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L'Iran, un pays qui produit de la suspicion et pratique le chantage nucléaire

craintes suscitées par le nucléaire

PRUDENT ET MESURE MAIS SE REVELE FINALEMENT INQUIET 1) Le long feuilleton nucléaire relayé par L’Express qui, bien que

B) L'Iran, un pays qui produit de la suspicion et pratique le chantage nucléaire

a) Le spectre de la bombe. Le danger d'un Iran nucléaire est apparu dès 1993

Chantage et marchandage: l'Iran cherche à acquérir la bombe, un projet qui repose sur le nationalisme iranien et la peur récurrente de l'encerclement dans la région. L’Express évoque un "patriotisme ombrageux" qui réunit tous les iraniens.

« La République islamique joue avec un art consommé du sablier. Elle a mis à profit les années de palabres pour accroître à coups de contrats la dépendance, donc la bienveillance, de ses partenaires. Mais aussi pour acquérir clandestinement des équipements nucléaires suspects et stocker vivres et médicaments, en vue d'un éventuel embargo »

La suspicion occidentale est justifiée mais l'ONU ne s'entend pas. S'il faut négocier, L’Express envisage aussi le recours à plus de fermeté.

-155- La centrale de Bouchehr 28/08/10 AFP L’Express.

Iran la bombe à retardement, L’Express 20/10/10

14/01/1993 « Le vrai danger » Yves Cuau

« Pour spectaculaires qu'elles soient, les gesticulations de Saddam ne représentent pas une sérieuse menace dans la région. Plus discrets, les efforts de l'Iran pour avoir sa bombe atomique raniment, en revanche, un vieux cauchemar: le vieux rêve du chah reprend vie. Israël pourrait changer de stratégie et annoncer qu'il possède la bombe. »

« L'Irak n'est plus, maintenant, une superpuissance régionale. Bill Clinton, dès son arrivée au pouvoir, devra, en revanche, étudier de près un autre dossier. C'est celui du retour au premier plan de l'Iran, qui a su profiter de la défaite de l'Irak comme de l'effondrement du communisme. Il est clair que Téhéran, malgré toutes les luttes de clans qui opposent

-157- encore les héritiers de Khomeini, a réussi à renforcer de manière spectaculaire son potentiel militaire, durement éprouvé par huit années de guerre.

Dans le domaine conventionnel, d'abord. La Russie et d'autres républiques de l'ex-URSS bradent des matériels sophistiqués. L'Iran a ainsi pu acquérir, depuis le mois d'août 1992, 48 Mig 31, 68 Mig 29, 24 Mig 27, 12 bombardiers Tupolev 22 et quelques Iliouchine 76. Intégrer aussi dans ses forces aériennes une partie des 91 appareils de combat irakiens qui s'étaient posés sur son territoire lors de la guerre du Golfe. Il a récupéré une vingtaine de Mirage F 1 de fabrication française, remis en état de vol par des spécialistes pakistanais. Et a également acheté en Russie trois sous-marins modernes, de la classe Kilo, dont le premier a déjà été livré.

Il y a plus grave. Les services de renseignement américains, israéliens et arabes étudient actuellement de près les informations relatives aux Mig 27 et aux Tupolev 22 M 3. Connus respectivement dans le jargon de l'Otan sous les noms de code de "Flogger" et "Backfire", ces appareils étaient en effet équipés pour le bombardement nucléaire dans les escadrilles de l'Armée rouge. Leur achat par l'Iran est un signal d'alarme.

Tout indique que, après un gel de huit années, entre 1979 et 1987, les vieux rêves du chah ont retrouvé une nouvelle consistance. Les travaux de la centrale de Busheir, interrompus par les bombardements irakiens, ont repris à grande échelle. Des atomistes chinois travaillent dans le centre de recherche d'Ispahan, où ils ont installé des calutrons (procédé d'enrichissement de l'uranium par séparation électromagnétique). Les spécialistes de l'agence internationale de Vienne sont persuadés que Téhéran leur cache l'existence de plusieurs installations secrètes. Il est probable que les Iraniens, comme les Irakiens naguère, ont su créer plusieurs filières qui leur permettent, forts de leurs immenses ressources pétrolières, de mener de front de très coûteuses recherches dans les domaines de l'ultracentrifugation, de la diffusion gazeuse et de la séparation électromagnétique - procédé depuis longtemps abandonné par les grandes puissances. Un rapport de la CIA, publié par le "New York Times" au début du mois de décembre 1992, estime que l'Iran affecte à présent plus de 2 milliards de dollars par an à son programme nucléaire militaire et que l'expérimentation de sa première bombe aura lieu avant la fin du siècle. »

