plutôt négatif en terme d'image pour l'Iran. En effet, on ne traite plus de la lutte pour la démocratie mené par les « réformateurs »5 iraniens au plan national mais de l'Iran

dans un contexte de guerre (Afghanistan, Irak); du reste, persiste l'image d'un Etat lié au terrorisme, doté d'un système judiciaire barbare et à la ferveur religieuse mystique.

Plus encore, et c'est peut-être là, un élément à retenir en premier lieu, lorsqu'à l'approche de la guerre en Irak et une fois celle-ci déclenchée, Marianne multiplie les articles sur la rhétorique belliqueuse des occidentaux, ce n'est pas tant l'Iran que l'on défend qu'Israël et les Etats-Unis que l'on critique.

Il en va de même lorsque Marianne critique les médias prompts à soutenir l'interventionnisme américain ou bien encore à se féliciter de la « libération de l'Irak », l'idée n'est pas tant de souligner le traitement biaisé dont a pu être victime l'Iran que de critiquer les voix pro-américaines.

De plus en plus l'Iran est mentionné sans être qualifié. On y fait référence mais on s'y intéresse moins précisément.

1) Une critique sévère de la rhétorique belliqueuse occidentale qui

profite à l'Iran