L'Iran cherche à acquérir du plutonium

16/02/1995 « Alerte aux faux dollars » Collins Larry

« Des fausses coupures de 100 dollars inondent la planète. Si parfaites qu'elles sont forcément l'oeuvre d'un Etat. En ligne de mire: les mollahs iraniens, dont les complices seraient les mafieux siciliens. Nuits blanches à la CIA. Objectif: se procurer du plutonium. »

« Toutefois, les rapports de la CIA seraient encore insuffisants pour étayer une plainte au tribunal international de La Haye. "A priori, explique un membre du Conseil national de sécurité, il ne fait pratiquement aucun doute que le faux monnayage est l'oeuvre d'un gouvernement, et non de personnes privées. Mais, pour le moment, j'incline à penser que les Iraniens ne sont pas les seuls en cause."

"Les Iraniens braquent un revolver sur notre tempe, avec leur maudite grosse coupure!" s'exclame un haut fonctionnaire du Département d'Etat. Robert H. Kupperman, qui étudie ce dossier depuis trois ans pour le Centre des études stratégiques et internationales de Georgetown, est, lui aussi, arrivé à la conclusion qu'il s'agit sans aucun doute d' "une opération soutenue par le gouvernement iranien".

Selon l'hypothèse la plus pessimiste, ces fausses coupures sont employées par une organisation terroriste, soutenue et financée par un Etat étranger, afin de se procurer du plutonium enrichi ou des armes chimiques ou biologiques. C'est un motif de vives alarmes pour les organisations de sécurité nationale des Etats-Unis.

La fraude aurait débuté pendant les dernières années du règne du chah d'Iran, selon la commission d'enquête sur le terrorisme et les armements non conventionnels de la Chambre des représentants. C'est à cette époque que seraient arrivés à Téhéran du

matériel ad hoc ainsi que des imprimeurs formés par le Bureau américain de gravure et d'impression - l'organisme officiellement chargé, à Washington, de fabriquer les billets verts. Mais cette version est controversée, car les premières fausses coupures de 100 dollars sont apparues, il y a quatre ans seulement, à Beyrouth. »

-159- Droit de réponse à l'affaire des faux dollars

09/03/1995 « Droit de réponse » Hassefi Reza Hamid

« Il convient de souligner à titre d'exemple que, contrairement à ce que laisse penser cet article, "la commission d'enquête sur le terrorisme et les armements non conventionnels de la Chambre des représentants" n'est pas une commission parlementaire américaine, mais l'une des 51 subdivisions d'un organe politique du Parti républicain des Etats-Unis d'Amérique, qui ne peut conduire aucune audition au titre des enquêtes parlementaires et dont les rapports n'ont aucune valeur officielle.

Par souci d'objectivité vis-à-vis du lecteur, cette précision fondamentale aurait pu être apportée par L’Express, dans un commentaire accompagnant la traduction de l'article en langue française.

L'autorité et la valeur juridique du rapport d'une commission d'enquête parlementaire n'ont rien à voir avec l'autorité et la valeur juridique d'un simple rapport partisan.

Vos lecteurs auraient pu le savoir si vous le leur aviez dit, et vous auriez pu le découvrir par un simple appel au Congrès américain.

L'article de M. Larry Collins est d'ailleurs muet sur ses autres sources, employant à l'envi le conditionnel pour proférer à l'encontre de l'Iran la grave accusation d'être un Etat faux- monnayeur, sans autre démonstration qu'une photographie représentant le siège de la CIA. C'est bien peu pour une si lourde accusation.

C'est dérisoire quand on songe aux 60 millions d'Iraniens qui sont atteints au travers du discrédit jeté sans preuve sur leur Etat et ses moyens de paiement.

La République islamique d'Iran a eu l'occasion de l'affirmer par le passé, en réponse à un reportage diffusé sur une chaîne de télévision française en 1992, contenant des accusations identiques - pour lesquelles le responsable de la chaîne et les auteurs du reportage ont été condamnés du chef de diffamation publique par la juridiction française - et elle réaffirme aujourd'hui solennellement que les accusations contenues dans cet article sont fausses.

suisses et allemandes pour l'impression des seuls billets qui sont émis en Iran: les rials iraniens, et les techniciens iraniens ont été formés en Grande-Bretagne.

Jamais les autorités iraniennes n'ont fabriqué ni fait fabriquer, directement ou indirectement, de faux dollars américains.

La République islamique d'Iran tient donc à protester contre les propos graves et sans fondement contenus dans l'article "Alerte aux faux dollars".

L’Express et M. Larry Collins souhaitent faire remarquer à Son Excellence le Dr Hamid Reza Assefi, ambassadeur de la République islamique d'Iran, qu'à aucun moment, dans l'article "Alerte aux faux dollars" publié pages 56-59 de L'Express du 16 février 1995, le gouvernement de la République islamique d'Iran n'est accusé de contrefaire des billets de 100 dollars américains. L'article en question cite les déclarations de responsables officiels du gouvernement américain à Washington, recueillis par nos soins. Selon ces responsables, des faux billets de 100 dollars sont actuellement fabriqués au Moyen-Orient, et, très probablement, quelque part en Iran. Nos interlocuteurs sont en droit de tenir ces propos et tout organe de presse sérieux est en droit de les reproduire tels quels. L'ambassadeur a entièrement raison de souligner que le groupe de travail de la commission d'enquête républicaine de la Chambre des représentants sur le terrorisme et la guerre non conventionnelle (House of Representatives Republican Research Committee's Task Force on Terrorism and Unconventional Warfare) n'est pas réuni à l'initiative de la Chambre des représentants dans sa totalité. Curieusement, il oublie de mentionner que les conclusions auxquelles est parvenue cette sous-commission ont trait à des actions qui se seraient produites sous le règne de feu le chah d'Iran, et non sous le régime de la République islamique. »

25/09/2003 « La menace iranienne est imminente » Pierre Ganz

« Raphaël Israëli est professeur de civilisation islamique à l'université hébraïque de Jérusalem et auteur d'Islamikaze (Frank Kaas Publishers, London) il parle d'une

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menace imminente et redoutable et d'un délai de 2 ans pour la bombe.

(…)

La menace iranienne vous paraît-elle aussi redoutable que l'était celle de l'Irak?

Cette menace iranienne est redoutable et imminente. Je ne crois pas que les Américains puissent rester les bras croisés face à un tel danger. Mais, s'ils n'agissent pas rapidement, Israël le fera. Ce sera comme en 1981, lorsqu'il a fallu que nous bombardions les réacteurs nucléaires installés en Irak. Aujourd'hui, la situation est comparable avec la République islamique de Téhéran et, si on ne les empêche pas, les Iraniens seront dotés, d'ici à deux ans, de l'arme nucléaire! »

Raidissement iranien cache au fond la peur récurrente de l'encerclement

09/10/2003 « L'Iran sur la défensive » Vincent Hugeux

« Soupçonné de détourner son programme civil à des fins militaires, Téhéran donne des gages pour conjurer le spectre des sanctions. »

« Au-delà des arguties techniques, maints facteurs parasitent ce compte à rebours. L'Iran

partage avec l'Irak et la Corée du Nord le douteux privilège de baliser l' "axe du mal" cher à George Bush, chef de guerre malmené dans les sondages. Quant à la posture de Téhéran, tantôt conciliante, tantôt intraitable, elle reflète la lutte perpétuelle que se livrent au sommet les partisans de l'ouverture et les gardiens du dogme révolutionnaire.

Le cahier des charges concocté par l'agence viennoise laisse peu de place à l'équivoque. L'Iran doit suspendre ses opérations d'enrichissement d'uranium, livrer la liste détaillée des pièces et des composants importés, leur provenance et leur date d'acquisition, mais aussi tolérer les visites inopinées des limiers de l'AIEA sur les sites choisis par eux. En clair, il lui faut en gage de bonne foi se plier au "protocole additionnel" du traité de non- prolifération (TNP) avant même d'avoir procédé à sa ratification formelle, procédure tortueuse que seules 35 nations ont à ce jour menée à bien.

Injuste aux yeux du président réformiste Mohammad Khatami, le "diktat" occidental

témoigne d'une suspicion amplement fondée. Car l'Iran des mollahs, héritier d'une

ambition née sous le chah, a beaucoup menti, fût-ce par omission. Dès 1991, il s'abstient de déclarer l'importation de 1,8 tonne d'uranium naturel chinois. Au terme d'une mission conduite en février dernier, El-Baradei et les siens avouent la surprise que leur inspirent l'ampleur et la maturité du dispositif nucléaire. Achat de substances et d'équipements non déclarés, mise en service d'unités clandestines: c'est à reculons que Téhéran confesse, au cours de l'été, des entorses niées jusqu'alors, et en partie dévoilées un an plus tôt par des opposants en exil. Mieux, ou pis: les experts décèlent par deux fois des traces d'uranium hautement enrichi "de qualité militaire".

Tactique ou pas, le raidissement iranien reflète une profonde hantise de l'encerclement.

Le Grand Satan américain campe aux frontières, puisqu'il régente, à grand-peine il est vrai, le voisin afghan et le vieil ennemi irakien, tout en prenant pied au sud de l'ex-empire soviétique. Ni le Pakistan ni l'Inde, jeunes puissances nucléaires rivales, n'ont adhéré au TNP. Pas plus qu'Israël, qui, sans duper quiconque, nie détenir l'arme absolue, recueillant ainsi les fruits de la dissuasion sans en payer le prix. Convaincue que les théocrates téhéranais ne peuvent s'amender, l'administration Bush semble acquise à l'option du "changement de régime". Et le clan des faucons saisirait volontiers le prétexte nucléaire

pour hâter le dénouement. Au risque d'élargir l'audience des "durs" auprès d'un peuple si jaloux de sa souveraineté. Les effets collatéraux de cette bombe-là demeurent indéchiffrables. »

L'Iran multiplie les dérobades: (L’Express évoque "l'art très persan de l'esquive") et s'offusque contre les atteintes à sa souverainement. Téhéran défend une bombe portée par le nationalisme et la peur de l'encerclement

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« Soupçonné de vouloir se doter de l'arme absolue, Téhéran multiplie les dérobades quant à la nature de son programme nucléaire. Washington s'impatiente. Pour l express la réunion de l aiea a eu le mérite de clarifier les positions de chacun qui ne changent pas d ailleurs. La suspicion sur l'Iran est justifiée. L Iran a clairement quelque chose à cacher. En face Bush est piégé par l'Irak: il a besoin de la bienveillance de l'Iran et charge l Europe de jouer les gendarmes. Il faut aussi évoquer côté iranien la course au nationalisme et au rayonnement régional. Plus ça change et moins ça change... en somme. Surtout la bombe pourrait être prête bientôt et on l a vu avec la Corée du Nord nous montre qu'il ne suffit pas de "traduire" un pays rebelle devant le Conseil de sécurité pour l'assagir: la dynastie des Kim a longtemps fourbi son arsenal à l'abri du veto du parrain chinois.

Chantage et marchandages à tous les étages. Les ambitions nucléaires du régime de Téhéran, suspecté non sans raison de vouloir doter ses arsenaux de l'arme absolue, ont déclenché une bataille planétaire aux enjeux obscurs. Souvent houleuse, la réunion

plénière du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le garde-fou onusien en la matière, ouverte à Vienne le 13 septembre, aura au moins eu le mérite de clarifier la stratégie des acteurs clefs - Europe, Etats-Unis, Iran, Israël - comme celle des seconds rôles. A quelques variantes près, le scénario ne change guère depuis février 2003 (lire notre article L'Iran sur la défensive ). Dix-huit

mois et six rapports plus tard, on bute sur les mêmes écueils. Invoquant un faisceau

d'indices troublants, Washington somme Téhéran, l'un des piliers de l' "axe du mal" cher à George Bush, de renoncer à son dessein supposé, sous peine de subir les foudres du Conseil de sécurité. Sur un mode moins comminatoire, la troïka européenne (Allemagne, Grande- Bretagne et France) invite le "partenaire" iranien à fournir toutes les garanties quant à la nature de ses programmes

En réponse, la République islamique s'offusque, tonne contre ces "atteintes à sa souveraineté", brandit son droit à la maîtrise du cycle nucléaire civil, puis lâche in extremis des concessions réversibles, rançon d'un nouveau sursis. De même, on invoque

une fatwa - décret religieux - du Guide de la révolution, Ali Khamenei, proscrivant l'usage de l'arme nucléaire... mais non sa détention. Ce comportement pour le moins ambigu apparaît également à travers les propos du porte-parole du gouvernement iranien, Abdollah Ramezanzadeh, qui déclarait, le 20 septembre: "La suspension de l'enrichissement est un acte volontaire de notre part, c'est nous qui décidons." Et le lendemain, le président Khatami d'ajouter que l'Iran "poursuivra son programme dans le domaine de l'énergie nucléaire civile, même si cela aboutit à un arrêt de la supervision et de la coopération internationales".

(…) cet art très persan de l'esquive atteint ses limites. Et les palinodies des mollahs finissent par exaspérer leurs interlocuteurs. D'autres mystères alimentent la suspicion.

Maints autres facteurs externes, notamment électoraux, alimentent le bras de fer irano- occidental. George Bush ne peut, avant le scrutin présidentiel du 2 novembre, ouvrir un nouveau front oriental, alors même que l'Irak voisin sombre dans le chaos. Il le peut d'autant moins que la crédibilité américaine en termes de chasse aux armes de destruction massive n'a pas survécu à l'aventure mésopotamienne; et qu'il a besoin de la bienveillante neutralité de l'Iran, mentor d'une partie de la nébuleuse chiite irakienne, à l'influence au demeurant incertaine

Voilà pourquoi Washington a tenté - vainement à ce jour - de déléguer aux alliés européens le rôle de procureur intransigeant. L'administration Bush plaidait ainsi en faveur d'un ultimatum précis et d'un mécanisme conduisant à déférer automatiquement l'Iran devant le Conseil de sécurité des Nations unies en cas de nouvel accroc... La troïka, elle, se borne pour l'heure à soumettre une résolution plus ferme que ses requêtes antérieures, tout en priant l'Egyptien Mohamed el-Baradei, directeur général de l'AIEA, de rédiger un rapport "définitif" avant le 25 novembre

Or, si la théocratie iranienne compte fort peu de partisans au sein d'une jeunesse rebelle et désœuvrée, le "patriotisme nucléaire" recueille un réel écho. Au risque d'entraîner le

-165- Guide Ali Khamenei et ses disciples dans une fuite en avant provocatrice. Du bazar aux campagnes, on croit dur comme fer que le pouvoir dissuasif de la bombe aurait pu épargner à la République islamique la longue boucherie Irak-Iran (1980-1988). De plus, le nationalisme inaltérable des héritiers de l'Empire perse s'accommode mal des diktats extérieurs, quels qu'ils soient.

A en croire les initiés, Téhéran, qui a testé l'an dernier un nouveau missile balistique de moyenne portée, serait en mesure de se doter de l'arme nucléaire en 2007 ou 2008, pour peu que rien ne vienne entraver ses programmes.

Des pays tels que l'Arabie saoudite, la Turquie ou l'Egypte pourraient céder à la tentation de transgresser à leur tour le tabou de l'atome. De peur d'être distancés par Téhéran dans la course au leadership régional. Tactique ou pas, le raidissement iranien reflète un cauchemar récurrent: celui de l'encerclement. Le Grand Satan américain

campe aux frontières puisqu'il prétend régenter, en vain il est vrai, le voisin afghan et l'ennemi ancestral irakien, tout en prenant pied aux confins sud de l'ex-empire soviétique. En l'espèce, l'Iran des mollahs ressemble à s'y méprendre à celui du défunt chah. C'est en 1955 que fut mis en service le premier réacteur nucléaire maison. A l'époque, Reza Pahlavi envoyait l'élite scientifique parfaire à l'étranger sa formation. La doctrine? Celle de la surge capacity. En clair, une maîtrise totale du cycle nucléaire permettant si nécessaire de bricoler une bombe en dix-huit mois. Plus ça change... »

b) La tension grimpe à partir de 2005. L’Express évoque des frappes sur l'Iran qui est en position de force et accusé de faire monter les enchères